samedi 23 avril 2022

Les évasions particulières de Véronique OLMI

Avec ce roman, je pensais retrouver une part de cette adolescence passée en province. J’ai été déçue, c’est vrai.
1968 est passé par là, et les mœurs se sont libérées.
Sabine devenue majeure plus tôt que prévu (le 5 juillet 1974 la majorité civile est fixée à 18 ans) découvre Paris, les difficultés pour essayer de réaliser ses rêves d’artiste. Pas si simple, elle ne manque pourtant ni de charme, ni d’énergie.
J’ai aimé le combat d’Hélène et son engagement, mais il est vrai que j’ai une grande tendresse pour René Dumont (1904/2001), et son combat.
Mariette reste une énigme. Sans doute la plus mystique des trois. Elle découvre, grâce à un mentor très mature la musique, les auteurs compositeurs, plus particulièrement Léo Ferré. 
Et par-dessus, un couple que j’ai trouvé fade, des parents qui ne savent exprimer ni leur amour ni leur autorité. 

Quatrième de couverture :

Elles sont trois sœurs, nées dans une famille catholique modeste à Aix-en-Provence. Sabine, l’aînée, rêve d’une vie d’artiste à Paris ; Hélène, la cadette, grandit entre son oncle et sa tante, des bourgeois de Neuilly-sur-Seine, et ses parents, des gens simples ; Mariette, la benjamine, apprend les secrets et les silences d’un monde éblouissant et cruel.
En 1970, dans cette société française qui change, où les femmes s’émancipent tandis que les hommes perdent leurs repères, chacune à sa façon, trouver comment vivre une vie à soi, une vie forte, loin de la morale, de l’éducation ou de la religion de l’enfance.
Cette saga familiale, qui nous entraîne de l’après Mai 68 à la grande nuit du 10 Mai 1981, est tout autant une déambulation tendre et tragique dans ce siècle que la chronique d’une époque où les consciences s’éveillent au bouleversement du monde et annoncent le chaos à venir.

René Dumont et son verre d'eau 
1974 
Photo source
archives INA arte TV

19 avril 1974
Candidat à l'élection présidentielle de 1974, René DUMONT, écologiste, tente de sensibiliser les téléspectateurs au gaspillage "Nous allons bientôt manquer de l'eau et c'est pourquoi je bois devant vous un verre d'eau précieuse puisqu’avant la fin du siècle si nous continuons un tel débordement elle manquera...". Il termine en buvant son verre d'eau.
Le résultat du scrutin sur la France est faible (1,32 % des votes), mais il s'agit alors surtout d'utiliser les médias et particulièrement la télévision pour faire connaître la pensée écologiste en politique.

dimanche 17 avril 2022

Des torrents de sang et d'argent de Philippe CUISSET


Philippe Cuisset nous raconte la tragédie vécue par les peuples Herero et Nama, chassés de leurs terres par les allemands, devenues colonie allemande l’Afrique du Sud-ouest et gouvernée par le général Von Trotha. Réputé pour sa cruauté il va organiser les premiers camps de concentrations. Ils se transformeront en camps de travail, la main d’œuvre est sous-alimentée, maltraitée, beaucoup meurent de malnutrition.
Afin de réaliser des caractéristiques ethniques et étayer ses thèses raciales, des crânes sont prélevés, bouillis et « nettoyés » par les prisonniers, puis envoyés à Eugen Fischer (Théorie de l'hygiène raciale).
« Verser des torrents de sang et d’argent », c’est ce que n’hésite pas à dire, et à faire Lothar von Trotha.

Esther, elle est d’origine Nama. Des massacres des Herero, elle ne connait que le récit Jan Kariko. Elle représente le vécu de son peuple. Elle n’est pas victime, elle est témoin. Son regard jamais ne faiblit. Esclave, écorcheuse de crâne, prisonnière du Rail, elle s’évade.
Esther c’est le fil rouge que suit Philippe Cuisset pour nous montrer, à travers le regard de cette femme l’horreur de ce génocide. Les morts, les souffrances c’est Esther.

La liste des génocides est longue et j’ai l’impression que malgré toutes nos bonnes volontés, ces horreurs se poursuivent, hélas!

Redécouverte dans les années 1990, cette guerre coloniale menée par Trotha fut qualifiée rétroactivement de premier génocide du xxe siècle. Son plan d'extermination des Hereros a été comparé par certains historiens au plan d'extermination des Juifs mené par les Nazis. (source wikipédia)

Le 16 août 2004, le gouvernement allemand a présenté ses excuses officielles, historiques et morales pour ces atrocités, qualifiées dans un communiqué signé par la ministre allemande déléguée à la Coopération de « génocide »


Photo 2ème de couverture : 
Survivants après leur fuite dans le désert d'Omaheke, 
dans le Sud-Ouest africain allemand (Namibie actuelle)

Quatrième de couverture:

Entre 1904 et 1908, dépossédés de leurs terres, les peuples herero et nama se révoltent contre la colonisation allemande. Le général von Trotha mate l’insurrection et signe le premier ordre écrit d’extermination totale. Les deux peuples sont décimés. L’opinion internationale s’émeut, le génocide est différé. 

Insidieusement le crime se poursuit : le camp de Shark Island constitue une ébauche de purification ethnique. Épuisement et sous-alimentation tuent encore, les crânes des prisonniers sont livrés aux médecins racialistes pour cautionner cette suppression radicale. Après la découverte du premier diamant namibien, l’Empire décide de construire un chemin de fer sur lequel les rescapés meurent en nombre le long des voies. 

Esther endurera la déportation sur la sinistre Île aux requins, elle sera ensuite l’une des esclaves du rail : une vie comme une traversée du désert à l’image de ces peuples broyés par la machine coloniale.

Philippe Cuisset
Photo source Babelio
Février 2022

L'interview de Philippe Cuisset radio primitive 

Je remercie "Partage lecture" et Les éditions Kyklos pour ce partenariat.

Mes lectures de Philippe Cuisset


dimanche 10 avril 2022

Cabossé de Benoît PHILIPPON


Si j’imagine Raymond, ou plutôt Roy, il a les traits de Boris Karloff, dans le rôle de la créature de Frankenstein, avec un peu plus d’humanité dans le regard. Guillemette a les traits et le sourire de Julia Robert lorsqu’elle interprète la Fée Clochette dans « Hook ou la revanche du Capitaine Crochet ». La même énergie, et le même sourire.
C’est « un roman route », mais un roman atypique. Alors j’ai aimé voyager avec eux, même si on croise beaucoup de 33 tonnes. Leurs rencontres ne sont pas toujours sympathiques, mais quand ils croisent Berthe, quel bonheur ! (Retrouver Mamy Luger tout sourire et charme entre deux séances de "sexes"…)
Des « Bonny et Clyde » atypiques, une plume crue. 

Quatrième de couverture :

Quand Roy est né, il s'appelait Raymond.
C'était à Clermont. Il y a quarante-deux ans. Il avait une sale tronche. Bâti comme un Minotaure, il s'est taillé son chemin dans sa chienne de vie à coups de poing : une vie de boxeur ratée et d'homme de main à
peine plus glorieuse. Jusqu'au jour où il rencontre Guillemette, une luciole fêlée qui succombe à son charme, malgré son visage de "tomate écrasée"…
Et jusqu'au soir où il croise Xavier, l'ex jaloux et arrogant de la belle - lequel ne s'en relèvera pas.
Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but. Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d'obstacles sanglants et de rencontres lumineuses.

Benoît Philippon
Photo source" Crédits DR" 
France Culture novembre 2016


Mes lectures de Benoît Philippon:

mardi 5 avril 2022

Pour seul refuge de Vincent ORTIS

Que dire de ce roman si ce n’est que je l’ai lu rapidement.

Très vite on comprend que le héros est psychiquement dérangé, sans doute schizophrène, et que ses actions ne sont conduites que par un cerveau malade.

Il se réinvente une histoire d’amour, et confond vengeance et justice.

Je n’ai pas eu d’empathie particulière pour le juge Mcarthy, et je n’ai pas compris qui était vraiment Alan Marocco.  

Et pourtant, je n’avais qu’une envie, continuer ma lecture.


Quatrième de couverture:
LA PLUS TERRIBLE DES PRISONS 
EST CELLE QUI N'A PAS DE MURS.

    De la neige à perte de vue, une ourse affamée, pas une habitation à des kilomètres à la ronde.
    Seuls, perdus dans les immensités sauvages du Montana, à plus de deux mille mètres d'altitude, deux hommes se font face : un jeune Indien accusé de viol avec tortures et le juge qui l'a condamné.
    Chacun possède la moitié des informations qui pourraient les sauver, or :

Ensemble, ils s'entretueront. Séparés, ils mourront.

Vincent Ortis
Photo source Babelio

vendredi 1 avril 2022

La dernière veuve de Karin SLAUGHTER

C’est ma première lecture de Karin Slaughter, et je dois bien avouer que je suis perplexe. J’ai aimé Sara Linton et Will Trent, leur relation, mais aussi leur personnalité. 

J’ai aimé l’histoire, contrer ce monstre qu’est Dash, ces idées, mais surtout cette perversion sans nom… le anti héros dans toute sa splendeur. Il résume à lui seul le Mal. 

Cette incursion au cœur même de ce qui me parait être une secte, l’enlèvement de Sara parce qu’elle est pédiatre, pour tenter enrayer une épidémie de rougeole. 

Oui, le roman avait tout, même le sordide pour me plaire. 

L’histoire et la tension montent crescendo, jusqu’à l’apothéose… Magnifique… et l’épilogue, tout en douceur !

 

Mais voilà, j’ai quand même écouté « Daniel Pennac » en suivant « Les droits imprescriptibles du lecteur » et sauté quelques pages (droit numéro 2). 


Quatrième de couverture :

Août 2019. Une attaque à la bombe touche un quartier stratégique d'Atlanta. Sara Linton et son compagnon Will Trent, enquêteur pour le Georgia Bureau of Investigation, se précipitent sur le lieu de l'explosion. Alors que Sara tente de venir en aide aux victimes, elle est enlevée sous les yeux de Will par les poseurs de bombes et conduite au pied des Appalaches, dans un camp peuplé d'hommes armés et de femmes en longues robes blanches.
Ce groupuscule paramilitaire aux airs de secte prévoit de multiplier les attaques terroristes à l'échelle nationale afin de rétablir la suprématie de l'homme blanc.
La menace est sans commune mesure. Le danger, imminent. Ensemble, Will et Sara parviendront-ils à déjouer l'attentat le plus meurtrier du xxie siècle ?
Traduit de l'anglais (états-Unis) par Catherine Richard-Mas.


Karin Slaughter 

Illustration par Jillian Tamaki

19juillet 2018

The new York Times

"Comme un roman" de Daniel Pennac  ICI