dimanche 31 juillet 2022

Florida d' Olivier BOURDEAUT

En lisant ce roman, j’ai été mal à l’aise.
De façon générale je suis toujours très mal à l’aise avec les concours de beauté, qu’ils concernent les hommes, les femmes, et même les séniors. J’y vois une négation de l’être au profit d’une beauté éphémère. On met à l’honneur des personnes qui n’ont parfois pour seule qualité que d’être nés beaux.
Qu’une maman transforme sa petite fille en poupée c’est très loin de ma conception de l’éducation. Qu’elle lui fasse faire le tour des podiums, qu’elle l’exhibe, j’ai du mal à comprendre…Une petite fille, c’est précieux.
Il y a un temps pour l’enfance, pour l’adolescence… et pour un jour devenir femme puis, peut-être mère.

Pourtant, c’est le récit qu’Elizabeth Vernn livre qui me gêne plus que le comportement de sa mère. Elle refuse de s’ouvrir à sa mère, jamais elle n’essaie le dialogue. J’ai eu l’impression d’un récit fait par une personne fragile, psychotique.

Les concours des mini-miss ont été interdits en France en janvier 2014. J’ai lu l’article d’une maman furieuse, disant qu’il y avait « bien des façons de contourner cette loi, que les petites filles adoraient les robes de princesses ». (Rien n’empêche une petite fille de s’habiller en princesse, ou en pirate, ou en clown ! juste pour s’amuser.)


Quatrième de couverture :

Le jour de ses sept ans, Elizabeth a la malchance de gagner un concours de beauté. Sa mère n’a dès lors qu’une obsession : faire remonter sa fille sur la première marche du podium. Mais l’enfant ne cesse de la décevoir et chaque défaite se fait plus amère. Pour Elizabeth – grimée, manipulée, exhibée –, l’heure de la révolte est venue. Sous le soleil de Floride, qui dore les corps autant qu’il les brûle, la jeune fille décide de livrer un combat féroce pour que, enfin, sa vie lui appartienne.

Olivier Bourdeaut
2016
Photo source Babelio


Mes lecture d'olivier Bourdeaut 

mercredi 27 juillet 2022

Dans les brumes de Capelans

 
C’est le froid qui domine dans ce roman. Coste, froid dans ses relations avec les repentis, froid avec les habitants de l’île, avec les gendarmes. Deux exceptions toute fois, Esther, alias Mercredi, et son grand-père, Armand Bisset. Deux amis, comme une famille choisie, une amitié faite de respect et de tendresse.
Cette solitude, choisie, voulue, c’est aussi une forme de lâcheté. Ne pas affronter le deuil et laisser loin de lui ses anciens amis.
Anna arrive dans sa vie. Une jeune femme de 24 ans, qui a passé dix ans enfermée par un prédateur sexuel, un monstre, à l’origine de neuf autres enlèvements…
La lecture est rapide tant la tension est dense et l’émotion intense. De Russo, si heureux de retrouver une disparue vivante à Coste qui va essayer de lui faire raconter son calvaire. 
Victor Coste n’a pas toujours des réactions très saines. On sent chez lui une révolte, un désir de faire lui-même la justice. Il se laisse facilement aller, se sert des ses poings ou de quelques armes pour intimider des voyous.
Norek, avec tout son talent nous malmène tout au long de ce thriller. Il nous oblige à continuer notre lecture, pour savoir, comprendre, puis nous perd de nouveau pour encore nous séduire… un très bon moment de lecture !

Quatrième de couverture :

Une île de l'Atlantique, battue par les vents, le brouillard et la neige…

Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense…

Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles…

Une jeune femme qu'il y garde enfermée...
Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l'aveugle.

Olivier Norek
Photo source Fnac Live
13 avril 2022
Agathe Renard/ Bruno Chabert


Mes lectures de Norek
ICI 

jeudi 21 juillet 2022

Eugène et moi de Katherine PANCOL

J’ai été agréablement surprise par ce petit roman.
Une rencontre improbable entre deux jeunes femmes, elles ont vingt ans, se cherchent encore et se lient d’amitié.
Au-delà de l’aspect ludique et charmant de leurs vacances au Mexique, on devine leurs blessures.
On découvre une femme sous influence, qui devra se trouver pour oser se battre. Le besoin d’amour fait que parfois même une femme qu’on croit libérée peut se retrouver prisonnière.
Eugène et Katherine devront, comme hélas beaucoup de femmes, se battre pour s’épanouir, pour se libérer de leurs relations « amoureuses » nocives.
Les illustrations d’Anne Boudart donnent au roman une touche de lecture de vacances. J’ai aimé que le sujet grave de la maltraitance soit traité de façon ludique.

Quatrième de couverture:
Katherine, la blonde et Eugène, la rousse 
n’ont rien en commun 
sauf leur vingt ans et un mot d’ordre : 
« sans risque la vie est trop triste ».

Caricatures Katherine Pancol et Anne Boudart
Source Alliance française de la Haye
Par Alexis Ramel le 2 février 2021





lundi 18 juillet 2022

Norilsk de Caryl FÉREY

Par ces temps de chaleur intense, ce sud à la merci d’un mégot ou d’un imbécile jouant avec des allumettes, quelle excellente idée que de partir en compagnie de Caryl Férey à Norilsk, en Sibérie.
C’est un étonnant récit de voyage. Le choix de La Sibérie (imposée par son éditrice ?) est surprenant.
Mais ce que Férey aime, ce ne sont pas les lieux, ce sont les gens, les rencontres. Réussir à communiquer dans les bars, être heureux de rencontrer quelqu’un qui baragouine quelques mots compréhensibles, boire des verres, partager les repas, porter des toasts. Mais, il le reconnait, c’est surtout lui, et son copain « la bête » qui consomment bières et vodka.
Découvrir que cette ville de pollution, bradée à quelques oligarques russes est aussi une ville aimée par ses habitants, une ville photographiée avec amour. Se lier d’amitié, sympathiser avec les hommes et les femmes trop tôt vieillis, respecter leurs rêves, partager un peu de leur vie. 
Puis, comme amputé d’amitié, retrouver le foyer et la vie parisienne, se souvenir de la chaleur de l’accueil russe de Sibérie, et raconter avec talent le « Zaboy », tenir sa promesse d’écrire leur Norilsk, c’est la tâche qu’avec talent Férey réalise avec ce court récit. 

Quatrième de couverture :

Norilsk, nord de la Sibérie. La ville la plus peuplée de cette région du globe. L'une des plus polluées de la planète. Un ancien goulag où les bâtiments soviétiques s'effondrent. On ne peut s'y rendre qu'avec l'autorisation du FSB - le KGB d'aujourd'hui. Une énorme mine de nickel, tenue par des oligarques. Une population majoritairement constituée de mineurs. Espérance de vie lamentable. Deux mois par an de nuit totale. Un froid qui, l'hiver, peut atteindre - 60° C. Pas d'animaux, pas d'arbres, rien. 
En résumé, la ville la plus pourrie au monde. Pour affronter cet enfer, Caryl Férey avait sa botte secrète : La Bête. 

Caryl Férey
Photo source 
Editions Paulsen

Mes lectures de Caryl Férey

mardi 12 juillet 2022

La voyageuse de nuit de Laure ADLER


Laure Adler, avec tout son talent nous parle de la vieillesse, de cet âge qui ne cesse d’avancer, jusqu’à parfois devenir canonique !
Certes, cet essai est bien documenté, et le péril serai bien présent autour de nous… Personne n’y échappe. Il y a ceux qui vieillissent bien, et ceux qui se perdent. 

Étrange, au fil de ma lecture j’ai pensé à tous ceux que j’ai connu, aimé, et qui n’ont pas eu la chance de vieillir.
J’ai pensé à José, fauché par un camion tout juste commençant sa vie active. J’ai pensé à Marie-Claude qui n’a pas eu le bonheur de devenir grand-mère. J’ai revu cette mère qui jusqu’au bout a tenu la main de son fils agonisant. J’ai songé à cette petite fille qui aurait dû devenir ma tante… J’ai entendu le hurlement de cette mère, refusant l’enfant trop tôt enlevé.
J’ai songé à tous ces jeunes, trop jeunes pour n’être plus qu’un souvenir dans nos cœurs et à mon grand-père me disant : « Tu le connais toi l’âge pour mourir ? ».
Non, je ne le connais pas, l'âge pour mourir, mais je sais que 
Vieillir est un privilège, 
Vieillir est une chance.

Quatrième de couverture :

C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour, cette contrée qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse ? Les mots se dérobent. Aurait-on honte, dans notre société, de prendre de l'âge ?
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de faire éprouver ce qui est l'essence même de notre finitude.
Ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !

Laure Adler
2012
Source Wikipédia 

samedi 2 juillet 2022

Nous, l' Europe — banquet des peuples — de Laurent GAUDÉ

C’est toujours un réel plaisir que de retrouver la plume de Laurent Gaudé. J’ai aimé à travers ses poèmes vivre la construction de l’Europe.
De l’industrialisation aux mines de charbon, de la colonisation à l’indépendance des peuples, des guerres et des populations qui se déplacent, des indésirables d’où qu’ils viennent et où qu’ils aillent.
De l’indifférence parfois, de ce regard européen qui condamne mais n’intervient pas : 

« Srebrenica meurt,
Sarajevo meurt
Et ce que nous découvrons, 
C’est l’immensité de notre indifférence. »

(Une pensée pour l’Ukraine, au sort similaire aujourd’hui).

Ce recueil de poèmes mérite une lecture à voix haute, une respiration particulière.

Mis en scène par Roland Auzet, ce texte a été lu par des artistes de différentes nationalités lors de manifestations culturelles, (crée au festival d’Avignon 2019, joué à Sète en février 2020). Il continue son chemin dans différents théâtres.

Plus qu’une lecture, un moment d’histoire, un instant de bonheur !

Quatrième de couverture:

L’Europe, l’ancienne, celle d’un vieux monde bouleversé par la révolution industrielle, et l’Union européenne, belle utopie née sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’oméga de ce texte en vers libres relatant un siècle et demi de constructions, d’affrontements, d’enthousiasmes, de défaites et d’espoirs.
    À l’heure où certains doutent, où d’autres n’y croient plus, ce récit européen humaniste rappelle qu’une mémoire commune, même douloureuse, est un ferment d’avenir. C’est donc d’une plume ardente que Laurent Gaudé compose une épopée invitant à la réalisation d’une Europe des différences, de la solidarité et de la liberté.
Laurent Gaudé
Image Source 
Laurent Gaudé — écrivain français
http://www.laurent-gaude.com


Mes lectures de Gaudé: