lundi 15 décembre 2014

Les chevaux de Troie - Le châtiment de Niobé

Jordan LETO
Couverture : Victoria P. sur Fotolia

Quatrième de couverture

« D’ici quelques jours, vous allez recevoir un courrier de votre banque. Il ne s’agit pas d’une erreur. Ne les appelez pas pour le vérifier. Ne faites rien. Sinon reprendre le cours normal de votre vie. » Ce mail est signé Diane. Pas de nom de famille. Juste Diane. À travers tous les États-Unis, des milliers de personnes, surendettées par la crise des subprimes, voient leur dette purement et simplement effacée. Bientôt, on découvre que le phénomène est mondial. Les banques semblent désarmées devant ces attaques sur leurs systèmes informatiques, pourtant hyper-sécurisés. La section cyber-criminalité du FBI est aussitôt saisie de l’affaire. Le jeune agent spécial Xander Kelly, fraîchement diplômé du MIT, prend la tête d’une cellule atypique, constituée de hackers « repentis ». Leroy « King » Baraka, un compteur de cartes surdoué qui a piraté les principaux sites de poker en ligne. Oscar Galopin, un prêtre qui a « nettoyé » certains comptes sulfureux de la Banque du Vatican. Et Ping, dont on ne sait pas grand’ chose sinon qu’il a réussi à pénétrer les serveurs de la NSA, qu’il est chinois, et qu’il a fait la Légion Étrangère. L’opinion publique prend fait et cause pour le pirate informatique. Journalistes, banquiers, FBI, bien sûr, tous se posent la même question. Qui est donc ce hacker qui se prend pour Robin des Bois ? Qui est Diane ? Et comment peut-il espérer que les banques vont se laisser faire sans réagir ? Mais peut-être que Diane n’est pas le seul à vouloir renverser les ordres établis…


J’ai lu ce livre dans le cadre de la lecture commune de « Novembre-Décembre  2014 » du forum « Partage lecture ». Le livre a été offert par « Rokh éditions ». Un grand MERCI à tous les intervenants.
Je suis entrée de plein pied dans ce triller, me passionnant pour Diane, en espérant qu’ aussi sympathiques qu’ils puissent être, Xander Kelly et son équipe n’allaient pas remonter jusqu’au délinquant. C’est si rare qu’on donne aux plus pauvres d’entre-nous…!
Ce ne serait qu’un roman comme un autre, si au-delà de l’histoire, l’auteur n’avait eu la superbe idée d’ entrecouper l’enquète par des sujets graves. Lorsque Alexander Kelly enquête, il rencontre toujours des spécialistes dans divers domaines. Ainsi il va nous détailler certains points économiques dont nous avons entendu vaguement parler, ou davantage selon notre intérêt. Il nous parle du sommeil, des rêves, … etc.  Chaque fois bien sûr pour avancer dans l’histoire.
Chaque fois que je suis revenue à la fiction, j’ai pris plaisir à voir évoluer les personnages, tout en ayant appris pas mal de choses sur des sujets variés. Mais alors, et je n’en dirai pas plus pour ne pas nuire à la lecture en dévoilant trop l’intrigue, j’ai trouvé l’implantation des chevaux de Troie dans « nos vies » tellement machiavélique qu’elle pourrait être vraie, mais ce serait sans compter sur le facteur H.
Je pense aussi qu’il est très important de lire la note de l’auteur.
En résumé, une lecture agréable et enrichissante.


Conte de Noël

Charles DICKENS


Ebenezer Scrooge, notre héros se satisfait de peu, ou plutôt de beaucoup, à condition qu'il s'agisse d'argent. Rien ne le satisfait davantage que de ne pas dépenser, même pour lui et d'entasser son "or".
Noël ne représente rien pour lui, si ce n'est d'être obligé de donner un jour de congé à son employé.
Seul, évidemment, le soir de Noël, il reçoit la visite de son associé décédé Jacob Marley. Du même acabit que notre héros, Marley revient de l'au delà, sans doute dans un espoir de rédemption, pour donner à Strogge la possibilité de, sinon changer son destin, au moins de voir à quoi ressemble sa vie.
Vont alors se succéder les "Trois esprits de Noël", la passé, le présent et le futur.
C'est un roman, un conte de 189 pages, partagé en cinq parties. Il est facile à lire, et empreint de l'esprit de Noël.
C'est un conte qu'on lit aux enfants pour leur faire comprendre que le partage et la compassion, c'est mieux que l'égoïsme et l'avarice.
Dickens (1812-1870) est considéré comme un des plus grand écrivain de son époque.

dimanche 14 décembre 2014

L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

Haruki MURAKAMI
Couverture, graphisme: Atelier Dominique Toutain

Quatrième de couverture 

   Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d’université jusqu’au mois de janvier de l’année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort.

   À Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L’un, Akamatsu, était surnommé Rouge ; Ômi était Bleu ; Shirane était Blanche et Kurono, Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur.

   Tsukuru est parti à Tokyo pour ses études ; les autres sont restés.

   Un jour, ils lui ont signifié qu’ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans aucune explication. Lui-même n’en a pas cherché.

   Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme Jonas dans le ventre de la baleine, comme un mort qui n’aurait pas encore compris qu’il était mort.

   Il est devenu architecte, il dessine des gares.

   Et puis Sara est entrée dans sa vie. Tsukuru l’intrigue mais elle le sent hors d’atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible.

   Vivre sans amour n’est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage. À Nagoya. Et en Finlande. Pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle.
Traduit du japonais parHélène Morita

Parce qu'il est introverti, Tsukuru n'a posé aucune question. Sans explication on l'a rejeté, il accepte ce rejet sans comprendre. Il va presque se laisser mourir, quittant brusquement l'adolescence et leurs rêves à eux cinq, groupe dont il est désormais exclu. Six mois où tout son corps va se transformer pour devenir adulte. Jamais il ne cherchera à prendre contact avec ses anciens amis, accomplira son destin, mais gardera le traumatisme de cet inexplicable rejet.
Il rencontrera Haida, avec qui il se liera d'amitié, et qui disparaîtra de sa vie lui aussi sans explications.
Jusqu'au jour où, seize ans plus tard, il croise Sara. Pour elle il partira à la recherche de ses quatre amis, pour pouvoir peut-être construire enfin une relation sérieuse.
Les démons sont là, les rêves si réalistes qu'ils sont peut-être hallucinations, ou réalités. Accompagné dans son pèlerinage dans le passé par le piano et la musique de Liszt, "Les années de pèlerinage" et plus particulièrement "Le mal du pays".
Je regrette que Murakami nous laisse sans explication sur l'éloignement inexpliqué de Haida.
Je ne connais du japon, et des légendes asiatiques que trop peu de choses, et certainement des clichés. Si j'ai passé un très bon moment en lisant ce roman, je sais qu'il me manque beaucoup d'éléments pour apprécier ce texte à sa juste valeur.

samedi 13 décembre 2014

Gravé dans le sable

Michel BUSSI
Couverture: Thierry Sestier

Quatrième de couverture

Quel est le prix d’une vie ?

Quand on s’appelle Lucky, qu’on a la chance du diable, alors peut-être la mort n’est-elle qu’un défi. Un jeu. Ils étaient cent quatre-vingt-huit soldats sur la péniche en ce jour de juin 1944. Et Lucky a misé sa vie contre une hypothétique fortune.
Alice, sa fiancée, sublime et résolue, n’a plus rien à perdre lorsque vingt ans plus tard, elle apprend l’incroyable pacte conclu par Lucky quelques heures avant le Débarquement.
De la Normandie aux Etats-Unis, elle se lance à la quête de la vérité et des témoins… au risque de réveiller les démons du passé.

J'ai aimé ce livre, comme j'ai aimé tous les autres romans de cet auteur.
Du jour du débarquement, en juin 1944 jusqu'au premier décembre 1994, où justice (vengeance?)sera faite, Bussi nous entraine dans une suite d'évènements, rebondissements, et pendant quarante ans nous allons voir tous les héros vieillir avec leurs blessures. 
J'ai aimé les femmes, toute ces femmes avec leurs défauts et leurs qualités, amantes, mères ou amies, elles ont la force de leur conviction, elles restent fidèles à leurs idéaux. C'est la femme forte telle que j'aime qu'on la raconte, célèbre ou anonyme, la femme qui peut tout (même se tromper) parce qu'elle aime.

jeudi 11 décembre 2014

Dora Bruder

Patrick MODIANO
Couverture: René-Jacques

Quatrième de couverture

« J'ignorerai toujours à quoi elle passait ses journées, où elle se cachait, en compagnie de qui elle se trouvait pendant les mois d'hiver de sa première fugue et au cours des quelques semaines de printemps où elle s'est échappée à nouveau. C'est là son secret. Un pauvre et précieux secret que les bourreaux, les ordonnances, les autorités dites d'occupation, le Dépôt, les casernes, les camps, l'Histoire, le temps - tout ce qui vous souille et vous détruit - n'auront pas pu lui voler. »

Le quatrième de couverture de mon édition est le dernier paragraphe du roman, ce n'est pas commun, mais cela résume bien l'histoire.
Dans une vieille édition de Paris Soir, celle du 31 Décembre 1941, une annonce: "On y recherche une fugueuse âgée de quinze ans, Dora Bruder."
Nous sommes dans les années quatre-vingt-dix lorsque Modiano lit cette annonce. Il va partir à la recherche de cette jeune fugueuse. 
J'ai ressenti chez le narrateur comme un devoir de mémoire. Ecrire, retrouver Dora, c'est retrouver un peu de tous ceux qui ont disparus en ces temps de Paris occupé, d'étoile jaune, de rafles et d' internements abusifs. 
Se souvenir aujourd'hui en refaisant le chemin, ne pas oublier et mêler sa propre vie à ses recherches. Entre le 25 février 1926, jour de naissance de Dora, et le 13 août 1942, date de son internement au camp de Drancy, l'auteur tente de retrouver cette enfant rebelle.
C'est un roman assez étrange, comme si Modiano voulait qu'on oublie pas tous ces anonymes privés de leur liberté, de leur vie.

J'ai été profondément émue en écoutant certains extraits du discours de Modiano lors de la remise de son prix. J'ai donc décidé de le lire, vous pouvez le lire  ICI  .

dimanche 7 décembre 2014

Palissade

Franck VILLEMAUD

Quatrième de couverture

À sa sortie de l'hôpital psychiatrique, où il a séjourné un temps suite à une séparation douloureuse, Fred emménage dans une petite maison en arrière d'un immeuble, avec pour unique voisin Roland, ancien légionnaire d'une cinquantaine d'années.
Sur fond d'alcool et de rock'n'roll, une amitié trouble et déjantée va alors se nouer entre eux, dans le décor inamovible de leur cour commune que divise une vieille palissade en bois.
Jusqu'à ce que le passé s'invite à la fête…





"Il s'agit d'un roman à suspense un peu déjanté, écriture "vivante" à la première personne, sorte d'écrit testamentaire alliant thriller, alcool & rock'n'roll !" C'est ainsi que l'éditeur m'a présentée l'ouvrage. Je ne trouve pas mieux pour décrire l'impression que me laisse cette lecture.

J'ai d'abord été étonnée, Fred est mort…mais apparemment le narrateur passe de "il" à "je"…je relis trois fois la phrase, une coquille??? Non, c'est bien Fred le narrateur. J'arrive page 4…chapitre 27…Intriguée, je continue cependant ma lecture…Prise par le texte quelque peu déjanté, je ne vois pas passer les chapitres…24!!! je décide de jeter un oeil sur la table de matière…Je vais donc lire ce roman du chapitre zéro au chapitre zéro sans plus me poser de questions, j'avais compris!

Ce récit est l'adaptation d'un pièce de théâtre, avec de nombreux moments de musique, Fred est guitariste et sa maladie ne lui a pas permis d'exercer son art, mais toute sa vie semble rythmée par sa passion. Sa rencontre avec Roland, leurs soirées alcoolisées, tout cela semble sordide, deux paumés n'ayant pas d'envie, pas de vie, juste pour Fred, les rencontres "sexes". (je les ai trouvé irréalistes et très exagérées, comme une vantardise ou rêverie d'homme malade).
Fred, mort il y a six mois, allait avoir bientôt quarante ans, et va nous raconter comment et pourquoi on a retrouvé son corps calciné.
Je ne me suis pas laissée impressionner par la narration quelque peu surprenante, comme quelqu'un qui vous raconte une histoire, mais qui passe du coq à l'âne , racontant les événements un peu comme un alcoolique, et vous fredonne un air…Parce que ça lui passe par le tête.
Brusquement le ton change et je vous engage fortement à lire la suite, surprenante, inattendue, et pour le coup très bien écrite.
Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


samedi 6 décembre 2014

Novecento: pianiste

Alessandro BARICCO
Couverture: Éric Larrayadieu

Quatrième de couverture

Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt-huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui: la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.
Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses. 

Elle avait certainement tout pour me plaire, cette adaptation d'un pièce de théâtre. Tout semblait réuni  pour me séduire.
Le lieu, unique, un paquebot avec à son bord toute les différentes couches que l'humanité possède d'êtres humains.
L'époque, cette première moitié du XXième siècle, avec sa musique si particulière, si envoutante.
L'écriture aussi, un monologue plein de poésie.
Comme beaucoup d'hommes de ce début de siècle, Novecento rêve ses voyages, le paquebot, c'est son île à lui, et ses voyages, il les imagine à travers sa musique et il tire son inspiration du flux et reflux des vagues.
Alors, pourquoi suis-je restée en dehors de ce texte? Pourquoi n'ai-je pas embarqué à bord du "Virginian"? Il faudra qu'un jour je relise ce tout petit texte pour comprendre mon étrange réaction.






vendredi 5 décembre 2014

Patients


GRAND CORPS MALADE
Couverture: Rivierre/ DALLE

Quatrième de couverture

À tout juste vingt ans, alors qu'il chahute avec des amis, Fabien heurte le fond d'une piscine et se déplace les vertèbres. Les médecins diagnostiquent une probable paralysie à vie. Dans le style poétique, drôle et incisif qu'on lui connaît, Grand Corps Malade relate les péripéties vécues avec ses colocataires d'infortune dans un centre de rééducation. Jonglant entre émotion et dérision, ce récit est aussi celui d'une renaissance.

J'ai découvert le slam et Grand Corps Malade bien avant de connaître son histoire. J'ai su que ce grand garçon appuyé sur une béquille avait eu un accident, alors forcément je devais un jour ou l'autre croiser son "Patients".
La lecture de cette expérience se fait très facilement. L'auteur ne se lamente pas sur son sort, il nous offre comme un cadeau son long voyage dans un centre de rééducation, ses espoirs, sa lutte. 
Après avoir lu "Acharnements sans merci" écrit par Didier Roy grâce à une commande vocale, j'avais intégré ce que nous, ignorants du monde des infirmes n'avions pas compris…Le handicap physique a beaucoup de répercussions que nous n'imaginons même pas.
Dans le handicap comme dans la douleur il n'existe pas d'échelle, il existe simplement des êtres humains qui réagissent différemment. Mais il y a souvent un point commun; le courage.
Des témoignages aussi spontanés et aussi sobres, où l'humour est présent sont très rares. Merci Fabien Marsaud.
    

jeudi 4 décembre 2014

13 à table!

Françoise BOURDIN – Maxime CHATTAM – Alexandra LAPIERRE – Agnès LEDIG – Gilles LEGARDINIER – Pierre LEMAITRE – Marc LEVY – Guillaume MUSSO – Jean-Marie PÉRIER – Tatiana de ROSNAY – Éric-Emmanuel SCHMITT – Franck THILLIEZ – Bernard WERBER

Couverture: Severin Millet

Quatrième de couverture

13 des plus grands auteurs français actuels pour 13 nouvelles autour d'un thème commun : 
un repas. 
Intrigues policières, réunions de famille qui dérapent, retrouvailles inattendues… 
Du noir, de la tendresse, de l'humour, de l'absurde, à chacun sa recette. 
13 repas à déguster sans modération, alors à table ! 


Je n'ai trouvé aucune photo où tous les auteurs de ce recueil de nouvelles étaient visibles. 
Au delà d'avoir mis leur talent au service des restaurants du coeur, je dois dire que j'ai pris un réel plaisir en lisant ces nouvelles.
Je ne ferai pas de critique pour chacune des nouvelles. Je les ai lu dans l'ordre alphabétique des auteurs, parce que c'est ainsi qu'elles sont présentées. J'ai donc résisté à les lire en fonction de mes goûts littéraires. 
Ne mettez pas ce petit livre de côté, n'hésitez pas à le lire, comme moi peut-être découvrirez-vous certains auteurs, peut-être serez-vous heureux de retrouver vos favoris, et ne serez-vous pas mécontent de relire certains "boudés".
Et de ma vie je ne mangerai plus de crustacés sans avoir une pensée pour "Bob"

mercredi 3 décembre 2014

Les derniers jours du paradis

Robert Charles WILSON
Couverture: Manchu

Quatrième de couverture:

Alors que l’Amérique se prépare à fêter les cent ans de l’Armistice de 1914, un siècle de paix mondiale, d’avancées sociales et de prospérité, Cassie n’arrive pas à dormir. Au milieu de la nuit, elle se lève et va regarder par la fenêtre. Elle remarque alors dans la rue un homme étrange qui l’observe longtemps, traverse la chaussée… et se fait écraser par un chauffard. L’état du cadavre confirme ses craintes : la victime n’est pas un homme mais un des simulacres de l’Hypercolonie, sans doute venu pour les tuer, son petit frère et elle. Encore traumatisée par l’assassinat de ses parents, victimes sept ans plus tôt des simulacres, Cassie n’a pas d’autre solution que fuir.
L’Hypercolonie est repartie en guerre contre tous ceux qui savent que la Terre de 2014 est un paradis truqué.

Traduit de l'anglais (Canada) par Gilles Goullet

Voilà un auteur que je ne connaissais pas (hé oui, encore un!!!), mais j'ai bien sûr pour excuse que je lis peu de S.F. En revanche, au cinéma c'est un genre que j'aime bien.
Bien évidemment l'entité extra terrestre échappe au commun des mortels, seuls quelques membres d'une société secrète, la "Correspondence Society", sont au courant de l'invasion de notre planète et de son possible asservissement.
Cette société a pour but de lutter contre cette invasion et de mettre un terme aux agissements de "l'Hypercolonie".
Cassie et son jeune frère, tous les deux orphelins à la suite du massacre de leurs parents par les "simulacres" doivent fuir. Ils retrouvent d'autres résistants et vont essayer de retrouver le membre fondateur de cette société secrète.
De leur côté, Ethan et Nerissa, vont entreprendre le même voyage afin de rejoindre, pour Nerissa, Cassie et Thomas, pour Ethan de prendre contact avec Werner Beck (riche fondateur et chef du groupe).
C'est donc à travers deux "romans routes" que l'auteur nous guide à travers les Amériques. C'est un monde où on oscille entre confiance et méfiance, haine et amour.

lundi 1 décembre 2014

Acharnements sans merci

Didier ROY

Couverture: José Pallarès

Quatrième de couverture

Dans un manoir, une main mystérieuse frappe sans merci… 
Paul Lupin, homme à tout faire des lieux est soupçonné d’être un tueur en série: décès étranges et mystérieuses disparitions jalonnent son parcours de vie. 
Quand ses employeurs, les barons Aspen, sont assassinés, il est formellement accusé: l'homme qui n'a de cesse de clamer son innocence, serait-il un manipulateur doué d'un sens inné et inouï de la dissimulation? Ou est-il le naïf qu’à l'évidence il parait être? 
Entre-temps, l’intrigue se noue et le coupable sera « authentifié"... à l'effarante surprise de tous, lecteur compris!

Ils étaient plutôt heureux, Paul et Nicole Lupin et leur fille Marjorie. Ils vivaient et travaillaient chez les barons Aspen. Ils décident, malgré les risques courus par Nicole, d’avoir un autre enfant.
C’est avec la première lettre anonyme,
« Si tu perds ta femme! 
Sache que tu le regretteras toute ta vie! »
que nous entrons alors dans une série de malheurs, de drames qui se succèdent au cours des années et se poursuivent avec l’incarcération puis le procès de Paul Lupin.
Pourquoi semble-t-on s’acharner sur cet homme plutôt discret et honnête. Qui peut-être aussi déterminé pour ainsi le persécuter.
Deux inconnus, John et David, sortent amnésiques du coma. Très mal en point physiquement et psychologiquement ils partagent la même chambre et vont suivre une rééducation afin de tenter de retrouver leur autonomie et leur mémoire.
Bien sûr, nous découvrirons le lien entre tous ces personnages. J’avais envisagé certains secrets dans la passé du couple, mais je dois dire que je n’avais pas vu venir « le coupable » et ses motifs.

Je n’ai pratiquement pas lâché ce roman pendant sa lecture, et pourtant je n’ai pas aimé le style de l’auteur. L’ intrigue est passionnante, l’ écriture sincère et efficace, mais elle me parait ressembler plus à un scénario qu’à un roman.
Surtout, ne pas omettre de lire la préface de Daniel Devakarne, l’avant-propos et les remerciements de l’auteur qui éclairent d’un jour nouveau certains passages du roman.
Un autre avis, sur le blog "P(art)age de lectures…" ICI


dimanche 30 novembre 2014

La femme au miroir

Éric-Emmanuel SCHMITT
Couverture:Tamara de Lempicka (Girl with Gloves,1930)

Quatrième de couverture

     Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Toutes les trois se sentent différentes de leurs contemporaines; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin.
     Trois époques. Trois femmes: et si c'était la même ?

Une seule héroïne pour trois époques différentes. 
Je n'ai pas particulièrement apprécié cette vision un peu trop uniforme de la féminité . Si elles sont différentes des femmes de leur époque, leur seule préoccupation semblent être bien égoïste. Qu'il s'agisse de "Anne", vivant au XVIème siècle, de "Hanna" qui découvre la psychanalyse, ou de "Anny", jeune starlette contemporaine, si elles veulent changer une chose, c'est juste leur vie. Je les ai trouvé insipides, leur "combat" ne fait en rien évoluer le monde autour d'elles. Elles ne le désirent même pas. 
On peut se laisser prendre à l'écriture de Schmitt, c'est d'ailleurs le huitième livre que je lis de lui, c'est plus fort que moi, j'ai tellement apprécié "Ulysse from Bagdad" que je suis toujours un peu déçue.

jeudi 27 novembre 2014

Au revoir là-haut

Pierre LEMAITRE

Couverture: Otto Dix (1913 Huile sur toile)

Quatrième de couverture

"Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après."
Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, "Au revoir là-haut" est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

C'est avec tambours et trompettes que les peuples et leurs dirigeants fêtent les victoires. Quelles que soient les guerres, les gouvernements, les journalistes, les écrivains et les historiens vont s'emparer de la victoire, fêter leurs héros, ériger des monuments. Les profiteurs aussi, beaucoup s'enrichissent, quelques soient les guerres.
Pierre Lemaitre nous parle de la réinsertion plus ou moins réussie, plus ou moins honnête de soldats ayant vécu le dernier assaut de 14/18.
C'est bien écrit. Pierre Lemaitre nous décrit bien les manigances et manipulation de l'époque.
En revanche, il oublie complètement les femmes. Je n'ai pas trouvé dans ce roman une seule femme mise en valeur. Pourtant c'est après cette guerre, les hommes étant presque tous morts, estropiés ou traumatisés que les femmes ont du redresser le pays.
J'ai lu en août 2013 "Les labours de l'hiver" de Didier Cornaille, un roman qui traite de la même période et dénonce lui aussi des faits aussi graves que l'affaire des cercueils, avec des femmes mises en valeur.

mardi 25 novembre 2014

Un avion sans elle

Michel BUSSI
Couverture: Marion Tigréat

Quatrième de couverture:

23 décembre 1980. Un crash d’avion dans le Jura. Une petite libellule de 3 mois tombe du ciel, orpheline. Deux familles que tout oppose se la disputent. La justice tranche : elle sera Émilie Vitral. Aujourd’hui, elle a 18 ans, la vie devant elle mais des questions plein la tête. Qui est-elle vraiment ? Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu’il s’apprête à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu’il referme aussitôt, assassiné. Il ne reste plus qu’un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité…

C'est avec "Nymphéas noirs" que j'ai découvert l'écriture de Bussi, mais aussi son talent et son imagination.
Crédule Grand-Duc (il fallait oser !), a pendant dix-huit ans enquêté pour savoir qui est "Libellule", le bébé rescapé du crash du mont Terrible.
On découvre les grand-parents, les riches et les pauvres.
J'ai trouvé un peu facile, les "méchants" riches d'un côté et les "gentils" pauvres de l'autre. N'oublions pas que ces deux familles ont vécu ce qu'il y a de pire, ils ont perdu un fils, une bru, peut-être un bébé, ces familles devront élever les aînés, Marc chez les Vitral, et Malvina chez les Carville, alors ce petit être fragile, ce bébé qui tombe du ciel, c'est pour eux source d' espoir, de réconfort. Tous les moyens sont bons pour "avoir" ce bébé.

Crédule a décidé de faire cadeau de son enquête à "l'enfant rescapée" au moment da sa majorité.
Marc, parfois épié, parfois aidé par Malvina, reprendra le fil de l'enquète. La vie n'a malheureusement pas épargné ses deux aînés, et encore moins Malvina.
Ils iront tout les deux au bout de l'enquète et découvrirons le secret.


C'est en écrivant le titre, et en remarquant que j'avais fait une faute que j'ai compris…Tout était dans le titre, "Un avion sans elle".


samedi 22 novembre 2014

Renaissance

Jean-Baptiste DETHIEUX

Quatrième de couverture

Le psychiatre m’avait pourtant prévenu. Il ne fallait pas tenter cette plongée dans les abîmes, tout seul. Surtout pas ! Vouloir remonter le temps ou plutôt le dérouler sans l’aide d’un compagnon de route, d’un guide de haute montagne aguerri, grand connaisseur du terrain et de tous les pièges que représente cette virée dans les recoins de ma mémoire, c’était de la folie !

Très vite j'ai compris que Jacques Malenc, le héros narrateur était une "personne fragile". Il parle en faisant des phrases très longues, utilisant souvent plusieurs propositions, inconsciemment sans doute pour ne pas agir. Dès qu'il agit, ses phrases sont plus courtes. Sa femme et sa fille ont disparu, la mémoire lui fait défaut. Il est hanté par l'image d'un père, il reçoit des mails étranges sur son ordinateur, entre alcool et hallucinations, notre héros finit par se faire violence et part à la découverte de son passé.
Je n'ai pas, dans ce roman, pris la place du héros. J'ai observé de l'extérieur Jacques Malenc, essayé de comprendre le fonctionnement de son cerveau. Je l'ai lu comme on lit un documentaire. Je pense avoir, malgré moi était influencée par le métier de l'auteur et ma propre approche du monde de la maladie mentale.
J'ai suivi la trame avec intérêt, j'ai aimé le style. 


vendredi 21 novembre 2014

Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l'amour

S.G. BROWNE
Couverture: illustration de Johann Bodin

Quatrième de couverture

Il n'est jamais agréable de se réveiller sur le sol de la cuisine, baignant dans une mare de glace à la fraise fondue et entouré de plusieurs bouteilles de vin… vides, évidemment. Le trou noir dans mes souvenirs n'est pas, non plus, quelque chose de très réjouissant. Qu'ai-je bien pu faire pour en arriver là ? Et pourquoi ai-je vidé le congélateur de son contenu ? Le mieux est encore d'aller voir par moi-même...
Après vérification, c'est finalement assez logique : pour y ranger les corps de mes parents. Bien…Il va falloir que je me remémore deux ou trois choses, mais par où commencer ? Peut-être par la façon dont je suis devenu un zombie ?
Traduit de l'américain par Laura Derajinski.

J'étais sceptique en commençant ce livre, mais c'est un de mes gros défaut, il faut que je goûte à tout, que je découvre encore et toujours de nouvelles saveurs, de nouvelles couleurs, de nouvelles sensations. Parfois je fais la grimace, parfois je jure qu'on ne m'y prendra plus. Mais le plus souvent je suis ravie de l'expérience.
Les zombies, je ne pensais pas que ce serait ma tasse de thé (en plus je préfère le café!), mais quel plaisir j'ai éprouvé en suivant "Andy" le narrateur!
Se réveiller après un accident, et retrouver le giron familial (alors qu'on était un père de famille responsable), être consigné à la cave, parce qu'un zombie, ça pue, ça se décompose et pire que tout ça fait chuter le prix de l'immobilier, c'est pas exactement comme ça qu'on imagine la mort, croyant ou pas.
J'ai à un moment de ma lecture éprouvé un grand malaise en pensant aux parias de nos sociétés, antiques ou modernes, cette société où des êtres sont considérés comme indésirables par les "respirants" que nous sommes. J'ai songé à tous ces travailleurs qu'on utilise, et à ces femmes, volées à leur vie, bien trop jeunes "déposées" par leur mac sur les routes de notre douce France. J'ai songé à cette pétition ignoble "Touche pas à ma pute" signée par d'ignobles "respirants".

Peu à peu Andy, qui voit un psy, qui participe à un groupe d'aide pour "Zombies", va retrouver confiance en lui et se révolter contre cet état de non-droit.
C'est succulent, plein d'humour et de tendresse.
Je ne savais pas en entamant cet ouvrage que je prendrai fait et cause pour ces "morts-vivants" et que j'y prendrai plaisir. Beaucoup d'humour, de recul mais aussi sujet à réflexion.

lundi 17 novembre 2014

Sortie noire

Christian LAURELLA
Couverture :

Quatrième de couverture

Après vingt ans passés derrière les barreaux, Daniel‚ prisonnier modèle et complètement amnésique‚ bénéficie d'un régime de semi-liberté et trouve un emploi dans une menuiserie. En parallèle‚ deux femmes, dont l'une est au service de l'autre, habitent une maison isolée en province. L’arrivée d'une lettre annonçant la libération de Daniel va bousculer l'apparente quiétude qui semblait être le quotidien des deux femmes et allumer un feu d'enfer dans la maison.

Dix-neuf ans, sept mois et six jours, c’est le temps que Daniel Pessard a passé derrière les barreaux . J’ai suivi avec intérêt sa lente réinsertion hors de la prison. J’ai eu l’impression d’être dans sa tête et de vivre avec lui ses peurs, ses doutes et son questionnement sur les raisons de son incarcération. Mais en vingt ans, il a payé à la société son crime, et tout comme son employeur, Marcel Delplan, j’aurai tendance à penser que l’important c’est le futur.
Pendant sa longue incarcération, Daniel sans doute pour survivre aux brimades des gardiens, pour oublier les murs et le manque d’espace, s’est crée une famille. Il a du mal à se séparer de ce monde imaginaire et se confie à un de ses collègues. Il essaie de savoir pourquoi il est en prison. Il est bouleversant de réalisme. Il trouve pendant sa journée de travail une compassion qui sûrement accentue les brimades commises par ses geôliers.
Elles reçoivent très peu de courrier, alors quand arrive un « recommandé » Marlène, étrange petite vieille de 67 ans, gouvernante chez la non moins étrange Elisabeth Beyrot, 70 ans n’a de cesse de découvrir ce que contient cette missive.
Deux vieilles dames, peut-être pas si dignes, vont nous emmener très loin dans ce qu’il y a de pire chez l’être humain…
J’ai aimé le style et l’écriture de ce roman. Passer de Daniel à Marlène et Elisabeth est très agréable…La lecture est rapide et aisée, et l’intrigue machiavélique à souhait. 

Merci aux éditions Taurnada et à Partage lecture pour ce partenariat.




lundi 3 novembre 2014

Un long moment de silence

Paul COLIZE

Couverture:d’après photos collection de l’auteur

Quatrième de couverture:

2012. À la fin de l’émission où il est invité pour son livre sur la «Tuerie du Caire», un attentat qui a fait quarante victimes dont son père en 1954, Stanislas Kervyn reçoit un coup de téléphone qui bouleverse tout ce qu’il croyait savoir.
1948. Nathan Katz, un jeune Juif rescapé des camps, arrive à New York pour essayer de reconstruire sa vie. Il est rapidement repéré par le Chat, une organisation prête à exploiter sa colère et sa haine.
Quel secret unit les destins de ces deux hommes que tout semble séparer?


Autant le dire tout de suite, j’ai aimé ce roman. J’ai passé quelques heures agréables, sans me lasser, voulant toujours en savoir plus, n’arrêtant ma lecture qu’ à contre-coeur, la reprenant en me disant « que va-t-il se passer… ».
Et pourtant, ça n’était pas gagné. Stanilas Kervyn a tout du héros antipathique. Plutôt intelligent il a réussi dans sa vie professionnelle. Il ne s’embarrasse pas des autres. Ça passe ou ça casse. Avec lui, qu'il s’agisse de sa vie amoureuse ou de sa vie professionnelle, pas de préliminaires, pas de discussions. C’est un fonceur sans état d’âme. Il va reprendre l’enquête qui, alors qu’il n’avait que un an, a couté la vie à son père. Mais au-delà de son enquête pour trouver les responsables de l’attentat, n’est-il pas à la recherche de ce père?
Nous suivons, en alternance, le récit et le parcours de Nathan Katz. C’est donc par « flash back » que procède l’auteur, pour que nous suivions l’itinéraire de ce jeune homme, immigré avec son père à New York et ayant vécu l’horreur des camps.
Il faudra bien que ces deux hommes, d’âges et d’itinéraires si différents se retrouvent.
Ce roman va bien au delà de l’enquête policière. Nous sommes confrontés aux secrets de famille et à cette notion qui oscille entre « justice » et « vengeance ».
« …Mais j’estime que la grandeur de l’homme, ce qui le différencie de l’animal, se mesure à sa capacité à oublier et à pardonner. »

samedi 1 novembre 2014

Le roi disait que j’étais le diable

Clara DUPONT-MONOD
Couverture: Photo JF Paga

Quatrième de couverture

   Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai…
Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.
   Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible.
   Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.

Alienor n’a que treize ou quinze ans, parce que sa date de naissance est incertaine, lorsqu’elle épouse Louis VII. Il n’a lui que dix-sept ans, ne devient roi que parce que son frère aîné est mort, il se destinait une vie monacale. Leur mariage avait été arrangé.
Il n’ont vraiment rien en commun. Si Alienor est pleine de mépris et de haine pour ce mari, Louis au contraire tombe amoureux.
L’auteur « rempli les blancs laissés par l’histoire » elle a choisi d’intercaler le « témoignage » d’Alienor et celui de  Louis. 
Alienor n’est pas très sympathique. Elle se veut guerrière et sans merci. Elle semble n’aimer que les conflits, les hommes qui se battent et la violence. 
Louis n’est pas tellement plus sympathique, même si sa préférence va à la diplomatie. Pour plaire à Alienor, il se laisse aller à une violence qui ne lui ressemble pas.
Pendant les quinze ans que durera leur union, ils ne réussiront ni à s’accorder, ni à grandir la France.
J’ai trouvé ce roman plutôt bien écrit, l’alternance des récits allège la dureté des propos. Terminer le roman en faisant parler Raymond de Poitier, seigneur d’Antioche est un plus. Il donne un autre ton à l’ouvrage.

Je remercie Olivier Moss et les matches de la rentrée littéraire sur « priceminister » pour m’avoir proposé de lire ce roman.

jeudi 30 octobre 2014

Une fille, qui danse

Julian BARNES
Couverture: Jean-Philippe Charbonnier

Quatrième de couverture

Au lycée, ils étaient trois amis jusqu'à ce qu'Adrian se joigne à eux. Il était différent, brillant et plus mûr. Tous l'admiraient. Ils croyaient alors vivre dans un enclos et qu'ils seraient bientôt lâchés dans la vraie vie. Pourtant, les jeux étaient faits en partie. 
À l’université, Tony, le narrateur, fréquenta Véronica et découvrit que le corps des filles est parfois défendu comme la zone d’exclusion d’un pays pour la pêche... Quelques mois plus tard, il apprit qu'elle sortait désormais avec Adrian. De rage, il leur écrivit une lettre épouvantable…
Pourquoi Adrian s’est-il suicidé ? 
Quarante ans plus tard, le passé qui resurgit révèle une terrible vérité. Elle bouleversera Tony et chacun des lecteurs d’ « Une fille, qui danse ». 
Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin.

Nous allons, avec ce roman, revivre avec Tony Webster, des moments de son passé désormais vieux de quarante ans, ses amis, avec lesquels il finira par ne plus avoir de contacts, mais aussi son « amour de jeunesse » Véronica et surtout leur rupture.
Marié, puis divorcé, père, puis grand-père, la vie est passée si vite, trop vite. A-t-il réalisé ses rêves ou a-t-il, peut-être par paresse, par orgueil laissé les choses se faire?
Pourquoi Véronica est devenue « La Toquée » ?
Mais en réfléchissant bien, ces souvenirs sont-ils la réalité, ou les années passant ne les aurait-il pas transformés, juste peut-être pour se donner le beau rôle, ou tout simplement supporter une rupture plus douloureuse qu’il veut bien le dire.
« Tu ne piges pas, hein ? Mais tu n’as jamais pigé » lui dira la Véronica d’aujourd’hui… Il faudra bien qu’on (Tony et le lecteur) finissent par comprendre…et je me dis « Quel gâchis! ».
J’ai lu de nombreuses critiques élogieuses de ce roman. Je dois reconnaître que je ne l’ai pas particulièrement aimé. Son style, d’abord, mais aussi les personnages, un peu trop ternes à mon goût.

mercredi 29 octobre 2014

Terrienne

Jean-Claude MOURLEVAT
Couverture: Patrick Léger

Quatrième de couverture

Tout commence sur une route de campagne...Après avoir reçu un message de sa soeur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et… passe de « l’autre côté ». Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d’humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables.

J’ai posé le livre terminé, je me suis étirée, un sourire aux lèvres, j’ai respiré à pleins poumons, j’avais passé des heures magiques, en dehors du temps dans le monde fantastique de Jean-Claude Mourlevat.
Pour sauver sa soeur aînée Gabrielle, disparue depuis un an, Anne Collodi, jeune lycéenne de dix-sept ans, et Étienne Virgil, écrivain de soixante et onze ans vont nous entraîner dans une autre dimension.
Pour se sauver de ce monde hostile, où respirer est interdit, où les êtres sont tous conditionnés de la naissance à la mort, il faut avoir la chance de rencontrer des « dissidents », des « résistants ». Juste pour tendre une main, donner une chemise, comme Mme Beckelynck, pour mettre leur vie en danger, à l’instar de Madame Stormiwell et de son « compatible » Ferlendur. Savoir aussi faire confiance à certains « hybrides » mi-humain, mi-« Campagne ??? » tels que Bran Ashelbi ou le maladroit Torkensen.
Un très bon roman à lire quelque soit notre âge et à méditer aussi!

mardi 28 octobre 2014

La Promesse des ténèbres

Maxime CHATTAM
Couverture: Taylor et Myron

Quatrième de couverture 

New York, mégalopole de tous les possibles. De tous les excès. Où la verticalité des buildings s’oppose à celle des souterrains, toujours plus profonds, peuplés de SDF. Où des hommes se déguisent en vampires pour se repaître de la vie de leurs victimes. Où l’industrie pornographique underground se développe à une inquiétante vitesse.
Au cœur de la cité, le journaliste Brady O’Donnel, dans le sillage de Rubis, femme mystérieuse et envoûtante, entame une enquête à hauts risques. L’enfer lui ouvre ses portes, fidèle à la promesse des ténèbres.


De Chattam je n’avais lu que « Le fracas de la viande chaude » mais j’avais aimé son style et son sans doute trop grand réalisme en décrivant certaines perversions des êtres humains.
Je n’ai pas été déçue en lisant ce triller des plus original. Bien sûr l’auteur nous décrit des scènes à peine soutenables, mais nous faisons une descente, sinon aux enfers, au moins dans les bas-fonds, les sous-sols de Los Angeles et c’est sans doute pire.
Annabel, son épouse et Jack Thayer font équipe et tentent de trouver un lien entre deux suicides et un meurtre. Brady, journaliste essaie de comprendre le monde de la pornographie et ses excès. En tout cas c’est ce dont il veut de se convaincre. N’ y aurait-il pas au delà de ses recherches en lui une perversion qu’il refuse d’admettre?
Chattam fait allusion à l’Overlook de King, un hommage peut-être, parce que les démons des ténèbres de l’auteur sont bien vivants. 
C’est, mais hélas comme ce monde de pornographie sans limite, tout ce que notre humanité à de pire dans son horreur. C’est bien écrit.

samedi 25 octobre 2014

Tout l’amour de nos pères

Christian SIGNOL
Couverture: Photomontage Roy Philippe 

Quatrième de couverture

Depuis le début du XIXe siècle, les Marsac se partagent entre l’exercice de la médecine et l’exploitation de leurs terres du Grand Castel au bord de la Dordogne. Pierre, le fondateur de la dynastie, enfant trouvé entré dans les armées de la République, puis de l’Empire, a transmis ses passions à ses héritiers. Chacun prendra la plume pour raconter son histoire, témoigner à son tour de son combat pour préserver le domaine et venir en aide à une population accablée par la famine et les maladies, les guerres, l’ignorance et les superstitions.

J’ai retrouvé avec plaisir, pour la troisième fois, Christian Signol. Il écrit toujours avec autant de talent sa terre, son terroir et surtout les hommes et femmes qui en sont la vie.
C’est en 1773 que commence l’histoire de Pierre, enfant trouvé, mais enfant aimé. Il va bénéficier de l’éducation rude des paysans d’alors, mais apprendra grâce au curé (le jugeant cadeau du ciel) à lire à écrire et à compter. Un plus pour cet homme. Il obéira à son père et partira défendre sa patrie…A son retour il achète le domaine  de Grand Castel, fonde une famille, et fait des études de médecine.
Albine prendra sa succession, guerres, révoltes et révolution, elle luttera toute sa vie pour ne pas perdre ce domaine et plantera les premières vignes.
Cette veuve léguera ses terres à Aurélien, son petit-fils. Il fera des études de médecine et partagera sa vie entre sa patientèle et ses terres. Mais bien sûr les grands de ce monde décident toujours de nos vies et la première guerre mondiale lui prendra son aîné et estropiera le second.
Ludivine sa fille prendra la suite. Elle sera à cette époque où peu de femmes faisaient des études, médecin, aidera, puis remplacera son père. Je voyais défiler les années, et je ralentissais ma lecture…Non, la malédiction n’allait pas se poursuivre, non, pas la guerre d’Algérie…Et cette femme qui ne voulait pas donner de fils à la guerre allait à son tour vivre cette horreur …
C’est pourtant sûr une note d’espoir que se termine ce roman.
J’ai aimé tous les personnages de ce livre, leur authenticité, leur regard sur le monde, leur courage.
Une bien belle lecture.

jeudi 23 octobre 2014

Dans les rapides

Maylis de Kerangal
Couverte: Gérard Lo Monaco

Quatrième de couverture

«T’es rock, t’es pas rock. La vie rock. Ce n’est pas gravé sur les disques, ce n’est pas imprimé dans les livres. Une épithète consubstantielle, un attribut physique comme être blonde, nerveux, hypocondriaque, debout. Rock rock rock. Le mot est gros comme un poing et rond comme un caillou. Prononcé cent fois par jour, il ne s’use pas. Dehors le ciel bouillonne, léger, changeant quand les nuages pèsent lourd, des milliers de tonnes bombent l’horizon derrière les hautes tours, suspendus. Être rock. Être ce qu’on veut. Plutôt quelque chose de très concret. Demandez le programme!»

Le Havre, 1978. Elles sont trois amies inséparables. Un dimanche de pluie, elles font du stop, et dans la R16 déboule la voix de Debbie Harris, la chanteuse de Blondie. Debbie qui s’impose aux garçons de son groupe, Debbie qui va devenir leur modèle.


Lise, Nina et Marie la narratrice, trois jeunes adolescentes pleine de vie.
J’ai toujours beaucoup de mal à écrire un billet sur un livre que je n’ai pas aimé.
Je n’ai pas accroché au style de Kerangal. De très longues phrases, je n’ai pas toujours réussi à suivre.  Que trois jeunes filles s’identifient à Debbie Harris, même si la chanteuse de Blondie avait déjà plus de trente ans en 78, ne m’étonne et ne me surprend pas, mais je n’ai pas vu ce que cela leur apportait.
Elles rêvent de Londres, de New-York, mais dans quel but?
J’ai trouvé de bonnes critiques de ces quelques pages, je suis sans doute passée à côté.
J’ai également lu de bonnes critiques sur l’auteur et d’autres de ses romans…
Peut-être, plus tard…je tenterai de nouveau une approche de Kerangal.

mercredi 22 octobre 2014

L’enfer au collège

Arthur TÉNOR
Couverture Olivier Latyk

Quatrième de couverture

Jour de rentrée pour Gaspard. Nouveaux collège et nouveaux copains? Pas vraiment. Anthony, la grande gueule de la classe, a décidé de lui pourrir la vie. Juste pour rigoler, parce qu'il a une tête de premier de la classe. ça commence par de mauvaises blagues. Rien de bien méchant. Puis la cruauté prend le pas. De plus en plus fort...

Gaspard est un enfant plutôt solitaire, cette année non seulement il entre en sixième, (étape si importante pour un enfant mais aussi pour sa famille), ses parents ont divorcé, sa maison et son quartier sont aussi pour lui nouveau. Grandir n’est pas si simple…alors quand en plus on devient la tête de turc d’ Anthony…
Nous avons le version d’Anthony, guidé par un adulte qui lui pose des questions, après avoir obtenu du jeune ado la promesse d’être sincère. Cet échange s’intercale avec le vécu et le ressenti de Gaspard. L’enfer pour un si jeune adolescent.
Nous parlons de harcèlement bien sûr et Ténor à l’excellente idée de faire parler le tortionnaire, le mot peut paraître fort mais il ne l’est pas croyez-moi. Il faut bien sûr protéger les victimes, mais essayer de comprendre pourquoi un enfant peut devenir un bourreau me semble primordial pour faire avancer ce trop douloureux sujet.
J’ai également apprécié l’écriture de Ténor, que je ne connaissais pas.

J’ai reçu ce livre voyageur ce matin. Je tiens à remercier Céline ( « mon univers des livres » ) de me l’avoir gentiment prêté. Son avis ICI.

mardi 21 octobre 2014

Docteur Sleep

Stephen KING
Couverture: d’après le design de Sean Freeman.

Quatrième de couverture

Depuis Shining, le petit Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi…

Shining, je ne l’ai pas lu. C’est pour moi un superbe film réalisé par Stanley Kubrick en 1980, avec Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny Lloyd dans les rôles principaux.
Et pourtant, j’ai eu envie de retrouver et de savoir ce qu’ était devenu ce petit bout d’homme.

Dès le début, Stephen King nous plonge dans l’enfance et le drame vécu par Danny.
Nous retrouvons aussi Dick, son ami, qui possédant le « don » va l’aider tout au long de son enfance.Un « don » pareil n’est pas simple à gérer, et l’adolescent, puis le jeune adulte va sombrer dans l’alcoolisme.
Une rencontre, «J’ai des intuition sur les gens des fois, et j’en ai une avec toi » Billy Freeman va aider Danny. Notre héros va s’intégrer, suivre les réunions de Alcooliques Anonymes et se faire des amis. Il va enfin se servir positivement de son don en devenant le Docteur Sleep.
La petite Abra, enfant désirée et aimée vient au monde. À deux mois à peine, elle entre en contact avec Dan. C’est à travers les yeux de la fillette que nous allons découvrir le «Noeud Vrai».
J’ai pris un grand plaisir en « vivant » cette aventure, j’ai eu peur, j’ai été révoltée et soulagée parfois. Le rythme est très rapide, la peur est présente et fermer le livre ne suffit pas toujours pour quitter l’ambiance angoissante.

jeudi 16 octobre 2014

La sorcière de Portobello

Paulo COELHO
Couverture d’après Archivo Idee

Quatrième de couverture

Qui est Athéna, si charismatique et si vulnérable à la fois ? Fille adoptive d'une famille libanaise exilée à Londres, elle rencontre à l'université le futur père de son enfant. Bouleversée par sa propre maternité, elle part à la recherche de sa mère biologique, une gitane roumaine.
Paulo Coelho retrace le voyage initiatique de la mystérieuse Athéna à travers le prisme de ceux qui l'ont connue. Une magnifique leçon de vie et d’amour.

Traduit du portugais (Brésil) par Françoise Marchand Sauvagnargues.

C’est à travers les différents témoignages des personnes qui ont traversé sa vie que Coelho va nous présenter Athéna, son vrai nom est Sherine Khalil.
Athéna ne doute pas de l’amour des êtres qui l’entourent, ses parents adoptifs, son fils…Même sa vie professionnelle est épanouissante depuis que grâce à son voisin, elle danse.
Athéna va partir à la recherche de sa mère biologique, mais plus que sa mère, elle va à la recherche de ses origines, le culte de la mère origine du monde.
Spiritualité, recherche de maitres ou de maitresses, sorcellerie.
Je n’ai pas adhéré à l’histoire. Je n’ai pas réussi à éprouver quoique ce soit pour Athéna, le seul personnage qui me parut réaliste est sa mère adoptive « Rien ne comptait plus au monde que le bonheur de ma fille, même si je ne comprenais jamais pourquoi elle choisissait toujours des voies aussi difficiles et douloureuses. Mais une mère ne doit pas comprendre —seulement aimer et protéger .».
J’ai trouvé l’idée de lire et de transcrire les dépositions après l’assassinat de Sherine plutôt agréable et je pensais m’approcher d’un dénouement au fur et à mesure de ma lecture. Si la recherche de sa mère biologique, si son désir de créer un foyer m’ont intéressé, sa quête initiatique m’a profondément ennuyé.

mercredi 15 octobre 2014

Les ténébreuses (tome II) : du sang sur la Néva

Gaston LEROUX

Quatrième de couverture

À la cour du tsar Nicolas II, Raspoutine est considéré comme un homme extraordinaire. Il a des dons de guérisseur qu'il a démontrés, et conscient de l'ascendant qu'il a sur les femmes de la cour, il compte bien obtenir leur rédemption, en les incitant à pécher avec lui, et à se purifier au cours de messes secrètes. Le grand duc Ivan n'est pas dupe de l'imposture de Raspoutine. Poussé par la curiosité, il veut assister à l'une de ses messes noires. Mais, horreur, il est découvert, pourchassé par les femmes en furie, parmi lesquelles sa propre mère. Il est alors contraint de fuir le palais impérial. C'est avec l'aide de la danseuse Hélène, qui organise sa fuite, emmenant avec lui Prisca, une jeune fille de condition modeste dont il est amoureux...

Quel plaisir de retrouver l'écriture de Gaston Leroux dans ce roman que j'ai un peu de mal à classer: Amour? Aventure? sûrement les deux.
Ayant séjourné en Russie en 1905, et étant contemporain de Nicolas II et de Raspoutine, Leroux nous décrit avec justesse une Russie où la révolte est sous-jacente.
Le grand duc Ivan (alias Pierre) fuit à travers le pays pour vivre avec Prisca, une jeune française.
C'est une course folle, des cachettes et des trahisons, des enlèvements et des meurtres, quitter ce pays ou personne jamais ne peut faire confiance à personne.
Les personnages sont tous excessifs, passionnés, pas de demi-mesure, c'est soit la haine à mort, soit l'amour à "en mourir". L'auteur ne nous laisse pas reprendre notre souffle.
Gaston Leroux profite de ce roman et nous explique les monastères russes, d'hommes ou de femmes (couvents?) et de leurs excès de violence, incompréhensibles pour nous. Dans l'épilogue, il fait expliquer à Pierre, le dernier des "Romanoff" son point de vue plein de bon sens sur le futur de la Russie.

Les caprices de Marianne

Alfred de MUSSET.


Mort, trahison, adultère; nous sommes en pleine tragédie grecque.
Le jeune Coelio est amoureux de la belle Marianne, épouse du juge Claudio. Il demande à son ami Octave d'intervenir auprès de Marianne. 
Marianne, semblant choquée, refuse Coelio, mais tombe amoureuse d'Octave.
Octave lui aime les femmes et la bonne chère.
Claudio, le vieux mari, se pensant trompé fait assassiner Coelio 
Coelio meurt en se croyant trahi par son ami. 


La lecture de cette pièce est très rapide, très agréable.
Comédie de moeurs, tragédie romantique, époque révolue ou pas...mais de superbes scènes.

samedi 11 octobre 2014

L’envol des anges

Michaël CONNELLY
Couverture: Rémi Pépin

Quatrième de couverture

Lorsque le célèbre avocat noir Howard Elias est retrouvé mort dans le funiculaire de l’Angels Flight, aucun inspecteur du LAPD ne veut enquêter sur l’affaire. Il faut dire qu’Elias poursuivait souvent la police de Los Angeles pour brutalités policières, racisme et corruption... Finalement, c’est Harry Bosch qui prend le dossier. L’avocat a été assassiné à la veille d’un grand procès – celui où il allait attaquer au civil les flics de Los Angeles pour avoir interrogé si brutalement son client noir que celui-ci a en partie perdu l’ouïe. Elias avait bien l’intention de cibler les mauvais flics et de dévoiler l’identité du vrai meurtrier. 
Mais après l’affaire Rodney King, les émeutes qui s’ensuivirent et le procès d’O. J. Simpson, Los Angeles est devenue une ville très tendue. Bosch, dont le bonheur avec Eleanor Wish est en train de vaciller, aura à révéler des choses que beaucoup préféreraient garder sous silence…

Harry Bosch est désigné pour enquêter sur le meurtre d’un avocat noir très particulier. En effet Howard Elias défendaient les noirs victimes de violences policières. La rue a déjà désigné son coupable, un policier blanc (ancien coéquipier de Bosch?) Il faut éviter des émeutes raciales et peut-être sacrifier un bouc émissaire.
C’est une vision très noire de la police et des pressions politiques.
Pour Harry, flic intègre, mais tourmenté (son couple bat de l’aile) il faut trouver et inculper le vrai coupable. C’est un imbroglio d’affaires qui se chevauchent.
Milieux huppés et moeurs dissolus, pressions politiques et flics corrompus…
Notre héros tire son épingle du jeu, mais c’est la première fois que je suis aussi mal à l’aise par la fin d’un Connelly. C’est sans doute parce qu’elle est très réaliste, trop peut-être, pour ne pas me laisser ce sentiment malsain d’impunité, de vengeance et pas de justice.
Une toujours aussi belle écriture, une authenticité, et un héros sympathique.