mercredi 29 avril 2015

Le cercle de la Croix

Iain PEARS

Quatrième de couverture

Oxford, années 1660 : un lieu et une période de grande effervescence intellectuelle et politique. Robert Grove, professeur à New College, meurt dans des conditions suspectes. Une jeune fille, Sarah Blundy, fille d'un soldat de Cromwell et d'une guérisseuse, est accusée du meurtre. Quatre témoins vont relater les circonstances de cette mort: un médecin vénitien; le fils d'un royaliste accusé de trahison; un mathématicien cryptographe qui a travaillé successivement pour Cromwell et Charles II; un célèbre érudit d'Oxford. Chaque témoin va donner sa version des faits… un seul révélera l'incroyable vérité.
Traduit de l'anglais par Georges-Michel Sarotte.

L'auteur a choisi de nous relater le même fait, la même histoire en prenant quatre narrateurs différents. Nous aurons donc quatre vérités.
C'est bien connu, à chacun sa vérité. 

De Marco da Cola, qui voit une Angleterre tellement éloignée, par les moeurs, la religion, la nourriture et le climat de sa Venise natale nous raconte dans le premier manuscrit "Une question d'antériorité", non seulement sa version du meurtre, mais aussi sa vision de l'époque. Avec lui on voit l'ignorance de l'époque en médecine, et les recherches faites pour évoluer dans ce domaine. 

Avec "Le grand pacte" Jack Prescott, va nous raconter ce qu'il sait et ce qu'il a vécu dans l'histoire de ce meurtre.Voulant laver l'honneur de sa famille, il essaie de démontrer que son père n'était pas un traitre. 

Le docteur Wallis, lui voit des complots partout, Marco da Cola est pour lui un danger pour l'état. Il est obtus et refuse d'écouter d'autres avis. "Le caractère de la complaisance" retrace son récit.

J'ai trouvé ces trois personnages antipathiques, persuadés d'être par leur naissance supérieurs aux hommes moins bien nés, et je n'ose même pas évoquer ce qu'ils disent et pensent des femmes.
Ils sont veules, s'avilissent pour obtenir des postes, des rentes … mais semblent en tout cas ne pas servir autre chose qu'eux-mêmes.

Enfin avec "Une instance de la croix" John Wood va nous raconter une version un peu plus saine de l'histoire. Si cet homme est issu d'une époque misogyne, il parait dès le début de son histoire plus sympathique que les autres. Il va rétablir la vérité que les trois autres narrateurs ont, volontairement ou pas, déformée.

C'est, certes bien écrit, il y a d'énormes références historiques. 
Je n'ai pas lu ce livre d'une seule traite, comme à mon habitude.



dimanche 26 avril 2015

Sans raison…

Medhy BRUNET

Quatrième de couverture

Je suis dans cette chapelle, avec ma femme et mes deux enfants, je regarde le prêtre faire son sermon, mais aucun son ne me parvient.
Je m'appelle Josey Kowalsky et en me regardant observer les cercueils de ma femme et de ma fille, mon père comprend.
Il comprend que là, au milieu de cette chapelle, son fils est mort. Il vient d'assister, impuissant, à la naissance d'un prédateur.

Très vite on comprend le drame qu'a vécu Josey, on comprend aussi son désir de vengeance, et peut-être adhère-t-on tant l'horreur est présente.
Je suis très vite entrée dans cette histoire, et mon désir de comprendre la raison m'a fait "tourner" les pages de ma liseuse rapidement.
J'ai tout de suite aimé aussi les relations père-fils. Ce père qui est si présent, et qui dans le malheur soutient son fils.
J'ai été surprise que, ayant reçu des vidéos des ravisseurs, jamais il ne se pose la question du "pourquoi". 
Mais voilà, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'invraisemblances dans l'enquète de tandem Père-fils. J'ai également trouvé les femmes trop absentes…"Ma mère n'est pas là, trop dépressive…". C'est une histoire d'homme, une vengeance d'homme.

Si j'ai lu ce livre sans pratiquement m'arrêter, si j'ai aimé les personnages de Josey et d'Aleksender, je n'ai pas été surprise par la chute.
La vengeance est un sentiment très humain et bien compréhensible, je veux bien accorder ce sentiments aux victimes, en revanche je ne peux pas y souscrire. Se faire justice soi-même sous prétexte que la société est trop clémente avec les délinquants, me parait très dangereux. 
Par de tels actes de vengeance, l'homme (ou la femme) s'abaisse au niveau des plus vils.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.



samedi 25 avril 2015

La cravate

Milena Michiko FLASAR
Couverture: Valentino Sani
Quatrième de couverture

Jour après jour, Taguchi Hiro et Ohara Tetsu se retrouvent sur un banc. Taguchi vient de sortir de la chambre où il vit cloîtré depuis deux ans. Ohara a été licencié et est incapable de l’avouer à sa femme. Ils se regardent, s’apprivoisent et se livrent : la disparition d’un poète, le suicide d’une amie, la vie professionnelle brisée, l’amour d’une épouse, les rêves et les renoncements.
Traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Mannoni.

Depuis deux ans déjà le très jeune Taguchi Hiro s'est retiré de ce monde. Il vit dans sa chambre et ne parle à personne. Ses parents ont, semble-t-il renoncé à communiquer avec lui, mais continue à l'héberger et à le nourrir. Sans trop savoir pourquoi, il décide de sortir. Cherchant à s'isoler, il se dirige vers un parc, puis s'installe un peu à l'écart sur un banc.
Parce qu'il ne sait pas dire à son épouse qu'il a été licencié, Ohara Tetsu, presque soixante ans, se retrouve lui aussi à l'écart, dans le même parc, sur le banc, en face de Taguchi.
Il va se créer entre ses deux êtres que tout oppose un lien, une communication. Ils vont se livrer avec toute la pudeur et toute la retenue d'êtres devenus fragiles par la force de nos sociétés. 
Tout au long de ce roman, Milena Michiko Flasar va aborder des thèmes violents avec douceur. Être conforme aux normes imposées par nos sociétés, ne pas faire honte, ne pas avoir honte, baisser la tête, accepter les compromis et y perdre son âme. Des sujets très graves sont évoqués.
Si j'ai eu du mal à trouver le rythme, quelques chapitres pour entrer dans l'histoire, j'ai trouvé l'écriture de Flasar très poétique.
Je remercie Partage lecture et les éditions Points et Gwenaëlle pour ce partenariat.




jeudi 23 avril 2015

Tag des copines

Merci à Céline72 "Mon univers des livres"de m’avoir taguée


1. Plutôt corne ou marque-page ?
Marque-page. (j'en ai une boite pleine!)
2. As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Oui souvent.
3. Lis-tu dans ton bain ?
Jamais
4. As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Non.
5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
Je n'aime pas trop, l'impression d'être enchainée à un héros, un auteur!
6. As-tu un livre culte ?
Je reviens régulièrement vers certains recueils de poésies
7. Aimes-tu relire ?
Hormis les poèmes, non. 
8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimé ?
j'aimerai oui, parfois.
9. Aimes-tu parler de tes lectures ?
Oui.
10. Comment choisis-tu tes livres ?
Je n'aime pas choisir, je n'en finis plus de tourner en rond… 
J'aime prendre des livres sans trop réfléchir.
Je fais confiance à certains avis.
11. Une lecture inavouable ?
Non.
12. Des endroits préférés pour lire ?
Mon coin lecture!
Un d'hiver, un d'été.
Spécialement créés par moi, pour moi!
13. Un livre idéal pour toi serait…
ma prochaine lecture
14. Lire par-dessus l’épaule ?
Je n'aime pas qu'on lise par dessus mon épaule, 
alors je ne lis pas non plus par dessus l'épaule de quelqu'un.
15. Télé, jeux vidéos ou livre ?
Livre bien sur, 
mais je ne suis pas non plus contre un bon jeu vidéo!
16. Lire et manger ?
Eau plate, café et parfois chocolat.
Mais je ne lis pas en mangeant!
17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?
Le silence.
18. Que deviendrais-tu sans livre ?
Peut-être écrivain…ou "raconteuse" d'histoire!
19. Tu achètes un livre sur le net et tu le reçois un peu abîmé. Que fais-tu ?
Je râle, mais je le garde, je le lis et le rajoute à ma bibliothèque.
20. Quel est l’élément qui t’a donné le goût de la lecture ?
La paresse… 
J'ai toujours eu l'impression que quand je lisais on me laissait tranquille!!!
21. Que pensez-vous de toutes ces adaptations cinématographiques ?
En général je préfère en rester à la lecture, 
mais parfois c'est un plus, parfois un moins!
22. Si tu ne devais retenir qu’un seul personnage rencontré dans tes lectures, ce serait lequel ?
"Gavroche" des Misérables du Hugo.
J'aime sa gouaille, son insolence, son courage et aussi sa tendresse!
23. Quels sont les 5 livres de ta PAL qui te font le plus envie ?
"Dans la nuit mozambique" de Laurent Gaudé parce que c'est Gaudé
"N'éteins pas la lumière" de Bernard Minier pour avoir des nouvelles de Servaz
"Delta Charlie Delta" de Laurent Guillaume, le titre m'intrigue et m'attire 
"Rue du bonheur" de Anna Fredriksson, pour la douceur du titre
"Les neuf dragons" de Michael Connelly pour retrouver Harry Bosch
24. Si tu ne pouvais plus lire qu’un seul type de livre, lequel ce serait ?
Des poésies.
25. Comment classez-vous vos livres dans votre bibliothèque ?
Une aberration!!! 
Par couleur, par taille, pour que ça plaise à mon oeil…
et qu'il n'y ai que moi qui m'y retrouve!
26. Quel personnage vous a le plus touché ?
Raïssa, Léïla et Saïda, (elles sont trois, mais uniques) Les sacrifiées de Gaudé
27. Si vous aviez la chance de vivre dans un livre, lequel choisiriez-vous ?
Ma foi, avoir pour voisin ce vieux ronchon de "Ove" dans Vieux, râleur et suicidaire me plairait bien.
28. Quel livre rêves-tu de voir adapter au cinéma ?
Aucun
29. La question que Pauline à ajouter à la suite : 
Quels auteurs rêverais-tu de voir collaborer ?
Je n'aime pas trop les ouvrages à quatre mains, alors je réponds aucun.
30. Ma question (Céline) à ajouter à la suite : 
Un personnage rencontré dans un livre qui te ressemble ?
J'aurai plutôt aimé ressembler à Joséphine d' "Ouragan", mais je suis loin du compte!

Comme je ne tague pas, je n'ajoute pas de questions.
Mais si ça vous amuse, vous pouvez vous joindre à nous et répondre aux questions!

Tchat "partage lecture" Christie Bronn

Le 20 avril dernier sur "partage lecture" était organisé (par Cassiopée) un chat avec Christie Bronn, l'auteur de "Éveille-moi".


Marie-Do, Mevlânâ, Nisa, Sharon, Liloo85, Elyuna et bien sûr Cassiopée étaient présentes. Toutes lectrices du roman proposé en partenariat par les éditions de La Reine, nous avons pu échanger nos points de vue, non seulement entre nous, mais aussi avec l'auteur. 

Si je suis restée sceptique quand à certaines réponses, je dois dire que j'ai trouvé l'auteur très à l'écoute de nos commentaires.

La soirée fut très agréable, et j'attends le compte-rendu de Cassiopée pour étayer mon article.

Je me suis inspirée de l'excellent résumé ICI fait par Cassiopée 
pour la suite

Premier sujet "la couverture": 
Le choix de la couverture a été fait par l'éditeur, pour être dans l'air du temps.

Deuxième sujet:
Le potentiel du sujet étouffé par la romance. 
L'auteur compte réécrire le  roman en mettant plus en évidence les douleurs vécues par Emy et par Hugo.
Les violences faites aux enfants et aux femmes est un thème important pour Christie Bronn et elle espère toucher un plus large public en ayant "romancé" son texte.

Troisième sujet:
L'auteur nous parle un peu d'elle, elle est mariée, a un fils ado, un travail
elle écrit et lit tous genres de romans et pour différent public.
Elle lit beaucoup, 150 bouquins par an, écrit le soir ou le week-end.


lundi 20 avril 2015

Six fourmis blanches

Sandrine COLLETTE
Graphisme: Stanislas Zygart
Quatrième de couverture

Le mal rôde toujours dans ces montagnes maudites. 
Parviendront-ils à lui échapper?
Dressé sur un sommet aride et glacé, un homme à la haute stature s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle en le contemplant.
À des kilomètres de là, partie pour trois jours de trek intense, Lou contemple les silhouettes qui marchent devant elle, ployées par l’effort. Leur cordée a l’air si fragile dans ce paysage vertigineux. On dirait six fourmis blanches… 

Lou l’ignore encore, mais dès demain ils ne seront plus que cinq. Égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de leur compagnon, c’est pour leur propre survie qu’ils vont devoir lutter.

Quel monde étrange que ces montagnes d'Albanie, où se côtoient notre XXI ième siècle et les superstitions ancestrales.
Sandrine Collette a choisi deux narrateurs, et tout au long du roman nous allons passer de Mathias à Lou.
Mathias, s'il est conscient de notre époque, internet et communications modernes n'ont pas de secret pour lui, exerce le surprenant métier de "sacrificateur". Pour conjurer le mauvais sort, pour éloigner le mal, les habitants des montagnes d'Albanie font appel à lui. Il choisit puis sacrifie des chèvres, il lance aussi des osselets et en interprète les différentes positions.
Lou est une jeune parisienne, paysagiste, elle vit avec Elias. Ils ont eu la chance de gagner un séjour pour ouvrir une nouvelle voie aux touristes en recherche d'émotions fortes. Avec un autre couple et deux hommes ils vont partir pour cette aventure. Vigan sera leur guide.
L' histoire se passe en fin d'hiver, et le froid va accompagner tout le récit de Lou. Le froid mais aussi ses peurs, et le courage pour les surmonter et continuer d'avancer. Le froid et la neige nous les retrouvons aussi dans le récit de Mathias. Il faudra bien qu'à un moment nos deux narrateurs se retrouvent.
Sandrine Collette utilise le ton juste. C'est simple, bien écrit, et tellement "vrai".



jeudi 16 avril 2015

Comment ma femme m'a rendu fou

Dimitri VERHULST
Couverture: Catherine Mcbride
Quatrième de couverture

Par désespoir, pour asticoter son monde et surtout pour se venger de son épouse qu’il déteste, Désiré Cordier, petit bibliothécaire retraité de son état, décide de simuler la maladie d’Alzheimer. Bientôt il se prend au jeu et s’amuse des réactions désemparées de sa famille. 
Il découvre là une liberté qu’il n’a jamais connue et un moyen sûr de s’éloigner de son entourage, et surtout de sa femme qui l’a toujours régenté. Il décide alors de se plonger dans les joies de la démence, la sénilité et l’incontinence… et finit par être interné dans une institution… 
La maison de retraite lui réserve quelques surprises, comme les retrouvailles avec son amour de jeunesse et la rencontre avec des pensionnaires aussi déjantés que lui. 
Traduit du néerlandais par Danielle Losman.

Je n'ai pas du tout aimé le héros de ce roman. Désiré Cordier va simuler la maladie d'Alzheimer pour échapper à son épouse. J'ai préféré supposer que notre homme était atteint depuis bien longtemps d'une maladie mentale non diagnostiquée tant cette situation m'a parue tragique. Il y a tant de façon de fuir un mariage, mais notre homme est sans doute un passif, il prétend avoir subi son épouse, mais nous n'avons que sa version. C'est un avis plutôt machiste, le point de vue d'un homme qui, s'il est passé à côté de sa vie n'y voit qu'une raison: "C'est la faute de sa femme".
Sans se soucier du mal qu'il provoque autour de lui, de ses enfants, et en particulier de sa fille, il s'enfonce dans les absurdités, se perd dans des délires, juste pour blesser.
Sa vie dans une maison de retraite nous donne un aperçu de ce que peuvent vivre des personnes âgées dépendantes, mais c'est très succinct. En tout cas pas suffisant pour me faire changer de point de vue. Je n'ai pas aimé cette histoire, je n'ai pas aimé Denis Cordier, je suis passé à côté de ce roman.

mercredi 15 avril 2015

La peur

Guy de MAUPASSANT

Quatrième de couverture

Sur un bateau à destination de l’Afrique, des hommes parlent de la peur en regardant la mer. Un homme au teint bronzé, le visage marqué par les événements de la vie, nie qu’aucun passager ait connu la peur comme lui l’a connue une nuit de décembre il y a dix ans. Il raconte deux épisodes de sa vie où il a ressentit la peur…

Lorsque je commence cette toute petite lecture, les passagers sont à bord d'un train, le P.-L.-M., Paris-Lyon-Marseille. Une nuit chaude d'été, sans lune, sans étoile. Deux hommes, le narrateur et un vieil inconnu. Chacun contemple le noir du paysage, quand brusquement ils aperçoivent un feu, et deux hommes autour de ce feu. Vision fugace, presque irréelle, le vieil homme dit alors "Il est minuit".
Les deus hommes vont échanger sur les "vraies" peurs de leur existence.
Un petit bijou littéraire. Bien sûr j'aime la plume, le style de Maupassant. C'est toujours un bonheur pour moi que de le lire, le relire…



J'aime votre peur

Karine GIEBEL



Quatrième de couverture:

1 sujet proposé par l'un des pères de la littérature américaine il y a un siècle et demi.
1 défi relevé par huit maîtres du thriller réunis pour la première fois.
7 nouvelles inédites, sept intrigues d'exception.
Un livre que vous ne pourrez pas lâcher avant d'avoir suivi toutes les pistes de L'Empreinte sanglante...


Cette nouvelle est extraite du recueil "L'empreinte sanglante".
J'ai déjà lu "Le fracas de la viande chaude" de Maxime Chattam.
Un couple, elle auteur de roman policier, lui commissaire de police parle d'un défi, partir d'une empreinte sanglante d'un pied pour écrire une nouvelle.
Ils délirent sur le sujet mais sont interrompus par le téléphone… Un fou, autrefois arrêté par le policier s'est évadé.
Karine Giebel réussit en quelques pages à nous envouter, nous suivons le délinquant, le sachant prêt à tout pour ne pas être de nouveau incarcéré… Le lien entre le fugitif et le policier… Du suspens, de la peur et une chute étonnante. 


Dans le silence de l'aube

Françoise BOURDIN

Quatrième de couverture

À 27 ans, Axelle Montgomery est une jeune femme au caractère bien trempé qui tient d'une main de maître les rênes de l'écurie familiale depuis l'accident qui a laissé Ben, son grand-père adoré, en fauteuil roulant. Cependant, si tout semble lui réussir, son assurance et ses triomphes ne sont pas du goût de tout le monde. Entre son frère, un ancien jockey, jaloux de sa position, et les propriétaires de chevaux de courses qui hésitent à lui accorder leur confiance parce qu'elle est une femme, Axelle a fort à faire. Sans compter l'amour qui s'invite inopinément dans sa vie... Deux prétendants se disputent ses faveurs : d'un côté Antonin, un jockey-vedette qui l'attire mais dont elle se défend de tomber amoureuse, de l'autre Xavier, un séduisant informaticien dont l'univers est fort éloigné du monde des courses. En digne héritière des Montgomery, Axelle va désormais devoir forger son propre destin…

C'est au sein de la famille Montgomery que j'ai eu la chance de découvrir  le monde des courses, des élevages, de l'entrainement des chevaux de courses. Je n'y connaissais pas grand chose, j'ai beaucoup appris.
Bénédict, le patriarche, a toujours mené son écurie familiale avec autant de rigueur et de discipline qu'il a élevé ses fils, puis le malheur venant, ses petits-enfants. L'affection de cet homme pour les siens , sa volonté à se redresser et à continuer quelques soient les obstacles est un exemple pour son entourage. À la suite d'un accident, Axelle, l'ainée devra le remplacer… Et pendant dix ans ils seront "binômes", lui, donnant des conseils, elle les recevant avec gentillesse et apprenant ainsi à devenir un entraineur plus que compétent.
C'est l'histoire d'une famille, avec ses amours, ses secrets, sa passion pour les chevaux, ses rivalités aussi, ses trahisons.
J'ai été surprise par la fin du roman, je ne pensais pas que le roman était fini… Et pourtant tout était dit…mais j'aurais aimé aller plus loin avec cette famille…Un très bon moment de lecture!

Lecture commune mars-avril 2015



mardi 14 avril 2015

L'appel de l'ange

Guillaume MUSSO
Couverture: Sophie Griotto

Quatrième de couverture
Dans leur téléphone, 
il y avait toute leur vie...
New York. Aéroport Kennedy.
Un homme et une femme se télescopent. En ramassant leurs affaires, Madeline et Jonathan échangent leurs téléphones portables. Lorsqu'ils s'aperçoivent de leur méprise, ils sont séparés par 10 000 kilomètres : elle est fleuriste à Paris, il tient un restaurant à San Francisco.
Cédant à la curiosité, chacun explore le contenu du téléphone de l'autre. Une double indiscrétion et une révélation : leurs vies sont liées par un secret qu'ils pensaient enterré à jamais...

J'ai tout de suite été séduite par le prologue. J'ai toujours aimé l'informatique, les ordinateurs sont des outils que j'aime, en revanche, en ce qui concerne les téléphones portables, j'ai longtemps été réfractaire. Cette impression d'être "fliquée", c'était pour moi une atteinte à ma liberté... Puis j'ai finalement cédé à "l'appel" sinon des sirènes, au moins des miens. Et le premier numéro que j'ai noté fut celui de mon ... garagiste! restons pratique...
J'ai aimé cette histoire qui commence tout doucement comme une romance, on se télescope, on se trompe de téléphone, on cherche à son corps défendant dans l'intimité de l'autre tout en culpabilisant. Puis on s'investit un peu plus, juste pour aider l'autre... La fleuriste et le restaurateur se transforment pour devenir un duo. Se retrouvant au coeur même de meurtres, d'assassinats et d'enlèvements.
Ils sont tous les deux sympathiques, chacun son mystère, chacun son passé. Une histoire agréable à lire.

samedi 11 avril 2015

Ancien malade des hôpitaux de Paris

Daniel PENNAC
Couverture Manu Larcenet.

Quatrième de couverture:

"Quand je pense! Quand je pense au sang d’encre que je me suis fait pour lui! Quand je pense! Quand je pense qu’à cause de ce clown j'ai failli larguer la médecine! Quand je pense! Quand je pense que mon cœur a cessé de battre dix fois dans la nuit!"

Cette nuit-là, le docteur Galvan trouva la foi, la perdit, la retrouva, la perdit à nouveau. Il fallait qu’il le raconte à quelqu’un. Désolé que ce soit vous.

C'est un tout petit texte, soixante-dix-huit pages seulement, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. J'avais l'impression d'être au théâtre. En fouillant un peu sur le web, j'ai effectivement découvert que ce texte avait fait l'objet d'une interprétation théâtrale jouée par Olivier Saladin.
C'est rapide, comme souvent chez Pennac les mots, les actions s'enchaînent. C'est souvent improbable et en même temps tellement réaliste. On court avec Galvan à travers tous les services de l'hôpital, à chaque professeur sa carte de visite...
Un moment agréable dans un univers surréaliste. 

La dernière fugitive

Tracy CHEVALIER
Photo: Franck Juery

Quatrième de couverture

1850. Après un revers sentimental, Honor fuit les regards compatissants des membres de sa communauté quaker. Elle s'embarque pour les États-Unis avec sa soeur, Grace, qui doit rejoindre son fiancé. À l'éprouvante traversée s'ajoute bientôt une autre épreuve : la mort de Grace, emportée par la fièvre jaune. Honor décide néanmoins de poursuivre son voyage jusqu'à Faithwell, une petite bourgade de l'Ohio. C'est dans cette Amérique encore sauvage et soumise aux lois esclavagistes, contre lesquelles les quakers s'insurgent, qu'elle va essayer de se reconstruire. 

Elle est toute jeune, Honor, lorsqu'elle décide de quitter son Angleterre natale. Elle semble plutôt terne, elle parait ne pas avoir de caractère, et pourtant elle va découvrir en elle toute la force des pionnières, tout le courage des immigrants. Seule, après le décès de sa soeur, elle va intégrer la communauté des quakers de Faithwell.
Mais tout est tellement différent dans ce nouveau pays, la nourriture, les oiseaux, les arbres et l'air qu'on y respire. Les "amis" aussi sont différents...même les quilts (édredons, courtepointes) sont différents.
Attirée par le sordide Donavan, chasseur d'esclaves, elle épousera Jack Haymaker, quaker comme elle.
A l'instar des "fugitifs" ces esclaves en fuite vers le Canada, elle fuit aussi son passé. Elle devra s'adapter à ce nouveau monde et non plus fuir mais découvrir.
Un bien joli roman, une bien belle histoire écrite toute en douceur, malgré les drames décrits et vécus et une héroïne dont la douceur n'est qu'apparence.

lundi 6 avril 2015

Incision

Marc RAABE
Quatrième de couverture 

Il te poursuit. Il te connaît. 
Il te trouvera. Bientôt.
Gabriel a onze ans. Il est pieds nus en haut de l'escalier de la cave. Bien qu'il porte le pyjama de son héros Luke Skywalker, il a peur. Personne n'a le droit d'entrer dans le labo photo de son père. Personne. Mais l'imposante porte métallique, habituellement cadenassée, est ouverte…
Trente ans plus tard, Gabriel est adulte. Il a effacé cette nuit tragique de sa mémoire. S'il veut retrouver sa compagne disparue, il va devoir se souvenir. Et vite.
Traduit de l'allemand par Georges Sturm.

Le 13 octobre 1979, un enfant de onze ans vit des évènements tragiques.
Vingt-neuf ans plus tard, nous retrouvons notre héros, Gabriel. Il semble s'être enfin intégré dans la vie, travaille dans une société de sécurité, sa compagne est enceinte... 
Pourtant, sa compagne est enlevée, et cet enlèvement parait avoir un lien avec cette nuit qui fit de lui un orphelin, cette nuit où seul son petit frère et lui furent sauvés des flammes.
Nous allons avec notre héros tenter de retrouver cette nuit, ce passé dont il n'a aucun souvenir.
L' auteur nous montre, par touche, le passé dans un hôpital psychiatrique d'un enfant sans famille, des abus de traitements, enfin la délivrance. Marc Raabe utilise le flash-back pour nous faire vivre ce passé plutôt douloureux. Qu'ils soient passés ou présents, les évènement s'enchainent à grande vitesse. Gabriel n'a que quelques jours pour essayer de se souvenir. C'est un solitaire, mais il contactera son frère Victor en espérant recevoir une aide.
J'ai été effrayée, deux enfants, à l'âge où ils jouent encore à être Luke Skywalker. Un aîné qui veut sauver son frère... Et l'horreur. L'auteur a su me manipuler, la peur, la compassion, l'effroi... jusqu'au dénouement... Comprendre pourquoi tant d'années après on peut encore s'acharner sur Victor.
J'ai apprécié cette lecture, hésitant à laisser le roman de côté, le reprenant, espérant ainsi alléger la peur du héros.
Je remercie Partage lecture et les éditions Points et Gwenaëlle pour ce partenariat.
Ce thriller fait parti de la sélection 2015 "Prix du meilleur POLAR des lecteurs de Points".


mercredi 1 avril 2015

L'ours de Dalécarlie

Laure MALAPRADE

Quatrième de couverture

Qui était réellement le grand-père d’Emma ? Qu’a-t-il vécu pour choisir une vie si solitaire, tel un ours dans sa caverne ? Qu’est-il advenu de son épouse, disparue bien longtemps avant la naissance d’Emma ? Alors qu’il se meurt, Emma rejoint à son chevet sa mère, en Suède, dans le comté de Dalécarlie. A la recherche de son histoire et de ses origines, elle va découvrir un secret de famille inattendu, dont la révélation aura des répercussions jusqu’au présent.

Je dois dire que j’ai pris un réel plaisir à la lecture de ce tout petit roman, sans doute parce que j’ai envie depuis longtemps de découvrir les pays du Nord de l’Europe. En suivant l'auteur, nous allons découvrir la nature, le froid aussi, nous sommes en fin d'année, mais aussi le souvenir des mois de juillet de vacances passées dans le pays de sa mère. Emma se souvient des voyages de son enfance, du plaisir à retrouver sa famille maternelle, malgré ce grand-père quasi inexistant. Elle le connaît, mais il semble ignorer sa fille et ses petits-enfants. 
Quand elle apprend que Lennart, son grand-père va mourir, Emma n'hésite pas à se rendre au chevet de ce vieil homme, dont elle ignore tout. Cet ancien professeur d'université est pour ses proches une énigme.
Avec sa mère Ester et Stina, la cousine de sa mère, Emma va partir à la découverte de cet ours que fut ce grand-père. Elles découvriront aussi qui était Saga, l'épouse trop tôt disparue de Lennart.
On découvre, au fil du roman des textes en italique, ressemblant à des lettres, ou à un journal intime datant de la fin des années quarante et nous donnant un aperçu de la vie de Lennart et de Saga.
C'est, malgré les évènements tragiques, un roman tout en nuance et en douceur. 

Je remercie Les Editions du net et Partage Lecture pour ce partenariat.