dimanche 30 juin 2013

Les Visages.

Jesse Kellerman

Quatrième de couverture.

La plus grande oeuvre d'art jamais crée dort dans les cartons d'un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d'exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé d' innocents portraits d'enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier croit reconnaître certains visages: ceux d'enfants victimes de meurtres irrésolus...


L'enquête que mènent  Ethan Muller et le policier retraité Lee McGrath  est jalonnée d'interludes. 
Le premier date de 1918 et nous fait connaître l'arrivée du premier Muller ( Solomon) sur le territoire américain.
Tout en découvrant l'assassin des enfants, nous découvrirons les secrets d'une des plus riche famille américaine.
Une lecture intéressante.

vendredi 28 juin 2013

Les soleils de l'hiver.

René Barral
 

Quatrième de couverture

Joseph Biron a 82 ans quand sa femme meurt, le laissant seul et désemparé dans sa ferme du Campet, au coeur des Cévennes. Cependant, dès le lendemain de l'enterrement, un drôle de petit bonhomme, Tintin, lui amène un paquet de victuailles de la part de sa voisine. D'abord décontenancé, le vieil homme découvre peu à peu cette femme étonnante que tout le monde fuit. Il se sent revivre. Un jour, un jeune homme débarque au Campet et dans sa vie ...

Pendant quelques heures Joseph Biron est devenu mon ami...comme souvent quand je lis, je vis les peurs, les joies ou les peines du narrateur...
Dans ce village désert, je l'ai regardé restaurer, en compagnie de l'innocent Tintin, le four à pain.
Il apprend à connaître la "Bousconne" et les raisons de son isolement... sa générosité aussi, puisqu'elle a pris sous son aile le trop fragile et naïf Tintin. 
"Qu'est-ce qui nous empêche de voir les gens comme ils sont vraiment ? pensait-il. On se construit des certitudes comme autant de prisons où l'on s'enferme avec des images. Un tel est brave, celle là est mauvaise."
Joseph est fâché avec son fils Patrick...qui a mal tourné, qui a fait de la prison...qui, le pire...lui a volé de l'argent...qui vit à Pigalle où il a un bar...qui a épousé une pute...qui a une fille qu'il n'a jamais vu, qui n'est pas venu au chevet de sa mère malade....
Dans sa colère...il fait refaire le toit d'une bergerie qui ne lui appartient pas ...tout simplement pour déshériter son fils...
Toute cette colère contre son fils,
et pourtant un si brave homme...
Mais un jour va changer sa vie...ou plutôt sa fin de vie...sa bru lui écrit une lettre où elle lui explique qui elle est...qui est son fils...
Une note optimiste sur cette fin de vie et fin de roman...


mercredi 26 juin 2013

Au coeur des forêts

Christian SIGNOL

"Regarde bien les arbres. Ils savent, comme nous, qu'ils doivent mourir un jour, mais ils ne pensent qu'à une chose:grandir, monter le plus haut possible."

Comme je l'ai aimé, Bastien, le narrateur.
Sa plus grande qualité, c'est de comprendre que le monde change, mais à aucun moment il ne pense le fameux " c'était mieux avant".
Du passé il a la nostalgie des êtres aimés et qui ne sont plus,
mais il sait s'adapter au monde moderne.
Il comprend que ni sa fille ni sa petite fille ne souhaitent la même vie que lui et n'en éprouve aucun ressentiment.

Il nait dans les années trente, au coeur des forêts.
Il n'a quitté sa forêt que deux fois, pour faire son service militaire, puis pour essayer de retrouver Justine sa soeur aînée disparue sans laisser le moindre indice.
Voilà douze ans déjà qu' il n'a revu ni sa fille, Jeanne, ni sa petite-fille Charlotte venues pour les obsèques de son épouse Louise.
Il reçoit une lettre de sa petite fille:
"Bastien, je viens de vivre une terrible épreuve. J'ai besoin de me reposer. Peux-tu m'accueillir quelques temps?"Charlotte
"Viens quand tu veux!" est le message qu'il laisse sur le répondeur.

"Replanter pour qui Bastien?"
...pour qui, je ne sais pas... parce que c'est comme ça... pour mon père... pour ceux que j'ai aimé et qui sont toujours là...pour les anciens...
pour le futur...

Encore un bon moment de lecture.


L'enfant sans nom.

Amy MacKinnon

Elle est étrange, Clara, la narratrice.
Elle est  thanatopracteur, elle donne aux morts une apparence le plus proche possible de la vie.
Et puis, elle offre, en secret, à tous ces défunts une fleur qui symbolise leur personnalité .
Ces fleurs, c'est elle qui les cultive .
Quatre ans plutôt elle a travaillé sur le corps atrocement mutilé d'une petite fille.
Le meurtre de cette inconnue a bouleversé  la ville entière, des funérailles et des messes une tombe avec pour seule inscription "Aimée X".
"Si elle avait été en vie, ils auraient tourné la tête".

L' enquête sur le meurtre de cette fillette va rebondir grâce à la découverte de cassettes ...
Trécie, une étrange petite fille va aider Clara,
et au fil du roman nous allons découvrir la vie de Clara et comprendre pourquoi elle préfère la compagnie des morts à celle des vivants.

C'est bien sûr un roman policier, mais c'est avant tout l'histoire de l'indifférence .
Celle qui peut détruire, "ils auraient tourné la tête, comme la bibliothécaire ce jour là".

J'ai pris un réel plaisir à la lecture de ce roman.
Il est noir, réaliste et envoûtant.

L'homme qui plantait des arbres

Jean GIONO
Illustration de Willi Glasauer


C'est un tout petit roman, une soixantaine de pages, avec de très jolies illustrations.
Lors d'une promenade, le narrateur rencontre un berger, Elzéard Bouffier .
Après la mort de sa femme et de son fils, cet ancien fermier a choisi la solitude des pâturages.
Très vite, l'auteur se rend compte que cet homme n'est pas un être ordinaire.
Il plante des glands...
Au fil des ans et des rencontres , sans aucune aide, une forêt de chênes, mais aussi de hêtres, et d'autres essences va sortir de terre.
Les gens sont peu nombreux à connaître le secret de berger,
on parle de génération spontanée...de forêt spontanée!

Ce petit roman à été offert par une amie et son fils à mon fils lors d'une de ses hospitalisations en 2010.
J'y ai vu malgré moi une parabole.
A force de petites graines, de petits soins quotidiens,  on retrouvera peut-être un mieux-être.



lundi 10 juin 2013

La miresse

Madeleine Tiollais

Quatrième de couverture

Madeleine Tiollais nous transporte dans la famille d'un docteur-médecin installé à Nîmes et s'efforce de faire face, avec des moyens dérisoires d'alors, aux calamités qui rythment la vie de la Cité en ce milieu du XVI ème siècle: épidémies, disettes, inondations, misères dévastatrices, sans parler du sac et du ressac des drames confessionnels qui n'en finissent pas de ressurgir.

"La miresse" nous relate l' éclosion d'une vocation médicale insolite à l'époque, celle de Jacqueline la plus jeune des filles du docteur Jean Tardivel. Une vocation sans issue puisque le grade du doctorat était en ces temps-là obstinément refusé aux femmes. Qu' importe pour l'instant : la jeune Jacqueline observe, écoute avec passion les récits de son père, parcourt les ouvrages médicaux du cabinet familial s'imprégnant des messages de l'antiquité. Son enfance et son adolescence s'écoulent ainsi, dans la réflexion et l'avidité de la connaissance. Sa décision est bientôt prise: elle consacrera son existence à soulager la souffrance humaine.

Dans un style alerte et ponctué de locutions occitanes Madeleine Tiollais, qui a été enseignante à Nîmes, nous offre un livre attachant qui comblera par ailleurs le lecteur passionné par l'histoire de la région au détours du Moyen-Age.

Ce fut pour moi un réel bonheur que de lire ce roman.
J'ai vécu l'inondation. J'ai retrouvé, surement grâce au choix de l'occitan, les accents du terroir.
La vision d' une toute petite fille, puis d'une adolescente, sur le monde plutôt cruel qui l'entoure,
sa perception des superstitions, la vision d'un père plus tolérant (pour l'époque) que la moyenne,
et cette volonté allant jusqu'au sacrifice de son amour pour devenir miresse...ou simplement, hélas, l'épouse d'un médecin.
Que ma fille, que mes petites filles toujours se souviennent que naître de sexe féminin n'a pas toujours été un bonheur. ( Je vous aime toutes les trois).