vendredi 31 mars 2023

Comment fais-tu l'amour, Cerise? de René FALLET


C’est une relecture. Sa parution date du 17 mai 1973. J’ai lu ce livre en 1983 surement (date de l’édition).
Séducteur, le très britannique et tout récent quadragénaire, Michaël va d’une maitresse à l’autre, les méprisant. Il ne connait de l’amour que les conquêtes, les nuits d’ivresses. Il est aimé pourtant ce goujat, par ses amantes. Marjorie se damnerait pour un regard de lui. Sa vie est un jeu, et avec son ami Junkie ils font des soirées drogues et alcools !
Cerise, une jolie petite française, traverse sa rue. Elle a la grâce de la jeunesse, le charme de l’inconnu, et surtout, elle ne s’intéresse pas à lui !
Voilà une belle intrigue, une histoire somme toute assez banale. Il est pris au piège de l’amour. Celui qui ne raisonne pas, celui qui provoque la jalousie, ce tourment dont il ignorait la saveur.
Les histoires d’amours sont éternelles, pourtant j’ai l’impression que Cerise appartient à une autre époque.


Quatrième de couverture :

«Elle tourna ses grands yeux bleus vers Michael et dit, nettement, honnêtement : 
— Michael... À Paris, vous savez... Peut-être...Elle recula encore, rectifia, déjà moins nette et déjà moins honnête : 
— Enfin, je ne sais pas... On verra…
— C'est cela, consentit Michael, on verra.
C'était tout vu. Dès qu'elles avaient dit "peut-être", il n'était pas besoin de les entendre davantage. Elles avaient tout dit. Il avait vu en clair passer dans les yeux clairs ce qu'il espérait y voir passer depuis des mois.»

René Fallet 1964 
Photo source Babelio


Prix du roman populiste (1950), Prix Interallié (1964), Prix Scarron (1974)

lundi 27 mars 2023

Seul l'espoir apaise la douleur de Simone VEIL

Il s’agit dans ce texte du témoignage « oral » bouleversant que nous offre Simone Veil. 

Elle raconte la petite fille espiègle, dernière d’une fratrie de quatre qui nait et vit à Nice.
Une vie dans la bourgeoisie aisée, où son père architecte et sa mère leur offre une vie agréable et aimante. Simone Jacob va découvrir qu’elle et juive quand elle est arrêtée dans la rue, alors qu’elle a seize ans à peine, seize ans et demi. 
En arrivant à Auschwitz écoutant le conseil d’un Kapo, elle dira en avoir 18 et aura ainsi la vie sauve. Pour vivre l’horreur qu’elle raconte, sans trop laisser voir son émotion. Elle raconte sa maman, le courage de sa maman, la force de cette femme qu’elle place au-dessus de tout. Sa maman meurt du Typhus le 15 mars 1945, elle avait 45 ans. Jamais Simone Jacob ne s’apitoie sur son sort. Son père et son frère ne sont jamais revenus. Un témoignage pur, solide et intelligent.
L’idée d’en faire ce recueil est excellente.
Témoignage de Simone Veil,
ancienne déportée née le 13 juillet 1927, 
interviewée par Catherine Bernstein le 9 mai 2006, 
« Mémoires de la Shoah », Fondation pour la mémoire 
de la Shoah/Institut national de l’Audiovisuel. 
Quatrième de couverture

Mai 2006. Pour l’INA et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, face caméra, Simone Veil déroule le film de sa vie. Le soleil de Nice, une famille unie, républicaine et laïque, l’insouciance, la guerre, l’Occupation… Et, le 13 avril 1944, le convoi 71 à destination d’Auschwitz avec sa mère et sa sœur.
C’est la première fois qu’avec une grande liberté Simone Veil raconte le froid, la faim, les humiliations, les camarades, le rapport entre les hommes et les femmes, ses dix-huit mois dans les camps, mais aussi le retour, les nouvelles humiliations, son engagement pour la mémoire. Seul l’espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur.

Yvonne Jacob et ses quatre enfants,
Denise, Jean, Simone et Madeleine 

vendredi 24 mars 2023

Le syndrome de la brasse coulée de Julia MATTERA

C’est un roman qui fait du bien, à lire quand tout autour de vous s’embrase, quand rien ne va et que malgré tout vous voulez voir la vie du bon côté, conserver cet optimiste que les envieux vous reproche !
Ici un héros qui doit ressembler à Johnny Weissmuller, ou à tout autre nageur plus récent et que je me refuse à nommer… une fois que vous avez ce corps de rêve, vous ajoutez un peu de laisser-aller, un chouya d’embonpoint, et surtout une vie bien tristounette de maitre-nageur de piscine municipale.
Il n’a pas besoin d’argent, sa carrière lui a permis une vie sans soucis financier. Il a juste besoin d’un but dans la vie, de reconquérir l’affection de son fils, et d’offrir une vieillesse heureuse à sa mère et à sa tante.
Les personnages sont tous sympathiques, à l’écoute les uns des autres. La maison de retraite est un lieu paradisiaque où il fait bon finir sa vie.
Parfois un peu trop de mots alsaciens, mais ils montrent l’attachement de l’auteure à sa région natale.

Peut-être un peu loin de la vraie vie… mais quel bonheur de lecture !

Quatrième de couverture :

Ancien champion de natation, Oscar pensait agir pour le bonheur des siens. Toute son énergie était tournée vers sa réussite afin de les mettre à l'abri du besoin. Mais lorsque sa femme le quitte, lasse de ses absences, il se laisse sombrer, s'éloignant de son fils, de sa famille et de ses racines. C'était compter sans la détermination de sa mère, qui décide d'élaborer un stratagème pour le faire revenir dans sa région natale et, surtout, le sortir de sa coquille et de son train-train quotidien. Qui aurait pu prévoir qu'en devenant professeur d'aquagym dans une maison de retraite Oscar apprendrait à être heureux ?

Julia Mattera
Photo source Babelio


dimanche 19 mars 2023

Kaïken de Jean-Christophe GRANGÉ

C’est assez étrange, mais avec ce Grangé j’ai eu l’impression de lire deux romans.

Le premier, un affrontement entre notre héros, « Passan » et un psychopathe qui « accouche » des femmes en fin de grossesse, tuant la mère et le bébé.
 J’ai bien aimé cette lutte entre un Guillard étrange, et Passan qui ne respecte aucune règle et suit uniquement son instinct, quitte à se faire sanctionner par ses supérieurs.
Leur passé d’enfants abandonnés s’entrecroise et créé un étrange lien entre les deux hommes.
J’ai beaucoup aimé cette partie.

Nous découvrons la famille de Passan, son épouse, une japonaise très occidentalisée, et leurs deux fils. Mais qui s’introduit dans la vie de Passan, chez lui, dans son antre où vivent son épouse et leurs deux enfants ?
On a l’impression négative que Passan est plus amoureux du Japon que de sa sublime épouse.
Finalement les deux récits n’ont pas de liens, et c’est au Japon que Grangé nous emmène pour conclure cette histoire d’intrusion.

Quatrième de couverture

Quand le Soleil Levant devient un Soleil Noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,

Alors, l’heure du kaïken a sonné.

Couteau Tanto Kaïken Ancien


Mes lectures de Grangé

samedi 11 mars 2023

Néréides de Christophe ROYER

Quel plaisir de retrouver Nathalie Lesage pour sa troisième enquête. Notre commandante va prendre des congés afin d’aider un ex.
Elle rejoint Samir à Albi. C’est dans cette charmante petite ville de province que Louna, la jeune et jolie sœur de Samir a disparu.

Samir est impulsif, et parfois perturbe l’enquête que mène Nathalie. Heureusement que le sympathique Cyrille Savage et son solide appétit sont arrivés pour seconder notre commandante. Elle a besoin de cette assistance, parce que ni le brigadier de gendarmerie (qui se prend pour un shérif), ni Samir ne sont capables de l’aider correctement.

Cette fois-ci Christophe Royer nous parle du milieu très fermé des sciences occultes.

Des femmes sont enlevées et retenues prisonnières. Mais des hommes aussi… plutôt beaux sportifs et en pleine santé. Des assassinats inexpliqués aussi, autour de ces disparitions.
Pourquoi ?
Avec tout son talent il fait vivre une Nathalie qui n’hésite pas à s’investir par amitié. Elle découvre la tendresse d’une grand-mère et sans doute les regrets d’une enfance saccagée.

Qu’il s’agisse de la Saga « Nathalie Lesage » ou du one shot « Les quatre feuilles » j’ai toujours pris du plaisir en lisant cet auteur. Ses héros sont sympathiques.
Une fin que j’ai adorée… Nathalie Lesage est riche, sa fortune permet à l’auteur d’imaginer, entre autre, un épilogue génial !

Présentation de l' éditeur

Quand Nathalie Lesage, commandant à la PJ de Lyon, reçoit un appel au secours de l'un de ses amis, elle n'hésite pas une seconde et part aussitôt pour Albi afin de l'aider à retrouver sa jeune sœur.
Une banale disparition qui, très vite, va se transformer en course-poursuite, jonchée de cadavres et de mystères : un dangereux et insaisissable « Monsieur Étienne », une obscure école de magie, d'étranges disparitions…

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

Albi (49 094 habitants en 2020) 
commune française, préfecture du Tarn.


Mes lectures de Christophe ROYER