samedi 24 juin 2017

Je suis celui qui suit


Quatrième de couverture

Carl Stemsein hante la maison de campagne de ses défunts grands-parents. Suspecté d'avoir massacré sa femme et sa fille, il s'est fait avaler par l'alcool, les drogues et les médicaments. Bien qu'innocenté par la justice, sa raison est chaque jour mise à l'épreuve, entre un cauchemar récurrent qui lui fait revivre les meurtres, et ses crises de somnambulisme durant lesquelles il peint ce qui semble être des souvenirs refoulés.
Quel évènement a brisé sa mémoire à ce point? Quel drame s'est déroulé en Asie, dix ans plus tôt? D'où vient cette phrase, Je suis celui qui suit, qu'il aurait tracée avec le sang de ses femmes, après leur avoir tranché les membres et les avoir recousus à l'envers?
Il a pourtant une certitude: il se trouvait dans une autre pièce, les mains clouées au sol, quelques minutes avant de découvrir les corps…


C'est une véritable descente aux enfers que j'ai vécu en lisant ce roman… Bien sûr, la quatrième de couverture nous dit en avant-première le sujet, et surtout le drame vécu par Carl, et pourtant…
J'ai oublié le drame pour me focaliser sûr le héros… consommateur de toutes les drogues possibles, en sevrage parfois (peut-être!), mais vraiment addict…autant que moi à cette lecture!
Seuls, nous sommes seuls lui et moi la plupart du temps dans ce roman, et je ne peux rien pour lui… Seul, sur les conseils de son médecin de famille, il retourne vivre dans sa maison familiale…Il n'y retrouve hélas pas les souvenirs d'un passé heureux, mais les affres de la solitude, les peurs, et les fantômes d'un vécu douteux. Est-il atteint du syndrome du survivant?…ou pire est-il envoûté? Des "esprits", des fantômes chercheraient à se venger de lui, ou est-il atteint de névrose, de folie? Sa consommation de drogue est-elle à l'origine de ses délires, ou est-ce l'inverse? 
Lorsqu'enfin Hartmann, son médecin le rejoint, j'ai soufflé un peu… Nous allions peut-être sortir de l'enfer, analyser les peintures, comprendre ses fantômes… 
Cédric Gorré nous offre ici un premier volet percutant, l'écriture est rapide, acérée… On lit au rythme de l'écriture, sans presque respirer… 
Une description de l'enfer que peuvent vivre les drogués très, trop réaliste.
Un auteur à découvrir, un ouvrage à lire!

Je remercie l'auteur Cédric GORRÉ et Partage Lecture pour ce partenariat.

L'auteur a eu la gentillesse de dédicacer l'exemplaire envoyé!
Merci!


dimanche 18 juin 2017

Là où naissent les ombres

Colin WINNETTE

Quatrième de couverture

PLONGEZ DANS L'ESSENCE MÊME DE L'AMÉRIQUE PROFONDE ET VIOLENTE, CELLES DES ÂMES PERDUES.
Brooke et Sugar se disent frères et sont chasseurs de primes. Partout où ils passent, ils sèment effroi et désolation. Contraints de quitter la ville après une tuerie particulièrement violente, ils se réfugient dans les bois. Un matin, à leur réveil, ils trouvent à leurs côtés un mystérieux garçon amnésique. Ils l’appellent Bird et en font leur mascotte. Lors d’une expédition punitive dans un village, les deux frères sont capturés par la police locale et mis en prison. Brooke parvient à s’enfuir, mais Sugar, sorte de bête humaine, sale et effrayante, reste derrière les barreaux.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sarah Gurcel.

C'est sans doute une Amérique encore en construction, où les fusils sont la loi, où les carabines vengent et les arbres servent de potence dans des jugements hâtifs. L'Amérique où les gangsters pillent, brûlent et tuent, où les prédicateurs tentent de civiliser un monde dur, un monde sauvage, un monde qui pourrait nous paraître sans âme!
Pourtant on finit par s'attacher aux héros, Brooke et l'énigmatique Sugar, puis venu d'on ne sait où, nu, encore un enfant, Bird. 
La mort rode, la pitié n'existe pas, la peur est présente.
C'est violent, c'est parfois inhumain, on a du mal à comprendre le coeur de ces hommes, et si parfois une touche de féminisme semble adoucir le paysage… j'ai eu l'impression d'un leurre.
Et malgré tout j'ai aimé cette lecture étrange, le style pour le moins étonnant, l'ambiance qui laisse une infime place à l'espoir de jours meilleurs. 
Âmes sensibles s'abstenir!

jeudi 15 juin 2017

Week-end de chasse à la mère.

Geneviève BRISAC

Quatrième de couverture

"Quel est ton animal préféré ?" a demandé Eugenio pendant qu'on marchait dans la nuit. C'était l'avant-veille de Noël." Il y a Nouk, la mère. Et Eugenio, le fils qu'elle élève seule, dans un minuscule appartement aux rideaux rouges. Elle s'inquiète. Peut-on survivre aux fêtes de fin d'année ?
En attendant, il neige sur Paris, sur les clochards et les gens des beaux quartiers. Il neige sur les statues du jardin du Luxembourg. La mère et l'enfant se tiennent par la main, ils marchent dans les rues, tout au long de cette histoire magique, déchirante, follement drôle.
En chemin, ils rencontrent Adam et Eve, Anton Tchekhov, un fleuriste, un chauffeur de taxi, des tortues vieilles comme le monde. S'ils triomphent des obstacles semés sur leur route, il leur reste à affronter le pire : l'implacable bonté de ceux qui ont décidé de faire leur bonheur.


J'ai beaucoup aimé ce roman, l'écriture de Geneviève Brisac, la douceur du ton. 
La narratrice, Nouk ne semble vivre que pour son fils. Je n'ai pas trouvé anormal qu' en période de Noël, elle cherche à lui faire plaisir, à le combler. C'est une artiste, et si elle décide de ne plus peindre,  elle garde ce tempérament un peu fantasque. Elle offre à son fils sans doute le meilleur, l'amour d'une mère, du rêve et des jeux… 
Alors, ce que pensent les autres…!

Ce roman, dont la fin m'a perturbée, m'a fait penser à une jolie nouvelle "C'est pour ton bien" de Cindy Costes.
Lecture commune mai-juin 2017
(Avis écrit le 13 mai 2017.)

mardi 13 juin 2017

Les assistantes

Camille Perri

Quatrième de couverture

Elle, c’est Tina. 
L’assistante idéale. 
Zélée et discrète.

Lui, c’est le Boss. 
Il est puissant et charismatique, 
profitant sans scrupules du système.

Un beau jour, Tina ouvre les yeux 
et comprend que respecter les règles 
ne la mènera pas bien loin.

Tina Fontana, trente-deux ans, est l’assistante du très influent Robert Barlow, PDG de Titan Corp. Discrète, efficace et futée, elle est très appréciée de son célèbre patron. Mais après six années à prendre des rendez-vous et à servir des verres de vin qui valent dix fois son loyer, tout le glamour qui auréolait son travail s’est évanoui, contrairement à la charge de son prêt étudiant qui, elle, va crescendo. Mais voici qu’une erreur comptable offre à Tina l’occasion de se libérer de sa dette. Elle a toujours respecté les règles, mais là sa vie pourrait changer radicalement… Et si c’était son tour de devenir riche?
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Elsa Maggion.

Contrairement à mon attente, ce livre n'est pas si léger que son titre et que sa couverture le laisse supposer. Camille Perri excelle dans la description de ses personnages, son style rythmé est agréable à lire. Elle donne à un sujet plutôt dramatique un ton de comédie.
Ces assistantes, à l'instar de Tina Fontana, notre héroïne, viennent de milieux défavorisés, sont sur diplômées, et pour obtenir ces diplômes elles se sont sur endettées pour payer leurs études. C'est le cercle infernal… travailler pour payer, ne pas pouvoir réaliser leur projet… et n'être que des assistantes d'hommes qui parfois sont moins performants qu'elles!
Il suffit juste d'un peu de chance, puis de beaucoup d'altruisme… à découvrir!
J'ai trouvé à ce roman un petit côté conte de fée moderne bien agréable.

dimanche 11 juin 2017

Fin de ronde

Stephen KING

Quatrième de couverture

Dans la chambre 217 de l'hôpital Kiner Memorial, Brady Hartsfield, alias Mr Mercedes, gît dans un état végétatif depuis sept ans, soumis aux expérimentations du docteur Babineau. 
Mais derrière son rictus douloureux et son regard fixe, Brady est bien vivant. Et capable de commettre un nouveau carnage sans même quitter son lit. Sa première pensée est pour Bill Hodges, son plus vieil ennemi…
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Océans Bies et Nadine Gassie.

Après "Mr Mercedes" et "Carnets noirs"  voici enfin le troisième opus de la saga ''Off-Ret Hodges"

Chambre 217, Brady est dans un état catatonique. C'est un "légume", il végète, et pourtant des rumeurs circulent… Il ouvrirait des robinets, les lattes du store de sa chambre bougent sans raison… Le personnel soignant a peur… Il y a longtemps maintenant que Hodges a cessé d'aller le voir.
Une vague de suicides, parmi les victimes rescapées de "Mr Mercedes", un jeu vidéo mis au rebut découvert près des cadavres… Des poissons dans une démo, et surtout des poissons roses, lénifiants. Holly et Hodges sont persuadés que Hartsfield est derrière ces "suicides-meurtres".
King, avec tout son talent nous emmène dans le monde de la télékinésie, dans le monde de l'hypnose. La prise de pouvoir d'un esprit sur un corps, la manipulation…C'est démoniaque, et j'ai pensé à "L'exorciste". Comment éliminer le diable sans qu'il se procure un autre corps… Comment faire cesser l'horreur, comment neutraliser un esprit aussi machiavélique que celui de Mr Mercedes?

lundi 5 juin 2017

Quand la neige danse

Sonja DELZONGLE

Quatrième de couverture

Quatre fillettes mystérieusement disparues, quatre poupées en porcelaine, sosies des enfants, envoyées à leurs parents un mois plus tard.
À Crystal Lake, petite ville paisible sous le coup d'un hiver glacial, non loin de Chicago, Joe Lasko est prêt à tout pour retrouver sa fille de quatre ans, Lieserl. Il engage son amour de jeunesse devenue détective privée pour mener leur propre enquête mais, aidés de la célèbre profileuse Hanah Baxter et son inséparable pendule, ils sont loin d'imaginer l'ampleur des secrets liés à ces disparitions.

J'ai découvert la plume de l'auteur en lisant Dust, et j'ai retrouvé avec plaisir Hanah Baxter et son inséparable "Invictus". Nous sommes cependant bien loin de Nairobi et de l'Afrique!
Comme il fait froid dans ce roman! Entre le lac gelé de Crystal Lake, son hiver qui semble éternel, la disparition de quatre fillettes et l'envoi de poupées sosies à leurs parents, l'angoisse est dans le coeur et le froid dans le corps.
Avec le froid, le suspens monte! L'auteur joue avec nous, ne laisse pas notre esprit en repos… et de découvertes macabres en visions hallucinatoires, la tension s'intensifie, nous sommes pris au piège… Il faut continuer la lecture pour savoir, pour être rassurée, ou pas… 
J'ai quelques réserves sur la fin,  trop rapide peut-être… mais afin de ne rien dévoiler de l'intrigue, je n'en parlerai pas!
Une lecture que je conseille à tous les amateurs de thrillers!

vendredi 2 juin 2017

Il ne nous reste que la violence

Éric LANGE

Quatrième de couverture

La violence est en nous.
On la subit ou on l'ignore.
Mais on peut aussi danser avec elle.
Alors on reste debout.


Après mon premier crime, j'avais commencé à voir notre société différemment. Où que je regarde, le miroir se déformait. Des esclaves fabriquaient nos ordinateurs, des enfants cousaient nos vêtements, les profits des guerres assuraient la rentabilité de notre livret A. Nos bagues de fiançailles brillaient de diamants sanglants, mon voisin perdait son travail, sa vie, pour un actionnaire anonyme. Un vieillard était mort, seul dans une chambre, juste au-dessus de chez moi…

On s'offusquait un peu, mais pas tant que ça, parfois pas du tout. On vaquait à nos petites affaires, nos vies allant tranquillement sur ces champs de cadavres.
Et on ne la cachait pas, cette violence. Elle était notre environnement naturel. On l'enseignait à nos enfants. 
Dont acte.

Je pouvais tuer une deuxième fois.


C'est avec "Le sauveteur de touristes", son premier roman, que j'ai découvert Éric Lange. 
J'ai lors d'un tchat (ICI) organisé par Partage Lecture apprécié cet auteur-animateur radio.
C'est donc ravie que j'ai abordé ce roman, et je n'ai pas été déçue!
Le narrateur est comme l'auteur, animateur radio. Nous sommes donc dans un domaine qu' Éric Lange connaît bien. 
C'est un roman noir, très noir qui montre l'évolution d'un homme dans un monde sans scrupule, dans un monde où l'ambition prime sûr la morale. Seul compte l'objectif, quels que soient les moyens utilisés.
Ce personnage permet à l'auteur de mettre le doigt sur les dysfonctionnements de nos sociétés modernes, sur cette violence quotidienne, et surtout notre ignoble indifférence collective.
Une lecture enrichissante, qui fait froid dans le dos en montrant le monde tel qu'il est!

jeudi 1 juin 2017

Les vieilles filles

Pagan KENNEDY

Quatrième de couverture

Dans l’Amérique des sixties, deux sœurs d’une trentaine d’années vivent coupées du monde, seules avec leur père malade. Quand il décède, c’est la libération! 
Chouette, se dit Frannie, je vais pouvoir passer le reste de mes jours avec ma sœur, une vraie vie de vieilles filles, le rêve! 
Extra, je vais enfin m’amuser, rire, découvrir le monde… et les hommes, pense Doris. 
Les deux sœurs décident de se lancer dans un road-trip décoiffant à bord de leur Plymouth bien-aimée.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Brossard

C'est un "roman route", certes, mais un roman tout en douceur. Des deux soeurs qui vont prendre le volant de leur vieille Plymouth, c'est Frannie, la plus jeune qui nous raconte son histoire, leur histoire,    l'histoire de leur enfance, les drames, mais aussi les petits bonheurs. Doris, l'aînée, semble plus aventurière que sa cadette. 
Les "vieilles filles" ont une trentaine d'années, c'est étrange de se considérer comme "vieille", mais ce sont les années soixante. Frann se complaît dans ce rôle qu'elle croit fait pour elle, mais Doris est d'un tout autre avis…
Elles roulent vers les souvenirs d'enfance, d'une vieille tante à une cousine… puis quitteront les chemins prévus …pour partir à la découverte l'une de l'autre, pour que Frannie puisse s'ouvrir à la vie!
Un joli moment de lecture!