vendredi 30 octobre 2015

Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés.

Arto PAASILINNA

Quatrième de couverture 

Le très distingué professeur Surunen, membre finlandais d’Amnesty International, las de se contenter de signer des pétitions, décide de prendre les choses en main. Il s’en va personnellement délivrer les prisonniers politiques qu’il parraine en Macabraguay, petit pays d'Amérique centrale dirigé par un dictateur fasciste sanguinaire. Après le succès de l’évasion de cinq d’entre eux, et non sans avoir goûté à la torture des geôles locales, Surunen accompagne l’un de ses protégés jusqu’au paradis communiste, un pays d’Europe de l’Est baptisé la Vachardoslavie. Là, il découvre le triste sort d’une poignée de dissidents enfermés dans un asile psychiatrique, et s’emploie à les libérer à leur tour.
Traduit du finnois par Anna Colin du Terrail.

Ce livre est écrit en 1986, Reagan est à la tête des États-Unis déAmérique, Mikhaïl Gorbachev dirige l' URSS, en France, Chirac est le premier ministre de François Mitterrand, et Mauno Koivisto préside la Finlande. Une situation géopolitique un peu différente.

Finlandais, membre d'Amnesty International, Surunen, lassé d'envoyer lettres et pétitions, décide de se rendre au Macabraguay. Il veut intervenir directement auprès du dirigeant et demander la libération de son filleul, prisonnier politique.
Nous allons vivre alors des aventures rocambolesques, des pot-de-vin versés aux bidonvilles visités, de la corruption des dirigeants  aux tortures des milices… Surunen va faire s'évader son ami, mais aussi trois péons et un militant communiste.
Décidant d'aider son nouvel ami, Surunen va l'emmener en Vachardoslavie.
"Tu n'es pas communiste? Pourquoi m'as-tu libéré de La Trivial, alors?—Je t'ai emmené pour de simples raisons humanitaires!". Pour ces mêmes raisons, après avoir découvert des dissidents dans un  asile psychiatrique, notre héros va pour des raisons d'équités, les aider à s'évader.

Il est des pays imaginaires où il ne fait pas bon vivre, il est des pays non-imaginaires où on aimerait bien que la police soit aussi nigaude que dans ce conte. Il y a des peuples étouffés par le pouvoir en place, et il y a des Surunen, idéalistes qui essaient de faire bouger les choses.
Une jolie surprise.

mercredi 28 octobre 2015

Trois fois dès l'aube

Alessandro BARICCO

Quatrième de couverture

Deux personnages se rencontrent à trois reprises. 
Un homme commence à parler avec une femme dans le hall de son hôtel et, quand celle-ci a un malaise, il l'héberge dans sa chambre. Leur conversation se poursuit, l'homme s'ouvre à elle mais mal lui en prend. 
Un portier d'hôtel aide une jeune cliente à s'enfuir afin d'échapper à son compagnon, un individu violent et dangereux. Plus âgé qu'elle, il lui révèle qu'il a passé treize ans en prison à la suite d'un meurtre. 
Malcolm, le personnage de la première rencontre, est encore enfant quand ses parents meurent dans l'incendie de leur maison. Pour le soustraire aux suites de ce drame et l'emmener dans un endroit sûr, une inspectrice de police le conduit chez un de ses amis. 
Trois histoires nocturnes qui se concluent à l'aube et qui marquent, chacune à sa façon, un nouveau départ. Trois facettes qu'Alessandro Baricco rassemble en un récit hypnotique et puissant, non dépourvu d'élégance et même de sensualité.
Traduit de l'italien par Lise Caillat.

Trois nouvelles, ou à mon avis trois actes d'une pièce de théâtre. 
Nos deux héros se retrouvent à trois âges différents. J'ai trouvé original de les faire se rencontrer à des époques différentes de leur vie. Elle et lui adultes, puis elle jeune adolescente et lui vieux, enfin elle à quatre jours de sa retraite et lui un enfant.
L'aube, et sa lumière très particulière, la chambre d'hôtel, la rue, la voiture… et des dialogues. On entrevoit le passé, ou le futur, on comprend les drames vécus et parfois les douleurs futures.
J'ai apprécié cette lecture, rapide, facile, mais peut-être pas aussi exaltante que je l'aurai souhaitée.


lundi 26 octobre 2015

Le fossoyeur

Adam STERNBERGH
Couverture: Aurélien Police
Quatrième de couverture

"Tous les cimetières sont pleins, depuis longtemps." 
Il se fait appeler Spademan, le Fossoyeur, presque un nom de super-héros. Vous ne saurez jamais son vrai nom. Il a été éboueur. Un jour, il a trouvé un bébé dans un sac-poubelle. Quelques années plus tard, sa femme est morte dans la série d'attentats radioactifs qui a vidé New York de ses habitants. C'était il y a longtemps : une autre vie. 
Maintenant, Spademan est tueur à gages. Il est resté dans les ordures, mais son salaire a considérablement augmenté. Il n'est pas sexiste : homme, femme, il s'en fout. Vos raisons, il s'en fout. D'ailleurs, le fric aussi il s'en fout. 
Et quand on lui demande de tuer la fille du richissime prédicateur T K Harrow, une gamine qui vient tout juste d'avoir dix-huit ans, il n'y voit aucun problème. Mais dans la toile de Harrow, pour la première fois de sa sinistre carrière, Spademan n'est pas la plus grosse araignée.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Florence Dolisi.

C'est un New York vidé de son âme, qui après de terribles attentats n'a pas su se relever. Il y a ce long cortège de monuments à l'abandon, de groupes errants, c'est une vision d'après apocalypse que nous offre l'auteur. Spademan, c'est le "Fossoyeur", il pourrait être "Nettoyeur", il pourrait être un Léon du futur. Sans états d'âme, sans coeur…au moins en apparence.
Au fil des pages, nous allons découvrir son passé, ses amis aussi, parce qu'aussi surprenant que puisse être notre héros, ce n'est pas un solitaire. Je dirai même qu'il a la chance d'avoir de vrais amis! Il a aussi des ennemis, de vrais ennemis!!!
Ville étrange, temps étranges où les humains se réfugient dans les rêves, leurs rêves et en oublient leurs corps.
C'est un roman qui se lit vite, c'est un roman agréable à lire. Le style est épuré, "sec comme un vieil os" écrit l'éditeur en quatrième de couverture de mon édition. Un bon divertissement.

samedi 24 octobre 2015

Les fleurs du mal (et autres poèmes)


Couverture: Baudelaire

Quatrième de couverture

L'oeuvre de Baudelaire n'est pas une oeuvre poétique parmi d'autres: elle est une révolution, la plus importante de toutes celles qui ont marqués le siècle; elle décide de ce qui désormais portera à nos yeux les couleurs de la poésie. (Gaétan Picon.)

En écrivant ma chronique je me suis aperçue qu'il s'agissait, non pas de mon avis sur un recueil de poèmes, mais plutôt d'une "échappée". 
Si vous désirez quand même la lire, c'est ICI.

mercredi 21 octobre 2015

Meurtres pour rédemption

Karine GIÉBEL

Quatrième de couverture

Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière. Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes. 
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au coeur des ténèbres. 
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté. 
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption…

Avec Marianne, j'ai vécu la prison dans toute son horreur. Ce n'est même pas l'enfermement qui semble le plus dur, mais les relations entre les détenus, entre les prisonniers et geôliers. C'est de façon cruelle que Giébel décrit c'est enfer. S'il est normal qu'une société se protège des délinquants, je pense qu'une société (civilisée?) se doit de respecter ses condamnés, de les protéger des abus de pouvoir des détenus plus riches, plus forts, et de gardiens sadiques. Elle sensibilise à ce problème, ainsi qu'aux relations amoureuses qui peuvent naitre entre une victime et son bourreau. J'ai trouvé tout très juste et bien écrit… Jusqu'à la page 537. 
Soulagée, enfin j'ai fermé mon livre, me disant, "enfin, elle sort de cet enfer", et j'avais hâte de continuer ma lecture.
Mais voilà, l'auteur reste dans le même créneau…Violence, sadisme, masochisme… enfermement. Flics ou ripoux, on ne sait plus, complot politique sordide… 452 pages que j'ai même trouvé moins bien écrites, moins crédibles. Autant le dire, je n'ai pas aimé ces pages là.

vendredi 16 octobre 2015

Tchat "Partage lecture" Nicholas Sparks

C'est sous la houlette de Cassiopée et d' Elyuna que les lecteurs, (enfin lectrices!) de Nicholas Sparks se sont retrouvés hier soir.


Le compte-rendu d 'Elyuna, sur "partage lecture"
ICI

Comme toujours l'échange fut agréable.

Les romans lus étant différents, nous avons parlé de notre vision de cet auteur.

Je n'ai pas particulièrement aimé son roman, "À tout Jamais" mais ayant lu de nombreuses critiques positives sur le romancier, j'étais curieuse de connaître les autres avis.

Certaines pensent que si ses romans sont adaptés au cinéma, c'est qu'il est un bon écrivain. Je ne suis pas certaine d'être de cet avis, un bon réalisateur, un bon casting, et un scénario bien adapté, et une histoire fade peut devenir une comédie romantique magnifique.

Je ne pense pas qu'en ayant lu un seul roman, je puisse avoir un avis très critique. Mais l'échange d'hier soir ne m'a pas donné envie de le découvrir davantage.
Mais je suis cependant dubitative, je pensais rencontrer de vrais fans, pas hystériques certes, mais me montrant cet auteur autrement que comme "un auteur pour femmes".

Mais la soirée passée a été enrichissante.

jeudi 15 octobre 2015

Blogger Recognition Award

Cindy a eu la gentillesse de me nominer aux "Blogger récognition Award"

son blog:

Un très grand merci à Cindy pour ce choix. C'est pour moi non seulement une surprise mais aussi une grande joie.

Pour faire plaisir à ma fille, j'ai crée "Les lectures de Joëlle". 
J'ai commencé par être paniquée à l'idée que n'importe qui aurait accès à mes écrits…
Puis constatant que peu de personnes me lisaient, je me suis libérée de cette pression. 
On ne lit pas de la même façon lorsqu'on doit chroniquer un livre! 
Maintenant, je prend un réel plaisir, non seulement à toujours lire, mais à écrire, et à constater que mes articles sont lus et parfois commentés.

Je ne sais pas si je suis bien placée pour donner un conseil, peut-être écrire pour soi d'abord.

15 blogs c'est beaucoup pour moi. Je ne suis abonnée à peu de blogs, parce que lorsque je vais sûr un blog, j'en feuillette toutes les pages, alors j'y passe pas mal de temps.

Les blogs dédiés à la lecture
P(art)age de lectures:  le blog de Piplo (Je n'aurai pas de blog sans elle, mais sans moi elle n'existerai pas!)
Nous avons beaucoup de lectures en commun, j'aime lire ses critiques, et je trouve son challenge amusant à faire.

Mon Univers des Livres : le blog de Céline.
J'aime son univers, beaucoup de livres jeunesse, donc des découvertes pour moi.
Des actualités littéraires aussi, et les adaptations cinémas ou télévisuelles de ses lectures. 

Des livres et Sharon: une fois par semaine je passe lire ses critiques.
J'aime aussi quand elle parle de ses ancêtres, photos à l'appui, ou de son poney.

Même les sorcières lisent. Après Sharon, je vais chez les sorcières. 
Elles font parfois des Interviews d'écrivains agréables à lire.
J'aimais bien leurs poésies du jeudi, mais je commence à connaître par coeur "Liberté"!!
Tout comme Cindy, j'ai plaisir à lire Elyuna, ou Alexielle.

Les blogs façon "Chez Cindy"
Je ne sais pas comment j'ai connu (virtuellement) Cindy, j'ai découvert ses écrits avant son blog, et j'aime son style. 
Alors, lorsque son blog est né, je me suis abonnée afin de ne rien manquer de ses textes.

Je suis loin de 15 blogs, je vais deci-delà, en cliquant sur les auteurs des commentaires, et je trouve souvent des choses intéressantes. Il me faudra à l'avenir être plus attentive.

Pour les nominés, les règles sont (si vous voulez participer bien sûr!)

Ecrire un article sur votre blog comprenant les éléments suivants:
Remerciements à la personne qui vous a nominée
Une brève histoire de votre blog
Un ou deux conseils pour de nouveaux blogueurs
Une sélection de 15 autres blogs à qui vous souhaitez donner le prix

Puis, allez informer les nominés avec un lien vers les détails de la nomination (votre article).

La bibliothèque des coeurs cabossés

Katarina BIVALD
Couverture: Constance Clavel
Quatrième de couverture

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.
Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…
Traduit du suédois par Carine Bruy.

C'est un roman assez surprenant. L'auteur fait se croiser deux mondes très différents, une jeune femme fade, mélancolique et suédoise, et une vieille dame américaine…morte!
Parce qu'ils ont un sens de l'hospitalité assez développé les habitants de Broken Wheel vont palier à l'absence d'Amy Harris et recevoir Sara. C'est même assez gênant pour elle. Pour rendre ce qu'on lui offre, notre jeune amie va créer avec les livres d'Amy une bibliothèque. Amy reste ainsi très présente.
Beaucoup de références littéraires dans ce roman, des grands classiques, parfois à zapper, à la littérature contemporaine.
Il y a bien sûr des histoires d'amours, dans cette Amérique bien pensante, ces histoires peuvent en bouleverser certains(nes). Mais j'ai surtout aimé cette idée que chaque être humain est un lecteur potentiel, et qu'il suffit de trouver le livre qui va déclencher son envie de lire…"Bridget Jones" pour George, "Les beignets de tomates vertes" pour Grace (en réalité Madeleine…mais pour en savoir plus il faut lire ce roman!) … etc. Ainsi, par l'intermédiaire des livres, des romans d'amours ou policiers, des  biographies, Sara va enfin à la rencontre des gens et va pouvoir s'épanouir.
C'est une lecture facile, c'est une lecture agréable. 

La complainte des filles de Lot

 Morgan CAINE
Quatrième de couverture

Trois hommes sont retrouvés mutilés à Boston. Vivants, mais proprement émasculés. Quand la presse révèle qu’il s’agit tous de pédophiles, le public prend fait et cause pour cet étrange criminel, qu’elle surnomme le Glaive de Dieu.
Le caractère chirurgical des mutilations intrigue Red. Il est bien ennuyé, mais il doit encore soupçonner Jordan Adams. Elle serait bien capable de rendre une justice aussi étrange ! Mais quand un spécialiste de la Bible est retrouvé assassiné dans sa loge après une de ses conférences sur l’inceste biblique, Red craint une escalade dans les crimes. Le temps presse, il propose à Jordan de l’aider à mener l’enquête.
Flanqués du toujours inénarrable Watson, ils vont plonger tous les trois dans les plus terribles méandres de l'âme humaine. Et Jordan va devoir affronter de nouveau les démons de son propre passé…


C'est le premier roman que j'ai le plaisir de lire de Morgan Caine, et apparemment c'est le troisième d'une saga. Peu importe, je lis rarement les sagas dans l'ordre, et j'ai beaucoup aimé ce roman.
Le thème abordé n'est pas facile, la pédophilie et l'inceste sont des violences dont on ne parle guère que dans les faits divers, et souvent plus pour faire de l'audience que pour aider les victimes. 
Au delà de l'enquête, menée avec brio par une équipe attachante et efficace, l'auteur nous parle de ce sujet avec pudeur. Elle évoque les différentes façons dont l'inceste est intégré dans les mythologies, dans la bible. J'ai apprécié aussi qu'elle parle de ces mères "maquerelles" qui souvent préfèrent tourner la tête et laisser faire, de ces femmes qui fournissent aux hommes des enfants. Je me dis que parfois si elles n'existaient pas, il y aurait moins de dégâts.
J'ai été un peu déçue par l'épilogue, j'aurais aimé avoir plus de détail sur l'impact des révélations de Francis Kern, en savoir un peu plus Rachel Callery, et comprendre Meredith Walch. Mais l'épilogue laisse supposer qu'une suite est proche…
Merci à Morgan Caine d'avoir écrit avec autant de talent sur un sujet aussi grave.

J’ai lu ce livre dans le cadre de la lecture commune de "Septembre-octobre 2015" du forum " Partage lecture ". Le livre a été offert par " Rokh éditions ". Un grand MERCI à tous les intervenants.




À tout jamais

Nicholas SPARKS
Couverture: Photo Carson Ganci / Corbis
Quatrième de couverture

Chaque mois d'avril, Landon Carter est assailli par les souvenirs de sa dernière année de lycée. C'était en 1958, dans la petite ville de Beaufort, en Caroline du Nord. Fils de bonne famille, il aimait inviter ses jolies camarades et se moquer de la fille du pasteur : avec sa bible, son éternel chignon et son dévouement sans faille, Jamie Sullivan avait le don de l'agacer. Pour le bal du lycée, Landon est contraint de l'inviter. Elle le prévient : " D'accord, mais promets-moi de ne pas tomber amoureux de moi. " Entre les deux jeunes gens, c'est le coup de foudre.

J'ai fait cette lecture dans le cadre des lectures communes de "Partage lecture", je ne connaissais pas l'auteur, l'occasion était belle de faire sa connaissance.
" À tout jamais" serai l'adaptation d'une histoire vraie, celle de la sœur de l'auteur. Un film a aussi été réalisé en 2002. 
Prenons un jeune homme, pas encore tout à fait sorti de l'adolescence, d'une famille bourgeoise, sans problème. Ni meneur, ni suiveur, juste un ado, sans grandes ambitions, sans passions… Ajoutons une jeune fille, pure, sans histoire, d'une famille modeste, n'ayant plus de maman et élevée par un père pasteur un peu rigide. Ils se connaissent, mais ne se fréquentent pas.
Merveilleuse école qui va les réunir dans un projet commun… Ils vont jouer une pièce de théâtre ensembles!
Laissons mariner un peu leur toute jeune relation, puis ajoutons un grand zeste de malheur… une maladie irréversible… Parce que sinon quel intérêt que de parler d'amour entre ados. Et puis…"Les histoires d'amour finissent mal en général…(R.M.) c'est juste l'histoire de la vie.
Et c'est ce qui m'a manqué dans ce roman, la vie. J'ai trouvé les personnages fades, trop lisses. Jamais de révoltes, Jamie, si sage, si mignonne, si obéissante… si…trop!!! "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans!" (A.R.)
Je ne suis pas insensible, les maladies, qu'elles atteignent les enfants, les ados ou même les adultes me bouleversent. Les injustices me révoltent. Je n'ai trouvé ni révolte ni passion dans ce roman.
Lecture commune septembre-octobre 2015


dimanche 11 octobre 2015

L'odeur de l'herbe après la pluie

Patrick JACQUEMIN
Couverture: P. Jacquemin/chaussure P. Blanchet
Quatrième de couverture

Annabelle est une jeune et brillante banquière qui travaille comme une damnée à sa réussite. Mais au moment où sonne la quarantaine, et alors qu'elle accumule les succès, elle pète les plombs un jour de juin. Sans réfléchir elle fuit. Elle part loin de Paris, loin des contraintes, à la campagne, sur les lieux de son enfance. En chemin, sa voiture tombe en panne et elle ne rencontre pour l'aider qu'un vieux paysan. Cette rencontre c'est SA chance, celle d'une citadine perdue qui va s'ouvrir aux secrets insoupçonnés de la terre et de l'univers. Sa vie en sera à jamais bouleversée.

J'ai été séduite par le titre, tout marcheur sait qu'après la pluie, la nature exhale tous les parfums. C'est toujours un bonheur que ces promenades alors que les senteurs sont multipliées.
Je vais faire court, je n'ai trouvé dans ce roman qu'une Annabelle proche du "burn out". Elle a été pendant son enfance formatée pour être une gagnante, et au mépris de ce qu'elle était vraiment, elle a réussi…Argent, pouvoir, elle a tout ce dont rêvaient ses parents.
Elle rencontre George, paysan, mais "oh" surprise instruit (comme si ça n'existait pas!!!) et dont la ferme est pleine de livres.
Je n'aime pas parler des romans que je n'ai pas aimé. Celui-ci ne m'a rien apporté, pas même le plaisir de l'écriture. Dommage, avec un si joli titre!




Des mille et une façons de quitter la MOLDAVIE

Vladimir LORTCHENKOV
Couverture: Marion Tigréat.
Quatrième de couverture

La Moldavie, on l'aime ou on la quitte.
À Larga, petit village misérable où ne poussent guère que des trognons de choux, les habitants caressent tous cette merveilleuse idée : émigrer. 

Leur paradis terrestre ? L'Italie, où les attendent prospérité et brunes incendiaires. Pour ce faire, rien n'est trop cher, ni trop fou : vendre un rein, transformer un tracteur en sous-marin, organiser une croisade religieuse ou apprendre le curling afin de décrocher un visa d'équipe nationale. Tout plutôt que de renoncer.
Et si la chance souriait aux audacieux ?
Traduit de russe par Raphaëlle Pache.

"Je me presse de rire de tout avant d'être obligé d'en pleurer." Beaumarchais (Le barbier de Séville "Figaro")
Quel plaisir que la lecture de ce roman. Un tout petit village, cinq cents âmes environ, et une vie monotone, alcool, bagarres, semblent ponctuer la vie des habitants de Larga. Mais voilà, l’être humain est ainsi fait, ils ont un rêve, c’est ancré en eux… Leur « Eldorado » c’est l‘Italie. Ils mettent tout en œuvre pour aller vivre en Italie, c’est même leur seul but, leur seul espoir.
Un problème cependant, l’Italie existe-t-elle vraiment ? Ceux qui sont partis ne sont jamais revenus ; Et l’argent qu’ils envoient, les coups de téléphone, c’est au début de leur exil. Ensuite plus rien.
Nous tombons dans le burlesque, tant les façons de rejoindre le pays de cocagne sont multiples. Arnaqués, délestés de leur pécule (le plus souvent emprunté, un passage coute 4000 euros sans les « à côtés »), ils ne renoncent pas, se vendent en pièce détachés (reins, foie, poumons), décident de partir en croisade ou construisent différents engins, avions ou sous-marins, pour franchir les différents obstacles.
Tout en nous faisant rire (jaune) l’auteur aborde des sujets très graves; le trafic d’êtres humains, d’organes, d’enfants même, les corruptions politiques, la prostitution et ce qu’on appelle pudiquement « l’esclavage moderne ».
L’auteur crie aussi son désespoir devant cet exode en faisant dire à Tudor, un de ses personnages
« Comprenez, malheureux, que nous cherchons ailleurs quelque chose que nous pourrions avoir ici. Ici même, en Moldavie ! Nous pouvons nettoyer nous-mêmes nos maisons, refaire nous-mêmes nos routes. Nous pouvons tailler nos arbustes et cultiver nos champs. Nous pouvons cesser de médire, de nous saouler, de fainéanter. [...] Arrêter de truander ! Commencer à vivre honnêtement ! L'Italie, la véritable Italie se trouve en nous-mêmes ! » (p 226).
Je remercie Partage lecture et les Éditions Pocket pour ce partenariat.





mercredi 7 octobre 2015

Mémoire de ma mémoire

Gérard CHALIAND
Couverture Antoine Agoudjian
Quatrième de couverture

La mémoire de ma mémoire n'est pas ce que j'ai vécu mais ce dont j'ai hérité. L'écho d'un passé. Elle est la partie immergée de mon histoire. L'amont nocturne de ma saga. Le caillot que j'avais dans le poing au jour de ma naissance et dont, enfant, on m'a transmis la tragédie. 
Et que j'ai voulu oublier.


Après avoir passé une grande partie de sa vie à se fondre, non sans talent, dans son siècle. Docteur en sociologie politique, il se passionnera pour la géostratégie, les guérillas et le terrorisme. C'est à presque 70 ans que Gérard Chaliand décide de laisser enfin un témoignage sur sa famille, sur ses origines, sur ce peuple arménien, sur le premier génocide du vingtième siècle.
Ils ressurgissent dans sa mémoire, tous ses ancêtres qu'on lui racontait, toutes ses veuves, tous ses solitaires qui avaient perdu plus que leur vie…Il semblait ne pas les écouter…Et pourtant, ils sont tous présents…dans cette mémoire que lui même ignorait.
Je ne connaissais de ce génocide que ce qu'en disent les médias…peu de choses essentielles. Aujourd'hui, grâce à ce petit texte, je vais un peu plus loin dans cette histoire. J'ai l'impression de les connaitre, de les comprendre, y compris dans certains actes de vengeance (non, de justice!!)
Malgré la violence, j'ai trouvé dans ce texte beaucoup de poésie. 

mardi 6 octobre 2015

Mr Mercedes

Stephen KING
Quatrième de couverture

Foncer sur une foule dans sa SL 500 12 cylindres : le moment le plus grisant de la vie de Mr Mercedes.
Et le carnage lui a tellement plu qu'il n'a qu'une envie : recommencer. Au plus vite…

Le livre commence par une vision cauchemardesque, au moins pour ces demandeurs d'emploi, debout aux aurores parce qu'ils veulent décrocher un "job", sûrement mal payé d'ailleurs, pour pouvoir sortir de ce quotidien de misère…
Le gentil, c'est Hodges, inspecteur à la retraite. On va le suivre, avec "ses amis, ses amours, ses emmerdes…". Le méchant, c'est Brady, sans amis, sans amours, donc sans "emmerdes", mais sacrément flippant.
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Brady me laissant un goût amer, je préférai poser mon roman sur Hodges, plus optimiste… et finalement, j'ai bravé la nuit, me disant… "Demain, tu marcheras au radar, mais il faut que tu saches…"
Je dois dire qu'à la toute fin, en lisant les dernières lignes de l'ouvrage, j'ai souri "Ha bien sûr, normal, c'est King  tout de même."

samedi 3 octobre 2015

Les héritiers de la mine

Jocelyne SAUCIER

Quatrième de couverture

Eux, c’est la tribu Cardinal. Ils n’ont peur de rien ni de personne. Ils ont l’étoffe des héros… et leur fragilité.


"Notre famille est l’émerveillement de ma vie et mon plus grand succès de conversation. Nous n’avons rien en commun avec personne, nous nous sommes bâtis avec notre propre souffle, nous sommes essentiels à nous-mêmes, uniques et dissonants, les seuls de notre espèce. Les petites vies qui ont papillonné autour s’y sont brûlé les ailes. Pas méchants, mais nous montrons les dents. Ça détalait quand une bande de Cardinal décidait de faire sa place.
– Mais combien étiez-vous donc?
La question appelle le prodige et je ne sais pas si j’arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chœur, ahuris et stupides :
– Vingt et un? Vingt et un enfants?
Les autres questions arrivent aussitôt, toujours les mêmes, ou à peu près : comment nous faisions pour les repas, comment nous parvenions à nous loger, comment c’était à Noël, à la rentrée des classes, à l’arrivée d’un nouveau bébé, et votre mère, elle n’était pas épuisée par tous ces bébés?
Alors je raconte…"


Un clan, une fratrie, une tribu, on peut trouver de nombreux qualificatifs pour parler de cette famille pour le moins pittoresque. S'ils semblent se fondre dans un moule, dans un même gang, il n'en demeure pas moins qu'ils sont différents. Lorsque le dernier naît, les aînés sont déjà partis, au moins les garçons, parce que la fille aînée est toujours là… Et ce dernier né commence le récit. Il est fier de cette famille hors du commun…Il explique la mine, lePère, absent et présent à la fois, LaMère derrière ses fourneaux, mais qui veille la nuit sur leur sommeil. Les bagarres, le clan réuni, les dynamitages pour les anniversaires et la guerre contre les culs-terreux.
Mais voilà, il manque quelque chose, il le sent bien, ce petit dernier…Ils prendront le relais pour nous raconter leur tranche de vie, leur tranche d'enfance…Entre eux, ils utilisent des surnoms, mais leurs parents les appellent toujours par leurs prénoms. (Heureusement, parce que LeFion, LaPucelle, LaThommy ou même Géronimo—les narrateurs— c'est parfois un peu surprenant).
C'est l'histoire d'une fratrie hors du commun, certes, mais c'est l'histoire d'un terrible secret.
Pour la première fois depuis des années, et parce que leur père va recevoir une médaille, ils sont tous réunis. Et ce douloureux secret, ce secret qui les empêche de s'épanouir… même le dernier, qui essaie de comprendre. Un très beau texte, beaucoup de tendresse, malgré la violence de la mine et des dynamitages.