lundi 29 juin 2015

Le voyage de Simon Morley

Jack FINNEY
Couverture: Aurélien Police
Quatrième de couverture 

Pour remonter dans le passé lointain, il n'est pas nécessaire d'utiliser une machine à voyager dans le temps. Il suffit de s'imprégner de l'époque dans laquelle on désire se rendre, de se dépouiller de toutes les pensées, comportements qui vous ancrent dans le présent, bref, de se conditionner mentalement et physiquement, pour être projeté dans le temps que l'on croyait perdu. Telle est la théorie du Pr. Danzinger. 
Informé de ce projet, qui a secrètement l'aval et le soutien logistique du gouvernement américain, Simon Morley doute, hésite... Mais la médiocrité de son existence, la curiosité, et le mystère qui entoure le suicide d'un aïeul de son amie Kate, finissent par le décider. Installé dans un appartement du "Dakota", un vieil immeuble new-yorkais demeuré intact, il va s'y comporter comme un homme de la fin du XIXe siècle, et un soir de neige, après des jours d'efforts et d'attente, le miracle se produit…
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hélène Collon.

Mon premier voyage dans le temps, je l'ai fait alors que j'étais encore collégienne avec "Le voyageur imprudent" de René Barjavel. Ce roman que je n'ai jamais relu, m'avait passionnée. Je ne le relirai pas (je crois!) pour garder intact le souvenir que j'ai de ce moment de bonheur.
Mais bien sûr, depuis, dès qu'il s'agit de "Voyage dans le temps", je prête un oeil, une oreille, je suis ouverte à toutes les lectures, à tous les films…Bref, je perd raison.
Ce voyage était donc fait pour qu'un jour je le fasse. La façon dont Simon Morlay est recruté, la façon dont il va voyager et être "projeté" dans une autre époque est tout à fait originale. Simon Morlay découvre le New-York de la fin du XIX ème siècle. 
Au delà de l'intrigue, très agréable et plutôt bien menée, au delà de ce besoin de vouloir à tout prix changer un élément du passé pour tenter d'améliorer le futur, non le présent… Simon Morlay nous raconte ce New-York de 1882 avec force de détails. Nous avons l'impression qu'un guide nous promène, pointe du doigt les changements, décrit tel un peintre les rues, les squares et parcs, la vie de toute une époque.  Les photos que nous avons tous vues à un moment de notre vie s'animent brusquement, les toilettes tourbillonnent, les couleurs flamboient de nouveau…les gens retrouvent leur âme, et l'histoire n'est là que pour que nous apprécions ce New-York qui n'existe plus mais vibre encore.

Inutile de préciser que j'ai aimé Simon, Kate et Julia perdus entre passé et futur, mais toujours présents.

vendredi 26 juin 2015

7 ans après…

Guillaume MUSSO

Quatrième de couverture

Artiste bohème au tempérament de feu, Nikki fait irruption dans la vie sage et bien rangée de Sebastian. Tout les oppose, mais ils s’aiment passionnément. Bientôt, ils se marient et donnent naissance à des jumeaux : Camille et Jeremy. 
Pourtant, le mariage tourne court : reproches, tromperies, mépris ; la haine remplace peu à peu l’amour. Au terme d’un divorce orageux, chacun obtient la garde d’un des enfants : Sebastian éduque sa fille avec une grande rigueur alors que Nikki pardonne facilement à son fils ses écarts de conduite.
Les années passent. Chacun a refait sa vie, très loin de l’autre. Jusqu’au jour où Jeremy disparaît mystérieusement. Fugue ? Kidnapping ? Pour sauver ce qu’elle a de plus cher, Nikki n’a d’autre choix que de se tourner vers son ex-mari qu’elle n’a pas revu depuis sept ans. Contraints d’unir leurs forces, Nikki et Sebastian s’engagent alors dans une course-poursuite, retrouvant une intimité qu’ils croyaient perdue à jamais.
Des rues de Paris au coeur de la jungle amazonienne. Un thriller implacable brillamment construit. Un couple inoubliable pris dans un engrenage infernal.

La quatrième de couverture dit à peu près tout de l'histoire. J'ai trouvé sidérant que l'on puisse séparer ainsi une fratrie, si jeune, des jumeaux en plus.  Mais Musso ne nous raconte rien de ces deux enfants devenus adolescents. J'ai lu ce roman très vite, il n'est pas prise de tête.


mercredi 24 juin 2015

Delta Charlie Delta

Laurent GUILLAUME



Quatrième de couverture

Flic solitaire aux méthodes peu orthodoxes, Mako ne se sent bien que parmi la faune des voyous et des noctambules. Et lorsqu’il s’allie de manière officieuse à une capitaine de la PJ, l’enquête prend une tournure des plus inquiétantes. 
Un cigare entre les dents, Mako entame sa ronde dans la banlieue parisienne. La nuit s’annonce agitée. Une jeune fille a été retrouvée, violée, laissée pour morte, et les cadors de la police judiciaire sont déjà sur le coup. Dans le même secteur, Herman, un junky ultra-violent se serait suicidé. Mako décide d’enterrer l’enquête pour protéger les proches de la victime. En particulier Angy, une adolescente paumée qu’il prend sous sa protection. En quelques jours, la violence se déchaîne. Plusieurs dealers sont retrouvés morts. Mako pressent que les deux affaires sont liées et cachent un dangereux secret. 
Porté par cette intuition, il s’allie avec la capitaine Marie Auger, qui semble elle-aussi prendre l’enquête un peu trop à cœur. Les deux flics vont faire équipe et franchir la ligne rouge jusqu’à découvrir le pire.

C'est le premier roman que je lis de cet auteur. J'ai donc fait la connaissance de Mako, policier en fin de carrière, qui vit au rythme des voyous, la nuit. Ses méthodes, si elles sont efficaces ne sont pas toujours du goût de sa hiérarchie.
Un personnage sympathique, qui va prendre sous son aile Angy, une toute jeune collégienne.
Afin d'avancer dans son enquête, Marie Auger le contacte. Elle sait qu'il fait l'objet d'une enquête interne, mais lui fait confiance pour l'aider à retrouver les coupables de crimes particulièrement odieux.
Le couple fonctionne bien, et Mako sait être à l'écoute des secrets les plus intimes de sa partenaire.
C'est noir, très noir. J'ai d'autant plus apprécié l'assistante sociale qui décide de faire confiance à Mako et de lui laisser la garde de Angy. C'est bon parfois d'espérer rencontrer des gens qui vont au delà des formulaires et prennent des risques par humanité.

J'ai passé un agréable moment de lecture.


mardi 23 juin 2015

Cercle de lectures afro-caribéennes

Sous l'impulsion de Piplo, j'ai décidé à mon tour de suivre 


Je ne connais rien ou presque de la littérature afro-caribéenne, mais je suis curieuse, et j'aimerai, par leurs écrivains, en apprendre un peu plus.




9ème rencontre autour de l'oeuvre de
Dinaw Mengestu
Notre choix: Les belles choses que porte le ciel
L'avis de Piplo (à venir) - Mon avis

8ème rencontre autour de l'oeuvre de 
Gisèle Pineau
Notre choix: Mes quatre femmes 


7ème rencontre autour de l'oeuvre de
Fatou Diome 
Notre choix: Celles qui attendent
L'avis de Piplo- Mon avis








lundi 22 juin 2015

L'oiseleur

Max BENTOW
Couverture, graphisme: Stanislas Zygart
Quatrième de couverture

Seul point commun de ses victimes : une abondante chevelure blonde qui semble rappeler les plumes d’oiseaux dont il couvre leur corps…
L’inspecteur Nils Trojan traverse une phase difficile. Divorcé, père d’une fille unique, il consulte en secret une fois par semaine la psychologue Jana Michels car il souffre de crises d’angoisse. En tant qu’inspecteur de la brigade criminelle, il ne peut se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse.
Un jour, dans un quartier populaire de Berlin, il trouve le corps d’une jeune femme, violemment assassinée. Elle a le crâne rasé, recouvert de plumes, et un oiseau mort a été placé à l’intérieur de la plaie mortelle. Avant que Trojan n’ait le temps de comprendre ce qui s’est passé, l’Oiseleur frappe à nouveau, laissant la même signature macabre. L’inspecteur comprend très vite que l’Oiseleur est attiré par les femmes jeunes, blondes, à l’épaisse et ondoyante chevelure… Exactement le portrait de Jana. Dès lors, un duel à mort s’engage entre Nils Trojan et le dangereux psychopathe.
Traduit de l'allemand par Céline Hostiou.

J'ai lu ce roman très rapidement. Nous sommes à Berlin. L'inspecteur Nils Trojan ne va pas très bien. Divorcé, il vit seul mais a un lien assez fort avec son unique fille. Il partage avec elle de bons moments, même s'il regrette le temps de l'enfance. Il fait des crises d'angoisse, et pour tenter d'y remédier, en cachette de sa hiérarchie, il voit Jana Michels, une psychologue.
Fait-il un transfert? On le sent en tout cas désireux d'aller plus loin avec sa thérapeute, de ne plus être son patient. C'est à ce moment qu'un tueur particulièrement sadique apparait sous un déguisement d'oiseau. 
Ce tueur menace Nils Trojan.
Je ne sais pas ce que je garderai de ce roman, mais sa lecture en fut agréable. L'auteur, en changeant de narrateur donne à son texte un ton particulier. Tous les ingrédients d'un bon polar sont réunis, et la fin laisse supposer qu'il y aura une suite.

dimanche 21 juin 2015

N'éteins pas la lumière

Bernard MINIER
Couverture: Bruno Barbette.
Quatrième de couverture

« Tu l'as laissée mourir... » 
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l'homme qui l'interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire... Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu'un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption. 
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d'une chambre d hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s'est donné la mort un an plus tôt. Quelqu'un veut le voir reprendre du service… ce qu'il va faire, à l'insu de sa hiérarchie et de ses collègues. 
Et si nos proches n'étaient pas ce que nous croyons ? Et si dans l'obscurité certains secrets refusaient de mourir ? Non, n'éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire…


"Le désir s'accroît quand l'effet se recule", c'est sans doute pour cette raison, emprunté à Corneille, que j'ai tant attendu avant de me lancer dans cette lecture du troisième opus de Minier. 
Bien sûr j'ai retrouvé Servaz, sa dépression, son respect des autres, des femmes; j'ai retrouvé l'écriture et le suspens de Bernard Minier. Je l'ai suivi avec plaisir, entre ses coups de blues, son amour pour Mahler et Marianne, son enquête sur le suicide d'une jeune artiste.
J'ai fait la connaissance de Christine, j'ai vécu sa descente aux enfers, me demandant avec elle, qui, pourquoi, oui surtout pourquoi. Femme libre, indépendante, plutôt sympa…Enfin elle le croyait en tout cas, qui pouvait vouloir du mal à cette jeune femme.
Combien de fois au cours de ma lecture aurai-je aimé que Martin Servaz croise Christine pour que cesse l'enfer…
Mais voilà, je n'ai pas retrouvé la couleur des Pyrénées, le son des gaves, Toulouse n'est pas la ville rose, mais un centre aéronautique. Je n'ai pas retrouvé Hirtmann… J'attendais, je voulais tellement comprendre le lien entre Hirtmann et Servaz… Mettre enfin une explication aux relations entre les deux hommes.
Alors, il me faudra attendre un autre roman de Minier, parce que quand même, je voudrai savoir qui est Hirtmann dans la vie de Servaz!
Challenge "partage lecture 2015-2016"


jeudi 18 juin 2015

Les immortelles

Makenzy ORCEL

Quatrième de couverture

Mon nom, c’est la seule intimité qui me reste. Peu importe comment je m’appelle. Moi, je raconte. Toi, l’écrivain, tu couches sur le papier, tu transformes. En échange, tu me feras tout que tu veux. Tu écriras notre histoire, celle des prostituées de la Grande-Rue. Tu parleras de la petite, disparue dans le tremblement de terre. Tu diras nos douleurs, nos souvenirs. Tu nous rendras immortelles.

C'est un tout petit roman, 134 pages seulement, mais 134 pages intenses, une histoire qui se lit trop vite et qui nous bouleverse.
Elles sont trois, la narratrice, prostituée ou maquerelle, qui raconte à l'écrivain, elle ne se raconte pas, elle raconte. La fille, juste avec un nom inventé, juste "Shakira", parce qu'elle ne veut rien garder de son passé, mais qui n'a que douze ans. Je sais bien sûr qu'à douze ans on peut parfois avoir un corps de femme, mais encore une enfant… qui aime les livres, qui aime lire… qui aime surtout Jacques Stephen Alexis, qui ne veut surtout pas ressembler à sa mère, cette femme si droite, si chrétienne, qui croit que Dieu résoudra tous les problèmes, tous ses problèmes de femme soumise, battue, mais qui aime tant sa fille. Qui aime si mal sa fille. Qui la cherchera dans les bas-fonds, vendra son corps et son âme, par amour pour sa fille, pour retrouver sa fille.
Dans tous ces tragiques destins, elles pourraient être trois cents, ou trois mille… elles sont sans nom, et pourtant tellement unique, immortelles dans l'intemporalité de la prostitution, ensevelies par un tremblement de terre… punition divine ou simple séisme naturel… 
C'est un grand roman qu'il faut lire pour se souvenir, pour ne pas oublier.

Je remercie Partage lecture et les éditions Points pour ce partenariat.




mercredi 17 juin 2015

L'autre comme moi

José SARAMAGO

Quatrième de couverture

Tertuliano Máximo Afonso aperçoit dans un film son double parfait. Horrifié, il visionne d’autres vidéos qui confirment son intuition. Aidé de sa maîtresse, il part à la recherche d’António Claro, cet autre lui-même. Mais deux êtres semblables ne peuvent coexister… Et du désordre de l’identité naît la tragédie.
Traduit du portugais par Geneviève Leibrich

J'ai par curiosité recherché la définition du prénom que le héros de Saramago porte, il semble que "débatteur" soit sa traduction française. Ce qui ne m'a pas surpris. L'intrigue, partir à la recherche d'un "double", d'un "clone" peut-être est tout à fait passionnante. Le rencontrer, savoir ce qu'on partage, en lisant la quatrième de couverture, j'ai eu envie d'aller plus loin. Depuis ma lecture de "Caïn", je voulais aussi retrouver Saramago, Nobel de littérature 1998.
Le style est tout à fait surprenant, des dialogues non mis en forme, des phrases très longues, des digressions… Il m'a fallu une centaine de pages pour entrer totalement dans la tête de Tertuliano, ou plutôt de Saramago…J'ai du relire, revenir sur certaines pages, me demandant ce que j'avais pu rater…Puis la magie a opéré, j'ai eu envie de poursuivre cette aventure. Les digressions m'ont fait sourire, étonnée, enrichie aussi…
J'ai particulièrement aimé quand au cours d' une réunion, notre professeur d'histoire pose cette question "À mon avis, dit-il, la seule option valable, la seule décision sérieuse qu'il conviendrait de prendre en ce qui concerne la connaissance de l'Histoire serait de déterminer si nous l'enseignerons d'arrière en avant ou, comme je le pense d'avant en arrière…etc.". C'est aussi ce genre de pensée qui a donné à ma lecture une toute autre dimension.
Pour conclure, il a fallu que je fasse un effort pour entrer dans ce roman, mais l'effort a été récompensé par le plaisir éprouvé une fois la musique, le tempo mis en place.
Je remercie Partage lecture et les éditions Points pour ce partenariat.




lundi 15 juin 2015

Les chemins d'étoiles

Christian SIGNOL
Couverture: Stéphanie Roujol
Quatrième de couverture.

Été 1942. Loin de la persécution nazie qu'ont fuie ses parents, un enfant juif se cache sur les bords de la Dordogne. Protégé par les Lachaume, simples fermiers, Daniel, 10 ans, entre dans un monde inimaginable pour lui. À mesure que la rumeur de la guerre s'éloigne, le petit citadin découvre les travaux des champs, les secrets de la nature et la chaleur d'une famille paysanne.
Il découvre aussi Lisa, la princesse de ce royaume menacé. Elle a son âge, elle ne parle pas, on dit qu'elle "n'est pas comme les autres". Lisa attendait tout simplement Daniel pour vivre avec lui la plus singulière et la plus émouvante des histoires d'amour…


Quand nous faisons sa connaissance, David n'est pas encore Daniel, il est encore le "Kindélé" de sa maman. Ils sont dans le train qui roule vers la Dordogne. Ils sont juifs, d'une famille plutôt aisée et pratiquante. Pour le protéger, comme bien d'autres familles dans ces heures noires d'occupation, sa mère va le laisser dans un foyer de paysans, proche de Florac. 
Parce qu'il a une grande sensibilité et qu'il est intelligent, il va non seulement s'adapter, mais aussi comprendre la petite Lisa. 
On retrouve comme souvent chez Signol les gens simples et profondément humains de son terroir natal. C'est tout en douceur qu'il nous raconte l'histoire de ces "petits fiancés", et si parfois Alphonse est brutal, il sait aussi pleurer.
Ce sont aussi les doutes de ce petit juif, qui ne sait pas trop si entrer dans une église, manger de la nourriture impure, ne pas respecter le rites et prières de sa religion ne va pas provoquer le colère divine. C'est son attente des lettres de ses parents et la maladresse touchante de cette famille qui l'a adopté.
De tous les romans de Signol que j'ai lus, ce n'est pas celui que j'ai préféré, mais je reconnais cette ambiance, ce terroir que j'aime beaucoup. 

Lecture commune

Printemps

Mons KALLENTOFT
Couverture: Christophe Lehenaff
Quatrième de couverture

Dans la lumière printanière éclatante de Linköping, une déflagration sonne la mort de deux anges blonds. Acte terroriste ou guerre des gangs ? Toutes les pistes sont ouvertes. Pour l’enquêtrice Malin Fors, la mort des enfants n’est pas fortuite, la bombe n’a pas pu frapper au hasard. Son passé tourmenté entre en résonance avec cette sordide affaire. Partout, des secrets éclosent…
Traduit du suédois par Frédéric Fourreau

C'est le premier roman que je lis de Kallentoft. Si ce roman est le troisième tome ayant pour enquêtrice Malin Fors, il en existe cinq je crois, on comprend très vite qui est l'héroïne.
Malin Fors combat de vieux démons, l'alcoolisme, l'enlèvement de sa fille, une mère indifférente, sa solitude. Sa peur de ne pas être une bonne mère pour Torve, sa fille, son angoisse de sombrer à nouveau dans l'alcoolisme, cette immense solitude et ses désirs charnels…Prise par le style de l'écrivain, Malin n'avait plus de secrets pour moi. 
Je l'ai donc suivie dans son enquête. Il y a tant de raisons nauséabondes pour que des extrémistes, des gangsters, des idéalistes de tous bords fassent exploser une bombe, par une jolie journée d'un début de printemps. Elles ont eu si peu de chances, ces jolies petites jumelles, de se trouver avec leur maman, au mauvais endroit, au mauvais moment. Nos petites filles sont déchiquetées, leur maman survit. 
Elles sont devenues de purs esprits, Mira et Tuva Vigerö, elles communiquent avec Malin, où est-ce Malin qui entend des voix? 
Il y a dans cet ouvrage une dimension spirituelle, nos fillettes ne pourront pas trouver la paix éternelle avant que le responsable de leur mort soit arrêté, ou plus.
J'ai aimé cette lecture, j'ai passé un bon moment en compagnie de Malin Fors, 
je regrette simplement l'amalgame qui semble être fait entre enquête policière et justice. Si l'une doit mener à l'autre, un policier n'est pas un justicier. 
Lecture commune mai-juin 2015

dimanche 14 juin 2015

Les neuf dragons

Michaël CONNELLY
Couverture: William Henry
Quatrième de couverture

Harry Bosch, dépêché sur une affaire de meurtre dans le quartier chinois de L.A., soupçonne des activités de racket des triades locales. Préoccupé par l'enquête, il n'a pas regardé le message vidéo envoyé par Maddie, sa fille de 13 ans qui vit à Hong Kong. Vision d'horreur: elle est otage des triades. Harry pensait pouvoir tout affronter, mais sa fille est son point faible… et les caïds le savent!
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin.

C'est je crois, le septième roman que je lis de Connelly et dont Harry Bosch est l'enquêteur vedette.
Bien sûr j'ai retrouvé mon héros avec plaisir, et même si les locaux ont changé, Harry reste le même, plutôt solitaire, taciturne, ne faisant confiance à personne.
Pour les besoins de son enquête, et surtout parce que sa fille a été enlevée, nous allons suivre l'inspecteur dans les bas-fonds de Hong Kong. Nous allons découvrir l'univers sordide des "Triades", leur pouvoir à Hong Kong, mais aussi aux États-Unis. 
Je n'ai malheureusement pas ressenti l'immense émotion, le désarroi, la peur mais aussi la colère qui s'emparent de nous, père ou mère lorsque nos enfants sont victimes. J'ai trouvé Harry trop loin de l'humain, trop détaché sans doute pour mieux agir, mais je ne l'ai pas trouvé crédible. 
Mais bon, comme j'aime Harry, je veux bien pardonner à Connelly que je continuerai à lire.



mercredi 10 juin 2015

Le chant d'Achille

Madeline MILLER
Couverture: Anne Bontron
Quatrième de couverture

Ce ne sont encore que des enfants: Patrocle est aussi chétif et maladroit qu'Achille est solaire, puissant, promis par sa déesse de mère à la gloire des immortels. En grandissant côte à côte, l'amitié surgit entre ces deux êtres si dissemblables. Indéfectible.
Quand, à l'appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l'un et la colère de l'autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre... Au risque de faire mentir l'Olympe et ses oracles.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Auché.

C'est une belle, une grande histoire d'amour que nous raconte Madeline Miller. C'est dans la mythologie grecque, avec ses superbes héros qui ont bercé mes années collèges que nous allons découvrir, par la voix de Patrocle, ce grand amour.
Patrocle, jeune prince déchu, va être exilé à Phtie. Il y rencontre Achille, fils du roi Pélée et de la déesse Thétis. Patrocle est fasciné par cet être quasi surhumain, par sa beauté, par tout son être. Achille va choisir Patrocle pour compagnon. 
Ils ne sont que des enfants, ensembles ils traverseront l'adolescence, seront formés par Chiron, un centaure et découvriront leur amour. C'est tout en douceur que Patrocle nous raconte cet amour, la découverte aussi de leur sexualité. Patrocle doit aussi composer avec Thétis, une belle-mère très typique, aucun n'humain n'est et ne sera jamais assez bien pour son fils.
La guère de Troie et ses héros, le roi Ménélas à la recherche de la trop belle Hélène, le fameux Ulysse, roi d'Itaque. Patrocle nous décrit toute cette vie qui se crée pendant les années du siège de Troie, les prisonnières, esclaves, et parfois épouses, les ventres ronds et les enfants qui naissent; l'hôpital où Patrocle utilisera le savoir médical appris auprès de Chiron, les buchers pour les morts. Vingt ans se passent ainsi, Achille et Patrocle s'aiment, vivent. Bien sûr, on connait la fin, mais quel plaisir, quand par delà la mort, Patrocle nous parle encore.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette vision d'Achille, ce chant que nous raconte Patrocle.
Je remercie Partage lecture et les Éditions Pocket pour ce partenariat.



dimanche 7 juin 2015

EJO

Beata UMUBYEYI MAIRESSE
Couverture: Fred Ebami
Quatrième de couverture

Ejo, seulement trois lettres pour dire notre origine et notre avenir. Un seul petit mot en kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda, pour reconquérir la vie, retrouver les mots d’avant et inventer ceux d’après le génocide des Tutsi. 
Ejo, comme un exiler de paroles croisées, vivantes, vibrantes, ambiancées, de femmes très attachantes en quête d’elles-mêmes, comme nous le sommes de nous-mêmes – la terrible parenthèse du pire en moins. 
Et une jeune auteure franco-rwandaise Beata Umubyeyi Mairesse, exceptionnelle conteuse qui, en dix nouvelles, réinvente l’avenir d’un pays meurtri. Une écriture sans concession, à bras ouverts, alerte, pleine d’humour, de tendresse et de courage. 
Embarquement assuré vers l’autre. Le seul voyage qui vaille d’être vécu.

C'est avec une dizaine de nouvelles que Beata Umubyeyi Mairesse nous raconte un peu de la vie du Rwanda. J'ai pris un très grand plaisir à lire ses textes, regrettant parfois qu'il ne s'agisse que de nouvelles, espérant une suite. Le choix des nouvelles allège certainement la cruauté du propos, il permet aussi à l'auteur (mais est-ce possible?) de s'éloigner du drame de ces années de génocide en ébauchant quelques vies. Les survivants pleurent leurs morts, mais surtout les recherchent, ont souvent honte d'avoir été épargnés. La religion, ou plutôt les religieux sont présents, et les lettres que Soeur Anne adresse à sa soeur (frangine!) pendant une trentaine d'années sont des petits bijoux. La vision simpliste des "blancs" et leur sentiment de bien faire m'étonne toujours, et ressort très bien dans ces missives.
J'ai aimé le style de l'auteur que j'ai trouvé très doux…La lecture est simple, fluide. On passe d'une page à l'autre avec juste l'envie de lire encore. L'auteur a trouvé le ton juste pour nous livrer un peu de son Rwanda natal.

samedi 6 juin 2015

La Chouette et autres aventures microscopiques au pas de porte

SAINT-SAVAST
Quatrième de couverture

Avec La chouette, Saint-Savast livre en quarante-cinq nouvelles les traits les plus saillants d’une enfance, en Alsace et ailleurs, en tous points privilégiée : intellectuellement, socialement et affectivement.
Ses rebondissements font l’objet de récits remplis d’humour irrévérencieux, d’honnêteté, d’ironie et parfois d’insolence sans jamais manquer de tendresse.
Sous le charme et la fraîcheur de ces micro-aventures, le lecteur retrouvera à chaque page une part de sa propre enfance


L'auteur a choisi de nous livrer un peu de son enfance, un peu de ses souvenirs en quarante-cinq nouvelles. De toutes petites nouvelles.
Bien sûr les souvenirs d'enfances ont souvent un côté attachant, nous pouvons nous référer à notre propre enfance et nous évader ainsi dans nos propres souvenirs.
On sent chez l'auteur un profond attachement aux siens. Père, mère, frères, soeurs, oncles, tantes, et grands-parents aussi. Il vient d'un milieu intellectuel et favorisé, sans être riches, ses parents sont aisés et lui offrent une bonne éducation. Il vit dans une maison qu'il définit comme une arche de Noé, où toutes sortes d'animaux vivent. Ils sont six enfants (en huit ans), pas de télévision, donc beaucoup de jeux, beaucoup d'échanges, et aussi beaucoup de copains, de copines qui passent par le logis.

Je n'ai pas aimé le style, j'ai trouvé que l'auteur s'attarde trop sur des détails anodins, s'excuse si ses souvenirs ne sont pas l'exacte réalité, si les noms sont écorchés. En nous racontant ses souvenirs, il aurait du les affirmer, ne pas laisser le moindre doute sur leur réalité. Nos souvenirs, c'est ce qui nous reste de notre enfance, et si notre vision s'est avec les ans transformée, qu'importe! 

Un grand merci à Partage lecture et aux éditions Baudelaire pour ce partenariat.

 


vendredi 5 juin 2015

Tchat "partage lecture" Éric Lange

Le 4 juin sur "partage lecture" était organisé (par Cassiopée) un tchat avec Éric Lange , l'auteur de 



Marie-Do, Mevlânâ, Nisa, Ancalina, Pistou, Elyuna, Taurnada, l'éditeur ainsi qu' Éric Lange et bien sûr Cassiopée étaient présents. Toutes lectrices du roman (sauf Nisa, mais à mon avis elle va vite le trouver!) proposé en partenariat par les éditions Taurnada, nous avons pu échanger nos points de vue, avec l'éditeur mais aussi avec l'auteur.
Les avis des lecteurs  ICI

La soirée fut très agréable, et j'attends le compte-rendu de Cassiopée pour étayer mon article.
Compte-rendu de Cassiopée ICI

Nous avons parlé avec l'auteur de ses voyages, réalisés en tant que "reporter radio" et des chroniques quotidiennes qu'il devait écrire puis lire à l'antenne. Baroudeur, touriste peu ordinaire il anime "Allo la planète", donnant ses impressions.
En discutant il apprend qu'un nombre important de touristes chaque année disparait, cela lui donne envie de devenir détective, et de partir à la recherche des "disparus". Mais il est plus facile, pour lui, d'écrire, et en s'aidant de ses carnets de route et surtout de ses souvenirs, il crée Tom Harlem qui lui ressemble beaucoup. Le regard et les prises de position de Tom Harlem sont ceux de l'auteur. 

Éric Lange est habitué à communiquer et n'a eu aucun mal pour répondre à toutes nos questions.
Il aimerai que son livre soit adapté au cinéma et en écrire le scénario. 
Nous avons débattu au sujet du casting, pour jouer le rôle de Tom Harlem, différents noms ont été évoqués, Taurnada voulant Cornillac, pour ma part Magimel serai parfait pour ce personnage.

mardi 2 juin 2015

L'été des lucioles

Gilles PARIS
Couverture: Laurence Verrier
Quatrième de couverture

Du haut de ses neuf ans, Victor a quelques certitudes : c’est parce que François, son père, n’ouvre pas son courrier qui s’amoncelle dans un placard que ses parents ne vivent plus ensemble. C’est parce que Claire et Pilar adorent regarder des mélos tout en mangeant du pop-corn qu’elles sont heureuses ensemble. Et c’est parce que les adultes n’aiment pas descendre les poubelles au local peint en vert qu’il a rencontré son meilleur ami Gaspard. Les vacances au Cap-Martin, cet été-là, seront pour Victor et son copain Gaspard l’occasion de partir à l’aventure sur l’étroit chemin des douaniers…

J'ai écrit sur la couverture, au feutre noir et bien baveux, le titre de mon roman: "L'été des Lucioles".
L'auteur a choisi de faire parler un petit garçon de neuf ans.
La maman de Victor est libraire à Bourg-en-Bresse, elle a toujours un livre à la main, et des marque-page aussi. C'est sans doute pour attirer un peu plus son attention que notre jeune héros écrit ce roman.
Il va raconter cet été des lucioles, leurs vacances au Cap-Martin dans l'appartement où son papa a trop de mauvais souvenirs pour venir les rejoindre.  Avec Gaspard, son meilleur copain et Justine, sa petite fiancée, ils vont partir à la recherche des secrets de son papa. Aidés par des jumeaux "corbeaux", par une vieille dame seule, Hedwige .
Un conte écrit par un enfant pour des adultes, c'est ainsi que je qualifierais ce roman, parce que mine de rien, il aborde avec la candeur de l'enfance bien des sujets graves. Ses deux mamans, l'immaturité de son papa, les flirts et les fugues de sa grande soeur.
Une jolie lecture pour les vacances.

lundi 1 juin 2015

La peau

Curzio MALAPARTE
Couverture: Roland Topor
Quatrième de couverture

" Tu aimerais, dis, une petite fille à trois dollars, disais-je à Jack. 
— Shut up, Malaparte. 
— Ce n'est pas cher après tout, une petite fille pour trois dollars. Un kilo de viande d'agneau coûte bien plus cher. Je suis sûr qu'à Londres ou à New York une petite fille coûte plus cher qu'ici, n'est-ce pas, Jack ? - Tu me dégoûtes, disait Jack.  
—Trois dollars font à peine trois cents lires. Combien peut peser une fillette de huit à dix ans ? Vingt-cinq kilos ? Pense qu'un seul kilo d'agneau, au marché noir, coûte cinq cents lires, c'est-à-dire cinq dollars !"
Traduit de l'italien par René Novella.

Alors que nous vivons une époque où l'image est reine, où nous voyons tous les jours aux informations des images de guerres, des images de catastrophes plus ou moins naturelles, accompagnées  de commentaires le plus souvent insipides, nous sommes de plus en plus loin des malheurs de ce monde. Nous avons hélas banalisé le mal.
Alors que se préparent les commémorations pour le soixante-dixième anniversaire de l'armistice de la deuxième guerre mondiale, et que tous les jours ou presque défilent des images sordides d'hommes et de femmes faméliques, leur corps n'est plus que souffrance. 
Alors, oui j'ai eu l'idée de lire "La peau" de Malaparte. Je ne sais pas à quoi je m'attendais…Mais certainement pas à vivre l'horreur.

"Il y a une profonde différence entre la lutte pour ne pas mourir, et la lutte pour vivre."

Malaparte nous entrainent avec lui au milieu de ce peuple napolitain, au coeur même de cette Naples dévastée qui se prostitue pour survivre. Il est italien, il a rejoint le corps italien de la libération dès 1943 et combat aux côtés des alliés. Mais il est italien, et ne peut se défaire de cette impression, d'être vaincu. Il a honte mais comprend où la misère peut conduire. 
J'ai frissonné lorsqu'il raconte sa traversée au milieu de crucifiés juifs, j'ai aimé quand il raconte Febo, son chien, j'ai été happée par le Vésuve en éruption, j'ai souri quand il arrive à Castel Gandolfo, j'ai été triste quand il passe par son village natal, près de Florence. 
L'Europe dont parle ce roman n'est pas un continent, c'est un pays, un pays qui a perdu, mais on a l'étrange sentiment qu'il vaut mieux parfois être du côté des vaincus.
"—C'est une honte de gagner la guerre", dis-je à voix basse.
Ce n'est pas une lecture facile, mais c'est une lecture enrichissante. C'est très bien écrit.