mercredi 26 février 2014

Le grand Coeur

Jean-Christophe RUFIN

Couverture: Jean Fouquet "La vierge et l' enfant entourés d' anges (détail)"

Quatrième de couverture

Dans la chaleur d'une île grecque, un homme démêle l' écheveau de son destin. 
Fils d'un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il a changé le regard sur l' Orient. Comme son palais à Bourges, château médiéval d’un côté et palais Renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Aussi familier des rois et du pape que des plus humbles maisons, il a voyagé à travers tout le monde connu. Il a vécu la chute, le dénuement avant de retrouver la liberté et la fortune.
Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Dame de Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France.
Son nom est c’est Jacques Coeur. 

Il faut tout oublier de ce que l'on sait sur le Moyen Âge et plonger dans la fraîcheur de ce livre. Il a la puissance d'un roman picaresque, la précision d’une biographie et le charme mélancolique des confessions.

J'ai eu la chance de gagner ce roman de la collection "FOLIO" en participant au concours organisé par Piplo sur son blog "P(art)age de lectures".

Je connaissais bien sur Jacques Coeur, le grand Argentier de France.
Charles VII, roi fourbe s' il en est, si peu reconnaissant des êtres qui se dévouaient à lui qu' il laissât sans le moindre remord brûler Jeanne à Rouen. Mais il est vrai que durant les quarante années que dura son règne, lui qui fut un roi sans terre, mit fin à la guerre de cent ans, et redressa la France.
Grâce à Jacques Coeur il organisa des levées d' impôts permanentes et créa une armée de métier.
J' avais oublié que si nous étions encore au moyen-âge, nous étions à la fin d' une période assez romanesque, celle des chevaliers, les vrais!
C' est un autre regard que nous offre Rufin sur Jacques Coeur.
Il le souligne dans la postface, né à Bourges il a vécu à quelques pas de la maison natale de son héros, et admiré le palais "Jacques Coeur". Une telle ascension sociale laisse rêveur et admiratif.
Il en fait surtout un rêveur. Je l' ai même parfois trouvé très moderne.
C' est un bel hommage rendu à un des hommes les plus riche et les plus puissant de son époque.



samedi 22 février 2014

La cité des Jarres

Arnaldur INDRIDASON


Couverture: Bruce Percy

Quatrième de couverture

Un nouveau cadavre est retrouvé à Reykjavik. L'inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur: encore un de ces meurtres typiquement islandais, un truc " bête et méchant " qui fait perdre son temps à la police... Des photos pornographiques retouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans. Et le conduisent tout droit à la "cité des Jarres ", une abominable collection de bocaux renferment des organes...
Traduit de l' islandais par Eric Boury.

J' ai lu, il y a déjà quatre mois, et aimé "La femme en vert", c'est donc avec plaisir que je retrouvais le seul auteur islandais que je connaisse; Indridason et son personnage Erlendur Sveinsson.

Le policier, une cinquantaine d' années, divorcé et père de deux enfants, est plutôt un homme bourru, méticuleux et ne laissant rien au hasard.
Erlendur et son équipe enquêtent sur le meurtre de Holberg, un vieil homme apparemment sans histoire. Ils vont très vite découvrir que cet homme a un passé sordide.
Au rythme d' une pluie incessante, nous allons suivre les recherches dans le passé de Holberg et ses mauvaises fréquentations, mais aussi dans les milieux médicaux et dans le domaine des recherches génétiques.
Ce roman est bien écrit.
J' ai préféré "La femme en vert" mais nous retrouvons avec plaisir les mêmes personnages, les soucis d' Erlendur avec sa fille.
"Les mots avaient été écrits au crayon à papier sur une feuille déposée sur la cadavre."

jeudi 20 février 2014

Inferno

Dan BROWN

Quatrième de couverture:

Les endroits les plus sombres de l' enfer sont réservés aux indécis qui restent neutres en temps de crise morale.


Robert Langdon, professeur de symbologie à Harvard, se réveille en pleine nuit à l’hôpital. Désorienté, blessé à la tête, il n’a aucun souvenir des dernières trente-six heures. Pourquoi se retrouve-t-il à Florence ? D’où vient cet objet macabre que les médecins ont découvert dans ses affaires ? Quand son monde vire brutalement au cauchemar, Langdon va s’enfuir avec une jeune femme, Sienna Brooks. Rapidement, Langdon comprend qu’il est en possession d’un message codé créé par un éminent scientifique – un génie qui a voué sa vie à éviter la fin du monde, une obsession qui n’a d’égale que sa passion pour l’une des œuvres de Dante Alighieri : le grand poème épique Inferno.
Pris dans une course contre la montre, Langdon et Sienna remontent le temps à travers un dédale de lieux mythiques, explorant passages dérobés et secrets anciens, pour retrouver l'ultime création du scientifique - véritable bombe à retardement - dont personne ne sait si elle va améliorer la vie sur terre ou la détruire.

Bien sur quand on connaît le professeur Langdon, on est toujours ravi de le retrouver.
On rentre très vite dans le roman, puisque dès les premières pages, notre héros est  amnésique, blessé, et obligé de s' enfuir... Sienna Brook (médecin et apparemment dotée d 'un QI hors du commun) va l' aider.
J'ai aimé visiter en compagnie de Dan Brown cette ville magnifique qu' est Florence.
J' ai eu envie de partir pour Florence avec "Inferno" sous le bras pour vérifier la beauté de certains monuments, vérifier aussi les symboles cachés et découvrir certains labyrinthes.
Même à Venise et à Istanbul Dan Brown ne résiste pas et les descriptions des lieux sont toutes très pointues donnent comme des envies de voyages.
Le professeur Langton est toujours égal à lui même. Exceptionnel humainement, intellectuellement et aussi physiquement...un vrai héros positif.
Il poursuit sans jamais reprendre son souffle son enquête, déchiffrant toutes les énigmes, il nous parle de Dante et des Médicis comme s' il les avait rencontrés la veille.
Et parfois c' est agréable de se laisser guider par un héros tel que lui.

samedi 15 février 2014

La grâce des brigands

Véronique OVALDE


Quatrième de couverture:

Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. 
Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une sœur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles). 
C’est le début des années 70 et des rêves libertaires.
Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. 
Et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable. 
Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina ?

C' est Maria Christina l' héroïne de ce roman.
Son enfance est plutôt triste, entre une mère sans doute bi-polaire, un père taciturne et une soeur parfois complice, quelquefois rivale...comme souvent dans les fratries.
Mais c' est une enfant douée, elle obtient une bourse d' étude et grâce à son père elle peut enfin fuir le village de Lapérouse et s 'installer à Los Angelès. Elle n' a que seize ans.
Elle va vivre les drames et les joies des jeunes femmes trop solitaires, elle va devenir un écrivain célèbre oublier sa famille...jusqu' au jour où elle reçoit un appel de sa mère : 
"Il faut que tu viennes à Lapérouse, Maria Christina... C' est à cause du petit Peeleete... Ton neveu..."
Pendant ce voyage, Maria Christina fera sans doute un bilan de sa vie, de sa toute jeune vie.

Je crains d' être passée à côté de ce roman.
J' ai eu du mal à accrocher au style, je n' ai pas trouvé grand intérêt aux personnages.
Peut-être venait-il trop tôt après mes précédentes lectures.



Challenge "suivi d' auteurs" de partage-lecture

J' ai décidé de m' inscrire à ce challenge.
Si vous me connaissez et que vous possédez un de ces ouvrages, merci de me le signaler et peut-être de me le prêter!
Les livres dont la police est en vert sont ceux que j' ai dans ma pal.


Laurent GAUDE 
Cris 
La mort du roi Tsongor (lu août 2013) 
Le soleil des Scorta 
Eldorado 
Dans la nuit Mozambique 
La porte des Enfers (lu mars 2014)
Ouragan (lu novembre 2013) 
Les oliviers du Négus 
Pour seul cortège (lu janvier 2014) 
Les sacrifiées (théâtre lu novembre 2013

Jean-Michel GUENASSIA 

Henri LOEVENBRUCK 
Le Testament des siècles 
Syndrome Copernic 
Le rasoir d’ Ockham 
La cathédrale du vide 
L’apothicaire (lu janvier 2014) 
Le mystère Fulcanelli 
La Moïra, tome 1 : La louve et l'enfant 
La Moïra, tome 2 : La guerre des loups 
La Moïra, tome 3 : La Nuit de la louve 
Gallica, tome 1 : Le Louvetier
Gallica, tome 2 : La Voix des Brumes
Gallica, tome 3 : Les Enfants de la Veuve, 
Les Post-humains, sous le pseudonyme de Philippe Machine 

Carole MARTINEZ 
Le cœur cousu (lu avril 2014)
L’œil du témoin 
Du domaine des murmures (lu août 2013)

vendredi 14 février 2014

Les piliers de la Terre

Ken FOLLETT

Quatrième de couverture

Dans l' Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. 
Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. 
La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.

Je me suis retrouvée au coeur du Moyen-âge, l' histoire commence en 1135 et ce termine en 1174 (avec un prologue très important se passant en 1123) et j'ai suivi avec passion les vies de Tom le Bâtisseur, de Philip le moine, d' Ellen "la sorcière" vivant avec Jack, son fils, dans la forêt, d' Aliena la fille d'un comte déchu.
Leurs destins se croisent, ils partagent parfois les mêmes peurs, les même espoirs.
Ellen et Aliena sont deux femmes fortes et dignes. Malgré des origines différentes elles sauront chacune à sa façon se protéger et protéger les êtres qui leur son chers.
C' est la grande période des bâtisseurs de cathédrales. Partout en Europe on battit des cathédrales, et Ken Follet va, par le biais de Tom et de Jack, nous apprendre bien des choses dans ce domaine.
Mais les pierres et l' architecture seules ne suffisent pas. Il faut derrière des volontés humaines, de l' argent et la foi.
Malgré la violence et les crimes gratuits, les injustices et autres abus de pouvoir, nos héros resteront dignes.
Avec ces 1050 pages, ce livre peut effrayer, mais une fois les premières pages tournées il exerce une fascination sur le lecteur aussi étrange que peut l' être le Moyen-âge avec ses légendes, ses rites et sa foi.

Une pensée :
j'ai parfois été plus émue en découvrant lors d' une promenade en montagne une chapelle ou une piétât qu' en visitant certaines de nos plus grandioses cathédrales.
Pourquoi des hommes, et peut-être aussi des femmes, ont décidé de construire dans des endroits pour la plupart inaccessibles et improbables des lieux de prières. 

vendredi 7 février 2014

Le Club des Incorrigibles Optimistes

Jean-Michel GUENASSIA


Quatrième de couverture:

Michel Marini avait douze ans en 1959, à l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. 
Il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau.
Il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres, qui avaient traversé le Rideau de Fer pour sauver leur peau, abandonnant leurs amours, leur famille et trahissant leurs idéaux. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. 
Ils étaient liés par un terrible secret. 
Cette rencontre bouleversa la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes.

Comme j'ai aimé parcourir les rues de Paris en compagnie du jeune Michel Marini. 
Comme j' ai regretté de ne pas être lui, de ne pas avoir croisé tous ces gens, anonymes ou célèbres. 
J' ai aimé tous les personnages, leur force, leur faiblesse, leurs rêves parfois fous aussi.
Des soucis de famille aux drames liés à la guerre d' Algérie, des parties de baby-foot avec les copains du lycée et le dur apprentissage du jeu d' échecs avec les réfugiés de l'est, de ses amours, de ses premières photos à son poème, tout est tellement vrai.
Ces rencontres avec des hommes qui n' occupent plus les fonctions qui devrait être les leurs, et qui contre toute attente restent positifs. Ces amitiés nées autour d' un échiquier, d' un demi-panaché pour lui et alcool plus fort pour les adultes.
Il va connaître, sans jamais être indiscret toutes leurs histoires, toute leur vie.
Un roman passionnant et réaliste que j' ai vraiment beaucoup aimé.

mercredi 5 février 2014

La garçonnière

Hélène GREMILLON


Quatrième de couverture:

Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. 
Les événements se déroulent en Argentine, à Buenos Aires. Nous sommes en août 1987, c'est l'hiver. Les saisons ne sont pas les mêmes partout. Les êtres humains, si.

Le docteur Vittorio Puig est arrêté pour le meurtre de son épouse Lisandra.
Eva Maria va mener son enquête pour essayer de le disculper.

Les histoires tragiques de chacun s' entrechoquent dans ce Buenos Aires de 1987.
Tous les personnages sont  passionnants,  l' auteur les raconte avec une plume superbe, chaque mot est juste.
Comment savoir si la personne assise en face de vous dans un bus, dans un café ou dans une salle d' attente est un bourreau ou une victime.
Comment faire la part des choses lorsqu' on a perdu le sel de sa vie.
Ce roman m' a profondément bouleversée.
Et les dix dernières pages ajoutent tant de cruauté...dans cet univers où le sublime est assis à côté du sordide. 

lundi 3 février 2014

Le cherche bonheur

Michaël ZADOORIAN

Quatrième de couverture

Pour John et Ella, soixante ans de mariage au compteur, c'est l'heure de la grande évasion! Bravant l'interdit familial et médical, ils quittent Detroit à bord de leur camping-car, direction la Californie, via la mythique route 66. L'un a la mémoire qui flanche, l'autre le corps en déroute, mais il n'est jamais trop tard pour partir à la conquête de son bonheur! 

C'est à bord du cherche-bonheur, leur camping car déjà si vieux, que  John et Ella  vont partir pour leur dernier voyage.
Lui, ne sait plus très bien où il est, alors il suit et conduit le camping-car,
Elle, en phase terminale d' un cancer sait ce qu' elle veut : refaire encore une fois ce trajet tant de fois fait avec leurs enfants et leurs amis.
Elle est si forte, Ella, avec ce corps à bout de course et de souffle, elle va soutenir cet homme aimé et trop souvent absent pour vraiment l' aider.
Plus de trois mille kilomètres (je crois), pour aller de Détroit à Disney land, pendant lesquels, au fil de diapositives et des souvenirs elle va retrouver ce bonheur que leurs maladies a éloigné.

C'est Ella la narratrice et si je n' ai pas particulièrement aimé le style, j' ai apprécié la véracité de ce récit.
Cette mère de famille, puis grand-mère et épouse  sait une seule chose aujourd' hui, les autres ne décideront plus ni pour John ni pour elle.
"L' amour ne se résume pas à ça, mais c'est ainsi qu' il nous apparaît aujourd' hui.
  Ce n'est pas à vous d' en juger."