lundi 15 novembre 2021

Au prochain arrêt de Hiro ARIKAWA


    J’aime les « romans route », ces romans qui au-delà des voyages, nous font faire des rencontres, découvrir non seulement des paysages, mais aussi des personnages, héros d'un quotidien pas aussi ordinaire qu’on pourrait l’imaginer.
    J’ai lu des romans route, « à pieds », « à cheval », « en camping-car », « en tondeuse à gazon ». 
Me voici en train, embarquée dans le « Takarazuka – Nishinomiya » pour un voyage « Aller » et « Retour ». C’est un tout petit trajet, 9,3 kilomètres seulement, avec cinq arrêts (Sakasegawa, Obayashi, Nigawa, Kotoen, Nishinomiya,Mondo-yakujin).

    Quel bonheur de lecture, quel régal d’écriture. J’ai lu ce voyage sans faire de pose, sans jamais descendre de ce train, savourant les anecdotes, m’insurgeant contre les malotrus, souriant de l’impeccable aïeule sachant se faire respecter, et donnant de savoureux conseils ! J’ai aimé les amours naissantes, et celles aussi qui doivent se remettre de déceptions. Les vieilles extravagantes et les jeunes timides, les amoureux mal assortis et la mariée seule …
    Et j’ai sans escale continué avec le retour. Ils reviennent, arrivent, descendent ou montent…

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

Au Japon, sur la ligne reliant Takarazuka à Nishinomiya, au gré des huit gares que dessert le train aux wagons rouges, plusieurs passagers montent et descendent, chacun avec son histoire, chacun perdu dans ses pensées et dans les nœuds de son existence. Nous les rencontrons à l’aller, nous les retrouverons quelques mois plus tard au retour.
    Dans ce décor invariable, et pourtant mouvant, des vies vont ainsi s’entrechoquer et être profondément changées… pour le meilleur. À chaque arrêt, de nouveaux passagers s’installent, se parlent, se lient. Et, d’un trajet à l’autre comme d’une saison à l’autre, le lecteur se fait l’observateur des paysages nouveaux et des multiples trajectoires qu’auront prises ces destins croisés. Tels les wagons attachés les uns aux autres dans l’alignement parfait des rails, le livre se construit sur une chaîne d’événements où tous les personnages finissent par être durablement connectés d’une manière ou d’une autre.
    Plus qu’une ode au voyage, ce roman choral de Hiro Arikawa est une invitation à l’arrêt sur soi-même, en même temps qu’un éloge de l ’imprévisible. Et de ces rencontres qui, si l’on ne s’en défend pas, font que des êtres de passage peuvent bouleverser le cours de nos vies.
Traduit du japonais par Sophie Refle

Hiro Arikawa
Photo source Actes Sud
Portrait © Kunihiro Fukumori

2 commentaires:

  1. Une lecture qui a l'air d'être dépaysante :)
    Bonne journée !

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    1. Et écrite toute en douceur par une femme!
      Merci Céline. Bonne soirée!

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