samedi 29 mai 2021

Digital Way of Life 6 - Éternité d'Estelle THARREAU

 


Présentation de l'éditeur :

L'homme a réussi à vaincre la mort grâce au pensâme ; ce sosie technologique grandit avec vous et sauvegarde votre cerveau pour vous permettre de poursuivre votre vie après la mort dans un paradis terrestre appelé « Zone Sacrée de l’Espèce ».
Une nouvelle équation est née : Vie + Mort = Éternité.
Mais une question demeure dans l'esprit des éternosceptiques : ce nouveau paradis artificiel n'est-il pas une illusion de plus ?


Mon avis :


"Mode de vie numérique 6 : Éternité ".


Ce vieux rêve d'éternité, c'est espoir d'une vie sans fin, des recherches pour repousser au loin la mort. 

La Camarde crainte, la faucheuse redoutée, effacée enfin de nos vies. 

C'est ce que propose la technologie, la robotique… sauvegarder les souvenirs pour l'éternité, pour que vive pour toujours notre moi. Un paradis artificiel.


Une jolie petite nouvelle qui soulève bien des questions philosophiques.


J'ai découvert cette petite nouvelle 
en me connectant sur le site Taurnada .


Estelle Tharreau 2021 

Photo source FaceBook.



Mes lectures d'Estelle Tharreau

vendredi 28 mai 2021

Seule la haine de David RUIZ MARTIN

 


Présentation de l'éditeur :
 
Persuadé que le psychanalyste Larry Barney est responsable du suicide de son frère, Elliot le prend en otage dans son cabinet.
Sous la menace d'une arme, Larry n'a pas d'autre choix que de laisser l'adolescent de 15 ans lui relater ses derniers mois.
Mais très vite, c'est l'escalade de l'horreur : Larry est jeté dans un monde qui le dépasse, aux frontières de l'abject et de l'inhumanité. Tandis que les détails scabreux se succèdent, une seule idée l'obsède : celle de s'en sortir, à tout prix…

Mon avis:
 
Ce n’est pas si évident de parler de ce roman, de cette descente aux enfers pour Larry, mais aussi pour Elliot.
Un deuil c’est toujours douloureux, et un adolescent ne peut se satisfaire du « c’est la vie» du « c’est triste» que lui offrent les adultes. Il lui faut des explications, il lui faut un motif, mais surtout il lui faut un coupable.
Il a raison Elliot, ce n’est pas normal qu’un ado se suicide. Et son coupable c’est Larry, le psychiatre qui n’a pas compris, qui n’a pas su aider ce grand frère.
On ne sait pas trop différencier le réel de l’imaginaire, et comme Larry on se laisse aller jusqu’au fond de l’horreur, on ne peut que se dire que quelque chose ne va pas. Alors sans doute à cause de l’arme pointée sur lui, l’imaginaire galope et tout devient possible. Et comme Larry on finit par admettre l’incroyable, l’improbable.
J’ai aimé ce huis-clos entre deux personnages que tout oppose.
J’ai été séduite par ce roman, par l’écriture, par le scénario et les évènements qui se succèdent, avec lenteur d’abord, puis allant crescendo. Même la lecture s’accélère, on veut comprendre, aller plus loin, aller plus vite !

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


David Ruiz Martin 2020
Photo source Taurnada

mardi 25 mai 2021

Sous emprise de Rachel ABBOTT

 


Présentation de l'éditeur

Une nouvelle enquête de l’inspecteur Tom Douglas, par la reine du suspense à l’anglaise.
Ils reviendront bientôt. Ils reviennent tous les soirs.
Une femme exhale son dernier soupir sous des flocons de neige. A quelques kilomètres de là, deux autres vivent recluses dans une cuisine, muettes de terreur. Un peu plus loin, une jeune mariée envisage sa fuite. Toutes ces femmes n'ont rien en commun, et pourtant elles partagent ceci : avoir fait le mauvais choix; et ne plus en avoir aucun, désormais. Le destin va les réunir. Bientôt, elles formeront une famille. Pour le pire…
Combien d’entre elles doivent périr ? Qui les contrôle ? Et dans quel but ?
Traduit par Marie Kempf.

Mon avis :

Me voilà de nouveau partageant quelques heures de ma vie avec Tom Douglas, Becky et Keith.
Je connais moins la vie privée de Keith, en revanche j’aime que celle de Becky soit équilibrée, et que Tom Douglas ne se perde pas dans de cruelles dépressions. C’est une équipe agréable, et comme Becky est enceinte, la jeune Lynsey est intégrée à l’équipe.
Sharon va se marier. Elle enterre sa vie de jeune fille, prend un rendez-vous « sexe » à Pennington Flach et est témoin du comportement étrange d’un couple.
Et tout commence comme dans un rêve pour Caroline Baldwin (Callie). Son grand-père lui a offert une croisière, elle part seule pour la Birmanie. Elle laisse son compagnon maltraitant Ian, non sans lui avoir demandé de quitter les lieux. Elle rencontre Théa, une adorable dame septuagénaire et son compagnon.
J’ai été envoutée par cette histoire peu ordinaire d’emprise. Au-delà de la maltraitance au foyer, au travail, de l’emprise des sectes et des gourous. Il n’est pas simple d’expliquer la perversion, cette soif de domination, ce besoin d’asservir, avoir une main d’œuvre gratuite, des esclaves. L’utilisation de drogues, de produits addictifs pour asservir et anéantir toute rébellion.

Ce que j’aime, c’est qu’avec Rachel Abbott, la surprise est toujours présente. Une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui soulève le problème pas si rare de la domination, du pouvoir.


Mes lectures de Rachel Abbott

jeudi 20 mai 2021

Les femmes qui craignaient les hommes de Jessica MOOR


Présentation de l'éditeur :

La banlieue de Manchester abrite une maison pas comme les autres : une résidence sécurisée réservée aux femmes. Ici, elles sont nombreuses à vivre loin de ceux qui ont fait de leur quotidien un cauchemar. Alors, quand le corps de Katie, leur conseillère et amie dévouée, est retrouvé dans la rivière et que l'inspecteur Whitworth entreprend de les interroger, leur réflexe est de se cacher, de se taire.

Pourtant, elles vont devoir parler. Si elles ne le font pas, la police classera l'affaire en suicide. Comment ces femmes terrorisées pourront-elles jamais se confier à un homme ? Et comment livrer ce qu'elles savent sans risquer de faire tomber l'une d'entre elles ? Car chacune détient une pièce de ce puzzle macabre, et révéler la clé du secret pourrait mettre à l'épreuve leur solidarité, ce dernier lien qui les protège dans une société qui semble les avoir oubliées...
Que vaut la vie d'une femme ?
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Alexandre Prouvèze.


Mon avis :

Voilà un sujet terrible, un témoignage universel des violences faites aux femmes. Choisir un refuge pour femmes battues est une excellente idée. Toutes les violences sont dénoncées, les violences physiques, psychiques, les harcèlements, les viols, et tout ça au sein du foyer.
Les femmes, de toutes origines, de tous les milieux. Anéanties par un male dominateur, un mari, un amant, un père, un frère.
Incapables de réagir, asservies, même quand elles ont un niveau d’étude supérieur à celui de leur conjoint, même si elles occupent dans la société un poste à responsabilité. C’est sans s’en rendre compte qu’elles plongent dans l’horreur d’un quotidien. Elles perdent toute autonomie, leur personnalité est détruite. La peur devient leur quotidien. Incapables de réagir, alors elles coulent tout doucement vers le néant.
Il y a un « avant », où peu à peu Katie est anesthésiée par son compagnon, il y a un « maintenant » où on enquête sur son suicide ? son meurtre ?
C’est froid comme un reportage, c’est sans pitié comme la réalité. L’auteur a su décrire l’esprit sans pathos. Pas de sensiblerie.
Un livre utile je crois, pour que la majorité comprenne que quitter n’est pas simple pour ses femmes sous influence. Comprendre qu’elles ont besoin d’aide, de refuges.

Jessica Moor
Photo source Livraddict

lundi 17 mai 2021

Oh happy day de Jean-Claude MOURLEVAT & Anne-Laure BONDOUX

 


Quatrième de couverture :

Il y a quatre ans, l'écrivain Pierre-Marie Sotto est tombé amoureux de son admiratrice Adeline Parmelan. Puis il y a eu le " grand malheur ". Et un très long silence. Soudain, une envie irrépressible le prend de lui écrire de nouveau. Prétexte ou pas, il a absolument besoin de son petit carnet noir, sans doute oublié chez elle. Il y aurait dedans la phrase qui lui permettra d'écrire son prochain roman. Seulement voilà, le moment est mal choisi. Adeline va déménager au Canada. Avec le nouvel homme de sa vie. Et elle n'a aucune envie de lui répondre, et encore moins à propos de ce fichu calepin…

Mon avis : 

J’ai été séduite par le premier opus, « et je danse, aussi », c’est donc le sourire aux lèvres que j’ai commencé ce roman !
Quel bonheur que de retrouver nos deux amis ! Elle un peu distante, son départ lui a laissé quelques rancœurs bien compréhensives. Lui, ne sachant pas trop comment faire, trouvant un surprenant prétexte pour reprendre cette conversation épistolaire !
Maintenant qu’ils se connaissent, le bonheur de la découverte de l’autre n’est plus là, mais il reste le désir de se retrouver, et aussi de reprendre une correspondance qui leur manque à tous les deux.
Je ne pensais pas avoir besoin de mouchoirs, et pourtant, je me suis retrouvée en larmes.
Je dois dire que notre charmante Adeline n’est pas très douée pour choisir ses maris. Elle est touchante dans son désir de maternité, et Philémon est sa plus grande blessure.
Je parle de larmes, mais ce roman est plein de tendresse, d’humour. Les gaffes de l’un et de l’autre sont amusantes.
Encore un joli moment de lecture que je recommande pour se détendre, pour se changer les idées et rêver un peu.

Jean-Claude Mourlevat — Anne-Laure Bondoux 
Photo source Librairie Gibier
10 avril 2020
Photo © Mélania Avanzato

samedi 15 mai 2021

Proie de Rachel ABBOTT


Présentation de l'éditeur 

Quelques mois après la disparition brutale de son mari, Natalie a retrouvé l’amour dans les bras d’Ed, le meilleur ami du défunt. Mais aux effusions des débuts succèdent bien vite les tensions et la conviction que ce dernier cache une personnalité troublée, sombre et inquiétante. Pour protéger Scarlett, sa fille de quinze ans, Natalie décide de fuir Ed pour s’installer dans un immeuble de la banlieue de Manchester. Mais l’endroit est-il réellement sûr ? Alors que mère et fille tentent de se reconstruire dans cette nouvelle vie, des phénomènes étranges surviennent dans l’immeuble ; des bruits que seule Scarlett semble entendre et qui la terrorise… Natalie et sa fille auraient-elles quitté une menace pour une autre, plus terrible et insidieuse encore ?
L’inspecteur Tom Douglas est sur le coup. Mais arrivera-t-il à temps pour les sauver du danger qui se rapproche ?
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Samuel Sfez.

Mon avis :

C’est la première fois que je rencontre cet auteur, et je dois dire que j’ai été séduite par ce roman « tourne-page » qui m’a portée jusqu’au bout de la nuit.
Un chemin étroit, un homme tôt le matin, un chiot, un drame. Bernie et Zena sont écrasés par un chauffard.
J’ai vécu avec Natalie cette jeune et jolie veuve, Scarlett sa délicieuse fille.

Après le décès de son mari, Elle avait retrouvé l’amour, la tendresse avec Ed, cet ami de toujours, ce meilleur ami de Bernie, le parrain de sa fille. Découvrant d’étranges liens sur l’ordinateur d’Ed, elle fuit terrorisée par l’idée que sa fille soit victime d’un prédateur ! Elle loue un appartement à Manchester. Des amitiés de toujours, pour se ressourcer, pour se retrouver.
Alors commence pour Scarlett, une étrange histoire où l’imagination de l’adolescente n’est pas la seule responsable.
Des photos de jeunes ados séduites puis abusées, la peur des publications sur les réseaux sociaux, la peur des parents. Suicides, disparitions inquiétantes. 
J’ai été ravie de faire la connaissance de Tom Douglas, ce sympathique détective. Il est secondé par la charmante Becky qui sait aussi jouer les entremetteuses et par le méthodique Keith. Une équipe sympathique que je retrouverai avec plaisir.

jeudi 13 mai 2021

T'en souviens-tu, mon Anaïs ? de Michel BUSSI

 


Quatrième de couverture : 

Voilà treize jours qu’Ariane a posé ses valises dans cette villa de la côte d’Albâtre. Pour elle et sa fille de 3 ans, une nouvelle vie commence. Mais sa fuite, de Paris à Veules-les-Roses, en rappelle une autre, plus d’un siècle plus tôt, lorsqu’une fameuse actrice de la Comédie-Française vint y cacher un lourd secret. Se sentant observée dans sa propre maison, Ariane perd peu à peu le fil de la raison…

Bienvenue au pays de Caux, terres de silences, de pommiers et de cadavres dans les placards…

Mon avis : 

J’ai cherché le fil rouge, le lien commun entre ces quatre nouvelles
Les liens familiaux, la nostalgie, la Normandie, peut-être pour les trois premières. Je n’ai trouvé aucun lien avec « Une fugue au paradis », sans doute la plus cruelle.

"T’en souviens-tu, mon Anaïs ?" 
Quel joli titre, qui chante, si doux à l’oreille, qui danse comme les petites filles de V. Hugo. 
"Dansez, les petites filles, 
Toutes en rond. 
En vous voyant si gentilles, 
Les bois riront. » 
( L’art d’être grand-Père). 

La jeune Ariane décide de changer de vie. Avec sa fille elle rejoint Veules les Roses, où les grands-parents d’Anaïs vivent. Une chance (ou pas !), elle achète la maison d’une autre Anaïs, Anaïs Aubert (1802-1871), qui aurait été sinon la maîtresse de Hugo, au moins une actrice en vogue à cette époque. Un lien intéressant, d’autant que certaines croyances historiques locales laissent espérer un manuscrit inconnu et caché de Hugo. Entre fantômes et intrigues, une jolie petite histoire à lire pour le plaisir.

« L’armoire normande »
C’est un peu Barbe bleue et sa pièce secrète, c’est un peu de provocation, c’est beaucoup de malhonnêteté. Un couple de retraités, pas bien riche sans doute, une envie d’évasion, d’enquête aussi pour sortir de l’ordinaire et on tombe dans un panneau gros comme une maison.

"Vie de grenier."
On retrouve les jeux de mots que notre auteur aime dans ses titres. Je ne suis pas amatrice de vide grenier, je n’y trouve jamais vraiment mon bonheur. Cette activité occupe parfois les trottoirs de mon village, et les gens déambulent. Quand j’y vais, c’est à la recherche de livres, et pour discuter avec quelques amis.

"Une fugue au paradis"
Elle ne se passe pas en Normandie. Elle n’a rien de commun avec les trois autres. Malgré son joli titre qui nous fait rêver d’un ailleurs de bonheur, c’est une histoire dramatique.
Sur nos si belles îles de rêves, on vit aussi des histoires que dont on ne se remet jamais vraiment.

Anaïs Aubert 1802 - 1871
"Mademoiselle Anaïs" 
par Langlumé.

Et pour le pire de Noël BOUDOU

 


Présentation de l'éditeur : 

Bénédicte et Vincent auraient pu vieillir paisiblement ensemble. Malheureusement, le destin en a décidé autrement, il y a vingt ans…
Vingt ans. Vingt ans à attendre… à attendre que les assassins de sa femme sortent de prison.
Depuis vingt ans, Vincent Dolt n'a qu'une seule idée en tête : venger sa douce Bénédicte…
Depuis vingt ans, seule la haine le maintient en vie.
Mais une vengeance n'est jamais simple, surtout à 86 ans.
Il a vécu le meilleur, il se prépare au pire…

Mon avis :  

    Vincent ne semble vivre que pour "venger" sa douce Bénédicte. Il faut dire que le crime dont elle a été victime est particulièrement odieux. Alors bien sûr, la justice est passée, mais elle ne dédommage jamais les victimes. Elle oublie trop vite le malheur qui entre dans la vie des proches, de ceux qui restent. 
    C'est un vieux bonhomme, qui a eu une vie riche. Il a vécu au Sénégal, avant de se retirer avec sa dulcinée dans un petit village du Sud-Ouest, celui sans doute de son enfance et de ses ancêtres. Il n'aime pas les curés, c'est un fait, mais on ne sait pas pourquoi, par tradition anticléricale sans doute. Mais il parle beaucoup trop de Dieu pour ne pas y croire, quelque part au fond de lui. Beaucoup de bière, de très bons vins de Cahors, du Médoc, de grands crus aussi. Vincent Dolt est un alcoolique qui ne s’ignore pas !

    Alors parfois je me demande si ses aventures ne sont pas des hallucinations qui lui permettent de supporter ce poids des ans, ce corps qu’il sent trop, qui ne répond pas assez vite. Quoiqu’il en soit, Noël Boudou fait vivre à son héros des aventures hors du commun. Dans un village qu’on imaginerait plutôt tranquille, il y a les rancœurs, les orgueils blessés, des abus de pouvoir, des chiens méchants, des faux gendarmes, des vrais durs et des faux amis.
C’est rocambolesque à souhait, et on laisse prendre et surprendre. Rien ne parait impossible, Noël Boudou nous emmène encore une fois dans ses fantasmes, on le suit et on aime ça !
Comme moi, projetez-vous dans l’univers fantasque de l’auteur.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


Noël Boudou 2020
Photo source Taurnada
Crédit photo : © Cécile Plessis


Mes lectures de Noël BOUDOU

lundi 10 mai 2021

Le jeu de la dame de Walter TEVIS


Quatrième de couverture :

Kentucky, 1957. Après la mort de sa mère, Beth Harmon, huit ans, est placée dans un orphelinat où l'on donne aux enfants de mystérieuses "vitamines" censées les apaiser. C'est là qu'elle découvre, grâce à un un vieux gardien passionné, le jeu qui changera sa vie: les échecs. Dotée d'un talent prodigieux, Beth commence à gagner vite, trop vite, trop facilement. La nuit, dans son lit, elle rejoue les parties en regardant le plafond où les pièces se bousculent à un rythme effréné. Mais aux pièges de l'échiquier viennent s'ajouter les dangers de la drogue et de l'alcool. Entre la pression des grands tournois et les méandres de l'addiction, Beth découvre que génie et folie vont souvent de pair.
Traduit de l'américain par Jacques Mailhos

Mon avis:

J'ai été profondément choquée qu'on puisse distribuer ainsi à de jeunes enfants, bien sûr orphelins, des tranquillisants. Ces fameuses pilules vertes dont Beth aura besoin très longtemps. (C'était malheureusement courant à l'époque).

Le jeu d’échecs est tout d’abord pour Beth un magnifique moyen d’évasion. Sans doute comprenant cela, la directrice de l’institut qui s’occupe d’elle la punit en lui interdisant de jouer. 

C’est malgré tout une élève brillante, elle sera adoptée.

Sa mère adoptive comprendra les atouts de l’enfant et l’aidera à s’épanouir.

Dans les années soixante les tournois semblent peu ouverts aux femmes.

Elle est jeune ! (C’est moins un handicap pour les garçons !)

Elle est femme ! 

Il lui faut donc un sacré caractère pour s’imposer, imposer le respect.

Je ne joue pas aux échecs, mais j’ai quelques notions. J’ai quand même eu beaucoup de mal avec les descriptions des parties… J’avoue que parfois j’ai « raccourci » la partie en abrégeant la lecture.

L’auteur ne donne pas une belle image de ce sport cérébral. Les personnages du roman sont pratiquement tous antipathiques. Est-ce de l’inconscience ou du courage dont Beth fait preuve ? Il est vrai que même ses premières règles ne l’ont pas perturbée. 

C’est une lecture surréaliste, avec une héroïne surdouée ayant très peu d'état d'âme.


Je confirme que je n'ai pas vu la série, je n'ai pas Netflix,

je ne savais même pas qu'il y avait eu une adaptation.


Walter Tevis
28 février 1928 — 8 août 1984 

 

mercredi 5 mai 2021

Et je danse, aussi d' Anne-Laure BONDOUX & Jean-Claude MOURLEVAT


Quatrième de couverture :

Un mail comme une bouteille à la mer. D'ordinaire, l'écrivain Pierre-Marie Sotto ne répond jamais aux courriers d'admirateurs. Mais cette Adeline Parmelan n'est pas une « lectrice comme les autres ». Quelque chose dans ses phrases, peut-être, et puis il y a cette épaisse et mystérieuse enveloppe qu'elle lui a fait parvenir - et qu'il n'ose pas ouvrir. Entre le prix Goncourt et la jeune inconnue, une correspondance s'établit qui en dévoile autant qu'elle maquille, de leurs deux solitudes, de leur secret commun

Mon avis :

Quel bonheur de lecture, quel plaisir que de découvrir ces échanges de mails. 
Cette correspondance numérique a l'avantage d'être très rapide. Pas d'attente du facteur, pas de papier à lettre, pas d'enveloppes à chercher, de timbres à coller. Juste rédiger son texte et cliquer sur "envoyer".
On les découvre peu à peu, nos deux personnages. Avec pudeur et tendresse ils se dévoilent et aussi parfois se mentent. Quel lien peut-il y avoir entre ce sexagénaire prix Goncourt et Adeline, cette énigmatique lectrice?
Il a une grande famille, quatre mariages et je crois au moins six enfants, plus les enfants de ses "ex". Des petits-enfants aussi, mais surtout je l’ai trouvé tout simplement gentil. C’est sans doute banal, mais c’est ce qui me vient à l’esprit quand je pense à ce personnage.
Adeline semble plus seule, plus complexe aussi.
Il y a entre eux un mystère, et tout au long de leurs échanges, on a envie de comprendre ce qui peut les unir, quel est ce mystère ?

On se sent bien en leur compagnie, on rencontre au hasard des mails les relations de Pierre-Marie, parfois de tendres et solides amitiés, des relations plus ponctuelles.
C’est un roman plein de tendresse, d’humour aussi.
C’est une lecture qui fait du bien, qui donne le sourire et aussi un peu de nostalgie !

Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat
Photo source Fleuve Éditions 
La pléiade le 6 mars 2015



Quelles soient réelles 
Ou romanesques
j'ai toujours un grand plaisir en lisant les romans épistolaires. 

dimanche 2 mai 2021

Vanda de Marion BRUNET


Quatrième de couverture :

Personne ne connaît vraiment Vanda, cette fille un peu paumée qui vit seule avec son fils Noé dans un cabanon au bord de l'eau, en marge de la ville.
Une dizaine d'année plus tôt elle était aux Beaux-Arts, aujourd'hui elle est femme de ménage dans un hôpital psychiatrique. Entre Vanda et son gamin de six ans, qu'elle protège comme une louve, couve un amour fou qui exclut tout compromis. Alors quand Simon, le père de l'enfant, fait soudain irruption dans leur vie après sept ans d'absence, l'univers instable que Vanda s'est construit vacille. Et la rage qu'elle retient menace d'exploser.

Mon avis :

C’est un roman très court, c’est une histoire noire, très noire. 

Des rencontres d’un soir, des bars, un logement insalubre. Parce qu’elle est libre Vanda, mais après les Beaux-Arts, il lui faut élever son fils. Elle bosse dans un hôpital psychiatrique, qui comme tous les hôpitaux psychiatriques de France est en manque cruel de moyens et de personnel. 

Vanda, cette jeune mère, sans doute un peu trop fusionnelle n’a dans sa vie que Noé dit « bulot ». Alors elle l’aime, peut-être trop, sans doute mal, mais il est sa vie. Les tatouages de Vanda, ce sont des fleurs, comme son cœur, pourtant c’est une révoltée notre Vanda. Noé c’est son oasis de bonheur, son île, son repos du guerrier.

On traverse avec ce roman cette société où les laissés-pour-compte sont nombreux. Tous ces invisibles, ces précaires qui n’ont pas de contrats de travail, qu’on peut jeter, qu’on piétine lors des manifestations.
Elle s’accroche Vanda, à ce petit bonhomme, même si elle sait qu’il finira par s’envoler.
Elle n’a attendu ni le père, ni aucune aide pour s’occuper de son gamin, je n’ai pas compris ce besoin de dire à Simon qu’il est le père. 
C’est une histoire d’amour, c’est une histoire de liberté.
C’est très bien écrit.


Marion Brunet

Photo source 

Éditions Sarbacane