samedi 26 juin 2021

Cent coups de baratte de Madelaine TIOLLAIS

 


Quatrième de couverture :

À travers une sorte de saga familiale paysanne, l'auteur nous présente une famille de cultivateurs bretons éprouvés par la guerre de 14. Le récit se poursuit par les tribulations que connaîtront les personnages au cours de la seconde guerre mondiale, pendant les années d'Occupation, alors que les événements qui se précipitent les amènent à se dresser les uns contre les autres.
L'héroïne du récit, Maryvonne, encore enfant à la déclaration de guerre se trouve confrontée, à peine adolescente, à une situation qui fera basculer son existence. L'intrigue se noue autour d'un secret de famille qu'il faut absolument préserver au moment de la Libération.
L'ascension sociale des personnages se poursuit néanmoins dans la période qui suivra la guerre. Elle demeure dans le cadre d'une province française qui garde son identité tout en évoluant en fonction de l'époque.

Mon avis:

Les Cuziat, une famille de paysans bretons, plutôt aisée au début du vingtième siècle. Ils vivent au rythme des saisons. Et tous les jours, à tour de rôle, cent fois on baratte, on compte, en breton, en français (… en allemand) pour avoir le meilleur beurre du pays, la fierté de Fernande, cette antipathique matriarche.
Cinq fils, et perdue au milieu, Maryvonne, cette enfant malaimée, maltraitée.
Je sais bien que l’époque n’était pas facile, mais j’ai eu beaucoup de mal avec Fernande. Une mère maltraitante, une mère qui n’aime que ses fils. Elle est sévère avec eux, comme on pouvait l’être à l’époque, mais elle est toxique avec sa fille. C’est plus que du non-amour, c’est plus que de l’indifférence, c’est de la haine à l’état brut.
Je n’ai pas compris cette femme, la perte de sa première fille encore bébé ne justifie pas son comportement envers sa seule fille.
Heureusement pour Maryvonne, un rayon de soleil, sa grand-mère, et aussi « saute-haies » ce grand frère presque de son âge, ce chenapan de Lucien.
Alors, sans en avoir conscience, Maryvonne cherche l’amour, et pour son malheur, elle le trouve dans de mauvais bras.
Je n’ai pas aimé Klaus. Pour un jeune soldat, occupant et vainqueur, séduire une adolescente est pour le moins facile, ignoble et irresponsable.

J’ai été happée par cette lecture. Le sursaut de Maryvonne a été pour moi une délivrance.
C’est grâce à des femmes comme elle que c’est fait, en douceur, l’émancipation de la femme.

Madeleine Tiollais
Photo source FaceBook
2014


Merci à Madeleine Tiollais pour ce joli moment de lecture.
Mes lectures

jeudi 17 juin 2021

Sacrifices de Pierre LEMAITRE

 

Quatrième de couverture :

« Un événement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe complètement votre vie. 
Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez. » 
Anne Forestier, la nouvelle compagne du commandant Verhoeven, 
est l’unique témoin d’un braquage dans une bijouterie des Champs-Elysées. 
Elle a été violemment tabassée et laissée pour morte. 
Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : 
Après "Alex", Pierre Lemaitre achève ici une trilogie autour du commandant Verhoeven, 
initiée avec "Travail soigné". ("Rosy & John" s'est inséré dans la série).

Mon avis :

J’ai regretté dans ce troisième opus que Camille s’éloigne beaucoup trop de ses collaborateurs habituels, notamment de Louis Mariani mais aussi de Le Guen.
Je n’ai pas apprécié Anne. Elle semble ne rien posséder, ne venir de nulle part. Malgré son agression, à la limite du supportable, je l’ai sentie trop détachée, trop indifférente. Alors quand Verhoeven fonce tête baissée pour l’aider, j’aurais aimé pouvoir le raisonner. On a l’impression que, dominé par son chagrin, il n’a plus aucune logique.
C’est une lecture rapide, surprenante. « Alex » semble être une parenthèse et nous retrouvons l’ambiance, les personnages de « Travail soigné ». Il apparait dans ce roman un narrateur assez surprenant. D’où 
sort-il? Que veut-il et surtout qui est-il ?
Ma préférence pour cette trilogie ira à « Alex ». Mais retrouver au cours de ces enquêtes différentes le personnage atypique de commissaire fut un vrai plaisir.

Merci à ma fille Laurence pour cette gentille surprise le jour de la fête des mères !

mardi 15 juin 2021

Une saison au bord de l'eau de Jenny COLGAN

 


Quatrième de couverture :

La jeune Flora MacKenzie travaille à Londres dans un cabinet d'avocats. Jamais elle n'avait imaginé que son emploi la conduirait à retourner sur son île natale, au nord de l'Écosse. Une île qu'elle a brutalement quittée après la mort de sa mère, quelques années plus tôt.
La jeune femme sent très vite qu'elle n'y est pas la bienvenue. La plupart des habitants du village considèrent cette " fille de la ville " comme une étrangère, et les non-dits de l'histoire familiale compliquent les relations avec son père et ses frères. Jusqu'au jour où Flora tombe par hasard sur le vieux cahier de pâtisserie de sa mère. Et si elle avait trouvé la recette pour se réconcilier avec ceux qui l'entourent ?
Traduit de l'anglais par Laure Motet

Mon avis:

C’est un roman sans autre prétention que de faire plaisir, une lecture-détente. Une histoire d’amour impossible ? pas possible ? possible ? entre une assistante juridique, la jeune écossaise Flora MacKenzie et son trop froid ? trop distant ? trop inaccessible ? patron et pourtant si beau.
Il n’a jamais vraiment remarqué cette jeune femme insignifiante, il la pensait fade, sans attraits particuliers, alors quand il la découvre parmi les siens, il a un choc.
Il a surement lui aussi des blessures secrètes, bien cachées sous ses costumes impeccables et rigides.
Tout au nord de l’Ecosse, l’île de « Mure » un endroit où les nuits sans fin laissent place aux jours sans fin ! C’est un ilot sans doute sympathique, mais si peu peuplé, si petit que Flora a fui, a promis que jamais elle ne reviendrait.
C’est une lecture reposante, c’est une romance.
Cette romance que je qualifierai de gourmande et chaleureuse, Flora excelle aussi dans le domaine culinaire.
Pour être un peu plus sérieuse, revenir dans un endroit, aussi beau et sympathique soit-il, même s’il s’agit de sa terre natale, si on a l’impression qu’on y retrouvera uniquement des mauvais souvenirs n’est jamais simple et anodin. 
Jenny Colgan termine son roman en nous offrant quelques recettes. J’essaierai très certainement les « Pains bannock » et la tourte.

J'ai fait cette lecture dans le cadre des lectures communes de PartageLecture "mai-juin 2021"

Jenny Colgan 
2019
Photo source Luitingh-Sijthoff


vendredi 11 juin 2021

Rosy & John de Pierre LEMAITRE



Quatrième de couverture:

"La bombe a convenablement fonctionné; 
sur ce plan, il a tout lieu d'être satisfait. Les rescapés 
tentent déjà de secourir les victimes restées au sol. 
Jean s'engouffre dans le métro. Lui ne va secourir 
personne. Il est le poseur de bombes.»
Jean Garnier n'a plus rien à perdre dans la vie: sa mère 
est en prison, sa petite amie a été tuée et il n'a plus 
de travail. Face à ce jeune paumé, Camille Verhoeven 
doit agir avec plus de finesse que jamais : Jean est-il 
une vraie menace pour le pays entier, 
ou juste un loser atteint de la folie des grandeurs?

Mon avis :

C'est un tout petit roman, presque une nouvelle. 
Il faut faire vite pour trouver puis désamorcer toutes les bombes disséminées. 
Il faut comprendre le profil très atypique de Jean (John) Garnier, et aussi celui de sa mère (Rosy).
À déguster comme un "trou normand" entre deux romans plus consistants!

Bien sûr, avec ce roman j'ai écouté "Rosy and John" 
Paroles: Maurice Vidalin. Musique: Gilbert Bécaud 1964

jeudi 10 juin 2021

Alex de Pierre LEMAITRE


Quatrième de couverture : 

    Qui connaît vraiment Alex ? 
    Elle est belle. Excitante.
    Est-ce pour cela qu’on l’a enlevée, séquestrée, 
    et livrée à l’inimaginable ? Mais quand le commissaire 
    Verhœven découvre enfin sa prison, Alex a disparu.    
    Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex 
    qui ne pardonne rien, qui n’oublie rien, ni personne.

Mon avis :

J'ai aimé  tout de suite le personnage d'Alex. 
Enfermée dans une cage, cette "fillette", supplice d'un autre temps, 
Alex va se sublimer pour s'échapper. 
Un courage hors du commun, une ténacité à toute épreuve.
Ce qu'elle fait subir à ses victimes ne peut pas être gratuit. 
Qu'a donc vécu cette si jolie, cette trop jolie jeune femme?
Le plaisir de retrouver le commissaire Verhœven. 
Pas encore remis de son veuvage , 
il reforme néanmoins son équipe pour tenter de comprendre Alex.
C'est un joli roman que nous offre Pierre Lemaitre.
Une lecture addictive.

Pierre Lemaitre 2014
Photo source wikipédia


Mes lectures de Pierre Lemaitre

dimanche 6 juin 2021

Travail soigné de Pierre LEMAITRE


Quatrième de couverture :

Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant,
Camille Verhoeven comprend que cette affaire
ne ressemblera à aucune autre.
Et il a raison. D'autres crimes se révèlent, horribles, illogiques…
La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la "méthode Verhoeven".
Policier atypique, le commandant Verhoeven
ne craint pas les affaires hors normes, mais celle-ci
va le laisser totalement seul face à un assassin
qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre
détail. Jusqu'à la vie même de Camille
qui n'échappera pas au spectacle terrible
que le tueur a pris tant de soin à organiser,
dans les règles de l'art...

Mon avis :

J’ai fait la connaissance du commandant de police Camille Verhoeven, personnage atypique, atteint de nanisme, amateur de peinture, amoureux d’Irène et futur papa.
Pourchassé par un journaliste, surveillé par sa hiérarchie, Verhoeven est confronté à ce qui semble être un tueur en série, avec des crimes particulièrement odieux, et des mises en scène macabres.
Alors que les crimes commis sur des jeunes filles sont particulièrement ignobles,  j’ai trouvé que Lemaitre donnait à son roman un petit air tendre. Sans doute l’affection qu’il a pour son épouse, toujours à contre temps, et avec l’aide de son équipe pour n’oublier ni fleurs ni restaurant.

Je vais poursuivre ma découverte de ce personnage en lisant le deuxième opus « Alex »

Aussi étrange que cela puisse paraitre, je n’avais pas aimé "Au revoir là-haut". ICI
Pour chaque lecture, il y a certainement un moment où nous sommes plus ou moins réceptifs. Je n’ai certainement pas lu ce roman au bon moment, en revanche, aimant « Dupontel » j’ai vu et beaucoup aimé l’adaptation cinématographique. ICI

Alors quand la sonnette a retenti, le jour de la fête des mères, j’ai été surprise de ne pas voir des fleurs, mais un paquet contenant quatre livres ! « Je crois Maman, qu’en ce moment tu as plus besoin de livres que de fleurs ! »
« Je sais que tu n’as pas trop aimé Lemaitre mais ses thrillers sont vraiment bons. J’ai adoré cet enquêteur hors norme… »

mercredi 2 juin 2021

Le corbillard zébré de Ross MACDONALD


Quatrième de couverture :

L’avenir sourit à Harriet Blackwell. À vingt-quatre ans, elle est sur le point d’hériter d’un demi-million de dollars et compte épouser un peintre désargenté dont elle est éperdument amoureuse. Seulement, son père, le colonel Blackwell, se méfie. Autoritaire et plein de certitudes, il charge Lew Archer d’en apprendre davantage sur le prétendant de sa fille, avec la ferme intention de le discréditer. Et justement, certains éléments troublants donnent de bonnes raisons de s’inquiéter. Mais Harriet Blackwell n’a pas l’intention de se laisser dicter sa conduite par son père, et bientôt le couple disparaît.
Traduit de l'américain par Jacques Mailhos.

Mon avis :

Avec ce roman je découvre Ross Macdonald et son personnage, Lew Archer, détective privé.
Un groupe de jeunes vit, vagabonde, dans un corbillard zébré ! Ils sont sans doute fragiles, et ensembles ils ont l’impression d’exister, d’être forts. Il apparait parfois, au détour d’une plage, on les trouve autour d’un feu de camp. Je ne suis même pas sûre qu’ils aient une guitare. De quoi ce corbillard a-t-il été le témoin ?
J’ai beaucoup aimé le personnage de Lew Archer, beau gosse mais pas dragueur. Sérieux, mais avec une pointe d’humour.
L’histoire est beaucoup moins simple que le laisse supposer la quatrième de couverture.
Surveillée par son père, trop si on considère que cette jeune femme a 24 ans, riche héritière en devenir Harriet Blackell finit par croiser l’amour. Une jolie silhouette, desservie par un visage ingrat, elle se croit laide.
Un peintre désargenté est-il forcément un coureur de dot ? C’est en tout cas ce qu’imagine le colonel Blackell.
Lew Archer est engagé pour enquêter sur Burke Damis.
J’ai trouvé ce roman très bien écrit. Il a la lenteur et le charme d’une autre époque. L’histoire qui aurait pu être simple est très complexe et les cadavres semblent se succéder. 
Une jolie découverte .

Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.

Lew Archer est le personnage principal d’une dizaine de romans. 
Il a été notamment interprété au cinéma par Paul Newman .

Paul Newman dans le rôle de Lew Harper 
1966


Ross Macdonald
Photo source Gallmeister