vendredi 27 mars 2020

Tu seras un homme, mon fils de Pierre ASSOULINE


Quatrième de couverture : 

    C'est l'histoire d'un poème… 
    À la veille de la Première Guerre mondiale, Louis Lambert, jeune professeur de lettres dans un lycée parisien, rencontre par hasard dans le sud de la France son auteur favori : Rudyard Kipling, le romancier adulé du Livre de la jungle et du fameux "If... " que les Français connaîtront bientôt sous le titre "Tu seras un homme, mon fils" . 
    Louis Lambert, qui rêve depuis des années d'en donner lui-même la traduction idéale, tente d'obtenir l'autorisation de l'écrivain. Une amitié inattendue va naître entre les deux hommes, que la disparition de John, le fils de Kipling, mort au combat dans les tranchées, va brutalement modifier. 

    Jusqu'où un père est-il responsable du destin de son fils ? Un poème peut-il être la clé de toute une vie ? Pierre Assouline nous plonge dans la vie intime de Kipling pour faire la lumière sur un drame qui changea à jamais le cours de l'existence d'un des auteurs les plus lus au monde.

Mon avis :

Louis Lambert, professeur de littérature assiste en compagnie de son fils aux obsèques de Kipling.
Il raconte.

Louis Lambert voudrait réaliser, avec l’autorisation de l’auteur, la traduction parfaite de « If » (Tu seras un homme mon fils !). Il se rapproche donc de Kipling.
C'est une vie romancée de Kipling, auteur adulé, très jeune prix Nobel de littérature (1907).
Nous vivons sa longue recherche du corps de John, son fils, mort à Loos en septembre 1915. Un corps pour sortir du désespoir, pour aider au deuil.
Kipling est un bon père, il pleure encore sa fille Joséphine, se reprochant cette traversée et cette pneumonie qui a provoqué le décès de son enfant.
Mais on découvre aussi un Kipling germanophobe (avant la guerre qui tua son fils, avant Hitler et le nazisme. Une haine des allemands dont je n’ai pas en lisant ce roman compris l’origine). On le découvre aussi antisémite, est-ce dû à son amour d’Allah, du prophète et des musulmans, à la bêtise, à l’époque ?

Ma petite question :

Est-ce parce que je n’imagine pas l’auteur de " L’homme qui voulut être roi", du "Livre de la jungle" comme un être aussi peu ouvert aux autres, aussi fat et imbu de lui-même que je n’ai pas aimé ce roman ?

jeudi 19 mars 2020

Une bête à tuer de Jean-François REGNIER


Quatrième de couverture:

Ça fait huit ans que Weston Forrester et Duncan Smith sont recherchés par toutes les polices du monde après l'affaire du « Hangar de Newton ».
Que sont-ils devenus ?
Et si un désir de justice venait raviver un fait divers trop vite oublié ?

« Duncan se sent piégé, à nouveau piégé.
Il ne veut pas retourner vivre en autarcie, coupé du monde, déserteur, fugitif, froussard en quelque sorte.
Il pourrait se livrer à la police et tout révéler au grand jour. Grande incertitude, car sa bonne foi ne ferait pas le poids face aux mensonges que les médias avaient pu vomir jusque-là.
Non, Duncan doit agir seul et vite.
Il sait que Forrester n'oublie rien, qu'il est rancunier.
[...] Il se sent comme une souris avec laquelle Forrester, huit ans plus tard, continue de jouer.
Duncan le pressent tout prêt à bondir.
Comment retrouver Forrester, le faire sortir de son trou ? »

 Mon avis : 

L’affaire du « Hangar de Newton » a défrayé la chronique. Les médias ont dit à peu près tout et surtout n’importe quoi sur sûr Weston Forrester et Duncan Smith. Les deux protagonistes ont disparu dans la nature, la justice n’est pas passée.

C’est en janvier 2019 que je rencontrais avec « Ma bête » les deux héros de Jean-François Régnier. Tout en appréciant cette lecture, je regrettai la fin que je trouvais trop ouverte.
J’ai enfin eu cette fin !
Deux "mentalités" s’affrontent : la vengeance que désire John Therock (le banquier, père de Mireya, une des victimes des bourreaux du hangar) et Duncan Smith, qui voudrait la justice.
On fait la connaissance de Bruce, l’amant de Duncan, et aussi le tuteur de Gavin, le fils surdoué de Duncan.
Forrester n’a aucune limite. Son intelligence, il la met au service des crimes tantôt gratuits, juste pour le plaisir, tantôt crapuleux. Si Duncan a trouvé un certain équilibre entre son métier, son fils et son amant, il garde quelques séquelles, mais surtout il aimerait laver son honneur.
Une lecture tout aussi addictive, tout aussi rapide que celle de "Ma bête".
J'ai beaucoup aimé ce roman. La réflexion ici me semble être dans les choix très humains et pas si simples. Justice ou vengeance, la capacité à pouvoir pardonner et la valeur du pardon. 

Mon petit plus :

J'ai découvert Jean-François Regnier avec "Ma bête" ICI

Je remercie l'auteur pour l'envoi de ce roman dédicacé!
et Cassiopée (administratrice de Partage lecture)


Avec ce titre je participe au

dimanche 15 mars 2020

L'éternel retour de Sylvain TESSON


Quatrième de couverture : 

En Sibérie, dans le Dorset anglais ou au cœur des montagnes de Géorgie, les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances : les héros de ces nouvelles ne devraient jamais l’oublier.

Cinq nouvelles, cinq gifles étourdissantes et toniques, cinq invitations à méditer sur l’homme et la nature.



Mon avis :

L’asphalte
Un village dans un coin reculé de Géorgie, un village loin de tout ! Édolfius veut que si elles partent, ses deux filles, ses deux jumelles reviennent. Alors il va se battre pour que la route soit goudronnée.
Très cruel !

Les porcs
Le monde moderne des années 80/90 demande un rendement accru aux éleveurs. C’est l’élevage intensif et toute son horreur. C’est la longue descente aux enfers d’un éleveur, un homme devenu malgré lui une machine à produire.

Le lac 
Il reste à Piotr 20 jours à vivre à l’écart de tout, dans une forêt où l’hiver semble éternel. Pourquoi ? Une fois ce délai passé, revenir vivre au milieu des hommes n’est pas si simple. La nature veille, si la justice des hommes est passée, la nature agira !

L’île
Un naufrage. Une dizaine de rescapés, pas un seul marin, des passagers.
Impossible donc d’envisager de quitter l’île, il faut donc s’organiser pour survivre.
L’ennui est le pire ennemi, alors, Lothka va devenir conteur.
La chute est surprenante …et l’ennui s’installe de nouveau.

Le phare
Je n’ai pas aimé, ou plus simplement pas compris cette nouvelle. Un russe et un breton, tous les deux gardiens de phare vont se retrouver dans le phare du breton pour fêter Noël.
« À l’éternel retour ! À l’éternel retour » hurle le breton.

Cinq textes très différents mais servis par le talent de Sylvain Tesson.
Une lecture agréable, intense et addictive !

Mon petit plus :

J’ai découvert Tesson avec « La panthère des neiges ».

lundi 9 mars 2020

La cave aux poupées de Magali COLLET


Présentation de l'éditeur :

Manon n'est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge.
En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé.
Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale…
Mais, par-dessus tout, une fille normale n'aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.


Mon avis :

Comment Manon peut faire la différence entre le bien et le mal ?

De son enfance, Manon se souvient de la douceur de sa maman trop tôt disparue, des coups et des viols de son père.
Comment alors peut-elle comprendre où est le bien, où est le mal, elle qui ne fut qu'un objet de maltraitance pour son père ?
Comment comprendre qu'on fait du mal quand la seule réponse aux questions est les coups. Comment faire preuve de pitié, quand pour seul exemple on a un père pervers.
Comment Manon pourrait-elle savoir qu'elle fait mal ?
Elle n’a pas besoin d’être enfermée, elle est sous domination totale !
Elle ne connait pas la pitié, sait-elle seulement que ce mot existe ?
Pourtant elle voit bien, à la télé, qu'il y a une autre vie, ailleurs.

C'est histoire est réaliste, ce genre d'histoire qu’on peut rencontrer au détour d'une rue, et c'est pour cette raison qu'elle fait mal!  
On a vu parfois des jeunes filles ou des jeunes gens disparaitre sans raison, se volatiliser. Parfois on retrouve un être hagard, échappé de l’enfer.
N’oublions pas que le domicile, le foyer, est le premier lieu de violences faites aux enfants. 
Magali Collet met le doigt sur un réel problème. La violence bien sûr faites aux enfants, aux femmes, mais aussi la perversion, l'emprise qu'un "dominant" peut avoir sûr les siens, les posséder, les asservir.
Ce roman addictif, je n’ai pas pu le lâcher.

Mon petit plus :

Où se trouve la normalité? Dans notre éducation sans doute. Dans ce qu'on apprend à l'école peut-être. Quand on échange avec des camarades, quand on lit, quand on dialogue, quand on s'instruit. 

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.







jeudi 5 mars 2020

La bête du marais de Xavier-Marie BONNOT


Quatrième de couverture :

William Steinert, industriel allemand amoureux de la Provence, a disparu. Persuadée qu’il a été assassiné, sa riche épouse Ingrid sollicite les services de Michel De Palma, alias le Baron, commandant à la brigade criminelle de Marseille. Au repos forcé depuis qu’il a été grièvement blessé, le Baron accepte de jouer les privés. Banale affaire d’enlèvement et de séquestration ? Pas vraiment, puisque le cadavre de Steinert est repêché dans un marais et que, peu après, plusieurs autres   corps sont retrouvés dans les eaux saumâtres de Camargue, sauvagement mutilés par de gigantesques mâchoires. De Palma n’a qu’un seul indice – une plume de spatule blanche, oiseau rarissime – et une certitude : les liens de Steinert avec la Provence remontent à l’Occupation.

Dans les marais de Camargue, la nuit, une étrange voix chante l’hymne des chevaliers de la Tarasque, monstre mythique dont le folklore provençal s’est emparé. Le début d’une affaire ténébreuse qui va mener De Palma aux frontières du réel


Mon avis : 


Quel bonheur que cette promenade en Camargue.
J'ai découvert Michel de Palma, dit le Baron en même temps que Xavier-Marie Bonnot.
J'ai aimé ce héros, ce flic cassé de partout.
Se retrouver au coeur de la Camargue, dans ses marais si riches en flore, en faune. Cette Camargue au coeur d'une enquête peu banale.
Il faut être patient pour observer toutes les richesses des marais. Il faut écouter les murmures, le clapotis de l'eau, entendre l'étrange cri d'un oiseau, le vol d'une spatule ou d'un héron, le bruissement d'une aile.
Il faut être patient pour démêler tous les fils de l'enquète, retrouver les tarascaïres, (chevaliers de la Tarasque), faire la part belle à la légende mais ne pas oublier la sombre réalité des meurtres.

Mon petit plus : 

La Tarasque hantait les marécages près de Tarascon, détruisant tout sur son passage et terrorisant la population. 
Un monstre à six pattes courtes comme celles d'un ours, un torse comme celui d'un bœuf, recouvert d'une carapace de tortue et muni d'une queue écailleuse se terminant par un dard de scorpion. Sa tête est celle d'un lion aux oreilles de cheval et au visage d'un vieil homme. 


Avec ce titre je participe au