lundi 20 juillet 2015

Ne lâche pas ma main

Michel BUSSI
Couverture: Marion Tigréat
Quatrième de couverture

Un couple d'amoureux dans les eaux turquoise de l'île de La Réunion. 
Farniente, palmiers, soleil. 
Un cocktail parfait. 
Pourtant, le rêve tourne court. Quand Liane disparaît de l'hôtel, son mari, Martial, devient le coupable idéal. Désemparé, ne sachant comment prouver son innocence, il prend la fuite avec leur fille de six ans. Pour la police, cela sonne comme un aveu : la course-poursuite, au cœur de la nature luxuriante de l'île, est lancée.

J'ai beaucoup aimé certains des romans de cet auteur, c'est donc plutôt optimiste que je me suis lancée dans cette lecture.
J'ai été très déçue. Est-ce à cause de la chaleur qui nous accable en ce moment? Aurai-je du attendre l'automne ou l'hiver prochain pour me retrouver sur cette île? Mais le Piton de la Fournaise, par cette chaleur, ça ne me fait pas rêver.
Alors, bien sûr, se raccrocher coute que coute à l'histoire…que je n'ai pas trouvé crédible. Pourquoi Martial prend le risque de venir passer quelques jours sur cette île, avec son épouse et sa fille? Comment peut-il séjourner dans un hôtel de luxe? 
Les cadavres qui s'enchainent, un coupable idéal… une course poursuite vers l'enfer…J'aurai du certainement mieux lire entre les lignes ce que l'auteur nous dit de sa vision des habitants de l'île…Mais voilà, j'avais sans doute besoin de fraîcheur!

Partage lecture 2015-2016

mercredi 15 juillet 2015

Ne nous frappons pas

Alphonse ALLAIS

Présentation de l'éditeur

Extrait : 
"—Et, en effet, à chaque kilomètre, une pièce de deux sous s'échappe du distributeur et vient modestement récompenser le travailleur de son effort.
—Mais pardon, interrompis-je mon ami, est-ce que cela ne serait pas plus simple au bonhomme d'avoir un domestique, un seul, qui lui pousserait sa petite guimbarde sans tous ces fatras pseudo-mécaniques. 
—Sans doute, sans doute, s'il ne s'agissait que de purs trimballages ; mais l'homme, à cause de son infirmité, a besoin de distractions diverses, et violentes, et cruelles ! Or, en vue de gagner ces deux sous du kilomètre, des hommes se disputent, se battent, se massacrent parfois. Les couteaux sortent, le sang coule…"
Alphonse Allais est un journaliste, écrivain et humoriste français né le 20 octobre 1854 à Honfleur (Calvados) et mort le 28 octobre 1905 à Paris.

J'aurais sans doute du choisir une autre oeuvre pour découvrir cet auteur. La couverture indiquait "nouvelles", j'ai donc pensé qu'il s'agissait de récits courts qui me donneraient une idée de l'écriture de cet humoriste. J'ai eu l'impression qu'il s'agissait plutôt de chroniques, une cinquantaine pour tout dire. Les chroniques, si je les apprécie parfois, selon l'auteur, je n'ai jamais aimé les lire lorsqu'elles sont regroupées en "roman", en livre. 
Alors qu'on doit à cet auteur beaucoup de citations, 

"On dit que c'est vilain, le mensonge ; mais y a des fois où c'est plus chouette que la vérité." Deux et deux font cinq, Fragment d'entretien (1895)
"Partir, c'est mourir un peu, mais mourir, c'est partir beaucoup."Aphorismes (1902)
On lui reconnait un humour noir, lui faisant annoncer ainsi sa mort la veille de celle ci par ces mots:
"Demain je serai mort ! Vous trouvez ça drôle, mais moi je ne ris pas. Demain, je serai mort !". 
On lui doit aussi quelques poèmes holorimes, 
"Par les bois du djinn où s’entasse de l’effroi,
Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid. "

j'ai le regret de ne pas être rentré dans son univers.


Lire en vacances juillet/août 2015

lundi 13 juillet 2015

Et soudain tout change

Gilles LEGARDINIER
Quatrième de couverture

Pour sa dernière année de lycée, Camille a enfin la chance d'avoir ses meilleurs amis dans sa classe. Avec sa complice de toujours, Léa, avec Axel, Léo, Marie et leur joyeuse bande, la jeune fille découvre ce qui fait la vie.
À quelques mois du bac, tous se demandent encore quel chemin ils vont prendre. Ils ignorent qu'avant l'été, le destin va leur en faire vivre plus que dans toute une vie... Du meilleur au pire, avec l'énergie délirante et l'intensité de leur âge, entre espoirs démesurés, convictions et doutes, ils vont expérimenter, partager et se battre. Il faut souvent traverser le pire pour vivre le meilleur…

Nous découvrons Camille, une jeune fille très observatrice qui vit, entourée par ses amis, par sa famille sa dernière année au lycée. Camille découvre au milieu de siens, la solidarité, la peur du futur, la remise en question de l'avenir…Sa vie d'enfant bien structurée va au cours de cette année se transformer. C'est un roman qui colle à la réalité, l'auteur nous fait passer du rire aux larmes, de la tendresse à la colère. La découverte de l'injustice, le glissement tout doux et pourtant si brusque vers la vie d'adulte…
En terminant ce livre, j' ai pensé presque malgré moi à Pagnol…
"Telle est la vie de hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants" M Pagnol, Le château de ma mère.

Partage lecture 2015-2016


mardi 7 juillet 2015

Rue du bonheur

Anna FREDRIKSSON
Couverture: Constance Clavel
Quatrième de couverture

Mère célibataire, Johanna lutte pour joindre les deux bouts, tandis que son ex-mari, Calle, a refait sa vie loin d’elle. Il a quitté la ville pour s’installer à Stockholm avec sa nouvelle petite amie – la très sophistiquée et cultivée Fanny – et commencer une carrière couronnée de succès.
De son côté, Johanna s’inquiète pour ses filles, dont la plus jeune est le souffre-douleur du collège. Pour ne rien arranger, un patient se suicide dans le centre pour toxicomanes dans lequel elle travaille comme aide-soignante, et Calle refuse désormais de lui verser sa pension alimentaire.
Un beau jour, Johanna gagne vingt millions de couronnes au loto. Sa vie va alors prendre un tout autre chemin.
Traduit du suédois par Carine Bruy.

J'ai été surprise par ce roman, que je pensais léger…Cette manie que j'ai de ne pas lire les quatrièmes de couverture, de lire les livres qu'on me propose, de ne tenir compte souvent que des titres…
Je m'attendais donc à une lecture légère, une lecture de vacances… que nenni, c'est un livre plus profond que son titre, où des thèmes graves sont traités. Le harcèlement à l'école, sur la cadette des filles. (J'ai particulièrement aimé la réaction Johanna face au corps enseignant et aux parents des enfants harceleurs). Les conséquences sur le futur avec la découverte d'un père, antipathique au départ, mais devant affronter lui aussi ses démons du passé pour pouvoir avancer. La venue d'adolescentes dans un couple "tranquille", les familles recomposées et les compromis de chacun pour avancer…Et les difficultés de s'adapter à un milieu qui n'est pas celui de nos origines…L'argent, c'est pas si simple quand il tombe du ciel!
C'est écrit de façon simple, c'est facile à lire et je dois dire que j'ai beaucoup aimé Johanna. Sincère, voulant d'abord le bien-être de ses filles.  
Lire en vacances juillet/août 2015

jeudi 2 juillet 2015

La lucarne

José SARAMAGO
Couverture: Anne-Laure Maison.
Quatrième de couverture

De la fenêtre de sa chambre, Abel, jeune homme sans attaches, observe la vie ordinaire de ses voisins, petites gens du Portugal des années 1950. Sous la dictature de Salazar, chacun garde sous clef ses secrets : amours clandestines ou incestueuses, haines et espoirs… Quels peuvent être ceux de Lídia, qui occupe l’appartement du dessus, et dont le charme ravit Abel ?
Traduit du portugais par Geneviève Liebrich.

Lorsqu'il écrit ce roman, Saramago est un jeune homme encore inconnu. Ce premier roman, ignoré par les éditeurs ne sera publié qu'après sa mort, qu'après une renommée largement acquise .
Nous sommes dans le Portugal de la dictature de Salazar. Quand un peuple vit sous un régime aussi autoritaire qu'une dictature, il apprend à ne pas parler, à ne rien critiquer, et surtout à se méfier de l'autre.
Ils vivent dans un immeuble d'un quartier sûrement pauvre de Lisbonne. Ils sont locataires, luttent pour boucler leur fin de mois. C'est le quotidien de chacun que l'auteur raconte. Mariage d'amour, mariage de convenance, mariage d'espoir… le temps a fait son oeuvre et peu conservent la saveur des débuts enchanteurs et prometteurs… 
Saramago nous offre une peinture acerbe des habitants de cet immeuble. 
Sylvestre et Mariana, couple atypique dans ce quartier, n'ont-ils pas transformé leur amour en tendresse et en respect. Ils reçoivent Abel, qui ne veut pas d'attache et se croit "libre".
Et ils sont tous là, les autres, malheureux, cupides, essayant de faire du mal à l'autre…Le père découvrant qu'il aime son fils.  Adriana qui lit et découvre "La religieuse" et les amours interdites. La mère qui ne fera jamais le deuil de son enfant et ce mari tellement odieux. La femme entretenue, qui par son élégance dénote et fait rêver les gamines… Et les voisins toujours à l'affût d'un ragot.
Il suffirait de si peu de choses pour que leur vie change, il suffirait d'un peu d'amour, d'un peu de tendresse, d'un peu de respect pour que TOUT change.
C'est là que j'ai trouvé tout le génie de l'auteur. 
Je remercie Partage lecture et les éditions Points pour ce partenariat.