samedi 29 octobre 2022

Il était une fois la guerre d' Estelle THARREAU

Jeune homme, il était sympathique, un fils aimant, puis un mari amoureux, et un métier qui va peu à peu le transformer.
J’ai pensé à tous ces soldats, qui de retour de guerre rentrent au pays blessés, heurtés psychologiquement.
Quelle que soit la guerre dont ils reviennent, ils sont à jamais traumatisés, et le travail de réinsertion, le suivi psychologique est plus que nécessaire pour qu’ils retrouvent une vie la plus normale possible. Et si par malheur, et pour des raisons politiques, ils sont jetés en pâture au peuple, accusés des pires méfaits…
C’est ce que va vivre Sebastien Braqui.  
C’est avec tout son talent que Estelle Tharreau va raconter la lente descente aux enfers de son héros.
Traumatisé d’abord par cette guerre et croyant sincèrement lutter contre des terroristes, il ne se pardonne pas les morts, les violences.
De retour au pays, il tombe peu à peu dans la déchéance, n’arrivant pas à surmonter ses peurs, refusant de se faire aider.
Il ne sait pas voir l’amour de sa femme, il ne sait pas parler à sa fille… Pour apaiser ses cauchemars, il se réfugie dans l’alcool, puis dans la drogue… Il devient un paria.
Une touche d’espoir, comme sait si bien la distiller Estelle Tharreau, avec son ami « reporter de guerre », ce journaliste qui témoigne de l’horreur vécu par Braqui.

Une lecture poignante. Un roman réaliste, presque un témoignage.
C'est toujours un plaisir de retrouver l' écriture d' Estelle Tharreau!

Présentation de l'éditeur :

Sébastien Braqui est soldat. Sa mission : assurer les convois logistiques. Au volant de son camion, il assiste aux mutations d'un pays et de sa guerre. Homme brisé par les horreurs vécues, il devra subir le rejet de ses compatriotes lorsque sonnera l'heure de la défaite.
C'est sa descente aux enfers et celle de sa famille que décide de raconter un reporter de guerre devenu son frère d'âme après les tragédies traversées « là-bas ».
Un thriller psychologique dur et bouleversant sur les traumatismes des soldats et les sacrifices de leurs familles, les grandes oubliées de la guerre.
« Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience. »

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


Mes lectures d'Estelle Tharreau

samedi 22 octobre 2022

La vie, au fond d' Hugues SERRAF

Je l’ai trouvé plutôt sympathique, Rico. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un gamin, d’un jeune homme, dealer à ses heures, en recherche de lui-même …mais non c’est un homme plus très jeune, et même presque vieux, … qui est resté coincé au temps où il ressemblait à Delon, dans ce Marseille qui lui non plus ne bouge pas, mais se détériore au fil des ans. Il deale toujours, vit de peu, de rapine, touche le RSA au Pôle-Emploi, et surtout, il aime sa bécane, son "Harley"à lui, sa 125.
Il écoute France culture, parce que son poste ne reçoit que ces ondes, qui lui donne d’étonnantes références et un savoir certain.
C’est la vie, au fond, sans prétention, sans excès, sans haine. Celle d’un citoyen lambda qui n’aura pas su saisir des opportunités, mais aura vécu le grand amour…
C’est un roman original que j’ai beaucoup aimé.

Quatrième de couverture:

Rico c’est l’Alain Delon marseillais, les dents en moins, la bedaine en plus. Quand il n’est pas occupé à refourguer son mauvais shit ou à vendre des blousons en cuir à la sauvette, il se dispute avec son père et philosophe avec le rat qui a élu domicile dans son appartement amianté. Auditeur assidu de France Culture, cet éternel séducteur au catogan défraîchi se dit qu’il est peut-être passé à côté du grand amour. À l’heure des sites de rencontre?3.0, il refuse d’ailleurs obstinément de troquer son Alcatel hors d’âge pour un smartphone dernier cri.
Fournisseurs, créanciers et autres conseillers Pôle-Emploi aux trousses, notre Hell’s Angel va devoir fuir les Puces des Arnavaux pour un Paris qui n’est plus celui de sa jeunesse, mais où vit toujours la femme qu’il n’a jamais pu oublier.
La Vie, au fond c'est une histoire pleine de tendresse désabusée et d’éclats de rire. On n’y capte pas beaucoup la 4G mais on y croit encore au service public radiophonique tout en réparant de vieilles motos en panne dont les pots catalytiques filtrent à merveille l’air du temps.

Hugues Serraf
Photo source Babelio


lundi 17 octobre 2022

Le mur des silences d' Arnaldur INDRIDASON

D’Indridason je connaissais l’inspecteur Erlendur Sveisson, mais j’ignorais tout du taciturne Konrad. Héros antipathique, retraité mais enquêtant sur l’assassinat de son père… C’est le quatrième roman de la série, le premier que je lis.
Je n’ai pas su apprécier ce personnage.
Si j’ai réussi à distinguer les deux enquêtes, celle du passé avec l’assassinat non résolu du père de Konrad, et celle présente d’un cadavre découvert à la suite de l’effondrement d’un mur, j’ai eu du mal avec la personnalité des différents personnages. Je n’ai pas compris le but poursuivi par sa maitresse.
Je n’ai sans doute pas bien cerné Konrad. J’aurai du lire les précédents avant de me lancer dans cette aventure. 

Quatrième de couverture
C’est une maison dans laquelle les femmes ne se sont jamais senties bien, les familles n’y sont jamais restées longtemps. Une médium dit même y avoir perçu une sensation d’étouffement. Pendant des travaux de modernisation, le mur de la cave s’écroule et un corps apparaît.
Konrad enquête et met au jour des mystères anciens.
Dans le même temps il presse la police d’élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu’à l’époque, l’enfant qu’il était avait menti, et il se retrouve soupçonné.
Traduit de l'islandais par Éric Boury.

Arnaldur Indridason
Mars 2017


Mes lectures d' Indridrason 

jeudi 6 octobre 2022

Comme une image de Magali COLLET

Ange ou démon !
Quelle jolie petite fille, pour elle chaque jour a une couleur différente. Si jolie et si sage, vêtue de manière surannée, sans doute pour marquer sa différence… parce que Lalie est très intelligente, alors elle cache cette intelligente, pour mieux dominer son petit monde.
Son petit monde, une salle de classe en primaire, où elle est tutrice d’un élève plus faible qu’elle, une vraie jouissance pour ce petit bout de femme de neuf ans ! Une cour de récréation avec des camarades qui l’admirent.
Son petit monde, une maman aimante et un petit frère, Charles, mais son papa est parti, pas très loin, mais avec une autre femme, et un autre petit frère.
Elle n’aime rien ni personne Eulalie. Elle fait des expériences, cruelles certes, mais des expériences… Quelle pression doit-on exercer sur le cou d’un chat pour qu’il meure ? Combien de temps mon petit frère peut-il rester le nez pincé ?
C’est une manipulatrice Lalie, elle sait jouer la comédie, pleurer quand il le faut, sourire aussi.

Alors oui, vous pouvez avoir froid dans le dos avec cette lecture, être horrifié, sans doute plus par l’âge que par les actes… parce que vous n’imaginiez pas qu’un enfant puisse être psychopathe ?
Magali Collet nous plonge dans un univers sordide, nous fait frémir et met à mal nos instincts de protections.

Je ne dirai pas "personnes sensibles s’abstenir" parce que vous seriez privé d’un grand talent d’écriture.

Magali Collet
Photo source Facebook

Mes lectures de Magali Collet

Je remercie les éditions Taurnada et Joël Maïssa pour ce partenariat.

Quatrième de couverture:

Lalie a 9 ans, un teint de pêche et des joues roses. Elle a aussi deux frères et des chatons, une belle-mère et deux maisons.
C'est une enfant intelligente et vive, une grande sœur attentionnée et une amie fidèle.
C'est la petite fille que chacun aimerait avoir.
D'ailleurs, tout le monde aime Lalie.
Tout le monde doit aimer Lalie.
C'est une évidence.
Il le faut.

dimanche 2 octobre 2022

La femme du prisonnier de Maggie BROOKES

Inspiré de faits réels.
Izabela est tchèque, elle vit dans une ferme, seule avec sa mère. Son père et son frère sont partis se battre dans la résistance contre l’occupation allemande. Bill est prisonnier, il travaille dans les fermes de Vrazné, dont celle de la famille d' Izzy.
C’est une histoire d’amour toute simple entre une jeune femme et un prisonnier britannique.
Un prêtre les marie en cachette… et ils partent, jeunes amoureux. Leur bonheur, être ensemble !

Elle se travestit en homme, et pour ne pas être trahie pas son accent et sa voix, elle devient muette, elle se transforme en Algernon Cousins. Arrêtés, incarcérés dans le camp de Lamsdore en Pologne, ils travailleront dans la carrière de Supikovice en Tchécoslovaquie. Le couple est protégé et aidé par les hommes du baraquement 17. Ils donneront à Izzy toute l’intimité dont elle a besoin pour vivre sa féminité. Tous ou presque resterons soudés le plus longtemps possible. Devant l’avancée des russes, le camp sera évacué, à pied. Ainsi commence la longue marche vers l’ouest.

Parfois la longue chenille qui se déplace rencontre l’hostilité des habitants, mais aussi des gestes de charité, des regards désolés, de la pitié, une carotte offerte, un verre d’eau, un bol de soupe, parfois un troc contre du tabac… Et ce froid contre lequel ses corps décharnés ont du mal à lutter…

C’est une très belle histoire, d’amour, d’amitié, d’entraide. C’est très bien écrit.

Quatrième de couverture :

1944, Tchécoslovaquie.
En pleine nuit, une paysanne et un soldat britannique traversent la campagne dévastée. Secrètement mariés et en fuite, Bill et Izabela savent que leur chance ne durera pas.
Lorsqu'ils sont capturés, ils sont prêts. Izabela est déguisée en homme, elle s'est coupé les cheveux et feint d'être muette, espérant passer pour un soldat afin qu'ils ne soient pas séparés. Ensemble, ils font face aux conditions terribles d'un camp de prisonniers de guerre, dépendant de l'aide de leurs camarades pour maintenir leur fragile subterfuge. Si les Allemands découvrent la vérité, le couple - et tous les hommes qui les ont aidés - en paiera le prix.
Traduit de l'anglais par Tiphaine Scheuer.

Note de l'auteur: "Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de fiction, c'est aussi l'histoire vraie de ce qui arrive quand on laisse le fascisme s'épanouir."
Maggie Brookes
Photo source YouTube
9 juin 2022