samedi 27 avril 2024

La dernière allumette de Marie VAREILLE

J’ai un jour, tout à fait par hasard appris qu’une de mes connaissances, avait été une femme battue. Je n’avais rien vu, rien su. Tout juste mariée, j’avais à peine 20 ans et je venais d’un milieu où je n’avais jamais vu un homme battre une femme. Cette femme, un peu plus âgée que ma mère rayonnait, toujours de bonne humeur, s’occupant de sa dernière enfant encore au foyer. Quand j’ai appris, j’ai eu honte de ne pas avoir vu, senti quelque chose.
J’expliquai cette honte à une amie qui me fit cadeau de ce roman. Sachant le nombre de femmes battues, je crois que désormais je serai plus vigilante aux femmes qui m’entourent.

Marie Vareille nous donne les clés. Alors je me souviens de cette jeune femme qui venait à la nuit déjà tombée, vendre les oeufs avec des lunettes de soleil. Je regarde autrement cette personne charmante qui me dit être trop frileuse pour quitter cols roulés et écharpes, (pour info j’habite la région de Nîmes!), ou encore cette amie qui décommande ou oublie nos rendez-vous presque systématiquement.

À travers Abigaëlle et Gabriel, on voit les difficultés rencontrées par les enfants, aussi victimes que leur mère. J’ai beaucoup aimé Madame Michelez, cette petite voisine qui fait de son mieux pour aider.

Je dirai presque que cette lecture est nécessaire. Elle nous donne les codes pour comprendre et peut-être aider, même un peu, même trop peu.

Merci Marie-do pour cette découverte!
 
Quatrième de couverture:

Depuis plus de vingt ans, Abigaëlle vit recluse dans un couvent en Bourgogne. Sa vie d’avant ? Elle l’a en grande partie oubliée. Elle est même incapable de se rappeler l’événement qui a fait basculer sa destinée et l’a poussée à se retirer du monde.

De loin, elle observe la vie parisienne de Gabriel, son grand frère, dont la brillante carrière d’artiste et l’imaginaire rempli de poésie sont encensés par la critique. Mais le jour où il rencontre la lumineuse Zoé et tombe sous son charme,

Abigaëlle ne peut s’empêcher de trembler, car elle seule connaît vraiment son frère…

lundi 22 avril 2024

Loin d' Alexis MICHALIK

Je qualifierais ce roman de saga.  
Antoine part à la recherche de ce père, disparu alors qu’il n’était qu’un enfant et que sa maman était enceinte d’Anna sa petite soeur.  
Cette quête va lui faire découvrir ses origines . 
À cette fratrie s’ajoute Laurent, ami d’ Antoine et admiratif d’Anna. Un breton à la peau un peu moins blanche que les autres.
Beaucoup de digressions dans ce roman. L’auteur est très précis sur les faits historiques. Alors parfois on s’égare.
Les personnages sont sympathiques. On s'attache à eux et comme souvent dans les sagas, on regrette le temps qui passe et de les voir vieillir, partir...
Sauf bien sûr ce père, Charles, ou Karl ou, "- tient! j'ai oublié tant il change d'identité et de vie." C'est un beau roman, c'est un bel égoïste.
Merci pour les arbres qui sont très utiles pour comprendre et suivre chaque itinéraire!
 
Quatrième de couverture:

Tout commence par quelques mots au dos d’une carte postale : « Je pense à vous, je vous aime. » Ils sont signés de Charles, le père d’Antoine, disparu dix-sept années plus tôt sans laisser d’adresse.
Avec son meilleur ami, Laurent, et sa jeune sœur, Anna, aussi instable qu’irrésistible, Antoine par donc, à vingt-six ans, sur les traces de ce père fantôme. L’affaire d’une semaine, pense-t-il... De l’ex-Allemagne de l’Est à la Turquie d’Atatürk, de la Géorgie de Staline à l’Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici lancés dans un road movie généalogique.

samedi 13 avril 2024

Je suis l'abysse de Donato CARRISI

Étrange roman ou seuls deux personnages ont des prénoms.

Vera, qu’on voit peu mais qui est si présente et si malsaine. Une mère comme il en existe  bien sûr, mais qu’on évite de montrer, qu’on préfère ignorer, et Micky, cet enfant mal né, pas voulu, qu’on traine comme un boulet.

J’ai apprécié le combat sans fin de la «chasseuse de mouches». Une enquêtrice hors norme, une femme qu’on ne voit plus, une femme souffrance.

Et cette gamine, treize ans peut-être, treize ans à peine, la «jeune fille à la mèche violette», qu’on maltraite, et qui se jette à l’eau… Sans doute pas pour faire son intéressante.

C’est un livre qui raconte la maltraitance des enfants, des femmes aussi. 

C’est un livre qui fait froid dans le dos, qui dérange. La maltraitance c’est hélas aussi affaire de femmes. 

Je suis une adepte du tri sélectif et du compostage…Mais il reste sans doute dans nos poubelles bien des morceaux de nous.  


Quatrième de couverture

Une mère laisse seul son petit garçon qui ne sait pas nager dans une piscine remplie d’eau putride. Des années plus tard, devenu adulte, les séquelles sont là, et il n’est pas tout à fait comme les autres. Il a choisi le métier d’éboueur pour qu’on ne le remarque pas. Mais l’homme qui nettoie rôde autour de nous. Parmi nos déchets, il cherche des indices sur nos vies. En particulier sur celles des femmes seules. Sa vie bascule quand, malgré lui, il porte secours à une adolescente en train de se noyer dans le lac de Côme. Tout le monde cherche à en savoir plus sur ce sauveur qui souhaite rester anonyme.
La chasseuse de mouches, elle, est enquêtrice et tente de sauver les femmes en péril. Et elles sont nombreuses... Surtout quand l’homme qui nettoie rôde autour d’elles.
Traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza.