vendredi 26 février 2016

Que ta volonté soit faite

Maxime CHATTAM

Quatrième de couverture


Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis... S'il n'y avait Jon Petersen. Il est ce que l'humanité a fait de pire, même le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là… sans doute réveillera-t-il l'envie de tuer qui sommeille en vous.

J'ai vraiment était bouleversée dès le début du roman, en voyant ce père agir d'une façon aussi sauvage avec son petit garçon. Alors bien sûr, j'ai voulu savoir, comprendre qui était ce monstre, qui était Jon Petersen. On a hélas trop souvent l'impression que les gens tournent la tête, refusent de voir sous prétexte de ne pas s'occuper des affaires des autres…Jusqu'où sommes-nous capables de ne pas voir?
J'ai souri au dénouement. Ce n'est pas le première fois que l'auteur me joue ce tour, et encore une fois, je refuse d'adhérer!
Un bon moment de lecture.
2015-2016

jeudi 25 février 2016

Du bonheur d'être morphinomane

Hans FALLADA

Quatrième de couverture

Le quotidien d’un morphinomane. Un alcoolique cherche à se faire emprisonner pour arriver enfin à se désintoxiquer. Une paysanne au mari jaloux perd son alliance pendant la récolte des pommes de terre. Un cambrioleur rêve de retourner en prison où la vie est, finalement, si tranquille. Un mendiant vend sa salive porte-bonheur. 
Fallada nous offre une plongée passionnante dans son époque, qui tend un miroir singulier à la nôtre : c’est cet écho qui a guidé le choix de ces textes. Exercices d’écriture quotidiens, anecdotes ou tranches de vie au long cours, ces nouvelles sont très souvent autobiographiques.
Traduit de l'allemand par Laurence Courtois.

J'aime les nouvelles lorsqu'elles me permettent de faire la connaissance d'un auteur. Avant d'aller plus loin, avoir une petite idée de son style, un aperçu de l'écrivain, des thèmes qu'il choisit…
Le titre me laissant pour le moins songeuse, j'ai mis ce livre sous ma pal, remettant à plus tard ma lecture…Puis, je me suis aperçue qu'il s'agissait de nouvelles…Il a donc fait surface…
"Du bonheur d'être morphinomane" n'est que le titre de la première nouvelle. Le recueil est découpé en différents thèmes, le premier étant l'addiction. Fallada raconte avec une certaine pudeur les différentes addictions dont il fut victime, et la façon presque désespérée dont il tente de lutter… Puis avec différents thèmes (Les garnements, A la campagne, Vie de couple, Avec le petit homme, Voyous, truands et autres voleurs)l'auteur nous promène dans son Allemagne. Né en 1893, mort en 1947, Rudolf Ditzen vrai nom de Hans Fallada, vivra les grandes périodes de crises économiques, il nous raconte, à travers des anecdotes la vie des gens simples, ordinaires, leurs combats et leurs ruses pour survivre…C'est simple, c'est pur, c'est réaliste et pas si loin que ça de la vie aujourd'hui…
Dans "À hauteur d'homme", la traductrice Laurence Courtois nous parle de sa vision de Fallada. 
Un recueil que m'a donnée envie d'aller plus loin avec cet écrivain.


dimanche 21 février 2016

Le fil rouge

Paola BARBATO

Quatrième de couverture

Antonio Lavezzi mène une existence solitaire et monotone depuis le jour où Michela, sa fille de treize ans, a été sauvagement assassinée. Sa femme l’a quitté, et le meurtrier n’a jamais été arrêté. Antonio travaille dans le bâtiment avec un ami d’enfance. Ce dernier lui présente inlassablement de petites amies potentielles qui ne l’intéressent pas. Lorsqu’un corps est découvert sur le chantier dont il est responsable, des éléments troublants amènent Antonio à penser que cette affaire et son histoire personnelle sont liées. Contacté par un homme mystérieux, baptisé l’Assassin, qui lui ordonne d'exécuter des criminels ayant échappé à la justice, Antonio décide d’obéir et va s’extraire peu à peu de sa torpeur et de son silence. L'Assassin semble savoir qui a tué Michela, et Antonio, pris dans une spirale meurtrière, est plus que déterminé à venger sa fille.
Traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza.

Pour ne pas sombrer après l'assassinat de sa fille, Antonio s'est réfugié dans la routine. Chaque jour il reproduit les mêmes gestes. Ne rien regarder, ne rien lire qui pourrait faire penser à sa fille, ne pas être mis face à l'horreur de ce crime…Pour survivre, mais surtout ne pas vivre!
Puis, brusquement, le grain de sable, il s'agit ici de grains de millet, et Antonio met le doigt dans un engrenage, il intègre une chaîne pas banale, celles de justiciers ou vengeurs! Peu à peu il va sortir de sa torpeur, il va chercher à savoir qui manipule, qui dirige les meurtres, et surtout pourquoi, comprendre. 
Pas de routine non plus pour l'auteur, Danko apparaît, un superbe chien, un guerrier dressé par le maître, soumis au maître!
J'ai eu du mal à quitter ma lecture, les trois parties s'enchainent… et un dénouement des plus surprenant!

vendredi 19 février 2016

Corto Maltese — La ballade de la mer salée —

Hugo PRATT
Couverture: dessin d'Hugo Pratt. (1980)

Quatrième de couverture 

De sa célèbre bande dessinée "La Ballade de la mer salée", prélude aux vingt-neuf épisodes de la saga de Corto Maltese, Hugo Pratt, peu avant sa mort, avait décidé de faire un roman. Naviguant dans les mers du Sud au milieu des tempêtes, des naufrages et des îles perdues, pirates et aventuriers farouches font souffler un vent de violence extrême tempéré de soudaines bouffées de tendresse. Tous les ingrédients qui ont porté les aventures du Maltais à la dimension d'une légende sont ici réunis pour que le romantique marin nous entraîne une fois encore dans son univers magique, sous la plume d'un auteur dont on découvre que le génie tenait aussi à ses dons d'écrivains.
Traduit de l'italien par Fanchita Gonzalez Battle.

Je ne lis pas de B.D., pourtant je connaissais "Corto Maltese" et son auteur Hugo Pratt. Leur notoriété était telle, que même moi, hermétique aux bandes dessinées, j'en avais entendu parler, j'en connaissais quelques dessins. La tentation était grande alors de lire ce roman. 
Je n'ai pas été déçue, loin de là. 
On découvre un peu, un tout petit peu de l'enfance de Corto, et de la surprenante façon dont il décide de se créer une ligne "chance"… Puis nous le retrouvons naufragé, sauvé, sauveur, élégant, sobre, beau, pirate mais honnête…Bref le héros parfait en cette période de première guerre mondiale.
Dans cet océan pacifique saupoudré par des îles plus ou moins grandes, par cette nature qui fait rêver,  par cette mer tantôt d'huile, tantôt furie, implacable mer! nous allons faire avec Corto d'étranges rencontres… des ados naufragés, des déserteurs de tous les coins du monde devenus pirates, des mélanésiens se sentant spoliés, un moine qui semble éternel, des légendes et des croyances. Entre les héros, suspicion, amitié, méfiance.
Une belle ballade, sûr les traces de Bougainville et de La Pérouse!

mardi 16 février 2016

Le Dieu dans l'ombre

Megan Lindholm alias Robin Hobb
Couverture: illustration de Johan Camou.

Quatrième de couverture

Evelyn a 25 ans. Un séjour imprévu dans sa belle-famille avec son mari et son fils de cinq ans tourne au cauchemar absolu. Une créature surgie de son enfance l'entraîne alors dans un voyage hallucinant, sensuel et totalement imprévisible, vers les forêts primaires de l'Alaska. Compagnon fantasmatique ou incarnation de Pan, le grand faune lui-même...
Qui est le Dieu dans l'ombre?
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claudine Richetin.

Si au départ je n'ai pas aimé la narratrice, j'ai très vite compris son mal être. Alors, forcément, je me suis peu à peu attachée à elle. J'ai compris, qu'enfant délaissée, elle n'avait pas choisi pour ami imaginaire n'importe qui. Non, c'est Pan qu'elle choisit, mi homme, mi bouc… et il va accompagner cette petit sauvageonne pendant toute son enfance.
Alors, quand adulte, mariée et toute jeune maman elle va vivre l'un des pires drames d'une vie de femme, lorsqu'elle verra l'homme qu'elle aime tel, qu'il est… C'est avec Pan qu'elle fuira…
De très belles descriptions, des paysages, des animaux…La nature dans toute sa splendeur, le froid, l'amour…Il lui faudra faire le chemin pour revenir chez elle à pied pour pouvoir continuer… Délaissée, seule, mais enfin en accord avec ce qu'elle est vraiment.
Quelques longueurs m'ont parfois lassée.

samedi 13 février 2016

Petit éloge du petit déjeuner

Thierry BOURCY

Quatrième de couverture

"Prendre ensemble le petit déjeuner, c'est forcément partager bien plus qu'un repas: il y flotte des restes de rêves, des lambeaux de sommeil, la nostalgie des draps ou de la chaleur de la couette; le corps encore engourdi enchaîne les gestes automatiques, le visage n'a pas eu le temps de reprendre le masque du travail, un soupçon de maladresse fait s'entrechoquer les tasses et les couverts, et le regard se perd sur le nuage de lait qui s'épanouit dans le mug de thé. On ne partage pas le petit déjeuner avec n'importe qui."

Je sentais bien quelque part que les petits déjeuners étaient très importants. Si je me lève avant que la maison ne s'éveille, c'est justement pour apprécier ce moment qui n'appartient qu'à moi. Prendre ce tout petit repas, dès les beaux jours, sûr la terrasse, en écoutant les oiseaux chanter, regardant la rosée des petits matins blêmes, ou la fraîcheur du jour qui se réveille. L'hiver, entendre le chauffage s'animer, et quand la maison est encore fraîche, entourer le bol de mes mains, pour sentir cette douce chaleur m'envahir. Mais surtout, pas d'infos, pas de paroles, s'il vous plait, restez au lit le temps que je savoure ces instants magiques… Ensuite, je vous appartiendrai.
Bourcy nous parle des petits déjeuner de son enfance, peut-être y retrouverons nous un peu les nôtres. Il nous raconte son évolution, ses changements avant de nous entraîner vers la littérature, la bande dessinée ou encore le cinéma! Puis avec lui, nous ferons le tour de monde des petits déjeuner.
C'est agréable à lire.
L'avis de Piplo  ICI



jeudi 11 février 2016

Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman

Kerry HUDSON

Quatrième de couverture

Venue au monde sous une bordée d'injures, Janie Ryan file une jeunesse âpre dans l'Écosse en crise des 80. De refuges en HLM minables, entre une famille aussi fêlée qu'aimante, l'alcool, les fins de mois à sec et les beaux-pères éclairs, elle se raconte. Et se construit : armée d'un humour féroce et d'une rage d'en découdre, Janie rêve d'une vie à elle, et elle l'aura. Un fabuleux portrait de femme(s), et d'une époque à vif, rythmé par une langue insolente.
Traduit de l'anglais (Écosse) par Françoise Lévy-Paolini

Il est très difficile de rester serein face à ce roman. La narratrice, Janie Ryan nous raconte sa vision du monde autour d'elle de sa naissance, de son premier cri, jusqu'au moment où, elle quitte le giron familial. 
La jeunesse de sa mère, Iris, n'est certainement pas une excuse, (j'ai connu des jeunes femmes, devenues mères très tôt qui sont devenues d'excellentes mamans, attentives à donner le meilleur à leur enfant!), mais plutôt le milieu d'où vient Iris. La drogue, l'alcool, la pauvreté intellectuelle (plus que pécuniaire) et cette immense solitude.  
Pourtant on sent l'amour qu'éprouve Iris pour Janie, mais il n'existe pas de mots d'amour sans preuve… 
J'ai ressenti cette même impression qu'en voyant " La tête haute", comment peut-on aider ces femmes, ces mères? Comment épargner les enfants? 



mercredi 10 février 2016

Jekyll & Hyde

Pascal SALAÜN

Quatrième de couverture
« Jekyll & Hyde » ou la descente dans les abîmes de l’être humain. Plus qu’un duel acharné entre le bien et le mal, c’est la réflexion profonde du rejet de l’altérité et du refoulement des émotions qui foudroie le savant fou après qu’il ait conclu un pacte faustien avec lui-même.

Cette pièce de théâtre est une adaptation de "L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde" court roman écrit par Robert Louis Stevenson et publié en janvier 1886.
Ma première lecture fut, bien sûr très rapide. Si je ne me souviens pas avoir lu le roman, j'en ai vu des adaptations cinématographiques. Le bien, le mal et cette lutte que tous nous éprouvons, parfois. Je connaissais bien le thème. 
Puis je suis allée voir en extrait de la pièce, interprétée par Pierre Azéma, j'ai été époustouflée par la performance de l'acteur. 
"Le Docteur Jekyll est un homme et un scientifique fasciné par les tendances conflictuelles entre le bien et le mal. Il a oeuvré pour la mise au point de la potion ultime ; celle qui peut séparer ces deux tendances en l’homme.
Contraint d’expérimenter sur lui, faute de cobaye, la créature qui va surgir rendra Jekyll ivre de liberté ; il s‘appellera Hyde."

Alors, j'ai relu le texte, comme j'aime parfois le faire pour les pièces de théâtre, en le jouant, le visualisant pour moi seule (Je vous vois sourire et vous entends dire "heureusement!", je ne suis pas actrice, je ne suis qu'une humble lectrice.) les décors et les scènes, accompagnés par un texte magnifique. 
J'ai assisté, le deux mars à une représentation.
Mon avis ICI

Lecture commune janvier février 2016

L'échange des princesses

Chantal THOMAS

Quatrième de couverture

L’idée est audacieuse et peut sembler providentielle : un échange de princesses pour solder la fin d’un conflit. En 1722, à la croisée des royaumes et des chemins, l’infante d’Espagne et la fille du régent de France sont encore des enfants. La première doit épouser le très jeune Louis XV, la seconde l’héritier du trône espagnol. Ce chassé-croisé dans la cour des grands signera-t-il la fin de leur insouciance ?

L'échange des princesses n'a rien de romantique. Deux enfants sacrifiées à la raison d'état, deux enfants sans enfance, deux fillettes pas même nubiles mariées à deux autres enfants!
Le roman est dur, mais il retrace une époque ou la vie des hommes, des femmes et des enfants comptait peu pour les grands de ce monde. 
Croire que "bien naître" pouvait faciliter la vie est une douce utopie.
Chantal Thomas trace la vie des deux fillettes, Anna Maria Victoria, quatre ans seulement et de Louise Elisabeth de Montpensier, âgée de douze ans.  
Le roman est très documenté.
J' aime lorsque je lis des romans historiques savoir que les noms, les dates et les évènement sont réels, qu'ils ne sont pas extrapolation d'auteur. 
Ce que ces enfants deviennent, nous le savons. L'histoire nous le dit. 
Alors je souffre pour Mlle de Montpensier.

Lecture commune janvier février 2016

lundi 8 février 2016

Un tout petit rien

Camille ANSEAUME

Quatrième de couverture:

À tout juste 25 ans, Camille tombe enceinte. Alors que son amant claque la porte, elle décide de garder l'enfant malgré tout.
Loin de se douter des difficultés qui l'attendent, elle entame un parcours du combattant vers la maternité. Faire accepter son choix à ses parents, assimiler les changements de son corps et affronter le regard des autres, entre doutes et peurs, le chemin de cette future mère célibataire s'annonce complexe. Et sans garantie de trouver, au bout du compte, la certitude d'avoir fait ou pas, le bon choix.


Ce petit roman, qui ressemble à du vécu, est plutôt agréable à lire. La quatrième de couverture dit son choix, mais je ne l'avais pas lu avant…Donc j'ai eu la surprise!
Les questions d'une femme qui a un choix crucial à faire…Devenir mère…ou pas! Ce n'est pas si simple, elle est seule face à ce choix. 
Je n'ai pas aimé la réaction de sa mère. Elle aurait du lui dire "quelque soit ton choix, je serai là!" La narratrice lui pardonne évidement. 

Je fais partie d'une génération où nous n'avions pas ce choix, la contraception était encore un balbutiement, et de toutes façons, il fallait passer par les parents pour l'obtenir… J'ai connu autour de moi des drames, des jeunes femmes qui avalaient n'importe quoi, des femmes qui utilisaient des moyens extrêmes au péril de leur vie pour ne pas faire partie des parias, ces filles-mères d'autrefois, ou pour ne pas avoir un énième enfant. Je me souviens de la lutte terrible de
pour qu'enfin, chaque femme de mon pays est le choix!

Mais le choix reste toujours un moment douloureux, d'autant plus douloureux quand on est seule!



dimanche 7 février 2016

Qu'attendent les singes

Yasmina KHADRA

Quatrième de couverture

Le corps d’une étudiante est découvert dans les bois de Baïnem, près d’Alger. Chargée de l’enquête, la commissaire Nora Bilal est loin de se douter que son pronostic vital est engagé. Dans un pays où les intrigues et les fausses pistes dépassent l’entendement, où l’exercice du pouvoir et la corruption s’érigent en sacerdoces, quel sort réserve-t-on à ceux qui osent croire que la loi est au-dessus de tous, surtout lorsque la loyauté est incarnée par une femme ?
Loin de se limiter au thriller politique, Qu’attendent les singes est une formidable radioscopie d’une Algérie qui, après avoir été laminée par le terrorisme islamiste, se retrouve livrée sans emballage aux ogres de l’infamie.


Le premier chapitre, la description de la jeune fille, et j'ai pensé bien malgré moi au "Dormeur du val" de Rimbaud.
C'est le premier roman de Yasmina Khadra que je lis. J'ai aimé son style, j'ai aimé suivre l'enquète de Nora Bilal, femme atypique dans un monde machiste. Sa force pour assumer son rôle au sein d'une police d'homme, sa faiblesse dans l'amour qu'elle éprouve pour une jeune délinquante. 
Le lien qui unit la jeune victime à son bourreau n'est pas anodin. Il démontre que le pouvoir peut aussi se retourner contre ceux qui le possèdent sans même qu'ils s'en rendent compte. 

Quel que soit l'endroit au monde où on peut imaginer un triller, on peut y ajouter la corruption. L'auteur est très dur envers les dirigeants de son pays, il le serait tout autant, il me semble, s'il était d'une autre nationalité. Khadra aime l' Algérie. J'aime mon pays, la France. Comme Khadra, j'aimerais que certaines pratiques cessent. Il exagère peut-être, mais je le crois sincère. Et surtout, par son talent il fera avancer les hommes et femmes de son pays.

mercredi 3 février 2016

Une seconde avant Noël

Romain SARDOU

Quatrième de couverture 

1851. A Cokecuttle, une cité industrielle anglaise, le petit Harold survit péniblement, vivant sous les ponts et ramonant des cheminées.
Et pourtant...
Harold est promis à un destin fantastique. Guidé par un génie invisible, il va découvrir un monde peuplé de lutins, d'arbres magiques et de rennes volants. D'extraordinaires voyages l'y attendent. Il est appelé à devenir un personnage que nous connaissons tous très bien : à la longue barbe blanche et au costume rouge éclatant...
Ce petit orphelin est le Père Noël avant qu'il ne devienne le Père Noël!
Au travers de mille péripéties joyeuses, nous allons assister avec lui à son premier Noël, à sa toute première distribution de cadeaux.
Une seconde avant Noël, la question reste posée : le Père Noël débutant parviendra-t-il à distribuer les jouets aux enfants? Redonnera-t-il enfin aux hommes le goût de l'impossible et du merveilleux?

C'est un conte, sans doute inspiré de Dickens, que nous offre Romain Sardou. En période de Noël, il peut sans doute faire rêver. Un petit garçon, pauvre, abandonné et devant à neuf ans travailler plus qu'un homme pour survivre. Les lutins, des elfes, et la magie de Noël pour l'arracher à son triste sort…Bien écrit, un dialogue entre le lecteur et l'écrivain…
Noël est passé, je viens de lire "Les hauts murs" de Auguste Le Breton, puis le roman autobiographique de Mohamed Haddad "Itinéraire d'un enfant de Kabylie". Pas des contes, la vie pure, la vie brute avec le pouvoir des adultes sur des enfants… Combien d'enfants aujourd'hui encore, dans mon pays sont victimes de coups, de viols!
Contrairement au but qu'il était sensé atteindre, ce conte fort bien écrit au demeurant, ne m'a pas fait rêver. J'ai pris de plein fouet la souffrance de l'enfance oubliée, de l'enfance maltraitée, de l'enfance sans tendresse et sans Noël.





lundi 1 février 2016

Itinéraire d'un enfant de Kabylie

Mohamed HADDAD

Quatrième de couverture

À la Nouvelle Ecole, dans le centre d’Ighil Ali, c’est la première rentrée des classes pour Mohamed. L'enfant ne se doute pas qu'il s'agit là du début d'un long parcours scolaire qui aboutira aux bancs de l'université d'Alger. Ses premières années sont douces mais néanmoins ardues, car la concurrence est rude entre les élèves dans la voie de l'excellence. 
Il termine sa primaire avec des résultats respectables et se lance alors à l'assaut d'un tout autre monde: le collège…

Mohamed Haddad, né en 1984 en Kabylie (Ighil Ali) nous offre un peu de son enfance dans ce tout petit livre.
Entouré par l'affection des siens, vivant au milieu de sa famille, habitant près de chez sa grand-mère, non loin de ses cousins, un grand-père, qui à chaque retour de France revient, la valise pleine de cadeaux, il a une enfance heureuse.
Mais il faut bien grandir et quitter le giron familial. L'école qui reçoit le petit garçon est très proche de l'école dont me parlait mon grand-père. Les classes surchargées, les gifles et coups de règles, la peur pour discipline… et surtout, l'Arabe en place du Kabyle, l'interdiction de parler leur langue maternelle! 
Une maman qui se bat pour que son fils soit inscrit, un papa qui essaie d'avoir pour son fis une meilleure classe, la découverte de l'injustice. 
J'ai regretté que l'auteur n'insiste pas davantage sûr les instants de bonheur passés en famille. Tous les jeux pratiqués dans la rue,(on dirait aujourd'hui, ici, "rue piétonne") . Les grands rassemblements sportifs régionaux, la cueillette des olives… Et ce grand-père, un peu Père Noël, beaucoup amour.
Les superstitions aussi, la peur de mauvais oeil et la victoire sur la fatalité.
J'ai senti tout cela.
J'ai moins aimé les digressions de l'auteur sûr le cerveau, sûr les sévices corporels infligés aux enfants. Je partage son avis, mais elles sont arrivées un peu comme un cheveu sûr la soupe, m'arrachant à cette Kabylie, à l'enfance de Mohamed.

EXTRAIT
Il faisait un temps de curé, une très belle journée ensoleillée, le jour où j'entrai à l'école pour la première fois. J'étais bien habillé et même plutôt élégant dans la belle chemise blanche que mon grand-père avait rapportée de France. Ma mère avait préparé des gâteaux sucrés pour l'occasion. Accompagné de mon père, je quittai la maison pour rejoindre l'école primaire baptisée « Nouvelle École », située au centre d'Ighil Ali. J'étais excité et heureux de croiser dans la rue tous les autres enfants de mon âge, mais j'avais aussi le coeur lourd de me séparer de mes parents et de quitter la maison pour la première fois.

Je remercie Anaelle, des éditions Publishroom pour ce partenariat. 
"Itinéraire d'un enfant de Kabylie" de Mohamed HADDAD