samedi 31 décembre 2016

Une bonne année





À vous, qui avez la gentillesse de venir me lire,
à vous qui laissez des commentaires, 
qui me font plaisir, m'enrichissent, et me donnent envie de continuer,
à toutes les personnes, anonymes qui passent, sans faire de bruit,
je souhaite une bonne année, de belles lectures, et beaucoup de tendresse.

vendredi 30 décembre 2016

Le souffleur de rêves

AQUILA


Pour cette lecture commune, Partage Lecture a proposé une lecture interactive.

En accord avec un auteur non encore édité de la communauté: http://www.co-libr-e.com/
mais dont le livre est finalisé. 
Nous avons lu et commenté au fur et à mesure de notre lecture "Le souffleur de rêves" de Aquila.

L'auteur est passé pour lire et répondre à nos commentaires.
Je dois dire que j'ai trouvé ce jeune auteur courageux d'accepter ainsi les critiques et de s'exposer.
Bravo donc à Aquila pour sa participation. Merci pour ses réponses et son fair-play!

J'ai trouvé sympathique de vouloir réunir une petite fille, Alice, à un vieil homme, Léon.
Elle n'a plus son papa, n'a pas de frère, ni de grand-père. Seule sa maman est là et s'occupe d'elle! Elle n'a aucun référent masculin, et personne ne peut lui parler du passé, d'un autrefois si nécessaire à la construction.
Léon n'a pas d'enfant, à qui expliquer d'où il vient, pourquoi et comment il est devenu souffleur de verre, et qu'à travers son souffle, il sculpte les rêves.

De très jolies descriptions de l'univers de Léon, du vécu d' Alice, de leur rencontre.

Mais tellement d'anachronismes, d'erreurs sûr une époque que l'auteur ne connait que par ouïe dire… 
c'est dommage…Si les échographies avaient existé, Simone aurait peut-être eu son enfant…les euros pas encore en cours, les voitures…L'auteur doit, s'il veut parler d'une époque qui n'est pas la sienne se documenter, faire des recherches, s'imprégner de l'époque…qu'elle que soit l'époque. 

Lecture commune novembre-décembre 2016

samedi 17 décembre 2016

Un dernier tour

Frank THILLIEZ


Quatrième de couverture

Des cadavres sont découverts en montagne : un homme, une femme puis une jeune fille.
Paul Mourier, de la police criminelle grenobloise, est mis sur l'enquête. Amnésique et handicapé suite à un incendie qui s'est déclaré chez lui quatre mois auparavant, il est aussi un peu alcoolique.
Les corps et les indices retrouvés sur les victimes permettent à Mourier de faire le lien avec L'Alpe d'Huez et le Galibier et donc avec le Tour de France.
Son enquête le mène à Rémy Van Hassen, un jeune coureur cycliste belge.
La confrontation entre les deux hommes va permettre à Mourier de reconstituer son histoire…


Elle ne fait que 13 pages, c'est une toute petite nouvelle…
L'inspecteur Mourier est "un peu" alcoolique, mais dans la littérature policière, ce n'est pas rare, handicapé, l'inspecteur Cormoran Strike imaginé par Robert Galbraith, pour ne citer que lui, l'est!
Mais amnésique et travaillant à la police criminelle de Grenoble… (!!?!!)
Une histoire plutôt originale, où les cadavres se suivent et guident Moutier vers le tueur et surtout ses souvenirs.



jeudi 15 décembre 2016

Un parfum d'herbe coupée

Nicolas DELESALLE

Quatrième de couverture
Le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS, j'ai fait la gueule. Mais j'ai ravalé ma grimace comme on cache à ses parents l'odeur de sa première clope. J'ai dit « ouais », j'ai dit « super », la mort dans l'âme, même si j'avais compris que la GTS pour la GTX, c'était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris, les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel.
N. D.
À travers des instantanés de vie, Kolia convoque les figures, les mots, les paysages qui ont compté. Des petits riens qui seront tout. Remarquable et universel.


Beaucoup de plaisir en lisant ces souvenirs d'enfance…
"Il ne s'est rien passé dans mon enfance. J'ai été aimé. Je n'ai pas connu la guerre, la faim, la violence, la pauvreté, l'alcool, la délinquance, je n'ai pas été violé. Je n'ai aucune revanche à prendre sur cette enfance-là, je n'ai aucun coup de boule à donner. Il faut croire que même les enfances en mousse s'enfoncent en nous."
J'ai aimé le regard de l'auteur sur son enfance, j'ai apprécié la façon dont il s'est ouvert à la vie, suivre son chemin vers le monde adulte. Ses découvertes, ses peurs, ses chagrins et ses rires.
Lecture commune novembre-décembre 2016

dimanche 11 décembre 2016

Triumvirat

BOUFFANGES

Quatrième de couverture

Jacques Leroux, surdoué des mathématiques combinatoires, prépare sa thèse. Passionné d’un jeu dérivé des échecs et mondialement populaire, le triumvirat, il participe à un tournoi en ligne qui le qualifiera pour le tournoi professionnel de Baltimore.
Ce jeu dans lequel les joueurs doivent collaborer avant de se trahir l’emmènera bien plus loin qu’il n’aurait cru, les limites du jeu semblant dépasser largement les bords de l’échiquier…


Le titre laisse penser à un roman historique, il n'est question ni de Crassus, ni de Pompée ni de César. La couverture laisse imaginer une œuvre mathématique, et si le héros est un thésard en mathématiques combinatoires, on ne parle pas math, mais de jeux, de stratégies et de compétitions.
Jacques Leroux, parallèlement à sa thèse est passionné par un jeu, dérivé des échecs, et se qualifie pour un tournoi prestigieux. Les passions sont souvent dévastatrices, rien d'autre ne compte que le jeu…Alors, mentir, tricher pour participer, ne pas se soucier des conséquences, ou si peu…
J'ai bien aimé le passage entre le monde sincère des amateurs et le monde sournois des professionnels. Les trahisons semblent faire partie du jeu, mais aussi des participants… 
Parfois notre héros parait bien naïf, un candide dans un monde de brute, et parfois il est cynique, laissant un ami se faire passer pour lui, tant il est sûr de sa valeur.
Le jeu n'existe pas, mais le monde des professionnels est bien décrit. Je ne l'imagine pas autrement, chacun tirant la couverture à soi, se souciant peu des conséquences.
La description des parties est réaliste, on se prend à suivre les stratégies. Il y a les joueurs qu'on aime bien, ceux qui nous agacent et ceux qu'on voudrait voir perdre. 
J'ai bien aimé les échanges de mails qui nous ramènent à la réalité. Mais j'ai trouvé que Jeanne était bien accommodante, et Martin super sympa… Un retour au quotidien, aux rêves d'un futur, loin des projecteurs et des paillettes.
Une lecture assez prenante …Que va-t-il gagner? Que va-t-il perdre?

Je remercie Partage Lecture et l'auteur pour ce partenariat.


dimanche 4 décembre 2016

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Mary Ann SHAFFER & Annie BARROWS


Quatrième de couverture

Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet de roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'ile de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil des lettres qu'elle échange avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis : un étrange club de lecture inventé pour tromper l'occupant allemand, le « Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates ». De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour et d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey…
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aline Azoulay.

Je regardais les différents présentoirs, rien de bien luxueux, les "jeudis de Nîmes" offrent à nos yeux des amas de jouets, vestiges souvent d'une autre époque, des vieux cd, ou vinyles peut-être cultes, des fèves, des trésors pour les collectionneurs de tous horizons, beaucoup de livres aussi.
Je l'ai vu, tout seul, comme mis de côté, comme s'il m'attendait. J'en avais entendu parlé… J'ai tendu la main, observé le livre en détail, souri au vendeur et deux euros  plus tard je partais avec ce roman.

Des conversations comme on peut uniquement en avoir par écrit, par courrier, aller jusqu'au bout de ce qu'on a à transmettre sans être interrompu. Lire et être obligé de bien structurer une réponse, ne pas couper la parole et imaginer celui qui écrit, celui qui lit…
J'aime parfois me plonger dans des correspondances. Ces conversations entre deux, ou plusieurs personnes, comme ici, ont une autre dimension. Les correspondant finissent toujours par se livrer, mais avec une touche de pudeur.

vendredi 2 décembre 2016

13 à table! 2017

Françoise Bourdin – Maxime Chattam 
François d'Epenoux – Caryl Frey 
Karine Giébel – Alexandra Lapierre 
Agnès Ledig – Marc Levy 
Agnès Martin-Lugand – Bernard Minier 
Romain Puértolas – Yann Quéffelec 
Franck Thilliez


Couverture de Jean-Charles de Castelbajac

Les plus grands auteurs de la littérature contemporaine ont pris leur plus belle plume pour la troisième année consécutive afin de vous concocter un délicieux recueil de nouvelles autour d'un thème : l'anniversaire. 

Le joyeux, le sinistre, le raté, celui qui finit dans les larmes ou le sang, l'apothéose de la fête et les éclats de rire, tout y est, comme dans la vie. 

Treize bougies à souffler sans modération. 

Ils ont de nouveau mis leur talent au service des restaurants du coeur, je dois dire que j'ai de pris un réel plaisir en lisant ces nouvelles.
Je ne ferai pas de critique pour chacune des nouvelles. Je les ai lu dans l'ordre alphabétique des auteurs, parce que c'est ainsi qu'elles sont présentées.
Ne mettez pas ce petit livre de côté, n'hésitez pas à le lire, comme moi peut-être découvrirez-vous certains auteurs, peut-être serez-vous heureux de retrouver vos favoris, et ne serez-vous pas mécontent de relire certains "boudés".


mercredi 30 novembre 2016

Vague de divin

Guy TRAINAR

Quatrième de couverture

Ce livre puise son sens à partir de deux autres ouvrages rédigés de la même plume : Miel de sapin qui aborde le savoir et ses contradictions, et D.I.E.U. sauveguide ?, le croire et ses interrogations. Croire et savoir se présentent comme deux murs parallèles qui risquent peu de se rencontrer, si ce n’est par le haut, comme le font les voûtes d’une cathédrale. C’est à l’image d’un tel édifice que se veut construit ce livre, reposant sur les 15 piliers d’autant de « modes de penser » différents, tentant de débroussailler la mystérieuse opposition entre matière et esprit, et de clarifier la notion, vague dans divers sens du terme, de divin.

Ce livre fut une agréable surprise. 
Il y a quelques années, j'étais passionnée par l'origine des mythologies, des religions et leur développement à travers le monde. J'ai donc retrouvé dans "Vague de divin" un air bien familier… Mais il faut bien avouer qu'avec ce livre je suis allée beaucoup plus loin!
Dans le prologue, l'auteur nous indique que les différents chapitres peuvent être lus indépendamment, j'ai choisi de respecter l'évolution décidée pas Guy Trainar.
L'introduction de chaque chapitre passe par les cathédrales, les détails de la construction sont déclinés  en fonction du titre donné. Du penser analogique au penser itératif, l'auteur nous offre une réflexion de tous les penser… binaire, circulaire, rationnel ou spirituel pour n'en citer que quelques-uns. 
J'ai été surprise de n'avoir jamais fait un lien entre les lieux et les rites des croyances. Entre forêt et désert, lumière cachée ou plein soleil, végétations abondantes ou dunes à perte de vue…Les hommes vivent, pensent et évoluent différemment. 
Il n'y a dans ce livre aucun parti pris, l'auteur nous montre juste comment au fil des millénaires les hommes ont évolué. Comment en fonction des découvertes scientifiques, les religions se sont adaptées. 
Je suis contente que ce livre soit entré dans ma bibliothèque, je relirai très certainement certains chapitres que j'ai sans doute mal compris. Je referais de temps à autre ce voyage en donnant à vague toutes ses significations : 
" Le titre -Vague de divin - en effet reflète la mystérieuse nébulosité du sujet, le mot vague pouvant être entendu comme adjectif : -plus ou moins vague-, comme substantif masculin -le vague à l'âme- , ou féminin:-la vague qui déferle- . Dans cette dernière acceptation le divin s'expose à son devenir: la vague va-t-elle indéfiniment prendre de l'ampleur, ou bien tôt ou tard s'effilocher en écume?" (GT prologue p. 13).

Je remercie Partage lecture et les éditions Baudelaire pour ce partenariat.



jeudi 24 novembre 2016

La délicatesse du prisonnier

Paul JALABERT

Quatrième de couverture 

Gérard Rollan est enfermé dans une prison parisienne. Entre les moqueries acerbes du gardien, et le voisin de cellule qui reproduit les battements de son cœur sur les murs, il choisit l’évasion.
Une cavale qui l’emportera en Amérique du Sud, dans une ville qui l’étourdira, l’éblouira, et lui fera connaître mille vies. De rencontres hautes en couleur, aux chocs liés à la vie dans un bidonville, Gérard se retrouvera changé à jamais.


Nous nous retrouvons en Amérique Latine, avec "Homme-Perroquet" ainsi nommé à cause d'une tache de naissance. Il vient du "Pays des Aldraves" (chevaux?). Condamné pour assassinat par sorcellerie, il  réussit à s'évader, emportant avec lui ses écrits.
Il finira sa cavale dans une favéla, recevant l'aide de Maria, Pedro et Fillette. Il s'adaptera à cette étrange ville où la pauvreté côtoie l'opulence.
Homme-Perroquet est le spectateur impuissant de la déforestation, de la misère des bidonvilles, des rêves de libertés des ouvriers, des complots et assassinats politiques. Et si parfois il se souvient qu'il est guérisseur, il sera malheureusement le témoin de bien des drames, de bien des injustices.
Quelle que soit notre vision du monde, il apparait évident que les peuples des différents pays du monde sont exploités sans vergogne par des nantis, par des "multinationales". Ce côté politique de l'oeuvre m'a parfois lassée. Tout en étant du même avis que l'auteur, je ne peux m'empêcher de penser que, c'est à ces peuples, et à nous aussi de choisir notre façon de consommer, d'élire des dirigeants honnêtes et courageux, au moins en ce qui concerne les démocraties.
Ce n'est pas un traité politique, mais l'histoire d'un amérindien qui observe le monde qui l'entoure. Pour s'évader de prison, l'écriture, le rêve est une jolie clé!

Je remercie Anaelle, des éditions Publishroom pour ce partenariat.


La délicatesse du prisonnier de Paul Jalabert


lundi 21 novembre 2016

Haig — Le Sang des sirènes

Thierry PONCET


Quatrième de couverture

Je ne suis guère qu'un gosse parti pour l'aventure. Quand les douaniers marocains me laissent franchir leur barrière, je me dis que j'ai du bol. Quand le salopard en cavale monte à mon bord, je crois lui offrir sa chance. Quand la ferme isolée apparaît dans nos phares, je pense que la bonne fortune nous a trouvé un refuge. Je me trompe sur toute la ligne. Un gamin, c'est fait pour se gourer. Et apprendre…

Le voilà enfin, ce troisième volet tant attendu des aventures de Haig! C'est presqu'une onomatopée ce nom que tout jeune il s'est choisi.
Ce n'est pas une aventure ordinaire, c'est la naissance du héros, sa genèse, ses premiers pas vers ce qu'il pense être la liberté.
Comme toujours avec T. Poncet, j'ai un mouvement de recul, puis je souris, évidemment le langage cru correspond au milieu et aux héros choisis. Son style me plait, j'aime ses phrases courtes, parfois sans verbe, j'aime les descriptions si vivantes des humains, si réalistes des paysages.
C'est donc la toute première aventure de Haig. Il y a trois mois seulement il était choyé par sa mère, une femme dure au labeur mais qui l'obligeait à aller à l'école et lui lisait les contes de Grimm. Le voilà orphelin à à peine seize ans et demi, c'est si important "demi" à cet âge là!
Il part à l'aventure avec dans ses bagages un livre dérobé, "Les misérables" de Hugo…Hugo a toujours été du côté des faibles, des fragiles, des opprimés et des petites gens…On ne condamnera pas un être pour le vol des misérables!
Mais pourquoi ne réagit-il pas? Qu'arrive-t-il à mon héros? Comment peut-il laisser faire ça…et chaque fois je réalise qu'il n'est encore qu'un très jeune homme, encore un enfant, qu'il pleure encore la mort de sa maman. C'est bien vu, bien raconté, on ne nait pas homme, on le devient!

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


mercredi 16 novembre 2016

La ville orpheline

Victoria HISLOP


Quatrième de couverture 

Chypre, été 1972. La ville de Famagouste héberge la station balnéaire la plus prisée de la Méditerranée, rayonnante et bénie des dieux, où Chypriotes grecs et Turcs vivent en parfaite harmonie. Un couple ambitieux y ouvre Le Sunrise, hôtel dont le luxe surpasse tous les autres.
Lorsqu'un putsch grec plonge l'île dans le chaos, celle-ci devient le théâtre d'un conflit désastreux. Famagouste est bombardée. Quarante mille personnes, n'emportant que leurs biens les plus précieux, fuient l'armée en marche. Parmi eux, Aphroditi  contrainte de suivre son mari sans savoir si elle pourra un jour revoir son amant. Dans la ville désertée, seules deux familles demeurent : les Georgiou et les Oskan. Voici leur histoire.

Traduit de l'anglais par Alice Delarbre.

Nous sommes dans un hôtel de luxe, dont le luxe même dépasse l'entendement. Ils sont beaux, riches, et vivent dans un vase clos. Aphroditi est surprenante de naïveté, d'insouciance. Rien ne l'intéresse, sinon ses robes, ses bijoux et son amant, quand enfin elle décide d'en prendre un! A-t-elle été élevée comme çà? Je me suis posée la question. L'histoire commence en 1972, il me semble que, appartenant à la "haute société" de l'époque, elle doit avoir fait des études… Elle devrait être ouverte au monde qui l'entoure. Et quand autour d'elle tout bascule… Elle n'a même pas le courage d'imposer à son mari un enfant oublié sûr la route de l'exode.
Les deux familles qui restent à Famagouste sont normalement opposées. Chypriotes grecs pour les Georgiou, chypriotes turcs pour les Oskan. Nés sûr la même île, la politique fait de ces familles voisines des ennemis…Mais pour survivre, il faut passer outre les rancoeurs, aller de l'avant, comprendre que les monstruosités ont lieux des deux côtés, et que la générosité appartient aussi aux deux camps. Pour survivre, il faut partager, il faut s'unir.
Une ville, dans une île, un petit paradis pour touristes, un enfer pour le peuple.
Une lecture qui par son côté historique m'a accrochée.

samedi 12 novembre 2016

Le jour où Anita envoya tout balader

Katarina BIVALD

Quatrième de couverture

   L'été de ses dix-huit ans, Anita Grankvist s'était fixé trois objectifs : apprendre à conduire une moto, acheter une maison et devenir complètement indépendante. 
   Presque vingt ans plus tard, Anita n'a toujours pas réalisé ses rêves. Elle mène une petite vie tranquille, seule avec sa fille Emma, et travaille au supermarché local. Le départ d'Emma pour l'université va bouleverser ce quotidien un peu fade. Anita va devoir gérer quelque chose qui lui a cruellement manqué ces deux dernières décennies : du temps libre. 
   Qu'à cela ne tienne, Anita commence à prendre des leçons de moto, se lance dans un projet impossible, apprend à connaître sa mère légèrement sénile, et tombe follement amoureuse.                               
   Finalement, n'est-ce pas merveilleux de réaliser ses rêves d'adolescence à l'approche de la quarantaine ?
Traduit de suédois par Marianne Ségol-Samoy.

Un beau jour, c'était prévu, on le savait, on en avait longuement parlé…c'est le départ… Ils quittent le nid, ils s'envolent et vivent leur vie…
Et on se retrouve sans le désordre, sans la musique, plus de miettes oubliées sûr la table de la cuisine,  de verre sûr la paillasse, plus de vêtements sûr le canapé et de chaussures abandonnées dans l'entrée. Il va falloir meubler les silences, trouver de quoi occuper ce temps.
Alors pourquoi ne pas reprendre cette liste de nos souhaits, celle qu'on avait laissée en attente, c'est ce que va faire Anita.
C'est une lecture légère et agréable, pleine de bonne humeur. Histoire de rêves à réaliser, histoire d'amour à réapprendre. Parfois des moments tristes… mais finalement, sinon une nouvelle vie, au moins une suite pleine d'espoirs et d'humour tendre.

mercredi 2 novembre 2016

Le temps est assassin

Michel BUSSI

Quatrième de couverture

Eté 1989
La Corse, presqu'île de la Revellata, entre mer et montagne.
Une route en corniche, un ravin de vingt mètres, une voiture qui roule trop vite... et bascule dans le vide.
Une seule survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses yeux. 


Eté 2016
Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l'accident, avec son mari et sa fille ado, en vacances, pour exorciser le passé.
A l'endroit même où elle a passé son dernier été avec ses parents, elle reçoit une lettre.
Une lettre signée de sa mère.
Vivante ?

C'est en Corse que Bussi nous emmène pour vivre avec Clotilde la tragique aventure d'une ado de quinze ans, revenue vingt-sept ans plus tard sûr les lieux de l'accident qui fit d'elle une orpheline.
En 1989, notre héroïne tient un journal, elle parle déjà à un hypothétique lecteur du futur. Nous la découvrons à l'aube de l'âge adulte, avec ses rêves, son intransigeance, sa révolte aussi. 
En 2016, c'est avec sa fille Valentine, 15 ans et son mari qu'elle fait ce douloureux pèlerinage. Elle aimerait que sa fille la comprenne, que son mari la soutienne, et elle voudrait aussi savoir ce qui s'est réellement passé.
J'ai aimé le parallèle fait entre la toute jeune fille et la femme qu'elle est devenue. Elle est avocat, elle semble s'être adaptée au monde qui l'entoure. Ses complexes sont loin, et pourtant, elle ressent toutes les émotions vécues quelques vingt-sept ans plus tôt. 
J'ai aussi beaucoup aimé la tirade de Cassanu Idrissi et sa vision de la justice! Une belle leçon pour rappeler que rien n'est jamais ni simple, ni évident.
Bussi nous promène. Une seule envie, continuer pour enfin savoir qui, pourquoi? 
Un agréable moment de lecture.

lundi 24 octobre 2016

Eden - Livre second - L'ange de la mort est assis sur mon banc -

Serge BOUDOUX et Cécile de LAGET


Quatrième de couverture

Henri, beau nonagénaire un peu déjanté, habite un petit village du Gers. 
La région est en effervescence. Les journaux écrits et télévisés font leurs gros titres au sujet de quatre morts violentes s’étant produites le long du chemin qui passe près de la petite maison du vieillard et mène les pèlerins à Saint-Jacques-de-Compostelle, le Camino Francés, rebaptisé par un journaliste inspiré : le « chemin meurtrier ».
Lundi 17 mai 2010. Comme chaque jour, le vieil Henri se rend sur la place de l’église et là, assise sur le banc vert où il rejoint habituellement ses rares copains encore vivants, une jeune femme sublimissime mange tranquillement un sandwich. Ils échangent quelques mots… et il se retrouve mêlé bien malgré lui à une histoire hallucinante.
De la Côte d’Azur à New-York, en passant par l’Isère et l’Auvergne, doux, violent, érotique, mystérieux, machiavélique, explosif, cruel, éclairant d’un jour nouveau des énigmes anciennes et des évènements politiques récents, ce deuxième volet de la trilogie Eden est fou : vous allez l’adorer… et sans doute détester ses auteurs.

Ce n'est pas un policier ordinaire, ni un thriller, et si je le classe dans "policier", c'est que le premier livre (que je n'ai pas lu) est ainsi rangé!
Dès le début du roman, nous savons qui est Eden, qui est son amant, Michel Ange, nous n'avons aucun mal à situer les personnages, les victimes. Il n'y a donc pratiquement pas de suspens.
Mais qu'importe, Henri est là, assis sûr son banc, et comme nous passons par là, il va nous raconter son histoire, celle d'Eden.
Un air de Brigitte Bardot… C'est un nonagénaire, et La Femme, le rêve des hommes aujourd'hui âgés de plus de quatre-vingt ans, c'est la jeune et belle Bardot! 
Il est détenteur d'un savoir, il a rencontré Einstein, dialogué avec les scientifiques, connu les début de l'informatique…Il sait qui est le masque de fer, connait le secret de la chute de DSK, explique les travers de notre époque, mais n'oublie jamais de revenir à son histoire, à la sublime Eden…
J'ai eu l'impression d'écouter parler un homme qui aurait pu être mon grand-père, passant du coq à l'âne, mais n'oubliant jamais le sujet principal… Eden et les assassinats. Il connait même un secret, que lui a transmis son père, et avant lui le père de son père, ainsi de suite depuis des générations… il va bien falloir qu'il le transmette à son tour, mais c'est un célibataire endurci et sans enfant…
Henri le sage, Henri le suspicieux, Henri le poète, Henri le narrateur, je me suis attachée à ce vieil homme, érudit, avec une formidable imagination. Et si l'histoire n'a rien de comique, si Eden a vraiment un serpent dans la tête, si les actes peuvent faire froid dans le dos, j'ai plus d'une fois souri en "écoutant" Henri.

Je remercie Partage lecture et les éditions Baudelaire pour ce partenariat.



dimanche 16 octobre 2016

Rêves de brume

Gérard DESJEUX


Quatrième de couverture

L'aube pointe son nez sur le domaine des Adémar, au beau milieu de la Sologne. Adrien, natif de cette région, en ressent chaque détail : la brume matinale qui flotte dans les bois, la chasse annoncée par les mélodies des trompettes, les chiens qui bondissent pour débusquer les proies... Il aspire à cette vie simple, mêlée aux habitants du village, partagée avec son épouse. Mais après les deux guerres mondiales, le malheur, et la modernisation des campagnes, il se sentira désemparé dans une époque qui n'est plus la sienne. Avec dignité, Adrien honorera ses racines, et regardera passer le temps, ce temps qui lui a pris tout ce qu'il a aimé, ce temps qu'il regrettera jusqu'à sa mort.


Gérard Desjeux nous décrit ce magnifique pays de Sologne d'autrefois, les propriétaires terriens d'une autre époque, les chasses, chasses gardées sans doute. C'est un monde que je ne connais pas, personne chez moi n'était chasseur, et à part quelques clichés, je ne saurais rien en dire.
Adrien revient chez lui le jour où son père meurt. Devenu médecin, il a toujours voulu vivre dans sa région natale et continuer la tradition, faire sa vie, comme ses ancêtres…Il s'installe dans un bourg proche afin de continuer à vivre dans la domaine familial "La Boiserie". Son père avait été un héros de la guerre de 1870, il fera la première guerre mondiale…reviendra aura un fils…vivra la seconde guerre…
De bonheur en malheur, d'une saison de chasse à l'autre, la vie passe. De très belles descriptions, les rivières (la pèche est aussi très présente), les forêts, les animaux et les chiens, ces fabuleux chiens qui obéissent à leur maître!
J'ai trouvé les rapports humains un peu froids, à force de pudeur, on passe à côté des hommes, des femmes qui sont aussi l'essence d'une région. Mais il est vrai qu'Adrien descend d'une longue lignée de propriétaires terriens…et le respect du à "son rang" ne facilite pas les rapports!
Mais même ce doux pays de Sologne, où les brumes du matin portent au rêve, va doucement mais sûrement entrer dans le monde moderne… comme partout dans ce beau pays de France… Gérard Desjeux nous fait vivre la fin de cette époque avec talent.


Je remercie Anaelle, des éditions Publishroom pour ce partenariat.



Rêves de brume de Gérard Desjeux


jeudi 13 octobre 2016

Entre les mondes Tome 1- Le passage

Maëlle ANDALS

Couverture: Rachel Berthelot.

Quatrième de couverture

Embarquée dans une chasse au traître inédite pour aider la communauté des vampires, Néva va rencontrer par accident Adrian. Il est chevalier dans un royaume en guerre dans un monde où la magie est partout. Des mondes différents… Mais le sont-ils vraiment ? Malgré ce qui les séparent, ils vont découvrir un lien inexplicable, qui les aidera pour mener à bout leurs missions respectives.
Une plongée dans deux vies éloignées l’une de l’autre. Pourquoi se rencontrent-ils ? Quel est le lien entre eux ? Que seront-ils prêts à sacrifier pour atteindre leurs objectifs ?


C'est tout à fait par hasard que Néva rencontre Adrian. Ils ne sont pas du même univers, celui de Néva semble être le notre, celui d'Adrian semble appartenir à un passé qui n'a laissé aucune trace dans nos bases de données.
Deux mondes différents, et pourtant si proches…Il semble que les forces du mal soit les mêmes chez nos deux protagonistes. 
Pas forcément amatrice du genre, j'ai pourtant adhéré à l'histoire. L'auteur sait ménager le suspense.
Les personnages sont bien décrits et ne manquent pas de caractère, les situations sont crédibles et les histoires d'amour ne manquent pas d'intérêt!
Pour amateurs de fantastique et d'aventure! et pour curieux (comme moi!)!

dimanche 9 octobre 2016

La carrière du mal

Robert GALBRAITH

Quatrième de couverture

En arrivant au bureau un matin, Robin Ellacott trouve un colis, qu'elle ouvre sans se douter de la vision d'horreur qui l'attend : à l'intérieur, la jambe tranchée d'une femme. 
Qui est la victime? Qui est l'expéditeur de ce courrier macabre? Et pourquoi l'a-t-il adressé personnellement à Robin? Bouleversée, la jeune femme s'en remet à son patron, le détective privé Cormoran Strike, lequel voit alors ressurgir des fantômes de son propre passé. Quatre noms lui viennent aussitôt à l'esprit. Quatre individus capables, il le sait, des pires atrocités. 
Persuadés que la police fait fausse route, Strike et Robin vont se lancer dans une enquête périlleuse, traquant un tueur psychopathe et fétichiste aux motivations insoupçonnables… 
"La Carrière du mal", troisième volet des aventures du détective Cormoran Strike et de son assistante Robin, est un roman noir d'un réalisme saisissant, qui nous plonge dans les ténèbres des perversions les plus troublantes. Mais c'est aussi un roman d'une densité psychologique rare, mettant en scène un homme et une femme arrivés à la croisée des chemins. Car pour Strike et Robin, l'heure du choix, dans leur vie privée comme professionnelle, a sonné.
Traduit de l'anglais par Florianne Vidal.

C'est toujours agréable de retrouver des personnages qu'on connait, qui malgré leurs défauts deviennent sympathiques… Cormoran, notre ancien militaire unijambiste et Robin, sa jolie et intrépide secrétaire? assistante? associée? sont de retour. L'enquète qu'ils vont mener les touche de près puisque c'est à l'agence et à son nom que Robin reçoit … une jambe!
Nous suivons non seulement les pistes d'anciennes connaissances (glauques) de Cormoran, mais aussi leur vie privée, les préparatifs du mariage de Robin et la liaison de Cormoran.
Un bon moment de lectures, du suspens dans tous les sens, des suspects plus pervers les uns que les autres…et une fin qui laisse espérer une suite!

mardi 4 octobre 2016

Nuit mère

Kurt VONNEGUT

Quatrième de couverture

“Je suis américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination.” Ainsi s’ouvrent les confessions de Howard W. Campbell Jr. qui attend d’être jugé pour crimes de guerre dans une cellule de Jérusalem. Ce dramaturge exilé en Allemagne est connu pour avoir été le propagandiste de radio le plus zélé du régime nazi. Mais il clame aujourd’hui son innocence et prétend n’avoir été qu’un agent infiltré au service des Alliés. Il lui reste désormais peu de temps pour se disculper et sauver sa peau.
Traduit de l'américain par Gwilym Tonnerre.

Nous sommes en 1961, Howard W. Campbell nous raconte son histoire. 
Né en Amérique, il n'a que onze ans lorsqu'il part vivre en Allemagne. Il apprend très vite la langue de Goethe et c'est en allemand qu'il devient écrivain. Marié à Helga, une jeune actrice, il fréquente l' élite allemande d'avant guerre. Il devient animateur radio et est la voix de la propagande nazi. 
Bien sûr ce sont des messages de haine, des discours antisémites, et ses propos donnent la nausée. Il prétend avoir été, avant guerre, contacté par une "Bonne Fée Bleue" le colonel Frank Wirtanen. Agent double?, criminel de guerre? ce sont les questions qu'on pourrait se poser. Howard cherche-t-il à se disculper?
C'est un livre facile à lire. L'auteur nous fait réfléchir non seulement à la façon dont on manipule les gens, à la haine que peuvent susciter certaines personnes, au delà des actes et à ce désir de vengeance souvent malsain que peuvent porter certains (on se demande au nom de quoi d'ailleurs les foules se déchainent!), peut-être pour oublier leurs propres échecs…!
Qu'importe qu'il fut vraiment espion pour les américains ou porte parole des nazis, sa démarche d'écrire sa vérité alors qu'il est en prison, son mal-être, sa vision de lui, la façon dont il perçoit son environnement, l'amour, l'amitié ne font pas de lui un héros antipathique, c'est juste un homme qui parfois n'a pas fait les bons choix.

Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.




dimanche 2 octobre 2016

La carapace de la tortue

Marie-Laure HUBERT NASSER

Quatrième de couverture

"Oui… je suis venue sur terre comme une tortue, encombrée d’une carapace. Qui rentre la tête quand le monde extérieur est trop douloureux." 

Clotilde cache ses complexes derrière d’amples vêtements. Après avoir tenté sa chance à Paris, cette jeune Bordelaise revient au pays grâce à sa grand-tante. Sous des dehors revêches, Thérèse a prévu pour sa petite-nièce un strict programme de remise en forme. Avec l’aide de tous les voisins qui ont au préalable passé un casting impitoyable, Clotilde devra sortir de sa réserve. Il y a Claudie qui aime raconter ses histoires de fesses, Sarah et Sophie, délaissées par leur mari et bien décidées à s’en accommoder, Élisabeth, la business woman meurtrie de ne pas voir grandir ses trois enfants… Chacun à sa façon va aider Clotilde à reprendre goût à la vie. 
Une galerie de portraits attachante, l’histoire d’une renaissance racontée avec énergie et un humour parfois corrosif.

Je n'aurai pas choisi ce livre, je n'ai pas aimé sa couverture, et son titre ne m'aurait pas tentée, mais voilà, il était dans ma pile à lire, sa taille semblait correspondre à une lecture rapide…et ce fut le cas!

J'ai de suite aimé Clotilde, sa disgrâce, son mal-être, son oubli d'elle, par elle par les autres aussi…Elle se dit, elle se veut transparente…ne pas se voir, ne pas être vue…!
Elle avait fuit sa province natale pour un mieux à Paris, cinq ans passent, elle décide de retourner à Bordeaux. Sa tante, Thérèse, dites "La vilaine" lui offre un studio dans l'immeuble dans lequel elle vit.  Elle lui donne six mois de loyer gratuit avant de trouver un travail…et lui présente les autres locataires.
Elle va être aidée, Clotilde, se découvrir une "meilleure amie" avec Claudie, jeune femme fantasque et désabusée, découvrir la gym et la nourriture équilibrée avec Sarah et Sophie "Les deux S", la tendresse avec le petit Léo.
L'auteur avec talent nous décrit tous ses voisins, leurs défauts, leurs qualités, leurs espoirs, leurs déceptions. 
J'ai lu ce roman avec plaisir… Mais je n'ai pas aimé la fin. J'ai eu l'impression que l'auteur avait choisi la facilité.

vendredi 30 septembre 2016

L'orangeraie

Larry TREMBLAY

Quatrième de couverture

Les jumeaux Amed et Aziz auraient pu vivre paisiblement à l’ombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre s’empare de leur enfance. Un des chefs de la région vient demander à leur père de sacrifier un de ses fils pour le bien de la communauté. Comment faire ce choix impossible? 

Il ne m'a fallu que quelques heures pour lire ce tout petit roman, quelques heures pour plonger dans l'horreur. Des jumeaux, heureux de vivre à l'ombre des orangers, deux frères presque inséparables… Ils ont à peine neuf ans!
J'ai beaucoup de mal à écrire un avis, c'est si facile, là assise devant mon ordinateur d'imaginer les choses autrement, d'émettre un jugement sûr cette mère, sûr ce père, de refaire l'histoire alors qu'ici tout est calme.
C'est un roman très bien écrit, il dénonce les abus de pouvoir, les manipulations, mais il nous donne un autre regard sûr ces enfants soldats, sûr leur parents, trop souvent manipulés.

jeudi 29 septembre 2016

C'est pour ton bien.

Cindy COSTES.

Quatrième de couverture

Laetitia est une jeune femme d'aujourd'hui, une battante. Bien entourée par ses collègues, sa meilleure amie et sa mère....
Bien entourée ? Oui... effectivement, tous sont là pour la conseiller, la pousser à prendre les bonnes décisions que ce soit dans la vie amoureuse ou professionnelle.
Mais finalement, qui sont-ils pour juger et dire « ce qui est bon » ?

Avec une écriture mature, pleine de tendresse pour son personnage principale, Cindy Costes nous offre une tranche de vie, parfois douloureuse mais belle et lucide….


Voilà une toute petite nouvelle, vingt deux pages seulement pour découvrir Laetitia, un jeune femme, jeune maman, moderne et "trop" bien entourée. Un joli texte où nous sentons la fatigue de l'héroïne, la façon dont elle se laisse manipuler par ce trop d'amour, d'affection.
Elles sont toutes là, les bien-pensantes, les amies, collègues et même la maman pour vous dire comment vivre, comment faire, pour vous expliquer comment vous devez gérer votre vie, vous coiffer peut-être aussi… choisir pour vous qui aimer ou ne pas aimer. Elles calculent mieux que vous, avant vous… Elles sont tellement mieux que vous, tellement plus que vous…Mais elles ne sont pas vous. 
Alors, réagis Laetitia, choisis ce qui est bon pour toi, et pas pour les autres!

Merci Cindy pour cette jolie nouvelle!

Parce qu'un jour j'en ai eu assez de voir arriver chez moi des gens bien intentionnés,
j'ai acheté une petite pancarte que j'ai longtemps affiché 
(au désespoir de mon mari qui pensait que je vexais les gens!)
"Inutile de me donner des conseils, je sais me tromper tout seul!".


mardi 27 septembre 2016

Americanah

Chimamanda Ngozi ADICHIE


Quatrième de couverture

"En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire"

Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés?
Traduit de l'anglais (Nigéria) par Anna Damour.

J'ai aimé ce roman, je me suis attachée à Ifemelu, j'ai suivi son long et difficile chemin pour s'adapter à cette Amérique qui fit d'elle une noire… J'ai suivi le parcours Obinze, son amour de jeunesse, devenu immigré clandestin en Angleterre.
Une belle histoire d'amour!
Une approche différente de l'immigration!

lundi 19 septembre 2016

Il reste la poussière.

Sandrine COLLETTE

Quatrième de couverture

Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux.
Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien.
Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille?

Je me suis retrouvée au fin fond de la Patagonie, à découvrir une famille, une fratrie des plus atypique…Est-ce la dureté du pays qui déteint sur les gens? Cette mère, cette femme aussi dure au travail qu'elle l'est avec ses fils, cette femme qui se bat pour survivre et qui semble incapable d'aimer.
Cette fratrie, où les plus grands battent les plus petits, où un enfant préfère passer pour un débile que de parler, et ce petit, qui, venu trop tard sert de punching-ball à ses aînés. Aucune solidarité, aucune tendresse, pas le moindre regard de compassion.
Alors comment ai-je pu être happée cette lecture au point de ne pas poser mon livre, comment ai-je pu adhérer à cette histoire. L'auteur nous prend par la main, par le coeur, par les tripes. Chaque description, la chaleur, la soif, les longues courses à cheval, les animaux ramenés au bercail…Et le suspens…Qu'adviendra-t-il du petit, de ce petit Rafael?
Un moment de bonheur que cette lecture!



vendredi 16 septembre 2016

Le fauteuil roulant malgré lui.

François-Marie et Sylvie PONS

Quatrième de couverture 

Il fallait tomber sur lui, le fauteuil roulant narrateur des misères de sa "patronne": il nomme ainsi la patiente qu’il transporte, une personne peu banale qui s’est réveillée à moitié paralysée un lendemain de Saint-Valentin, dans une chambre d’hôpital. Une opération qui a mal tourné et un cancer qui récidive. Ça aurait pu virer au pathos, mais ce serait sans compter avec l’incroyable opiniâtreté de ce tandem singulier : la patronne, petit soldat de tous les possibles, fantaisiste et imprévisible, passionnée d’aquarelles et le fauteuil roulant, tendre, espiègle et râleur. Une complicité inattendue motivée par la colère… sa colère à elle d’être contrainte de devoir réapprendre à marcher comme une enfant ; sa colère à lui, exceptionnellement doué de pensée et de sentiments, de n’être considéré que comme un vulgaire moyen de transport pour handicapé ! Et puis, il y a le patron aussi, le mari, l’"aidant" qui a parfois du mal à trouver sa place dans ce maelström, qui pousse le fauteuil et fulmine contre les innombrables obstacles dans les rues mais qui tente de positiver faute de mieux. La patronne donne le ton quand elle déclare tout de go que mourir, ça n’est vraiment pas intéressant ! Le récit débute le jour de l’anniversaire de leurs noces d’émeraude, il nous embarque dans l’odyssée à la fois quotidienne et singulière, triviale et surréaliste, émouvante et facétieuse de l’étrange trio aux prises avec l’infortune.

Donner la parole à un fauteuil roulant, je dois dire que j'ai trouvé l'idée originale. Avoir le point de vue à hauteur d'un siège, imaginer les relations pouvant exister entre ce moyen de transport et les personnes qui l'occupent ou le poussent. C'est être au plus près une personne handicapée dans son quotidien et toucher du doigt les problèmes de circulation.
Le fauteuil commence par la fin. Avec les noces d'émeraude nous découvrons le "patron" et la "patronne". Un profond amour les unit, ils vivent le drame de la maladie et essaient d'en tirer sinon le meilleur, au moins de ne pas se perdre dans la lamentation. C'est presque amusant de voir le patron lutter pour trouver les accès "Handicapés", même les panneaux jouent à cache-cache, les trottoirs trop hauts, les portes trop étroites…
Avant d'arriver à ce moment de bonheur, notre fauteuil aura fait l'expérience de la rééducation, ce dur labeur de tous les jours, ce corps qui ne veut plus obéir et cette volonté de fer d'une dame défiant la nature… Puis les premières sorties, comme les choses qui sont si simples deviennent vite compliquées quand on ne peut plus se mouvoir…L'espoir, l'été de rêve, puis…Non pas, toujours pas le désespoir, mais la rechute…avec son lot d'angoisses…et surtout encore et toujours l'amour du patron pour la patronne, le soutien de l'entourage et avant toute chose la volonté de fer de cette "patronne"."Il y a ceux qui vivent malgré tout et ceux qui vivent malgré eux…"
De jolis moments de tendresse, beaucoup d'humour, des couleurs gaies et vives…Une lecture pas toujours facile mais enrichissante, et surtout un hymne au courage.


"Objets inanimés, avez-vous donc une âme
  Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?…"
Milly ou la terre natale de Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)

Je remercie Anaelle, des éditions Publishroom pour ce partenariat.


Le fauteuil roulant malgré lui de François-Marie et Sylvie PONS

mardi 13 septembre 2016

Le lagon noir

Arnaldur INDRIDASON

Quatrième de couverture

Reykjavik, 1979. Le corps d‘un homme est repêché dans ce qui va devenir le lagon bleu. Il s’agit d’un ingénieur employé à la base américaine de l’aéroport de Keflavik. Dans l’atmosphère de la guerre froide, l’attention de la police s’oriente vers de mystérieux vols effectués entre le Groenland et l’Islande. Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Dans un climat de tension, conscients des risques qu’ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l’aide d’une jeune femme noire, officier de la base.
Le jeune inspecteur Erlendur vient d’entrer à la brigade d’enquêtes criminelles, il est curieux, passionné par son métier, soucieux des autres, mais il ne cache pas son opposition à la présence américaine sur le sol islandais.
En parallèle, il travaille sur une vieille affaire non résolue. Une jeune fille disparue sur le chemin de l’école quarante ans plus tôt, à l’époque où la modernité arrivait clandestinement dans l’île, portée par les disques de rock et les jeans venus de la base américaine.
Traduit de l'islandais par Éric Boury.

J'ai été contente de retrouver Erlendur, il est ici bien jeune, il débute aux côtés de Marion Briem. Déjà taciturne et discret sûr sa vie de famille. Il vient de divorcer, et sa fille lui manque, lui échappe. Pour le présent, avec Marion ils enquêtent sûr un meurtre dans une base militaire américaine. Pas simple, entre les préjugés et les difficultés d'enquêter à l'intérieur de la base, territoire américain. Ils ont la chance d'être aidé par Caroline, jeune femme travaillant dans la police militaire.
Pour le passé, poussé par Marion, il décide d'essayer de savoir ce qu'il est advenu de Dagbjört, jeune fille disparue depuis vingt-cinq ans.
C'est rafraîchissant, par ces jours de chaleur intense, que de lire un récit venu du froid. 
C'est rassurant de savoir que quelque part, quelqu'un n'oublie pas qu'un être a disparu, et tente de savoir ce qui s'est passé. 
J'ai trouvé cette lecture agréable, presque reposante. 

dimanche 11 septembre 2016

Rêver.

Franck THILLIEZ

Quatrième de couverture

Si ce n'étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d'Abigaël qu'elle est une femme comme les autres.
Si ce n'étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu'Abigaël dit vrai.
Abigaël a beau être cette psychologue qu'on s'arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l'emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l'un de l'autre, elle n'a pas trouvé mieux que la douleur.


Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l'accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s'exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l'enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

Très difficile d'avoir une vie normale quand on lit ce roman. Il est tellement addictif, tellement prenant, que même posé sûr la table le marque-page semble nous appeler…"Ne me laisse pas là…rêve, réalité…déplace-moi…je veux en savoir plus". Pas possible, c'est bien la première fois que j'entends un marque-page parler, pourtant je suis bien réveillée…je ne rêve pas…ou alors je fais un rêve éveillé!
C'est un roman très dur, une histoire douloureuse! Mais quel bonheur de lecture!
J'ai aimé cette lecture. Je viens de la raconter à mon mari, sachant qu'il ne la lirai pas: "Tu parles d'une histoire, un dimanche matin en plus!".
Que dire de plus, aller sûr le site de l'auteur, lire le chapitre oublié…se réveiller et continuer de rêver.
Bon, d'accord, ce n'est pas une critique, pas un avis… j'ai comme l'impression que ce roman doit juste être lu!

mercredi 7 septembre 2016

Le coma des mortels.

Maxime CHATTAM.

Quatrième de couverture

Qui est Pierre ? Et d'ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre?Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ?
Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle.
Rebondissements incessants, métamorphoses, humour grinçant… un livre aussi fascinant que dérangeant, en quête d'une vérité des personnages qui se dérobe sans cesse. 
Un roman noir virtuose dont l'univers singulier n'est pas sans évoquer celui d'un cinéma où David Lynch filmerait Amélie Poulain.


Je suis encore une débutante en Chattam, ce n'est que mon troisième roman, plus une nouvelle. Son univers est assez particulier puisqu'à chaque fois il invite le lecteur à se repositionner, à remettre en question sa lecture, son approche de l'intrigue, du héros.
Est-ce un héros d'ailleurs ce Pierre, ou un anti héros… Faire table rase de son passé, à moins d'avoir perdu la mémoire… c'est prendre un risque…le risque de toujours reproduire les mêmes erreurs.
On part de la fin pour remonter aux origines du mal, de la vie… 
Il y a des moments où je me suis vraiment amusée, tant parfois l'absurde l'emporte.

dimanche 28 août 2016

Depuis 60 ans, l'Afrique s’est trompée: L’Union Africaine face à ses responsabilités.

 Donnet SISA NZENZO

Quatrième de couverture

Les indépendances des pays africains n’ont pas réussi à être le symbole d’une nouvelle ère. Car, dans les années qui ont suivi, les dirigeants chargés de remplacer les colons n’ont pas été à la hauteur des attentes pesant sur eux. Leurs manières de diriger se sont caractérisées par de nombreux écarts : dictature, népotisme, corruption et détournements de fonds. Ainsi que par des incitations à la division entre membres des différentes tribus, clans, ethnies et régions.
Face à ce drame continental, les révoltes ayant fini par lasser les populations africaines, et vu les pertes humaines et l’inefficacité à long terme des soulèvements, la solution finale pour les habitants du « Berceau de l’humanité » a souvent été de se résigner à la fatalité comme si être Africain était synonyme de souffrance, de privation et d’humiliation ; ou d’émigrer vers des pays où le bien-être des citoyens est mieux considéré.
Il est vrai que la communauté internationale a sa part de responsabilités dans les problèmes de l’Afrique et des Africains. Par contre, dire qu’elle est la seule responsable de cette tragédie humaine relèverait d’une extrême malhonnêteté intellectuelle. Si, dès les indépendances des pays africains, il y avait eu au pouvoir des gens intègres et consciencieux, il n’y aurait pas autant de souffrances dans chacun des pays africains, et ainsi, bien moins d’émigrations.
Emmett Legrand


C'est le troisième ouvrage que je lis de Donnet Sisa-Nzenzo. J'aime beaucoup son écriture, claire et précise. Il s'agit ici d'un essai politique et économique, sujets qu'en principe j'évite.
Mais voilà que j'ai envie de découvrir l'Afrique, celle d'hier, celle d'aujourd'hui, et de préférence par des écrivains africains (quelque soit leur couleur!).
Jeune immigré, venu en Europe pour étudier, j'ai pu lors de précédents récits apprécier la vision de Donnet sûr nos institutions. Les difficultés rencontrées l'ont grandi!
Il fait parti des forces vives d'Afrique qui veulent évoluer vers de vraies démocraties. Il fait ce lourd constat des responsabilités des africains eux même dans le processus de l'indépendance, de la corruption aussi, aidée quand même par les anciens colonisateurs.
Il ne se contente pas d'être dans la critique, il propose aussi une constitution;
"J’appelle de tous mes vœux la mise en place d’une constitution panafricaine (fruit d’un travail collaboratif entre l’Union Africaine, l’ensemble des pouvoirs politiques, des opposants et des membres de la société civile). Je propose quelques promesses et conditions préalables au panafricanisme".
Riche, instructif, et bien écrit…un essai plein d'espoir.

Je remercie l'auteur de m'avoir offert cette lecture.

vendredi 26 août 2016

Danser les ombres.

Laurent GAUDÉ

Quatrième de couverture

    En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu'elle ne partira plus, qu'elle est revenue construire ici l'avenir qui l'attendait. 
    Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d'un groupe d'amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l'envie d'aimer et d'accomplir sa vie. 
    Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence… 
Pour rendre hommage à Haïti, l'île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l'instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D'une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l'oubli.

J'ai à peine commencé ce roman que l'Italie tremble. Alors bien sûr, le tremblement de terre, juste le temps de préparer un café, ce tremblement de la terre d' Haïti en 2010 je l'assimile malgré moi aux souffrances d'aujourd'hui, aux éternelles souffrances des hommes, ici et ailleurs!

Ils sont tous là, rescapés d'anciennes luttes, ayant vécu différents régimes, différentes luttes, ayant subi les Duvalier, la férocité des tontons Macoutes, puis Aristide…le futur aussi, ces petites élèves infirmières, venues apprendre à faire des perfusions, des piqûres pour retourner dans leur village et panser les plaies…Ils se retrouvent le soir pour parler, jouer, dans un ancienne maison close. 
Le temps de faire passer un café, c'est la désolation. Trente, trente sept secondes et c'est l'horreur. Les gens errent dans les rues à la recherche de leur disparus…Les ombres, les vivants, les morts…La peur de n'être plus rien, et l'espoir aussi.
C'est le Gaudé que j'aime, qui toujours au coeur de la tempête fait ressortir l'humain.

lundi 22 août 2016

Comme un enfant perdu

Renaud SÉCHAN

Quatrième de couverture

Je parcourais les rues,
Ma guitare sur le dos,
Comme un enfant perdu,
Je traînais des sanglots.
Ma vie n’avait pas de sens,
Et l’amour fuyait mes pas.
Je n’ai jamais eu de chance,
Je n’en aurai jamais, je crois. 
Renaud, Lucile, 1969

 "Quand vous m’offriez des fleurs et que je vous grognais quelques mots inaudibles – d’aller vous faire voir, que plus jamais je ne chanterai, embrumé dans les vapeurs de l’alcool, je vous ai rendus malheureux, comme j’ai rendu malheureux tous les miens. Je le sais, je l’ai lu dans les milliers de lettres que vous m’avez adressées. Eh bien, dans les mois qui viennent, je vais m’efforcer de vous rendre le sourire. Et qui sait ? Peut-être même allons-nous pleurer ensemble du bonheur de nous retrouver vivants, et sous le même ciel. Toujours debout."
Renaud,
L’Isle-sur-la-Sorgue, 11 mai 2016

Ce livre est un événement.
Après le grand retour de Renaud et le succès triomphal de son nouvel album "Toujours debout", le chanteur publie son autobiographie. Dans son livre, Renaud raconte ses amours, ses tourments, sa révolte face aux injustices du monde. Un livre, dit-il, qui permet de comprendre. Sa vie. La vie. Et qui nous bouleverse à chaque page.


J'aime Renaud, je l'ai aimé dès que je l'ai entendu, dès que je l'ai vu. Il disait avec ses mots, des maux de toujours, mais pas seulement… la tendresse, l'enfance aussi, l'amour souvent.
Cette autobiographie, c'est lui tout simplement.
J'ai eu cette impression de l'entendre parler, fredonner parfois.
Il raconte son enfance, son père, son regret de n'avoir pas su lui dire son amour, sa famille, ses origines. Il nous parle de Dominique, beaucoup… Elle semble être un des piliers de sa vie…
Il raconte ses errances, ses descentes aux enfers, ses angoisses…
Merci à Laurence et à sa famille pour ce joli cadeau d'anniversaire.
J'ai le plaisir de posséder



un très bel ouvrage que je feuillette de temps en temps.