jeudi 21 septembre 2023

Dis bonne nuit de Christian BLANCHARD

Cette lecture m’a menée « au bout de la nuit », je n’ai pas lâché ce roman, je voulais savoir ce que Leïla allait découvrir, tant dans son enquête que dans son passé.
Notre détective enquête sur un adultère et prouve à sa cliente que son mari la trompe…avec un homme ! La cliente parait plus vexée que blessée par cette découverte.
Alors quand cet homme, René Le Gall, débarque chez elle pour lui demander de retrouver son amant disparu… Elle accepte.
Au commissariat où parfois elle se rend, il y a Matthieu, son amoureux, et son oncle Paul, témoin du suicide de sa mère.
De nombreux thèmes sont abordés. La parentalité et l’homosexualité, l’emprise et la domination aussi.  On rencontre une association masculine qui rêve d’un monde sans femme.
Et puis… il y a ce passé que Leïla a oublié. Ce passé enfoui au fond de son âme, de son cœur… Ce petit coffret rouge, et cette lettre de sa maman, qu’elle doit lire quand elle se sentira  prête.

C’est ma septième rencontre avec ce romancier. J’aime le lire. Ces personnages sont justes, humains. Les sujets abordés sont traités avec délicatesse. Et notre jeune héroïne, indépendante et énergique a malgré tout ce charme des gens fragiles.

Quatrième de couverture

Odeur de poudre et de sang.

Détective privée rennaise, Leïla Le Menn n'aime rien tant que son indépendance. Un petit ami auquel elle ne fait aucune promesse, un van qui lui sert d'appartement : la jeune femme refuse toute attache.
Mais une affaire de disparition va l'entraîner sur une pente glissante. Hubert, un quinqua gay, s'est volatilisé après avoir laissé une lettre énigmatique à son amant. L'homme est accro aux sensations fortes, aux défis mortifères et, plus déroutant encore, adhérent d'une association masculiniste aux méthodes radicales.
Alors que son enquête lui fait rencontrer ce que l'espèce humaine peut créer de pire, la jeune femme va devoir emprunter un autre chemin de croix, plus terrifiant encore : celui qui mène à son passé, au suicide inexpliqué de sa mère et à ce monstre sans visage qui la terrorisait enfant

Christian Blanchard 

Mes lectures de Christian Blanchard

mardi 19 septembre 2023

La faille de Franck THILLIEZ

Un délinquant qui se suicide, Audra, membre de l’équipe, enceinte est agressée. Dès le début du roman Thilliez essouffle son héros !

Audra, c’est la compagne, l’épouse de Nicolas. Elle continue de vivre, dans le coma, donnant ainsi la possibilité au fœtus de se développer. Ce bébé, c’est l’accomplissement de leur amour. Un désir commun. Il sera le fil rouge de ce roman. 

Je dois dire que l’enquête va nous amener dans des domaines où l’étrange est très présent. Ces instants, les EMI (Expériences de Mort Imminentes), ces gens qui reviennent d’une douloureuse rencontre avec la mort.

Il flirte toujours avec la légalité, notre requin. Pourtant, il a soixante ans, il pourrait avoir une vie paisible avec Lucie Henebelle et leurs deux garçons !

En lisant ce roman, j’ai pensé à « Incassable » Shyamalan, (un rescapé ?!?), j’ai pensé aux « Thanatonautes » de Bernard Werber. Boris Karloff (1887/1969) est un acteur. Il fut le premier interprète de la créature de Frankenstein. Décidément, rien n’est jamais laissé au hasard avec Thilliez.
On navigue quand même en eaux troubles, cet opus est passionnant. J’ai aimé que pour une fois tout ne soit pas noir . 

Quatrième de couverture :

La frontière
entre la vie et la mort
est peut-être
plus trouble qu'il 
n'y paraît.

Franck Thilliez 
au salon Quais du polar à Lyon, 
en juillet 2021.


Mes lectures de Thilliez


jeudi 14 septembre 2023

Déguster le noir deYvan FAUTH


Après "Écouter", "Regarder", "Toucher" et "Respirer" le noir, voici enfin "Déguster le noir" . Une fois de plus Yvan Fauth a réuni la fine fleur des auteurs de romans « noir » pour qu’ils nous racontent le goût!

Le goût des autres de Bernard Minier
En lisant ce titre j'ai bien sur pensé au film Jaoui/Bacri . Rien à voir avec cette petite nouvelle que j'ai trouvé originale. Un goût acre de vie éternelle!

Ripaille d' Anouk Langaney
Sabine ne boit pas, ne fume pas, mange avec parcimonie et veut se garder intacte pour le grand amour. Alors que fait-elle dans cette soirée où il n'y a aucun tabou! Une nouvelle surprenante, à contre courant.

Tous les régimes du monde de Cédric Sire
Lola est prisonnière et  son kidnappeur semble obsédé par son poids. Il la gave, mais Lola est mannequin.  Terrible, j'ai ressenti un profond malaise en lisant cette torture physique et mentale.

Amertumes de Pierre Bordage
On le surnomme "le prince du palais" ou "le Mozart du goût", il est goûteur. Un drôle de métier que de prendre le risque de mourir en goûtant des mets, un garde du corps très particulier. Surprenant engrenage et manipulation.

Joé de Christian Blanchard
Une jolie nouvelle qui m'a donnée envie de me replonger dans "Des souris et des hommes"de Steinbeck. 

Alfajores de Nicolas Jaillet
C'est étrange comme un paquet de gâteaux, reçu par la poste, des Alfajores, va bouleverser Pascal.

Dans l'arène de Jérémy Fel
C'est bien vu, ce monde qui suit le changement climatique, l'eau rare, presque comme un trésor. Deux frères, deux fermes et deux épouses, quelques carrés de chocolat et la haine s'installe… 

Jalousies de Sonja Delzongle
Les jalousies se sont des stores aux fenêtres. Elles permettent de voir ce qui se passe chez les voisins sans être vu. Surprenant et dérangeant!

La visite de Nicolas Beuglet
Le tout fait maison poussé à l'excès. C'est certainement la nouvelle qui m'a le plus perturbée. Je n'attendais pas Beuglet dans un registre aussi sordide. Mais une idée géniale!

Le père à la truffe de Patricia Delahaie
Les petites filles aiment toujours retrouver leur papa. Léa va rencontrer son papa, et déguster des truffes noires, peut-être pas à son goût. 

Feijoada de Ian Manook
La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on, et pourtant c'est avec un ragout ou cassoulet brésilien que Raymond se venge de Contentin! Excellent!

Le goûteur de Jacques Expert
Un goûteur qui survit à un plat empoisonné. Une histoire d'amitié, une histoire qui tourne mal!

Scène de crime de R. J. Ellory (traduction Fabrice Pointeau).
On ne sort pas indemne d'une telle lecture. C'est inhumain et sordide.

Quatrième de couverture :

VOUS N'EN FEREZ
QU'UNE BOUCHÉE!

Nicolas Beuglet, Christian Blanchard, Pierre Bordage, Patricia Delahaie, Sonja Delzongle, R. J. Ellory, Jacques Expert, Jérémy Fel, Nicolas Jaillet, Anouk Langaney, Ian Manook, Bernard Minier et Cédric Sire : treize auteurs prestigieux, maîtres incontestés du frisson, nous entraînent dans une cinquième exploration sensorielle inédite autour du goût.

Autant de nouvelles originales, singulières et terrifiantes à la rencontre de personnages succulemment cruels ; autant d’histoires délicates qui satisferont papilles et méninges les plus affûtés.
Un recueil plein de vengeance, de coups bas et mortels, à savourer froid au chaud, avec
tous les sens en alerte.


dimanche 10 septembre 2023

La route du lac de Xavier MASSÉ

Je ne devrais pas être surprise, puisque c’est ma quatrième rencontre avec Xavier Massé, et pourtant, je reste sidérée encore une fois par ce roman. Lire ce livre c’est regarder un film tant la mise en place des lieux, des personnages est rigoureux. 

Oui, moi aussi j’ai rêvé de découvrir la charmante petite ville de Blaches, de partager le quotidien des « Blachois ». Son lac, si calme et les jeux d’eaux pour les jours d’été. Les rencontres entre voisins, au café du coin où les soirées des week-end peuvent s’éterniser jusqu’au petit-matin.
Et quand des jeunes disparaissent, on part avec les habitants à leur recherche, ne les imaginant que comme des ados plutôt sympas.
Mais voilà, le si beau village, c’est aussi des rancœurs, des jalousies, des riches, et des moins fortunés. En somme un village ordinaire…Mais pas que !
Des trois jeunes disparus, celui qu’on retrouve erre, sans souvenir, dans le joli petit bois qui longe le village. On finit par ne plus se fier à personne.
C’est une excellente intrigue et jusqu’au bout l’auteur suscite notre intérêt. C’est bien simple, impossible de laisser ma liseuse, heureuse de son éclairage pour pouvoir lire jusqu’au bout de la nuit, jusqu’au bout de l’histoire ! 

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.



Présentation de l'éditeur :

Blaches est un charmant village réputé pour sa tranquillité… Jusqu'au jour où, au lendemain d'une soirée, trois étudiants sont portés disparus.
Que s'est-il passé cette nuit-là ?
Que s'est-il passé sur l'unique route qui mène au lac ?
Amis, voisins, connaissances… pour les enquêteurs, tous sont suspects.
Bienvenue à Blaches.

Xavier Massé
Photo source Livraddict



Mes lectures de Xavier Massé

lundi 4 septembre 2023

Les disparus de Blackmore d' Henri LŒVENBRUCK

Deux personnages principaux que tout semble opposer. 
Elle, Lorraine Chapelle jeune et jolie française, fraichement sortie de l’école de police, avec en poche un diplôme, rare pour une femme des années 20 (1920). Une femme indépendante, solide et passionnée de moto. Loevenbruck lui a offert des courses superbes au guidon d’une Harley -Davidson des années 20.
Lui, Edward Pierce, très « british » préférant les hommes, à une époque où l’homosexualité est un délit, est passionné par les science occultes. Amateur, à l’instar de l’auteur, de whiskey (irlandais bien sûr). Les liens entre nos deux héros seront donc amicaux !

Un très bon moment de lecture, sur une île battue par les embruns, où le brouillard dessine des formes envoutantes. Des disparitions inquiétantes, d’étranges regards.

Un joli couple d’enquêteurs que j’aurai, je l’espère, plaisir à retrouver dans d’autres aventures. 

J'aime l’écriture de Lœvenbruck.


Quatrième de couverture 

    Octobre 1925. À Blackmore, une île coupée du monde au large de Guernesey, meurtres et disparitions sèment la terreur. Alors que la police piétine, Lorraine Chapelle, première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris, est appelée en renfort. Cette cartésienne irréductible va devoir mener l’enquête aux côtés d’Edward Pierce, un Britannique spécialisé dans les sciences occultes qui se présente comme « détective de l’étrange ».

    Ensemble, ils affrontent les plus sombres secrets de Blackmore  : les statues énigmatiques disséminées sur l’île, la rumeur d’un culte maléfique qui sévirait dans l’ombre, et ce vent lancinant, le murmure des brumes, qui ne cesse jamais. Entre mensonges et confidences, ce duo improbable devra démêler le vrai du faux dans une course contre la montre diabolique.

Henri Lœvenbruck
Photo Didier Cohen
   Source Zone livre 23 février 2020


         Mes lectures de Lœvenbruck

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mardi 22 août 2023

Le jour d'avant de Sorj CHALANDON

J’ai beaucoup aimé ce roman, conseillé par ma fille, lu d’une traite par mon mari qui a son tour me le conseille.
Je connaissais la catastrophe de Liévin, qui le 27 décembre 1974 fit 42 morts.

C’est un énorme travail d’investigation qu’a mené Sorj Chalandon. Tous les détails sont vrais. J’ai frémi de la façon dont furent traitées les veuves, les ouvriers repoussés parce que trop « sales », ou trop vrais, ou trop endimanchés, face à nos politiques qui ne sont là que pour l’image. Oui, ils ont osé mettre des barrières pour que les mineurs ne figurent pas sur les photos.

Merci à l’auteur d’avoir imaginé cette quarante-troisième victime pour nous montrer le drame de l’intérieur. D’avoir quelques heures ressuscité le juge Pascal qui est le seul officiel a avoir fait correctement son travail. D’avoir montré le mal-être des survivants.

Un roman pour ne pas oublier !

Quatrième de couverture :

« Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis. À sa mort, mes poings menaçant le ciel. Je n’ai jamais cessé de le lui promettre. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte en esseulée. J’allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n’avaient jamais payé leurs crimes. »

Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause du grisou dans la fosse Saint-Amé à Liévin en décembre 1974, Michel Flavent se promet de le venger un jour et quitte le nord de la France. Quarante ans après, veuf et sans attache, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page.
Sorj Chalandon
Photo source Livraddict

Mes lectures de Chalandon

Dans Les galeries hurlantes Jean-Marc Dhainaut rend un vibrant hommage aux mineurs, à ces hommes qui descendent dans les galeries, qui s'enterrent tous les jours de leur vie.

Catastrophe de Liévin en 1974
Le 27 décembre 1974, la catastrophe de Liévin. Au fond d'une galerie de la fosse 3, dite Saint-Amé du siège 19 du groupe de Lens-Liévin, 42 mineurs ont trouvé la mort.

Les coups de grisous tuent.
Les hommes continuent de descendre, pour vivre, pour faire vivre leur famille.
Les femmes et les enfants attendent.
Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais a été le théâtre de nombreux accidents.
À Liévin, 9 morts en 1945, 10 en 1957, puis 21 en 1965. (pour ne citer que les derniers d'une trop longue liste).
Le sous-sol (et les hommes) de la région Nord-Pas-de-Calais ont été exploités pour son charbon entre 1720 et 1990.

mercredi 16 août 2023

Un goût de cannelle et d' espoir de Sarah McCOY

Le titre de ce roman a la saveur des desserts de notre enfance, des tartes aux pommes, des pommes au four, auxquels on ajoute une pincée de cannelle. L’espoir aussi appartient à notre jeunesse, à nos désirs de grandir.
C’est pourtant dans l’Allemagne du führer que commance cette histoire, dans une petite boulangerie qui n’a de nazi que l’époque. Elsie sait très tôt qu’elle veut devenir boulangère.
Nous vivons à ses côtés les drames, mais aussi les joies d’une jeunesse que la politique intéresse peu.
C’est pendant deux époques que nous suivons Elsie, pendant la guerre, en Allemagne, puis plus tard, alors qu’elle a déjà immigré aux États-Unis et créé une boulangerie, utilisant les recettes de son père.
Elle se cherche cette jeunesse allemande, et parfois se sacrifie sans même bien comprendre pourquoi.

C’est le cas de le dire, j’ai dégusté ce roman. Parfois un sourire, un bonheur, parfois une larme, une tristesse, un malheur.

Quatrième de couverture :

Allemagne, 1944. Malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt. Entre ses parents patriotes, sa sœur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l'armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d'insouciance. Jusqu'à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps...
Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams passe devant la vitrine d'une pâtisserie allemande, celle d'Elsie... Et le reportage qu'elle prépare n'est rien en comparaison de la leçon de vie qu'elle s'apprête à recevoir.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anath Riveline

Sarah McCoy
Née le 14 avril 1980
à Fort-Knox (Kentucky - États-Unis)
Photo source Livraddict.