mercredi 15 décembre 2021

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Roland PEREZ

J’ai été surprise par la teneur de ce roman. Je pensais lire une œuvre légère et décalée, j’ai découvert l’histoire hors du commun de Roland Perez.
Né avec un pied bot, il ne marche pas, il passe sa petite enfance protégée par une maman exceptionnelle, mais aussi au milieu de frères et sœurs plutôt sympathiques.
Et surtout dans son handicap, il rencontre par l’intermédiaire de la télévision et des magazines Sylvie Vartan.
C’est un livre tendre, doux et cruel comme la vie. Ce sont les larmes d’une existence, les joies et les peines. Une vie entourée par une famille aimante.
Je ne connaissais pas Roland Pérez. C’est donc pour moi une découverte.

Quatrième de couverture :

Le récit tendre et détonnant d'une enfance pas comme les autres, bercée par la voix de Sylvie Vartan. Un roman drôle et chaleureux sur la famille et sur la différence.
À cinq ans, Roland ne marche toujours pas. Il vit dans une HLM du XIIIe arrondissement de Paris avec sa famille juive séfarade d'origine marocaine. Un appartement plein de vie d'où Roland ne peut sortir, si ce n'est dans les bras de sa mère.
La religion et la culture juives tiennent dans sa vie une place primordiale. Très croyante et surprotectrice, elle le garde à l'écart du monde extérieur. L'appartement est devenu son territoire, d'où il observe avec fascination les va-et-vient de ses frères et soeurs et de leurs amis. Mais c'est en regardant la télévision qu'il découvre le monde. Il se passionne pour les émissions de variétés et pour Sylvie Vartan, " étoile parmi les étoiles ".
Un jour, alors qu'il a six ans, un miracle se produit : il réussit enfin à marcher. Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est un roman tendre et loufoque, aux personnage drôles et attachants. Une histoire vraie, lumineuse et pleine d'espoir.

Sylvie Vartan & Roland Pérez
Photo source FaceBook



L'assassin de la rue Voltaire d' HenriLŒVENBRUCK




C’est toujours un plaisir de retrouver l’écriture d’ Henri Lœvenbruck. J’espérais c’est vrai cette suite, et ce qui est très rare je n’attends pas les sorties « poche » quand il s’agit de cette série.
À la fascinante histoire de la révolution de 1789, l’auteur ajoute l’intrigue policière. C’est Gabriel Joly, le jeune journaliste qui mène l’enquête. Il est bien sûr toujours accompagné par le commissaire Guyot qui tempère la fougue de la jeunesse de son protégé.
Notre héros a du mal à surmonter la mort de son amour, Lorette, la jolie et peu loquace bibliothécaire du couvent des Cordeliers. Mais il reprend le flambeau, et aide à son tour les plus fragiles, les plus démunis.
Dans ce décor flamboyant qu’est celui de la Comédie-Française, l’auteur nous fait vivre une enquête, où les personnages historiques côtoient les héros de fiction.
Savoureux, comme toujours !

J’ai été rejoint par Louloute, et nous avons fait cette lecture commune ensembles.

Quatrième de couverture :

Meurtres à la Comédie-Française

    Août 1789. La Révolution continue d'embraser le pays. Alors qu'à Versailles, les députés rédigent la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le jeune journaliste Gabriel Joly, endeuillé, peine à retrouver le goût de vivre. Mais une étrange affaire de meurtres va peu à peu le tirer de sa torpeur…

    Dans le cercle très secret de la Comédie-Française, une série d'assassinats ébranle la troupe. Les uns après les autres, des comédiens et des employés sont tués en plein théâtre. 

    Alors que Danton lui-même est soupçonné, Gabriel, aidé du pirate Récif, son fidèle ami, mène une véritable enquête policière dans les coulisses de la célèbre institution.

    Vrais et faux témoignages, poursuites... Dans un huis clos infernal, réussira-t-il, cette fois, à démasquer l'auteur de ces crimes odieux ?

Photo Henri Lœvenbruck
Source Le figaro 11 /12/2019


Mes lectures de Lœvenbruck

mardi 14 décembre 2021

13 à table! 2022

Un livre acheté = 4 repas distribués

Cette année c’est en lecture commune avec ma fille que j’ai lu ce recueil de nouvelles. 
Pour la première fois depuis la première édition je vais donner un avis (bref) pour chaque nouvelle.
Merci à tous les auteurs pour ce recueil!

Le fugitif de Tonino BENAQUISTA
Un papa qui ado a été figurant dans un film, se fait taquiner par ses enfants, par son épouse. Pourtant, il se souvient de la belle rencontre, et de son émotion de l’époque.

Un faire-valoir de Françoise BOURDIN
C’est comme souvent chez Françoise Bourdin, une belle romance. Cette petite nouvelle sans prétention donne le sourire.

Souvenirs d’enfance de Marina CARRÈRE D'ENCAUSSE
Quel cauchemar ! Cette nouvelle me laisse un goût amer, Nathalie, que j’ai d'abord appréciée perd toute crédibilité à la fin. J’aurai préféré un peu plus de subtilité !

Dag Hammarskjöld de Jean-Paul DUBOIS 
Prix Nobel de la paix en 1961, Dag Hammarskjöld meurt le jour où l’enfant devient orphelin. Un accident de voiture, la radio de la simca. Ambiance des années 60 très bien décrite.

On ne joue plus de François d'EPENOUX 
Sympathique cet oncle Tiff. Les vacances sont propices aux amours naissantes. Le passé souvenirs merveilleux trahi par le présent.

L’ Ascension de Karine GIEBEL
J’ai beaucoup aimé. L’égoïsme de la jeunesse, cette maman très protectrice, 
mais c’est du Giebel pur jus ! On aime ça, même si c’est… du Giebel !

Les étés de Marie-Hélène LAFON
Un enfant de 13 ans, passe ses vacances à observer ses voisins. Une fratrie de 3 enfants. J’ai trouvé surprenant que jamais notre jeune homme ne cherche à les rencontrer. (ni l’inverse)

L’ Abat-Jour cramoisi du vieux sémaphore d’ Alexandra LAPIERRE

Vengeance d’une cadette s’imaginant insignifiante et négligée par à son  ainée pendant leur enfance?

Poulet rôti à l’origan frais et au citron de Cyril LIGNAC
Pour réaliser cette recette, j’ai préféré aller sur le site de l’auteur.
La recette est plus complexe, mais le résultat est délicieux !
(ajout photo)
En revanche, mon mari, on se demande bien pourquoi, a effacé les photos du plat.
Je suis furieuse.

Le coup de folie des vacances de Agnès MARTIN-LUGAND
C’est charmant. Famille recomposée idéale, le charme des vieux mas du sud, les vacances au soleil.

La nuit de juillet de Étienne de MONTÉTY
Voilà la jolie histoire d’une bouquiniste parisienne et de deux jeunes hommes, le fantasque Baptiste, qui travaille sur les toits de Paris, et Manfred, le photographe allemand. Le tout bien sur pendant la coupe du monde de 1982 !!!!

Petite vacance de François MOREL 
Un président en vadrouille…

Martine de Romain PUÉRTOLAS
Un speed dating qui tient de l’absurde (en littérature) et est étonnant par son coté répétitif.

Génie et Magnificent de Tatiana de ROSNAY
Deux vieilles dames comme je les aime, fantasques, indignes.

La chambre verte de Leïla SLIMANI

Les vacances peuvent devenir l’enfer quand une mère refuse d’entendre, d’écouter ou de croire sa fille.


Illustration de Riad Sattouf

Tonino BENAQUISTA * Françoise BOURDIN
Marina CARRÈRE d'ENCAUSSE
Jean-Paul DUBOIS * François d'EPENOUX
Karine GIEBEL * Marie-Hélène LAFON
Alexandra LAPIERRE * Cyril LIGNAC
Agnès MARTIN-LUGAND * Étienne de MONTÉTY
François MOREL * Romain PUÉRTOLAS
Tatiana de ROSNAY * Leïla SLIMANI
13 à table ! 
vous propose ses meilleurs 
souvenirs de vacances...

lundi 13 décembre 2021

Les larmes du devoir de Madeleine TIOLLAIS


Les « décembristes » ou « décabristes », quelques jeunes gens aux idées libérales inspirées par la révolution française, vont, à la mort du tsar Alexandre 1er comploter contre Nicolas 1er. Sans doute mal préparés, s’assimilant plus à des provocations dues aux fougues de la jeunesse, les complotistes sont arrêtés et condamnés. Ces jeunes gens appartiennent à l’aristocratie russe. Ils seront déportés en Sibérie, puis condamnés à la relégation à vie.
Leurs épouses, et leurs fiancées, (elles seront onze) vont alors faire pression auprès de la tsarine pour rejoindre leurs hommes au bagne.
C’est cette fabuleuse histoire, dont les héroïnes sont entre autres Pauline, la petite couturière parisienne, Catherine Troubetskoï et Marie Volkonski que va nous raconter Madeleine Tiollais.
D’abord mal reçues, méprisées, insultées par un gouverneur peu scrupuleux, elles auront des conditions de vies très dures. Ces conditions s’amélioreront avec l’arrivée du nouveau gouverneur Stanislas Romanovitch Leparski.
J’ai beaucoup aimé Pauline, qui sait s’adapter, qui reste toujours digne, qui entreprends toujours et est d’un fabuleux courage. J’ai admiré Catherine Troubetskoï, qui adapte son train de vie, communique par courrier avec sa sœur, elle transmet son savoir, entreprend d’éduquer les enfants, ainsi que ceux des paysans autour d’elle. Quant à Marie Volkoski, cette jeune femme capricieuse, assumera ce long calvaire sans jamais perdre son sang-froid.
Ce n’est pas un roman, mais une réelle page d’histoire, solidement documentée qui nous est racontée.
Le récit de cet épisode d’une révolution peu connue est très agréable. La lecture est très enrichissante, c’est un très bel hommage à ces jeunes femmes courageuses.

La revue « Histoire & Civilisations » N°72 mai 2021consacre un article à cette révolution. « La première révolution russe … en 1825 » 

Quatrième de couverture :

À la mort d'Alexandre Ier, un petit groupe de conspirateurs, les Décembristes, imagine un coup d'Etat afin d'offrir à la Russie de 1825 des lois plus libérales. Mais leur tentative, mal préparée, échoue. Arrêtés, ces hommes, qui comptent parmi eux quelques personnages de haut rang, sont condamnés à la déportation en Sibérie, suivie de la relégation à vie. Plaidant humblement leur cause auprès de la tsarine, leurs épouses, parmi lesquelles deux Françaises, obtiennent alors de pouvoir les accompagner au bagne de Tchita et de partager leur misère. Un peu plus tard, transférés au pénitencier de Pétrovsk, où leurs conditions de vie, avec le temps, vont s'améliorer, ces hommes et ces femmes trouveront encore la force d'agrandir leurs familles et de donner naissance à des enfants tout en sachant ces derniers soumis à la loi du servage. Plus forte cependant sera leur fidélité et plus vive leur espérance dans les lendemains. Avec l'avènement d'Alexandre II, l'avenir finira, jour après jour, par leur donner raison...

mardi 7 décembre 2021

La chasse de Bernard MINIER


Je viens de terminer « La vallée » et je retrouve Servaz, note flic mélomane dans une nouvelle enquête. Cette fois-ci, il est réintégré, récupère son poste de commandant et son équipe. J’ai été heureuse de retrouver l’excentrique Samira Cheung, et Vincent Espérandieu jeune homme sympathique, geek bien installé dans notre époque.
Nous vivons avec les policiers les violences inhérentes aux banlieues des grandes villes, des cités où les dealers font régner leur loi, où l’insécurité, la peur et la délinquance sont le quotidien des habitants. Une haine contre le service d’ordre que Servaz ne comprend pas.
Une chasse, une justice parallèle, des hommes qui s’engagent et décident de faire justice parce qu’ils pensent nos juges sont trop laxistes. J’ai pensé à "La nuit des juges" film de Peter Hyams (1983) avec Michael Douglas dans le rôle d’un juge désabusé.
Trahi jusque dans son propre camp, il faudra à notre héros toute la douceur de Léa et la tendresse de Gustav pour ne pas sombrer.
Un roman qui se termine par un joli rayon de soleil!

Quatrième de couverture :

" Il y a des ténèbres qu'aucun soleil ne peut dissiper. "

Sous le halo de la pleine lune, un cerf surgit de la forêt. L'animal a des yeux humains. Ce n'est pas une bête sauvage qui a été chassée dans les forêts de l'Ariège...

Dans ce thriller implacable au final renversant, Bernard Minier s'empare des dérives de notre époque. Manipulations, violences, règlements de comptes, un roman d'une actualité brûlante sur les sentiers de la peur.

Une enquête où Martin Servaz joue son honneur autant que sa peau.

Photo Bernard Minier
Source Cultura


Mes lectures de Minier 

samedi 4 décembre 2021

La vallée de Bernard MINIER


C’est la sixième aventure de Martin Servaz que je lis, (plus deux autres Minier) c’est dire si j’apprécie cet auteur.
Un appel, pas n’importe quel appel, un appel au secours de Marianne. Alors, Martin part sans trop réfléchir. Il laisse son petit Gustav, et Léa, sa précieuse amie, son âme sœur, sa maitresse.
Nous nous retrouvons dans une vallée des Pyrénées, coupée du monde par un éboulement.
Suspendu et en attente de son jugement Servaz est dans la vallée à titre personnel, il cherche Marianne.  Des meurtres atroces, Irène Ziegler est chargée de l’enquête.
Marianne reste introuvable.
Toute une série de personnages, tous plus suspects les uns que les autres. Un monastère et des moines tristes, une psychiatre aussi belle que machiavélique, des mentalités moyenâgeuses, des hommes rustres, des femmes féroces, sans parler des enfants !

C’est un bon moment de lecture.

Quatrième de couverture :

Un appel au secours au milieu de la nuit.
Une vallée coupée du monde.
Une abbaye pleine de secrets.
Une forêt mystérieuse.
Une série de meurtres épouvantables.
Une population terrifiée qui veut se faire justice.
Un corbeau qui accuse.
Une communauté au bord du chaos.

Bernard Minier
Photo source Livraddict


Mes lectures de Minier

dimanche 28 novembre 2021

Harcèlement de Aloysius WILDE

L’auteur à la très bonne idée de commencer chaque chapitre avec des statistiques, des lois, des études traitant des violences faites aux femmes.
Le sénateur Johnson, homme politique en vue, espérant une carrière nationale, n’abuse même pas de son pouvoir de persuasion, non, il agresse en toute impunité avec une violence inimaginable. On nettoie après son passage… il pourra continuer, toujours charmeur, protégé par son service de presse (sa sœur), couvert par une ribambelle d’avocats sans scrupule. Ils savent ! Ils se taisent !
Alicia Harris est assez surprenante. Elle se comporte de manière excessive, la subtilité n’est pas son fort. Mais, après le meurtre de son ami et père de son enfant, un autre policier est assassiné, elle mettra toutes ses forces dans l’enquête.
Comment débusquer un prédateur ? Il faut trouver la faille qui confondra notre homme politique.
Pour adoucir la violence du propos, l’auteur a eu l’excellente idée de faire entrer en scène les parents du compagnon de Harris. Une maman fantasque et pleine d’ambition pour son petit-fils, et un papa poète et musicien !
C’est un sujet d’actualité, hier encore un homme sortait de prison pour assassiner son « EX » compagne. Avant-hier des femmes dénonçaient un homme abusant de son pouvoir, de sa renommée. 

Je remercie Aloysius Wilde qui m’a gentiment offert son roman et cet agréable moment de lecture !

Présentation de l'éditeur:

Des agressions sexuelles, des victimes qui refusent de parler, des protections politiques, des histoires qui s'entrecroisent... L'inspectrice Harris va jouer de son style inimitable pour débrouiller l'affaire.
Une ambiance entre Pulp Fiction et les tontons flingueurs

Présentation de l' inspectrice Alicia Harris
Alicia Harris est inspectrice principale au département des affaires criminelles du New York Police Department dont elle est une figure emblématique. Afro Américaine de trente-cinq ans, Alicia n’est pas une femme, c’est un concept à part entière. Ses collègues l’adorent parce qu’elle est drôle, parce qu’elle est gaulée comme un missile BGM- 109 Tomahawk, parce que dans le boulot elle est plutôt bonne (et d’après les informations qu’ils ont pu recueillir, il n’y pas que dans le boulot qu’elle est plutôt bonne).

Alicia est violente, imprévisible, voleuse, manipulatrice et elle ne voit aucune raison pour que cela change.


Mes lectures de Wilde 

vendredi 26 novembre 2021

Le premier oublié de Cyril MASSAROTTO


    J’ai senti du désespoir chez ce jeune Thomas. De la fratrie, sa mère semble n’avoir oublié que lui. 
Il est sublime ce jeune homme, qui va sacrifier quelques années de sa vie pour s’occuper de sa maman. Il devient le soignant indispensable, que sa mère aime bien, l’homme à tout faire.
J’ai aussi aimé la fratrie. Son frère ainé et sa petite sœur, qui essaient de l’aider. Une jolie famille, beaucoup de tendresse, qu’ils doivent sans doute à cette maman qui s’échappe peu à peu, s’envole vers un monde inconnu.

    Une lecture bouleversante, mais sans pathos. C’est honnête, c’est sincère. Les sentiments de Madeleine et de Thomas s’enlacent, se nouent dans un étrange ballet. Leur vie s’unit, se désunit au rythme de la maladie.
    Massarotto nous offre un magnifique hommage à sa maman, une belle lecture.

Quatrième de couverture :

    Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit qu’elle a oublié le nom de son mari. C’est Thomas, son fils, qui lui apprend que son époux est mort, il y a près d’un an.
    Le diagnostic tombe : sa mère est atteinte d’Alzheimer.
    Entre tendresse et amertume, Le Premier Oublié est un roman à deux voix, celles d’une mère et de son fils, confrontés à l’implacable avancée de la terrible maladie.

Cyril Massarotto
2012
Photo source Wikipédia


Mes lectures de Massarotto

dimanche 21 novembre 2021

La ville de vapeur de Carlos RUIZ ZAFÓN


Nous retrouvons dans ce recueil tous les thèmes chers à l’auteur. Les personnages du cycle des cimetières oubliés, les conteurs tels que David Martin, le gardien-éditeur Sempere.
Nous rencontrons un Cerventès qui ressemble à son Don quichotte, nous allons à Manhattan avec Gaudi avant de nous enfermer dans la « Sagrada familia ». La brume d’une Barcelone polluée et triste, bombardée et détruite. Ce brouillard où se dessinent des fantômes, où se croisent des enfants perdus, des manuscrits cachés, des jeunes filles qu’on vend.
S’ajoutent au talent de l’auteur, la nostalgie d’un recueil posthume, le regret qu’ici s’achève l’œuvre d’une trop courte vie.
Un agréable moment de lecture. J’ai retrouvé tout le talent de Carlos Ruiz Zafón dans cet ouvrage.

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

Un gamin des rues découvre le pouvoir des mots quand ses histoires font briller les yeux de la petite fille riche qui a volé son coeur, un architecte fuit Constantinople avec les plans d'une bibliothèque invraisemblable qui deviendra mythique, un étrange cavalier incite un tout jeune écrivain (nommé Miguel de Cervantes) à composer un roman inégalable...
    On retrouve dans ce volume posthume, voulu par l'auteur et qui rassemble l'intégralité de ses nouvelles, une atmosphère et des thématiques qui seront familières aux lecteurs de Carlos Ruiz Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du Cimetière des Livres oubliés.
    Autant de récits qui constituent d'émouvantes miniatures d'un talent narratif incomparable et dégagent un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère et de vapeur. Le dernier hommage à un monstre sacré de la littérature.
Traduit de l'espagnol par Marie Vila Casas

Carlos Ruiz Zafón
1964-2020
Photo source Babelio


Mes lectures de Carlos Ruiz Zafón

mardi 16 novembre 2021

Notre-Dame de Ken FOLLETT


Je dois avouer que, ce 15 avril 2019, j’ai comme la plupart des français, été émue par la cathédrale en feu. Elle avait résisté à tant de siècles, traversé tant de drames, connu tant de pèlerins, de messes.
Quand la flèche de Violet le duc est tombée, j’ai eu peur, pour tous les pompiers, pour tous ces gens qui luttaient avec des moyens au combien dérisoires.
Puis ils sont arrivés, ils ont déclaré « On reconstruira à l’identique, en cinq ans ! »
J’étais de ceux qui auraient préféré qu’on adapte l’édifice à notre monde moderne. Il aurait gardé le charme magnifique des bâtisseurs de cathédrale du moyen-âge et aurait montré au monde une évolution vers notre époque.
J’aime beaucoup lire Ken Follet, mais je n’ai pas particulièrement apprécié ce petit opus. 

Quatrième de couverture:

"L'image de Notre-Dame en flammes m'a stupéfié et chaviré au plus profond de moi-même. Un bien inestimable mourait sous nos yeux. C'était aussi effarant que si le sol s'était mis à trembler sous nos pieds." Ken Follett. 

Dans ce court récit, Ken Follett raconte l'émotion qui l'a étreint lorsqu'il a appris le drame qui menaçait Notre-Dame de Paris, puis revient sur l'histoire de la cathédrale, de sa construction au rôle qu'elle a joué dans le destin de la nation française. Il évoque aussi l'influence qu'elle a exercée sur l'écriture des Piliers de la Terre, certainement le plus populaire de ses romans.
Traduit de l'anglais par Odile Demange.

Les bénéfices de l'éditeur et les droits d'auteur seront reversés à la Fondation du patrimoine.

Notre-Dame de Paris 
Victor Hugo 
Couverture originale
Eugène Renduel, Paris 1836


lundi 15 novembre 2021

Au prochain arrêt de Hiro ARIKAWA


    J’aime les « romans route », ces romans qui au-delà des voyages, nous font faire des rencontres, découvrir non seulement des paysages, mais aussi des personnages, héros d'un quotidien pas aussi ordinaire qu’on pourrait l’imaginer.
    J’ai lu des romans route, « à pieds », « à cheval », « en camping-car », « en tondeuse à gazon ». 
Me voici en train, embarquée dans le « Takarazuka – Nishinomiya » pour un voyage « Aller » et « Retour ». C’est un tout petit trajet, 9,3 kilomètres seulement, avec cinq arrêts (Sakasegawa, Obayashi, Nigawa, Kotoen, Nishinomiya,Mondo-yakujin).

    Quel bonheur de lecture, quel régal d’écriture. J’ai lu ce voyage sans faire de pose, sans jamais descendre de ce train, savourant les anecdotes, m’insurgeant contre les malotrus, souriant de l’impeccable aïeule sachant se faire respecter, et donnant de savoureux conseils ! J’ai aimé les amours naissantes, et celles aussi qui doivent se remettre de déceptions. Les vieilles extravagantes et les jeunes timides, les amoureux mal assortis et la mariée seule …
    Et j’ai sans escale continué avec le retour. Ils reviennent, arrivent, descendent ou montent…

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

Au Japon, sur la ligne reliant Takarazuka à Nishinomiya, au gré des huit gares que dessert le train aux wagons rouges, plusieurs passagers montent et descendent, chacun avec son histoire, chacun perdu dans ses pensées et dans les nœuds de son existence. Nous les rencontrons à l’aller, nous les retrouverons quelques mois plus tard au retour.
    Dans ce décor invariable, et pourtant mouvant, des vies vont ainsi s’entrechoquer et être profondément changées… pour le meilleur. À chaque arrêt, de nouveaux passagers s’installent, se parlent, se lient. Et, d’un trajet à l’autre comme d’une saison à l’autre, le lecteur se fait l’observateur des paysages nouveaux et des multiples trajectoires qu’auront prises ces destins croisés. Tels les wagons attachés les uns aux autres dans l’alignement parfait des rails, le livre se construit sur une chaîne d’événements où tous les personnages finissent par être durablement connectés d’une manière ou d’une autre.
    Plus qu’une ode au voyage, ce roman choral de Hiro Arikawa est une invitation à l’arrêt sur soi-même, en même temps qu’un éloge de l ’imprévisible. Et de ces rencontres qui, si l’on ne s’en défend pas, font que des êtres de passage peuvent bouleverser le cours de nos vies.
Traduit du japonais par Sophie Refle

Hiro Arikawa
Photo source Actes Sud
Portrait © Kunihiro Fukumori

dimanche 14 novembre 2021

Les sept Sœurs de Lucinda RILEY : Tome 2 - Ally, la Sœur de la tempête



    Pa Salt meurt et laisse à ses sept filles adoptives l’opportunité de découvrir leurs origines.
    La Sœur de la Tempête, Ally (Alcyone d’Asplièse) est la deuxième, adoptée en Norvège.
Ally est navigatrice, passionnée par la voile, elle fait des régates et excelle dans ce domaine. Elle rencontre Théo. Ils s’aiment !
    Mais Ally, c’est aussi une musicienne de talent, flutiste (flute traversière ayant étudié quatre ans au conservatoire de Genève).
    Elle partira donc à la recherche de ses ancêtres et se découvrira l’héritière d’une longue lignée de musiciens.
    Cet opus m’a envoutée. Je ne l’ai pas lâché.
    Un joli voyage en Norvège, un joli voyage dans le temps (1830 à 2007)
    Une saga que je vais poursuivre.

Quatrième de couverture :

À la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a ramenées des quatre coins du monde et adoptées lorsqu'elles étaient bébés, Ally d'Aplièse et ses soeurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève.
Ally, la deuxième soeur au tempérament tempétueux, est navigatrice et musicienne. Lorsqu'une nouvelle tragédie la touche, la jeune femme décide de partir sur les traces de ses origines. Les indices que lui a laissés son père en guise d'héritage vont la mener au coeur de la Norvège et de ses fjords sublimes. Entourée par la beauté de son pays natal, Ally découvre l'histoire intense d'une lignée de virtuoses célébrés pour leur talent un siècle plus tôt. Une famille aux lourds secrets…
Traduit de l'anglais (Irlande) par Marie-Axelle de la Rochefoucauld.

Lucinda Riley
23 juin 2021 
Photo source "Le guardian"
Photograph: Roni Rekomaa/Rex/Shutterstock


Mes lectures de Riley

mercredi 10 novembre 2021

Cataractes de Sonja DELZONGLE


    Jan Kosta, trois ans, rescapé d'une catastrophe qui a englouti Zavoï en Serbie, sauvé par « Djol », élevé par ses grands-parents. 
    Le voilà devenu adulte, brillant hydrogéologue, vivant à Dubaï. Depuis que sa fille a trois ans, il fait de nouveau ce terrible cauchemar qui le plonge dans la boue et la tragédie de son enfance.

    Il revient au pays pour analyser les différentes sources et vérifier que le barrage en place résistera à la poussée des eaux malgré l’apparition de surprenantes fissures. Nous naviguons entre légendes et intérêts financiers, entre hallucinations et réalité. Ce brouillard « la magla » ajoute à cette impression de surnaturel. Tous les personnages de ce roman sont surprenants, inquiétants. Ils sont tous à un moment ou un autre effrayants et le monastère transformé en centre psychiatrique n’est pas étranger à cette impression. J’ai attendu toute la lecture que Kosta se décide enfin à aller voir sa grand-mère. Je n’ai pas aimé ce héros que j’ai trouvé profondément égoïste. La fin confirme mon sentiment.
    J’ai aimé cette lecture qui dénonce la part de l’homme dans la destruction de la nature, qui nous avertit que l’eau ressource précieuse peut être très vite souillée, empoisonnée, qu’elle peut être dévastatrice aussi.

Quatrième de couverture :

Il y a quarante ans, le petit Jan Kosta, trois ans, a été l’un des rares survivants de la terrible catastrophe de Zavoï. Lors d’un gigantesque glissement de terrain, ce village des Balkans a été littéralement englouti sous des torrents de boue. Sauvé par son chien qui l’a traîné, inconscient, hors de l’eau fangeuse, Jan a perdu toute sa famille. Devenu hydrogéologue, Jan reçoit un coup de fil alarmé d’un ami ingénieur. Il se passe des choses étranges dans et autour de la centrale construite sur les flancs de la montagne de son enfance. Les gens ont des comportements imprévisibles, parfois violents. Les moines du monastère voisin ont tous disparu, et les bâtiments délaissés accueillent désormais un institut psychiatrique. Vladimir demande à Jan de venir étudier les faits. Que le mal vienne de la centrale, de la montagne ou des hommes, si un nouveau drame est sur le point de se produire, seul un survivant de Zavoï aura une chance de pouvoir tout arrêter.

Sonja Delzongle 2 mai 2019
Photo source:
Littérature sans frontières

mercredi 3 novembre 2021

Les yeux d'Iris de Magali COLLET


J’ai lu rapidement ce roman, parce que je n’ai pas su le laisser. J’étais avide d’aller plus loin, de comprendre, de savoir pourquoi… Pourquoi les yeux d’Iris ? 
« Les yeux sont le miroir de l’âme », les yeux d’Iris, insondable abime, surprenante tristesse et grand vide. 
Il y a la solitude de Morgane et Fred, leur culpabilité de n’avoir pas su aider leur sœur. Il y a les amies, les amours aussi, qui n’ont pas su ou pas pu aider. Et il y a surtout l’horrible drame que vit Julie, et cette petite mort. Il y a sa haine, y compris pour elle, parce que son corps l’a trahie. Il y a tout le talent et l’écriture de Magali Collet qui écrit le sordide avec élégance, la brutalité avec douceur.
Un roman surprenant, sans concession pour ses personnages. Des héros attachants ou au-delà de l’odieux, mais des personnages tous hors du commun.
De Galway à Galway, dans ce beau pays d’Irlande qui rassure Morgane.

Présentation de l'éditeur :

Un meurtre et un suicide.
Trois hommes. Trois femmes.
Des retrouvailles.
Un pacte.
Tout se paye, même l'amitié.

Je remercie les éditions Taurnada et Joël Maïssa pour ce partenariat.


Souvenir d'Irlande
2014


Mes lectures de Magali Collet

Mes lectures de Taurnada

jeudi 28 octobre 2021

Les choses humaines de Karine TUIL

 


Ce roman a eu un grand succès. Je l’ai lu rapidement. Il parle d’un monde que je n’apprécie pas particulièrement. D’un monde que je connais peu. D’un monde très (trop) médiatisé. Un monde de l’image, du paraitre. Le milieu est aisé, pour des parents qui ont chacun une carrière à privilégier, Alexandre n’est pas une priorité. 
Lorsque le viol est commis, la famille se réunit pour sauver l’image !
Aucun protagoniste de cette sordide histoire n’est sympathique. Mila Wizman qui ne cesse de pleurer m’a agacée. Pourtant, il faut beaucoup de courage pour déposer une plainte pour viol, il faut accepter de parler de soi, il faut de l’aide, et là, sa mère n’est plus à ses côtés. J’ai été choquée quand pour se défendre elle passe par les réseaux sociaux, alors qu’au tribunal elle est insignifiante. Elle ne dit pas oui, mais elle ne dit pas non. Elle dit avoir peur d’un couteau qu’elle n’a pas vu. Elle est passive. Elle a certes un passé de victime. Elle a reçu une éducation religieuse rigide. Rien n’est moral dans cette histoire.
J’ai regretté que, si Karine Tuil nous raconte ce que devient Alexandre, elle ne dise rien du devenir de Mila Wizman.

Quatrième de couverture :

    Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale. 

    Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l'abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?
Karine Tuil
5 septembre 2019
photo source : France Info Cultutre


Je remercie Madeleine Tiollais pour le prêt de ce roman
Mes lectures de Madeleine Tiollais

lundi 25 octobre 2021

Il était deux fois de Franck THILLIEZ


Comment parler de ma relation avec Thilliez ? Il me surprend et m’étonne, je suis séduite et je le rejette. C’est une relation complexe. Je décide de ne plus le lire, horrifiée par le mal qu’il fait à ses héros. Mais ma fille revient à la charge, "Ce n’est pas Thilliez que tu n’aimes pas, c’est SharKo !"  
Alors je suis de nouveau en apnée avec « Il était deux fois ».
Gabriel, ce héros qui avec la disparition de sa fille a tout perdu, ses amis, son travail, sa femme. Ce héros qui bascule entre deux mondes, que navigue entre 2008 et 2020.

C’est avec « Vertige » que Thilliez m’a séduite, avec « Il était deux fois » je le retrouve avec tout son talent. C’est ma seizième rencontre avec cet auteur, ce qui prouve que je ne le boude pas tant que ça.
Une belle lecture prenante, additive !

Quatrième de couverture:

En 2008, Julie, dix-sept ans, disparaît en ne laissant comme trace que son vélo posé contre un arbre. Le drame agite Sagas, petite ville au coeur des montagnes, et percute de plein fouet le père de la jeune fille, le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato. Ce dernier se lance alors dans une enquête aussi désespérée qu'effrénée. 
Jusqu'à ce jour où ses pas le mènent à l'hôtel de la Falaise… 
Là, le propriétaire lui donne accès son registre et lui propose de le consulter dans la chambre 29, au deuxième étage. Mais exténué par un mois de vaines recherches, il finit par s'endormir avant d'être brusquement réveillé en pleine nuit par des impacts sourds contre sa fenêtre… 
Dehors, il pleut des oiseaux morts. Et cette scène a d'autant moins de sens que Gabriel se trouve à présent au rez-de-chaussée, dans la chambre 7. Désorienté, il se rend à la réception où il apprend qu'on est en réalité en 2020 et que ça fait plus de douze ans que sa fille a disparu...

Franck Thilliez
2020
Photo source Babelio


Mes lectures de Thilliez

dimanche 17 octobre 2021

Enfant de salaud de Sorj CHALANDON


    Dans ce roman autobiographique se mêlent la « petite » et la « grande » histoire. L’histoire du père de Sorj Chalandon, cet homme décrit comme un salaud par son grand-père et le procès de Klaus Barbie.
Tous deux assistent au procès, Sorj comme journaliste, son père comme spectateur. Pas peu fier d’avoir peut-être croisé Barbie à Lyon pendant l’occupation.
    Pour sans doute bien s’imprégner de l’histoire de Barbie à Lyon avant de faire le compte rendu du procès au journal qui l’envoie, l’auteur va visiter la colonie de vacances d’Izieu où 44 enfants et 7 adultes ont été raflés le 6 avril 1944. 
    C’est un moment d’émotion intense, pour l’auteur, mais aussi pour la lectrice que je suis.
    Comme il est fantasque ce père qui raconte des histoires. Il doit déclencher de l’admiration dans les yeux de son petit garçon, il le fait rêver, ce héros qui imite les vedettes de cinéma.
Mais les petits garçons grandissent, et l’adulte aimerait bien connaitre la véritable histoire, savoir pourquoi son grand-père lui a dit un jour avoir vu son fils en soldat allemand, pourquoi il pourrait bien être un « Enfant de salaud ».
    Je n’ai pas dévoré ce roman, j’ai dégusté ce témoignage, me replongeant dans le procès Barbie, frissonnant parfois par les témoignages et regrettant souvent la légèreté de ce père, qui n’est en fait qu’un enfant.
Une excellente lecture !

Quatrième de couverture :

    Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.
    Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t'a accompagné partout. Ce n’est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.
    Non. Le salaud, c’est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les pièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste. Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes.
    Le salaud, c’est le père qui m'a trahi.


dimanche 10 octobre 2021

Chambres noires de Karine GIEBEL

 

J’ai trouvé l’idée belle. Un titre de film célèbre, une nouvelle !
Une lecture très agréable, et une surprenante Giebel!

Le vieux fusil (Robert Enrico 1975)
Un joli souvenir de cinéma! 
Ce vieux fusil, héros du film revient avec la même résolution, le même amour mais sans doute avec plus de violence, plus de haine. Une vengeance bien organisée, ne laissant rien au hasard. Un régal de noirceur !

L’armée des ombres (Jean-Pierre Melville 1969)
Si je me souviens peu de ce film, la nouvelle de Giebel m’a enchantée. 
Une véritable armée des ombres : toutes ces femmes qui partent aux aurores, triment dans nos bureaux, nos entrepôts et nos grandes surfaces, mal payées, pas considérées et exploitées. Giebel m’a enchantée, une chute surprenante pour Giebel !

Un monde parfait (Eastwood 1993)
Un bon souvenir que ce film ! Kevin Kosner et l’enfant T.J. Lowther .
Les aléas des locations de vacances qui ne correspondent pas toujours aux descriptions alléchantes des propriétaires. Cette fois Giebel immisce un doute !

Au revoir les enfants (Louis Malle 1987) Un sujet difficile.
Quel bel hommage que Giebel rend à ces oubliés de la première vague. Ces hommes et ces femmes qu’on a privé de visites, qu’on a enfermé, oublié.
Pas de masques ! Pas de visites !
Pas de vaccins ! Pas de câlins !
Pas de familles ! Pas d’obsèques !
Pas de réanimateurs ! Pas de personnels !
Cherchez l’erreur !
Au revoir à tous les enfants qu’Yvonne, jeune résistante anonyme puis rescapée des camps a sauvés.

Quatrième de couverture : 

Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires.
Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d’être sale, d’être rien, moins que rien.
Ces dangers qu’on n’a pas vus venir, ces risques qu’on n’a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n’a pas eu la force de résister.
Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs.
Il y a ce manque de chance.
Il y a cette colère, ce dégoût.
Il y a…
Des fois où on préférerait être mort.


Voilà ce qu’on découvre dans les Chambres noires de Karine Giebel, recueil de quatre nouvelles inédites dont les héros, ou anti-héros, incarnent et dénoncent tour à tour les manquements de notre société. Quatre histoires pour lesquelles l’auteure emprunte les titres de grands films qui l’ont marquée.
Après D’ombre et de silence, elle nous offre un nouveau recueil tout en noir, humain, engagé, bouleversant, qui agit comme un révélateur, nous faisant ouvrir les yeux sur le monde en dépit de son opacité et de sa noirceur.
À la fin de l’ouvrage, en bonus, trois nouvelles déjà parues dans Treize à table ! (Pocket) au profit des Restos du Cœur ainsi que Sentence, nouvelle écrite en plein confinement et publiée dans Des mots par la fenêtre (12-21) au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.

Karine Giebel
Juin 2019
Photo source Auteurs francophones 


Mes lectures de Giebel

mercredi 6 octobre 2021

Les eaux noires d' Estelle THARREAU

 


Quand un enfant perd ses parents, père, mère, ou les deux il devient orphelin. Il n’y a aucun mot qui définit une mère qui perd son enfant, en tout cas, je n’en connais aucun. 
Lorsque dans le deuxième page du premier chapitre l’auteur écrit "Suzy qui n’avait que 17 ans et qui allait bientôt mourir"  un frisson traverse le corps. La peur de toute mère, perdre un enfant.
On sait déjà que Josépha, cette maman « orpheline » va vivre l’enfer.

Elle n’est pas simplement morte, Suzy, d’un accident ou d’une maladie, non, elle est morte assassinée… et ce corps que la mer a rejeté demande aussi justice. Josépha veut connaitre la vérité, elle veut comprendre.
Elle devient vite la personne à éviter, le malheur pourtant n’est pas contagieux, mais comme dit le poète
"Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté" (G.B.). Elle est seule, tellement seule que lorsqu’arrive l’antipathique Thomas Casano, elle espère qu’enfin elle va connaitre la vérité.

J’ai été happée par cette lecture, surprise de tant de rejets, de tant de haine. Le malheur fait peur, alors souvent on préfère tourner la tête. Les rumeurs, les haines, les mépris, Estelle Tharreau utilise tout ce que la société a de fourbe, de mesquin. Même les bonnes intentions sont suspectes.
Une fois plongé dans cette lecture, vous êtes envouté, un besoin impérieux de connaitre la suite, d’aller plus loin avec Josépha.

Un régal de lecture. Un roman tourne-page. 

Présentation de l'éditeur :

Lorsque les eaux noires recrachent le corps de la fille de Joséfa, personne ne peut imaginer la descente aux enfers qui attend les habitants de la Baie des Naufragés.
L'assassin restant introuvable, à l'abri des petits secrets et des grands vices, une mécanique de malheur va alors tout balayer sur son passage…
Les révélations d'un corbeau, la détresse d'une mère et le cynisme d'un flic alimenteront l'engrenage de la rumeur, de la suspicion et de la haine.
Joséfa réussira-t-elle à survivre à la vérité ?

Je remercie les éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.



Estelle Tharreau
Photo source
Taurnada Editions
18 septembre 2021


Mes lectures d' Estelle Tharreau

mardi 5 octobre 2021

Du bruit dans la nuit de Linwood BARCLAY

 

Vous aidez un ami qui semble perdu, dont le feu arrière de la voiture est cassé, vous vous arrêtez pour l’aider, parce qu’il fait nuit, qu’il est vieux, en tout cas plus que vous, et pour vous remercier, vous recevez un coup de pelle dans la tête !
C’est la triste histoire que vit Paul.
Il lui faudra alors affronter ses propres démons, parce que le coup a peut-être entamé ses facultés mentales. Il est pourtant aimé et aidé par Charlotte, son épouse.

J’ai été très surprise par cette lecture, pleine de rebondissements. L’auteur nous promène au grès de ses humeurs. On finit par se poser beaucoup de questions, par imaginer plusieurs scénarios.
Une machine à écrire envoutée rythme le roman de ses « Tac-tac. Tac. Tac-tac-tac ».

Je crois quand même que je suis passée à côté de ce roman. Ce n’était sans doute pas le bon moment pour le lire, mais en écrivant mon avis, je m’aperçois qu’il a des qualités d’écriture, de suspense et de péripéties assez originaux.

Quatrième de couverture :

Un thriller psychologique empreint de folie et d'humour noir, riche de twists à la Gillian Flynn et d'un suspense si intense que vous n'oserez plus fermer l'œil de la nuit.

Paul Davis n'est que l'ombre de lui-même : huit mois plus tôt, ce professeur de littérature à l'existence sans relief a vu un assassin transporter des cadavres de femmes dans le coffre de sa voiture.
Depuis, Paul subit les assauts d'un violent syndrome de stress post-traumatique. Comment se libérer de cette nuit d'horreur ? Pour l'aider, son épouse l'encourage à coucher sur le papier les pensées qui le rongent et lui offre, pour ce faire, une vieille machine à écrire.
Mais bientôt, aux images cauchemardesques de ses nuits viennent s'ajouter des bruits étranges, le tac tac tac frénétique des touches d'un clavier. Et plus inquiétants encore sont les messages cryptiques, tapés par la machine, que Paul découvre au petit matin.

Somnambulisme ? Machination ? Démence ? À moins que les victimes du tueur ne s'adressent à lui pour réclamer vengeance ? Avec le soutien d'Anna White, sa charmante psychiatre, Paul s'enfonce dans les méandres d'une enquête aux soubresauts meurtriers…
Traduit de l'anglais (Canada) par Renaud Morin.

Linwood Barclay
23 août 2013
Photo source : Anthony Jenkins/The Globe And Mail


Mes lectures de Linwood Barclay

vendredi 1 octobre 2021

La huitième vie de Nino HARATISCHWILI

 

C’est un magnifique, un superbe, un merveilleux roman ! J’ai été envoutée par cette saga. À chaque minute de temps libre, j’ai lu. Revenant sans cesse à cette histoire familiale que Niza raconte à Brilka.

Brilka, en réalité c’est Anastasia, comme son ancêtre, Stasia.
Comme je l’ai aimée, cette fantasque jeune fille née en 1900, qui chevauche comme un homme, qui danse et rêve d’une carrière de danseuse. Comme j’ai aimé son énergie et son amour pour Simon Iachi. Je l’ai moins aimée comme mère, puis de nouveau appréciée comme aïeule. Nous passerons avec elle un siècle.
J’ai aussi beaucoup aimé Christine, toujours présente et aimante pour ses neveu et nièce, puis leurs enfants.
Leur héritage, la fabuleuse recette du chocolat chaud, dont on doit user avec prudence !

J’ai détesté Kostia, sa superbe, son machisme, ses certitudes.
J’ai adoré Kitty, ma préférée. Son courage, son abnégation, sa force, sa douceur et ses amours.

Je suis restée perplexe sur Elene, lui reconnaissant un certain courage dans cette volonté de s’émanciper d’un père trop protecteur, trop envahissant.

Je n’ai pas aimé Daria, même si je reconnais que son parcours est atypique. Et bien sûr comment ne pas être subjugué par Niza, sa recherche de reconnaissance, d’amour. Notre si douée Niza le point d’union entre Stasia, cette arrière-grand-mère qui lui racontait l’ histoire de leur famille et Brilka, le futur.

Autour de ces personnages, héros chacun à leur tour, des personnages secondaires, attachants ou irritants, insipides ou passionnants. 

Mille deux cents pages c’est vrai, mais 1200 pages de bonheur !

Quatrième de couverture : 

"Tu veux être libre ? Alors sois libre. Tu veux danser ? Alors danse ! Tu veux être une épouse, alors sois-le. Ce n'est pas une honte. Mais tout ça n'est pas possible à la fois. Tout avoir, c'est comme ne rien avoir."

Géorgie 1917. Fille d'un chocolatier de génie, Stasia rêve de devenir danseuse étoile à Paris. Son père aurait voulu qu'elle épouse un brillant officier, Simon Iachi. Alors que Stasia est sur le point de renoncer à ses aspirations, la révolution bolchevique se propage… 
Allemagne, 2006. Brilka, l'arrière-petite-fille de Stasia, a fugué. Partant à sa recherche, sa tante entreprend d'écrire l'incroyable histoire de leur famille. En révélant les destins tragiques des Iachi, elle libérera peut-être la jeune Brilka de la malédiction qui semble peser sur eux depuis plus d'un siècle…
Traduit de l'allemand par Barbara Fontaine et Monique Rival.

Nino Haratischwili
2020-07-07 
Photo source Babelio 

lundi 20 septembre 2021

Les vagues reviennent toujours au rivage de Xavier-Marie BONNOT

 


Présentation de l' éditeur 

Depuis qu’il est retraité de la police, Michel de Palma, alias le Baron, vit sur un bateau et a tiré un trait sur ses années de brigade criminelle au bénéfice de la voile et du violon. Mais quand il apprend l’étrange suicide de Thalia Georguis, c’est un grand amour de jeunesse qui ressurgit et bien plus qu’une mort suspecte signifiant son retour à la case police. Thalia avait voué sa vie aux missions humanitaires en Méditerranée et avait reçu des menaces de l’extrême droite identitaire. Elle a aussi laissé derrière elle un manuscrit retraçant le parcours d’Amira, réfugiée syrienne, une ombre parmi les ombres qui risquent tout pour fuir la guerre. De Palma mettra tout en œuvre pour retrouver ce témoin clé, quitte à entrer dans l’enfer de Raqqa, à parcourir le camp de la honte de Moria. Et à affronter toute la monstrueuse violence qui sévit en Méditerranée, cet abandon sans fin de l’humanité comme les vagues qui reviennent au rivage

Mon avis :
Michel de Palma est un retraité heureux et tranquille. Il vit sur un voilier, à Marseille. Il y a toujours quelque chose à peindre, à vernir ou à poncer sur un bateau. Féru d’opéra, il prend des cours de violon, assiste à de superbes représentations lyriques. 
Alors quand il apprend la mort de Thalia Georguis, il ne croit pas à la thèse du suicide. Ils se sont bien connus, autrefois, ils se sont aimés.
Ancien policier, il voit le corps à la morgue, il visite l’appartement de Thalia. C’est sans doute en souvenir de leur amour, de leur jeunesse que Michel de Palma va reprendre ses vieilles méthodes d’enquêteur hors des rails, aidé par Karim Bessour, policier en activité.
Nous allons suivre, avec Amira, la vie des réfugiés, la misère des camps, la vente des humains. Mais aussi à travers Karim et sa famille, le triste sort réservé aux harkis après l’indépendance de l’Algérie.
Un roman réaliste, un coup de poing dans notre indifférence.

Xavier-Marie Bonnot
Mars 2020
Photo source Babelio
photos garamiaa ©GaramiAA


Mes lectures de Bonnot 

vendredi 10 septembre 2021

Le dernier message de Nicolas BEUGLET

Quatrième de couverture :

Voulez-vous vraiment connaître la vérité ? 
Le dernier message pourrait vous plonger 
dans des abysses d'angoisse et de folie…

    Île d'Iona, à l'ouest de l' Écosse. Des plaines d'herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du " Chemin des morts", la silhouette grise du monastère.

    Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d'être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons. C'est l'inspectrice écossaise Grace Campbell qui est chargée de l'enquête. Après un an de mise à l'écart, elle joue sa carrière, elle le sait.

    Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton. Tous savent, en revanche, qu'il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes...

    Que cherchait Anton ? Pourquoi l'avoir éliminé avec une telle sauvagerie ? Alors qu'elle tente encore de retrouver confiance en elle, Grace ignore que la résolution d'une des énigmes les plus vertigineuses de l'humanité repose tout entière sur ses épaules

Mon avis :

Je suis passée complètement à côté de ce roman.
Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour Grace Campbell, continuant ma lecture en espérant qu’elle finirait par ouvrir la porte de cette chambre secrète.
Si au départ le monastère a éveillé ma curiosité, je n’y ai pas retrouvé l’atmosphère du « nom de la rose ». Le duo qu’elle forme avec Naïs est peu crédible.
Le côté scientifique ne m’a pas davantage captivée.
Une déception donc que cette lecture.

Nicolas Beuglet
Photo source EmOtionS (Blog littéraire)
5 juin 2018


Le cri de Nicolas Beuglet