vendredi 23 septembre 2022

666 de Jérémy WULC

Stanislas et Khalid s’entendent bien, Ils forment un binôme efficace.
Stan est toujours affamé, en instance de divorce, il désire plus que tout obtenir la garde de ses enfants.
Dès le départ, on le sent épuisé, fervent adepte de la mal bouffe, accro aux sucres et aux sodas.
Khalid mène une vie plus paisible avec une épouse aimante. Mais tous les deux sont d’ inconditionnels clients des kebabs de Chérif.
Justine, jeune policière, est la première sur les lieux d’un crime étrange, sa maitrise de la situation étonne Stan qui l’intègre à son équipe. Elle est attachante. Contrairement à nos deux compères, elle est très vigilante sur la façon dont elle se nourrit.
Mais voilà qu’au premier crime, s’ajoute un deuxième assassinat, identique au précédent… puis un autre… et ainsi de suite, avec toujours les mêmes scarifications.
Nous partons à la découverte d’un Paris étrange où les constructions inaugurées ou décidées par François Mitterrand jouent un rôle ésotérique surprenant.
Entre la franc-maçonnerie et le satanisme, Wulc nous offre un roman addictif. Une lecture agréable et facile.
J’ai particulièrement aimé la fin. L’auteur fait évoluer ses personnages de manière originale.

Quatrième de couverture :

Flic expérimenté, Stanislas Diamick a quasiment tout vu au cours de sa carrière. Alors, sa nouvelle scène de crime sur le parvis du Louvre ne l'inquiète pas. Les symboles étranges dont l'assassin a couvert le corps, non plus. Cela l'intrigue, tout au plus. L'absence de tout indice, en revanche, c'est une autre histoire et notre lieutenant s'apprête à passer une très longue et éreintante nuit. Mais quand une seconde victime est retrouvée dès le lendemain place du Palais-Royal avec les mêmes inscriptions, Stanislas commence à craindre d'avoir mis un pied en enfer

Jérémy Wulc
Photo source Babelio


mardi 13 septembre 2022

Au fond de l'eau de Paula HAWKINS

C’est la première fois que je lis un ouvrage de Paula Hawkins, et j’ai passé un bon moment. Beaucoup de personnages qui à tour de rôle se racontent. Une jolie façon de faire vivre cette rivière, qui semble entourer la ville.
On est toujours au fil de l’eau à Beckford, avec ce bassin, cette crique si utile pour se débarrasser des femmes qui ensorcellent, qui gênent.
Il y a Nel, qui n’a pas su protéger Julia, (non, pas Julia, Jules ! ) qui devait séduire, sans doute aussi pour oublier le drame familial, ce cancer qui ronge leur enfance, leur adolescence.
Elle s’est enfuit il y a si longtemps Jules, elle revient bien tard.
Il y a Lena et son douloureux secret, Louise et son désespoir.
Un roman qui traite des violences faites aux femmes, les différentes formes de sexismes.

Une écriture tout en douceur pour dénoncer de ces violences.

Quatrième de couverture :

En froid avec sa soeur Nel depuis des années, Julia n'a pas voulu lui répondre lorsque celle-ci a tenté de la joindre. Une semaine plus tard, le corps de Nel est retrouvé dans la rivière qui traverse Beckford, la ville de leur enfance. Obligée d'y revenir, Julia est terrifiée. De quoi a-t-elle le plus peur ? D'affronter le prétendu suicide de sa soeur ? De s'occuper de Lena, sa nièce de quinze ans, qu'elle ne connaît pas ? Ou de faire face à un passé qu'elle a toujours fui ? Plus que tout encore, c'est peut-être la rivière qui la terrifie, ces eaux à la fois enchanteresses et mortelles, où, depuis toujours, les tragédies se succèdent
Traduit de l'anglais par Corinne Danielle et Pierre Szczeciner. 

Paula Hawkins
2014


jeudi 8 septembre 2022

La mort est parfois préférable de Sacha ERBEL

Le crime sur lequel Yan enquête est particulièrement violent.
Brath quant à lui enquête sur d’étranges suicides.
Tous les deux, ils sont plus que collègues, ils sont amis. Ils s’aiment comme frère et sœur. Et pourtant, Brath ignore le mal dont souffre Yan.
L’enquête est palpitante et bien menée, l’auteur étant policier, elle se sert de son expérience. Elle connait aussi très bien Lille, et c’est ce cadre qu’elle choisit pour faire évoluer son intrigue.

En parallèle Yan nous parle d’une « araignée » qui la « bouffe » de l’intérieur.
L’endométriose touche en France environ 10% des femmes en âge de procréer, (environ deux millions). Le diagnostic est souvent tardif (délai estimé à en moyenne 7 ans).
De plus, à ce jour il n’existe pas de traitement curatif pour guérir de l’endométriose. Les options thérapeutiques existantes restent limitées à la prise en charge des douleurs.

C’est nécessaire je pense, qu’au travers d’une fiction, on puisse enfin imaginer les grandes douleurs que vivent, encore aujourd’hui hélas, certaines femmes. Pas évident d’en parler, pas évident parce qu’on ne veut pas passer pour une mauviette, pour une femme faible ou douillette. Dans le cas de Yan, pour ne pas risquer aussi de perdre la confiance de ses collègues et rester sur le terrain.
Oui, j’ai aimé voir cette souffrance traduite en mot, comprendre pourquoi elle ne parle à personne de sa maladie. Tout simplement ne pas vouloir faire pitié, ne pas se sentir diminué dans le regard des autres.
Un livre qui bouscule!

Quatrième de couverture:

Yan est flic à la police judiciaire de Lille.
Depuis quelque temps, un « passager clandestin » s'est invité dans sa vie : « l'Araignée », c'est le surnom qu'elle lui a donné.
Alors que Yan traque l'auteur du meurtre d'un journaliste connu pour ses reportages à sensation, elle n'a pas d'autre choix que de composer avec son « invisible ennemie » : insidieuse, omniprésente, l'Araignée tisse sa toile, cuisante morsure dans ses chairs survenant n'importe où, n'importe quand…
En parallèle, Brath, son collègue, enquête sur la mort étrange d'un homme retrouvé décapité, assis au volant de sa voiture, la tête reposant sur la banquette arrière.
En équilibre sur un fil, Yan ne baisse pas les bras, avance sur son chemin de douleurs au risque de se perdre… définitivement.

Sacha Erbel
Photo source "Taurnada"
2022


Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

mercredi 7 septembre 2022

Les exportés de Sonia DEVILLERS

Sidérée, choquée, révoltée, je n’ai pas de mots pour décrire ma réaction lorsque j’ai vu et entendu Sonia Devillers raconter son histoire, ou plutôt l’histoire de sa famille !
Des juifs, je connaissais l’holocauste, j’ai vu « Shoah » le film documentaire de Claude Lanzmann et « La liste de Schindler » de Spielberg, j’ai lu beaucoup de témoignages, mais jamais je n’avais entendu parler de ce trafic. (en 1961, au cœur de l’Europe !)

Découvrir le nom de ses grands-parents, Harry et Gabriela Deleanu, de sa maman Marina Deleanu, de sa tante Lena Deleanu, de son arrière-grand-mère Roza Sanielevici sur une liste échangeant ces personnes contre du bétail, plus particulièrement des porcs danois, du matériel agricole a provoqué chez elle un sursaut.
Jamais dans sa famille on avait évoqué ce drame.

Elle est donc partie à la recherche des souvenirs familiaux, peut-être un peu tard pour en parler avec Harry son robuste grand-père ou Gabriela sa fabuleuse grand-mère. Mais sa mère Marina, devenue architecte, a dû l’aider pour humaniser un peu ce dur parcours d’exportés.

Une lecture choc ! Une lecture violente ! Mais une lecture à faire !
 
Présentation de l'éditeur :

Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961. On pourrait la dire "immigrée" ou "réfugiée". Mais ce serait ignorer la vérité sur son départ d'un pays dont nul n'était censé pouvoir s'échapper. Ma mère, ma tante, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère ont été "exportés". Tels des marchandises, ils ont été évalués, monnayés, vendus à l'étranger.Comment, en plein coeur de l'Europe, des êtres humains ont-ils pu faire l'objet d'un tel trafic ? Les archives des services secrets roumains révèlent l'innommable : la situation de ceux que le régime communiste ne nommait pas et que, dans ma famille, on ne nommait plus, les juifs.Moi qui suis née en France, j'ai voulu retourner de l'autre côté du rideau de fer. Comprendre qui nous étions, reconstituer les souvenirs d'une dynastie prestigieuse, la féroce déchéance de membres influents du Parti, le rôle d'un obscur passeur, les brûlures d'un exil forcé. Combler les blancs laissés par mes grands-parents et par un pays tout entier face à son passé.

lundi 5 septembre 2022

Le passager sans visage de Nicolas BEUGLET

Dans « Le dernier message », Je suis passée à côté de Grace Campbell, tellement déçue qu’elle n’ouvre pas cette porte, de ne pas entrer dans la chambre secrète.
Alors bien sûr on imagine: 
Un bébé ou un enfant perdu ? Un amour détruit ? Quelle blessure se cachait dans cette pièce ? 
Je dois avouer que j’étais loin d’imaginer une histoire aussi triste, aussi sordide.

Nicolas Beuglet utilise la froide réalité des réseaux pédophiles. Il nous parle d’un monde où les enfants sont des marchandises, où les mères sont des « mères maquerelles », où seul le plaisir de l’adulte compte.
J’ai lu, je suis restée jusqu’au bout de la nuit, espérant que Grace Campbell sorte de cet enfer et aide les enfants.

Nicolas Beuglet nous fait découvrir le monde de d’Helmut Kentler .
(1928/2008)(Kentler faisait partie d'un courant pédagogique qui estimait que les relations sexuelles d’adultes à enfants n’étaient pas préjudiciables à ces derniers et ses écrits visent très clairement à légitimer les actes pédosexuels. Il est principalement connu pour le projet éducatif qui porte son nom, projet dans le cadre duquel, les autorités de Berlin-Ouest ont régulièrement placé des enfants chez des pédophiles et dont un certain nombre d'abus sexuels a été révélé en 2013. Celui-ci est considéré comme « l'un des plus grands scandales éducatifs de l'histoire de l'après-guerre »

On remonte au moyen-âge avec le joueur de flute de Hamelin


La plus ancienne représentation du joueur de flûte (1592), 
aquarelle d'Augustin von Moersperg, d'après le vitrail d'une église de Hamelin. 
Ici l'instrument représenté n'est pas une flûte mais un hautbois.

Inscription trouvée à Hamelin
« En l’an 1284, le jour de saint Jean et saint Paul
Soit le 26 juin
Par un flûtiste tout de couleurs vêtu,
130 enfants nés à Hamelin furent séduits
Et perdus au lieu du calvaire près des collines. »
Une lecture que je recommande.

Mes lectures de Nicolas Beuglet

Quatrième de couverture:
" TU N'ES PAS SEULE À CHERCHER "…

Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu'un appel : un électrochoc. Cette fois, l'inspectrice Grace Campbell le sait, elle n'a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d'années…

Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n'aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage...

samedi 3 septembre 2022

Lucia de Bernard MINIER

L’histoire se passe en Espagne. Lucia, notre héroïne est une petite bonne femme, toute de noir vêtue, intrépide et téméraire. Elle agit souvent en électron libre. Elle cherche à découvrir qui a assassiné son partenaire Sergio.
Elle sera aidée par Salomon Borges, professeur de criminologie à l’université de Salamanque.
C’est un monde étrange, où se côtoient de sordides histoires de mœurs, de vieilles affaires non résolues, des meurtres mis en scène, des viols. Le milieu étudiant s’inspire d’Erasmus, avec des jeunes venus de différents pays.
C’est une lecture addictive, et même si je n’ai pas trouvé Lucia sympathique j’ai eu envie de la suivre dans son enquête.
Lucia, un nouveau personnage que nous retrouverons sans doute dans d'autres aventures. 

Quatrième de couverture:

À l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.

À Madrid, l’enquêtrice Lucia Guerrero trouve son équipier crucifié sur un calvaire et se lance sur les traces de celui que l’on surnomme le « tueur à la colle ».

Tous vont être confrontés à leur propre passé, à leurs terreurs les plus profondes et à une vérité plus abominable que toutes les légendes et tous les mythes.


Bernard Minier 
14 avril 2022
Photo source "Vertigo"


Mes lectures de Minier