dimanche 31 janvier 2016

Le grand ménage du tueur à gages

Hallgrimur HELGASON

Quatrième de couverture

Il y a des jours où rien ne vous réussit. Prenez Tomislav Bokšic, dit "Toxic". Avec soixante-cinq contrats réussis au compteur, il était hier encore le tueur à gages le plus respecté de la mafia croate de New York. Mais un accident est vite arrivé. Il suffit de refroidir la mauvaise personne (un agent fédéral en l’occurrence) et soudain, le sol américain se fait un peu trop brûlant pour vous. Sous l’identité d’un prêtre baptiste, c’est donc un Toxic à col blanc qui atterrit en Islande – pays de calme plat, de blondes trop sages et de patronymes imprononçables… La fin d’une ère ? Ou le début des ennuis ?
Traduit de l'anglais par Jean-Christophe Salaün

J'ai lu quelques avis avant d'écrire ma chronique, il ressort que la plus part des lecteurs y ont trouvé un comique décapant, à je ne sais plus quel degré. Peut-être que la façon dont Toxic, le héros narrateur, interprète l'islandais…
C'est la triste histoire d'un jeune homme a qui on a un jour donné une arme, il est devenu soldat pour libérer son pays de voisins, d'amis, parfois amantes. Alors cet (encore) enfant a appris à tuer, des proches, à tirer sur des uniformes différents…Que sait-il faire d'autre? Il devient donc tueur à gages, tuer pour des idées (qui ne sont peut-être même pas les siennes) ou pour de l'argent…c'est tuer. Et c'est ce qu'il fait de mieux.
Jusqu'au jour où il tue un prêtre baptiste, juste pour s'échapper, et devient bien malgré lui le révérend Friendly. Bien reçu en terre d'Islande, va-t-il réussir à s'intégrer, va-il parvenir à oublier qu'il est un tueur?
Cette "cavale" va durer un an, du 15 mai 2006 au 12 mai 2007. Le grand ménage qu'il fera chez Gun, il devra aussi et surtout le faire dans sa tête, dans sa vie passée. C'est un retour sûr cette vie passée que nous offre Helgason. L'auteur décrit l'Islande, son pays, avec beaucoup d'humour. Je pensais lire un roman comique, mais j'ai surtout lu l'itinéraire d'un enfant pas gâté!

Je remercie Partage lecture et les Éditions Pocket pour ce partenariat.



mardi 26 janvier 2016

Louis et les esprits de Banie

Jean-Thierry TANAKAS


Quatrième de couverture



Embarquer à la conquête du Pacifique En son temps inconnu et désormais dans l'oubli, comme des milliers d'autres bougres, assoiffé de curiosités et de découvertes, un homme tenta, un peu malgré lui, l'aventure qu'offraient tous ces mondes, qui, aux yeux de la vieille Europe, paraissaient bien nouveaux. Il s'embarqua un jour sur un navire qui promettait les merveilles de l'Orient, les perles du Pacifique et l'Eldorado. Le temps d'une épopée, il se tint dans l'ombre de son capitaine, qui se fit seul une place dans l'histoire. Comme ces illustres hommes, il ne voulait point conquérir. Il espérait mettre l'Homme en contact avec l'Homme. Il voulait rencontrer ses congénères, il voulait comprendre les autres, il désirait savoir. Aujourd'hui comme hier, on se souvient des massacres perpétrés par les Européens au nom de la foi et de l'or. Puisse demain, se souvenir aussi de ces hommes des premiers contacts, car eux n'avaient qu'une seule ambition : la connaissance.Un roman historique et exotique hors du commun.

"A-t-on des nouvelles de La Pérouse ?" seraient les derniers mots prononcés par Louis XVI, montant sur l'échafaud. Le roi était à l'origine de l'expédition de La Pérouse, visant à compléter la cartographie de la planète, à établir de nouveaux comptoirs commerciaux, à découvrir…
Le premier août 1785, La Boussole et l'Astrolabe, plus de 200 hommes à leur bord, quittent le port de Brest. Antoine de Clairet est parmi les marins.
"Et s'il n'en reste qu'un, je veux qu'il vienne me raconter…"aurait dit le roi.
J'ai aimé que l'auteur imagine, après le naufrage, ce qu'il advint de l'équipage, des hommes rescapés, du corps même de La Pérouse qu' encore aujourd'hui certains passionnés recherchent.
J'ai aimé lire le voyage d'Antoine, parti de Banie (Vanikoro) avec quelques rescapés, prenant plusieurs identités, son opiniâtreté à poursuivre, coûte que coûte, s'investissant dans cette mission surprenante, aller raconter au roi.
Les dialogues entre le roi et le compagnon sont étonnants, presque du théâtre!
J'ai trouvé les descriptions très réalistes, j'ai aimé le style.
Entre histoire et aventure, sans monstres mais avec des hommes, tantôt veules, tantôt courageux. Des îles, parfois nues, parfois luxuriantes à l'excès.

Je vous remercie Monsieur Tanakas de m'avoir offert ce livre. Vous ne pouviez pas savoir que j'avais passé quelques années sûr les bancs d'un lycée "La Pérouse", que les îles sauvages du Pacifique et leur barrière de corail étaient pour moi de doux souvenirs. C'est sans doute pour cette raison que j'ai accepté cette aventure.

EXTRAIT
"(Bateau?)Lorsqu'il vit au loin la silhouette de l'imposant navire, il referma les yeux et l'ignora. Il crut à un autre de ses fantasmes.? (Bateau.)Il rouvrit un ?il face au soleil aveuglant. Sa joue se décolla de la peau de son avant-bras dans un bruit de déchirure, il releva la tête et posa un coude sur le sable.? (Bateau?!)? Bateau??Il se pétrit le visage et plaça sa main sur son front en guise de visière. Il fronça les sourcils, se frotta les yeux. Il se toucha?; se pinça, comme pour s'assurer que ce n'était point un mirage, et se leva. Le simple spectacle d'un navire qui passait lui paraissait parfaitement irrationnel. Il lui fallait réfléchir."


"Louis et les esprits de Banie" de Jean Thierry TANAKAS

dimanche 24 janvier 2016

Les hauts-murs

Auguste Le BRETON

Quatrième de couverture

Un silence pesant écrasait le réfectoire. Seules le troublaient, par instants, les louches heurtant les grosses assiettes de faïence ébréchées par l'usage. Les serveuses en tablier gris distribuaient une égale mesure de pois cassés à tous les pupilles. Ceux-ci, le buste droit, les avant-bras croisés dans le dos, attendaient, l'oeil rivé sur le crâne rasé de leur vis-à-vis, que Mme Lerbier, la directrice, leur permit d'avaler leur pitance. Les plus affamés guettaient avec impatience le claquement de mains rituel, qui, les libérant de leur pénible position, leur permettrait de se bourrer l'estomac.

Charles Trenet chantait sa France,
"Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon coeur"

Né la même année, Auguste Le Breton raconte la sienne!
C'est une lecture dure, l'auteur raconte son enfance, une enfance d'orphelin, une enfance ou son tuteur se débarrasse de lui en le plaçant dans un centre de rééducation. (Comment rééduquer quand on a jamais éduquer?). Une enfance sans tendresse où les adultes sont uniquement bourreaux
Ce qui me fait me fait du mal, c'est l'abus de pouvoir des adultes sûr des enfants, ou sûr des êtres fragiles. Alors ces enfants, pour se protéger deviennent à leur tour des tortionnaires. 

dimanche 17 janvier 2016

HAIG - Le secret des monts rouges

Thierry PONCET

Quatrième de couverture

Des tronçonneuses et de l'alcool. Voilà ce que vend l'aventurier Haig, sur sa péniche la Marie-Barjo, à travers la jungle, dans le Cambodge tout juste libéré de la guerre, depuis le fleuve Mékong jusqu'au pied des mystérieux Monts Rouges. Mais quel est cet être qui semble répandre la mort devant lui ? Qui est cette Espagnole trop sexy pour ce far-west des camps forestiers cambodgiens ? Pourquoi a-t-elle absolument voulu le suivre ?

J'ai lu les premières pages du roman, et je n'ai plus eu qu'une envie, embarquer à bord de la Marie-Barjo.
La péniche part de Phnom Pen, remonte le Mékong, puis la rivière Lon-Stung faisant du cabotage jusqu'au pied des Monts Rouges.
J'ai fait la connaissance de Haig, son propriétaire, son patron, son capitaine. J'ai apprécié chez cet aventurier le respect, pour ne pas dire la tendresse, qu'il éprouve pour son équipage. Kim, jeune orphelin cambodgien, élevé en France, écologiste pur et dur, revenu dans son pays natal pour lutter contre la déforestation. Bozo, jeune délinquant français, doué en mécanique, venu sous ces latitudes pour oublier que sa vie sera beaucoup trop courte. Bang, un colosse cambodgien au catogan et son vieux chien jaune. C'est un équipage d'hommes, une histoire d'hommes...
Alors pourquoi finit-il par accepter à son bord la superbe Marisol?

Nous allons, au fil de la rivière rencontrer des parias, ces oubliés que différents régimes politiques ont jeté dans la misère et abandonné à leur sort. Des moines essayant de recréer la sérénité du bouddhisme dans des monastères pillés et détruits. Un médecin, tentant de soulager la détresse de tout un peuple pillé de sa culture. Haig vend aux uns, donne aux autres... Un peuple qui semble ne plus exister, un peuple qui doit se reconstruire, se retrouver.

Et derrière ces rives, parfois dangereuses, parfois paradisiaques rode l'ombre du "géant". Ce méchant, ce meurtrier qui assassine et terrorise. Existe-t-il vraiment ou est-ce une légende, a-t-il une tête de tigre?
J'ai découvert cette partie de la terre que je ne connais que par les reportages, et sans doute très mal. Au delà de l'intrigue, j'ai surtout apprécié cette découverte d'un pays, d'un peuple. 

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.



vendredi 15 janvier 2016

Piaf, mon amie

Ginou RICHER

Quatrième de couverture

Paris, au sortir de la guerre : une jeune fille de seize ans se balade sur les Champs-Élysées. L'un des Compagnons de la Chanson, qui à l'époque accompagnent Piaf, l'aperçoit et tombe sous le charme de ses yeux verts. Bientôt l'adolescente rencontre la grande chanteuse - et une belle amitié voit le jour : Édith et Ginou, deux âmes sœurs... 
Ginou ne sera jamais l'employée, la secrétaire ou la dame de compagnie de Piaf, elle sera tout simplement sa «meilleure amie», comme Édith le lui a écrit au dos d'une photo. Pendant quinze ans, elle vivra son quotidien, ses amis et ses amours, ses douleurs et ses drames. Personne n'a vécu aussi longtemps sous le même toit que Piaf. Personne ne peut mieux la connaître, mieux la comprendre, mieux l'expliquer, sans jamais la juger.

Lorsqu'elle rencontre Piaf, Ginou n'a que seize ans, Mariée, puis divorcée parce qu'à l'époque pour qu'une fille soit libre, émancipée, elle doit d'abord quitter le giron familial, et ensuite divorcer. Pourquoi alors aliéner cette liberté auprès d'une Piaf, sûrement superbe et envoutante? Après la lecture de cet ouvrage, je dois dire que je n'ai aucune réponse. Pour Piaf alors âgée de 32/33 ans, j'imagine qu'elle a vu en Ginou cette fille trop tôt disparue, qu'elle a voulu lui donner une éducation.
La première partie du récit ne raconte que des anecdotes, des fêtes et des rencontres. Ginou sait rester à l'écart, se faire transparente, et apprendre auprès des artistes que Piaf reçoit. Elles se comportent comme deux adolescentes insouciantes, faisant frasques et bêtises sans trop se soucier des retombées de leurs actes. Je n'ai pas trouvé de tendresse, juste une franche rigolade.
L'auteur ne dévoile rien de la vie intime de Piaf, mais existe-t-il une intimité pour un mythe, elle dénonce les erreurs écrites sûr son amie, elle remet les choses au point. Je dois avouer que je n'ai pas un seul instant douté de son histoire. La préface d'Aznavour y est sans doute pour beaucoup. 
C'est un peu fouillis, un peu brouillon. Pourquoi avoir attendu si longtemps?
J'ai préféré la fin du livre, quand enfin elle parle d'elle. "Rien ne pousse à l'ombre des grands arbres." Connaître la femme qu'elle est devenue après ces quinze années auprès de Piaf. J'aurai aimé en savoir plus sûr Ginou, sûr ses émotions.
Merci Laurence Pour ce cadeau.

mercredi 13 janvier 2016

La fabrique des mots

Erik ORSENNA
Illustrations de Camille Chevillons
Quatrième de couverture

Comment fabrique-t-on les mots ? 
Jeanne, l'héroïne de "La grammaire est une chanson douce", a sa méthode : pour expliquer, elle raconte. 
Il était une fois un dictateur qui trouvait son pays trop bavard. Il était une fois le Capitan, vieux navigateur et collectionneur de dictionnaires. Il était une fois deux soeurs virulentes, l'une aimant le grec et l'autre militante du latin. Il était une fois un trafiquant d'oiseaux rares. Il était une fois un café où les couples se réconcilient, au lieu de divorcer. Il était une fois une mine d'or abandonnée... 
Nous avons créé les mots. 
Et si les mots, à leur tour, nous inventaient ?

Ce livre "trainait" dans le salon, chez ma fille. J'ai trouvé les illustrations jolies,  j'ai pensé qu'il s'agissait d'un livre pour enfant, la quatrième de couverture était sympa... Pourquoi Laurence ne m'a-t-elle pas proposée ce livre?
Certes je ne suis pas enseignante, mais j'aime partager, j'aime aussi l'étymologie, ma fille doit bien connaitre mes goûts littéraires, je n'ai pas apprécié cette lecture. Je suis complètement passée à côté.
L'avis de Laurence  ICI

lundi 11 janvier 2016

Le médecin volant -- La jalousie du Barbouillé

Molière
Couverture: Raphaël Urwiller
Quatrième de couverture

Lucile aime Valère et en est aimée. Mais son père veut la marier à un autre. La jeune femme joue la malade, espérant trouver un docteur complaisant qui lui conseille de s'installer au grand air ; là, son amant pourra la rejoindre. C'est Sganarelle, serviteur de Valère, qui devient médecin malgré lui... Un homme croit son épouse volage et lui ferme sa porte. Rusée, la jeune femme parvient à inverser la situation... Mari cocufié, valet fripon, médecin pédant... Voici deux courtes pièces qui mettent en scène les plus grands rôles du théâtre de Molière.

Contrairement au titre du fascicule,  "La jalousie du Barbouillé" est la première des deux pièces présentées.
Cette petite pièce, en un acte et treize scènes, s'apparente plus à une farce. Jouée par six personnages, Barbouillé n'a de cesse de démasquer son épouse, frivole et volage. Chassé-croisé entre les personnages. 
Le médecin volant, un acte, seize scènes six personnages, serai plus proche de la comédie dell'arte
Un père veut marier sa fille. Celle-ci en aime un autre. Tromperies, déguisements, tours de passe passe.

J'ai découvert grâce à mon petit-fils ces deux pièces. Le jeu des acteurs semble simple, les personnages plutôt caricaturaux, même si on aperçoit l'aversion de Molière pour les notables (médecins, avocats ou autres bourgeois). Les enfants doivent aimer ces petite pièces, elles sont très visuelles et le langage facilement adaptable. Amusant!

samedi 9 janvier 2016

Le sourire de Mandela

John CARLIN

Quatrième de couverture

Plus qu’un combattant, un héros, un leader, un génie politique. Après vingt-sept ans d’emprisonnement, Mandela a su garder en lui des forces insoupçonnées pour résister et triompher. Le prix Nobel de la paix a pardonné à ceux qui l’avaient enfermé, et fédéré une des nations les plus divisées au monde. Son secret ? Il n’y a jamais d’écart entre ce que Mandela dit et ce que Mandela fait.
Traduit de l'anglais par Marc Saint-Upéry.

J'ai l'impression d'avoir entendu parler de Mandela toute ma vie. Condamné pour terrorisme aux travaux forcés en 1962, il passera 27 années en prison. C'est le 11 février 1990 que ce condamné politique quittera sa geôle.
Comme beaucoup de journalistes, Carlin est subjugué par Mandela. L'auteur va donc faire une analyse de tous les interviews qu'il a pu faire de "Madiba", de ses amis, de ses ennemis, mais aussi de ses proches, des gens anonymes qui ont vécu, travaillé à ses côtés.
Mandela était-il un manipulateur, ou un homme sincère?
En prison Mandela va non seulement apprendre la langue, mais aussi l'histoire, la culture des afrikaners. Comprendre pourquoi l'apartheid, c'est mieux lutter contre.
Convaincu que le seule solution pour que l'Afrique du sud perdure, c'est le compromis. Il va user de tous ses atouts pour parvenir à ses fins.

J'ai appris le long chemin que Mandela a choisi pour que son peuple arrive à la liberté. Les émeutes qui enflammèrent le pays pendant les quatre années qui suivirent sa libération de prison.
Fin diplomate, brillant politique, il réussit à convaincre ses ennemis les plus virulents. Dans son propre camp, ce sont des foules entières, peu convaincues par ses choix, qui vont être retournées. Il est sûr de lui, il sait avoir raison et restera campé sur son idée d'une Afrique du sud arc-en-ciel.
Accédant au pouvoir, Mandela restera fidèle à ses idéaux. Il y a chez lui un grand respect des autres, humbles ou puissants, fidèles ou opposants. Il n'oublie jamais un ami, pardonne à ses ennemis.
Prix Nobel de la paix en 1993.

J'aime la photo de couverture, ce superbe sourire que nous offre Mandela, et ce regard pétillant qui fixe l'avenir.
Mandela est de ces hommes qui redonnent espoir en la nature humaine.

Je remercie Partage lecture et les éditions Points pour ce partenariat.



mercredi 6 janvier 2016

L'appel de la forêt

Jack LONDON
Couverture: Alain Boyer
Quatrième de couverture

Comment survivre dans le froid hostile du Grand Nord quand on n’a jamais vu la neige ? Voilà le défi lancé à Buck, vendu comme chien de traîneau. Tandis que l’animal découvre la souffrance et la force, la violence et la joie, la haine et l’amour, un appel retentit, venu du fond des âges… 
Le goût pour l’aventure ne suffit pas à expliquer l’immense succès de ce roman. C’est l’appel des terres primitives et sauvages résonnant au fil des pages qui assura la renommée de Jack London. Cet appel vibre encore en nous aujourd’hui...
Traduit de l'américain par Frédéric Klein.

Il vivait heureux, au moins le pensait-il, dans un domaine du sud. C'est une belle bête, un beau chien bien traité, saint-bernard par son père, berger écossais par sa mère. La cupidité des hommes va l'enlever à sa vie paisible. Enfermé, attaché, battu (parce que c'est ainsi qu'on dresse les chiens de traineau!), il apprendra la dure loi du gourdin et des crocs.  Mais au fond de lui, Buck est un chef de meute, il saura, par la ruse et la force s'imposer. 
L'écriture est belle, magnifique. London décrit des paysages, des hommes, des animaux et des combats de façon magistrale. J'ai vécu le froid intense de l'antarctique,. Mais même superbement écrit, j'ai trouvé dans ce roman une immense violence. Je ne l'aurai pas donné à lire à un enfant 12 ans. 
Pourtant Théo l'a lu avant moi, lecture de cinquième au collège. Il me dit ne pas avoir aimé. Les chapitres sont trop longs "J'aurai préféré le double de chapitres mais plus courts". Il l'a trouvé violent, "c'est comme un enfant qu'on enlève et qu'on bat, mais il y a quand même une superbe histoire d'amour, mais bon...J'ai préféré l'oeil du loup de Pennac et de loin."
Et comme je lui faisais remarquer "On dirait que l'auteur est un chien tellement c'est réaliste -- Oh oui grand-mère, on dirait vraiment!" 
J'ai aussi préféré "l'oeil du loup".

lundi 4 janvier 2016

L'oeil du loup

Daniel PENNAC
Couverture Catherine Reisser

Quatrième de couverture

Dans un zoo, un enfant et un vieux loup borgne se fixent, œil dans l'œil. Toute la vie du loup défile au fond de son œil : une vie sauvage en Alaska, une espèce menacée par les hommes. L'œil de l'enfant raconte la vie d'un petit Africain qui a parcouru toute l'Afrique pour survivre, et qui possède un don précieux celui de conter des histoires qui font rire et rêver.

Un enfant et un loup communiquent à travers l'intensité de leur pupille. L'enfant ferme un oeil, pour être l'égal du loup!
Nous allons visiter le grand nord et son froid polaire, Loup bleu nous raconte sa vie dans son Alaska natal jusqu'à son arrivée au zoo. Puis Afrique Bia va à son tour évoquer, depuis son plus vieux souvenir, son errance, du désert jaune à la verte Afrique pour arriver dans "L'autre monde". 
C'est un conte fabuleux que nous offre Pennac, notant l'impact de l'homme moderne sur la nature et les animaux de notre si belle planète. Un très joli conte à mettre entre toutes les mains!


dimanche 3 janvier 2016

La maison aux 52 portes

Évelyne BRISOU-PELLEN
Couverture: Miguel Coimbra
Quatrième de couverture

Maïlys sent qu'elle devient folle. La vieille bâtisse où sa famille vient d'emménager cache un secret.
Derrière les nombreuses portes de la maison, Maïlys entend des voix, croise des silhouettes surgies du passé.Quel message tente-t-on de lui transmettre ?


Quelle étrange histoire que celle de cette petite Maylïs, dont le premier prénom est Céleste et qui a pour parrain un grand-oncle Albert, qu'elle n'a jamais vu!
Drôle d'héritage, que cette vieille maison, délabrée, dont seul le piano semble entretenu.
Maïlys part à la recherche de cette grand-tante dont elle porte le prénom et dont personne ne semble se souvenir. 
C'est un livre destiné aux enfants. L'auteur crée, sans vraiment nous effrayer, un univers fantastique qui permettra à sa jeune héroïne de découvrir la réalité sur les soldats, sur les tranchées ainsi que sur ses ancêtres.

Le Bourgeois gentilhomme

Molière
Couverture: Tofdru
Quatrième de couverture

Riche bourgeois, M Jourdain ne rêve que d'une chose : devenir gentilhomme. Et quels ne sont pas ses efforts pour y parvenir ! Cours de danse, de chant, d'armes et de philosophie : tout est bon pour acquérir les manières d'un noble. Hélas ! L'élève multiplie les maladresses et les balourdises. L'extravagance de M Jourdain atteint son comble quand il refuse la main de sa fille à l'homme qu'elle aime, sous prétexte que celui-ci n'appartient pas à la haute société. Cette fois, c'en est trop. Son entourage est bien décidé à lui faire recouvrer la raison. 
Rien de tel que les ruses d'un habile valet pour mettre un terme aux lubies d'un vieux barbon !

Rien de plus agréable, au coin d'une soirée, que de retrouver Molière, de voir ce nigaud de Monsieur Jourdain découvrir que sans le savoir qu'il fait de la prose, d'écouter Covielle, déguisé en Truchement, parler le turc, et de rire de ce grand benêt promu Mamamouchi.
En lecture, en relecture, joué par des enfants, des troupes d'amateurs en province ou par de grands artistes, ce bourgeois est toujours un régal.
Je l'ai lu, plusieurs fois, je l'ai vu jouer, toujours par des amateurs. J'ai ri avec Théo, me refaisant les voyelles...
Ma fille a eu la chance de voir, il y a quelques années une magistrale interprétation, avec François Morel dans le rôle titre. Son avis  ICI