mercredi 14 décembre 2022

Le monde du vivant de Florent MARCHET

Un joli roman sur la reconversion d’une famille citadine s’installant à la campagne.

Un joli rêve sans doute que celui de Jérôme. Il veut changer de vie et s’installe à la campagne, pour être en accord avec la nature. Il entraine avec lui Marion, sa douce épouse, Solène sa ravissante adolescente, et Gabin le petit dernier.
J’ai trouvé Jérôme très antipathique. Harassé sans doute par un labeur dont il ne connait que la théorie, Il a mal jugé l’ampleur de sa tâche, il est mal préparé aux aléas de la ferme. Il n’est même pas bricoleur, notre Jérôme, et de simples tutos ne l’aident pas beaucoup pour pallier aux petites ou grandes réparations dont aurait besoin la ferme.
Le travail manuel, les travaux des champs, l’élevage de vaches, ça ne s’improvise pas.

Alors, tellement pris par son travail de fermier, il en oublie Solène, qui se révolte d’être loin de tout ce qu'elle aime, de ne plus avoir de temps pour elle, plus de vacances, plus de ces tous petits riens dont raffolent les ados. Pas facile pour une adolescente de changer de vie. C’est difficile de bouger des ados. Ils se découvrent à tâtons, gentiment, prudemment…mais parfois tout bascule, tout va trop vite ou trop loin.

C’est avec beaucoup de talent que Florent Marchet dépeint ses personnages dans les différentes étapes de leur vie. Solène qui s’éloigne, et Jérôme qui sent bien qu’il la perd. Marion que s’intègre en douceur et Gabin trop jeune pour être perturbé. Et pour aider tout ce petit monde, il y a Théo, notre sympathique Woofeur. Il ajoute une touche d’exotisme, un peu de fraicheur.

Quatrième de couverture

Cet été-là, Solène a quatorze ans et déteste son père, Jérôme. Celui-ci a décidé d’installer sa petite famille loin d’Orléans, dans une ferme biologique où les corvées n’arrêtent jamais. C’est la fin du collège et le début du sentiment amoureux. Solène découvre la sexualité, sa légèreté, ses bouderies, ses audaces. Elle aimerait vivre, et a l’impression que le monde entier l’en empêche. Enfin, surtout son père.
Alors que les moissons approchent, un accident survient ; l’équilibre familial est chamboulé. En ce mois de juillet, la vie s’embrase.
Florent Marchet (Marie Rouge)
Photo source Libération
le 13 juin 2022 


mercredi 7 décembre 2022

La fissure de Jean-Paul DIDIERLAURENT

Xavier Barthoux, bien établi dans sa vie, découvre une fissure sur le mur de sa maison de campagne…
Et là commence une étrange relation entre notre représentant de commerce et « Numéro 8 » son nain de jardin.
Ils vont partir à l’aventure, ces deux compères, dont l’un semble la conscience de l’autre, pour découvrir un autre monde.
J’ai beaucoup aimé cette lecture, où un héros a pour confident un nain de jardin, Numéro 8 pour être plus précis, offert par la société Frachon, lorsque Barthoux est entré dans l'entreprise trente trois ans plus tôt.
L’homme n’est pas forcément sympathique, de tout abandonner comme ça, sans explication, de suivre ainsi son instinct sans se soucier de sa famille. Mais finalement, sa famille est sans doute mieux sans lui !
C’est un joli conte que j’ai pris plaisir à lire, beaucoup d’humour. Une très belle écriture.

Quatrième de couverture :

«Si c’est grave? Ma pauvre chérie, les fissures en maçonnerie, c’est comme les rides chez les humains. L’apparition de la première ne fait qu’annoncer les suivantes.»

Dernier représentant d’une entreprise de nains de jardin, Xavier mène une vie rangée entre la tournée de ses clients, sa famille, son chien et sa résidence secondaire des Cévennes. Mais quand il découvre une fissure dans le mur de sa maison, c’est tout son univers qui se lézarde. Animé par cette obsession, il entreprend un périple extrême et merveilleux jusqu’à l’autre bout du monde. 


Mes lectures de Jean-Paul Didierlaurent

jeudi 1 décembre 2022

La commode aux tiroirs de couleurs d' Olivia RUIZ

J’ai lu le roman d’Olivia Ruiz très rapidement. Elle nous raconte l’histoire de l’immigration espagnole fuyant le régime franquiste, les réfugiés politiques. 
J’ai parfois eu du mal à suivre, ne sachant plus très bien quel tiroir était ouvert.

Il existait chez mon grand-père, dont les origines espagnoles étaient déjà lointaines, un placard toujours fermé à clé et que lui seul pouvait ouvrir.
Quel bonheur le jour où il l’a ouvert devant moi, et m’a même donné sa « boite magique » (bleue à tiroir) et un aimant !
Sa famille n’avait pas fui le régime franquiste, mais la monarchie d’avant le franquisme, celle d’Alphonse XII ou XIII.
Sa mère, mon arrière-grand-mère que j’ai eu la chance de connaitre était arrivée en France à l’âge de trois ans.
Je pensais pouvoir retrouver un peu de cette magie en découvrant ce que contenait cette commode.

Quatrième de couverture :

« Parce que c’est ça que je veux que tu retiennes. Nos couleurs. Chaudes, franches. Je veux que ces femmes si différentes, si vivantes, si complexes qui composent ton arbre généalogique puissent t’inspirer et t’aider à savoir qui tu es, le fruit de quels voyages et de quelles passions. »

À la mort de Rita, surnommée « l’Abuela », sa petite-fille hérite de l'intrigante commode qui avait jadis nourri toute sa curiosité et son imagination enfantines.
Le temps d'une nuit, ouvrant ses dix tiroirs, elle découvre les secrets qui ont scellé le destin de plusieurs générations de femmes, entre l’Espagne et la France, de la dictature franquiste à nos jours.

lundi 28 novembre 2022

13 à table! 2023

Couverture illustrée par Riad Sattouf

Cette année encore, quel plaisir de retrouver de grands auteurs de la littérature contemporaine ayant mis leur talent au service des restaurants du coeur.
Avec un plus cette année, la très belle préface de Thomas Pesquet.
Le thème des nouvelles : "La planète et moi" .

J'ai retrouvé des grands fidèles, comme Bourdin, d' Epenoux, ou Puertolas, présents depuis le début. Giebel, Lapierre et Martin-Lugan ayant rapidement rejoint le cercle des auteurs de 13 à table, Cyril Lignac, avec une deuxième recette, et deux petits nouveaux, sans doute grands par le talent, Marina Carrère d' Encausse et Mohamed Mbougar Sarr.
Je les ai lues dans l'ordre alphabétique des auteurs, parce que c'est ainsi qu'elles sont présentées.

Ne mettez pas ce petit livre de côté, n'hésitez pas à le lire, comme moi peut-être découvrirez-vous certains auteurs, peut-être serez-vous heureux de retrouver vos favoris, et ne serez-vous pas mécontent de relire certains "boudés".

Quatrième de couverture :

13 à table ! 
vous propose un voyage autour de la Terre, 
sur le thème : La planète et moi...

Françoise BOURDIN 
Marina CARRÈRE D'ENCAUSSE 
François D'EPENOUX 
Karine GIEBEL 
Raphaëlle GIORDANO 
Alexandra LAPIERRE 
Cyril LIGNAC 
Agnès MARTIN-LUGAND 
Romain PUÉRTOLAS 
Mohamed MBOUGAR SARR 

Préface exceptionnelle de Thomas PESQUET.

J'ai toujours une tendre pensée pour Véronique, à l'origine de l'aventure de "13 à table".
Ici avec Romain, son fils aîné qui a repris le flambeau des "restaurants du coeur".


samedi 26 novembre 2022

Âge tendre de Clémentine BEAUVAIS

Un roman facile à lire, plein de tendresse et d’émotion. Un jeune Valentin en pleine transformation, plutôt intelligent et qui, contre toute attente se retrouve en service civique à Boulogne sur mer, à plus de neuf cent soixante kilomètres de sa ville natale, Albi.
Un rapport de stage très original, Valentin s’intègre et s’adapte très facilement à son entourage. Il est créatif, et surtout attentif aux autres.

Un roman à lire pour se faire plaisir.
Je ne suis pas fan de Françoise Hardy. 

Quatrième de couverture:

Forcé de faire un service civique, Valentin Lemonnier atterrit à Boulogne-sur-Mer, dans un centre pour personnes âgées atteintes de démence qui reconstitue un village des sixties. Dans son rapport de stage, l’adolescent solitaire juge ce changement de décor : très radical.
Sa première mission : annoncer à une pensionnaire qui a répondu à un concours via Salut les copains en 1967 que Françoise Hardy ne pourra hélas pas venir chanter dans leur ville. Problème ? Valentin déteste contrarier les gens, alors il lui promet rigoureusement l’inverse.
Propulsé dans le temps et les ennuis sous l’œil amusé de Sola, sa tutrice, Valentin va découvrir que l’amitié n’a pas d’âge. La preuve ? On peut être un grand mélancolique à 14 ans, avoir reçu son lot de chagrins pour toute une vie à 30 ans, et éprouver une irrépressible envie de danser à 80 ans…

Clémentine Beauvais 
Caricature source : 
"En quête d'un grand peut-être : 
guide de littérature ado"

Mes lectures de Clémentine Beauvais


lundi 21 novembre 2022

Malamute de Jean-Paul DIDIERLAURENT

C’est dans la jolie petite station de ski de « La Voljoux », dans les Vosges, que l’auteur nous invite !
Nous y découvrons Germain, un vieux bougon qui se voit imposer par Françoise, sa fille, Basile, un arrière petit neveu comme … locataire ? garde-malade ? Emmanuelle hérite de la maison voisine… Voisins, et collègues, puisque nos deux jeunes sont « dameurs » !

Fable, conte, j’hésite à qualifier cette lecture. J’ai regardé tomber la neige avec volupté. Le village et ses habitants vivent un étrange huis-clos, obligés de s’entraider… 
Le journal de Pavlina Radovic, la mère d’Emmanuelle, nous raconte la violence que peuvent susciter l’ignorance, la xénophobie.
J’ai pris un réel plaisir à voir les personnages évoluer, à comprendre leurs émotions, à partager leur histoire.

Quatrième de couverture :

« Germain fixait Basile dans la pénombre, l’auscultait de la même manière que l’on ausculte une espèce inconnue dont on ne sait rien sinon qu’il va falloir à présent vivre avec. »

Habitué à sa solitude au coeur des Vosges, le vieux Germain se voit imposer pour l’hiver un colocataire encombrant : Basile, la trentaine, saisonnier au passé trouble. Au même moment, une jeune femme s’installe dans la ferme voisine. Elle espère comprendre ce qui aurait poussé ses parents à quitter précipitamment le village trente ans plus tôt. Alors que des secrets refont surface et que des liens se nouent, une tempête de neige s’abat sur la vallée…

Malamute
Taille mâle : 63 cm, femelle : 58 cm
Poids mâle : 38 kg, femelle : 34 kg
Couleur : toutes les couleurs, du gris clair au noir, du doré au fauve; blanc sur le poitrail.
Yeux marrons. Poil: court, épais, dur.  Longévité : 12 ans


Jean-Paul Didierlaurent
2 mars 1962 — 5 décembre 2021


Mes lectures de Didierlaurent 

jeudi 17 novembre 2022

Glen Affric de Karine GIEBEL

La fatalité et l’injustice semblent le quotidien des frères Mathieu. Pourtant Mona est présente et leur donne tout l’amour possible.
Jorge est en prison, et bientôt il sortira et pourra faire la connaissance de Leonard, son frère adoptif, un grand nigaud, une force de la nature, trop naïf pour se défendre.
Au détour du roman, on suit Angélique, victime de son oncle. On devine très vite qui elle est.

Bien sûr, on lit Giebel, et on sait qu’elle n’est pas tendre avec ses personnages, bien sûr on a peur. On espère quand même. On a tellement envie de retrouver tous nos héros à Glen Affric, alors quand arrive le lieutenant Meyers on est heureux…On respire enfin… Oui… Un très bon Giebel qui encore une fois m’a envoutée.

Avec Lennie et Jorge, j’ai apprécié le clin d’œil à Steinbeck.

Quatrième de couverture 

— Des fois, tu sais… Des fois j’ai envie de mourir, murmure soudain Léonard.
— À cause de ce qui arrive à Mona ?
— Oui, à cause de ça. Et aussi parce que je suis un débile et que tout le monde se moque de moi…
— Tu n’es pas débile et de toute façon tu ne peux pas mourir.
— Et pourquoi ?
— Parce que tu n’as pas vu Glen Affric. On ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric…

Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle.
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
Léo le triso. Léonard le bâtard.
Léonard n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors il rêve parfois de disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici.
À Glen Affric.
Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars…

Glen Affric
Photo source le Figaro
Mai 2022


Mes lectures de Giebel 

mercredi 9 novembre 2022

Les incandescentes de C.J. TUDOR

Jack Brooks n’est pas tout à fait qui on pense…et c’est là la toute première surprise. Flo est une ado charmante, férue de photographie « argentique » aimant développer les photos qu’elle prend au hasard de ses promenades ou de ses rencontres. Une jolie passion pour cette toute jeune fille.
Une petite communauté et ses secrets, ses rites et ses mensonges.
Un presbytère, sa petite chapelle et son cimetière… Un charmant petit village anglais où des ados jouent à se faire peur, où des adultes cachent de vieux démons.
Quel roman agréable, quel bon moment de lecture que ce thriller !

Quatrième de couverture :

"Il y a cinq cents ans : huit villageois ont été brûlés sur le bûcher.
Il y a trente ans : deux adolescentes ont disparu sans laisser de traces.
Il y a deux mois : le vicaire s’est suicidé.
Bienvenue à Chapel Croft."

Pour le révérend Jack Brooks et sa fille Flo, c’est censé être un nouveau départ. Mais au sein de cette petite communauté unie, imprégnée de superstitions anciennes, la méfiance envers les étrangers est difficile à surmonter. Les secrets du village sont aussi profonds et sombres que la tombe. Et les vieux fantômes qui ont des comptes à régler ne se reposent jamais… »
Traduit de l' anglais par Thibaud Eliroff.
Caroline J. Tudor
Photo 2017
Source Facebook

mercredi 2 novembre 2022

Pour rien au monde de Ken FOLLETT

Dans un monde qui va à sa perte, où les États-Unis d’Amérique, avec Pauline Green comme présidente, sont les seuls à défendre le droit international, où la Chine menace, où les deux Corées s’en prennent au Japon… Les traités sont plus ou moins respectés, les haines et rancœurs accumulés pendant des siècles, les trafics de drogues, d’armes ou d’humains semblent régir les relations mondiales.
Pendant cette lecture j’ai pensé à ces films « catastrophes » dont je ne suis pas particulièrement fan, mais aussi à Titanic et sa superbe histoire d’amour.
Parce que pour alléger le propos et garder les lecteurs, Ken Follet nous offre trois couples pour nous tenir en haleine.
Kiah, la sublime tchadienne qui fuit la misère avec son fils Naji, vivra un périple passionnant avec Abdul espion américain plein de ressources inattendues. 
Tamara, de la CIA, ne reste pas insensible au superbe Tabdar de la DGSE. 
Kai, ce chinois plein d’avenir et sa toute jeune et charmante épouse, Ting, actrice adulée par son public.
C’est bien sûr très bien écrit, et Ken Follet sait parfaitement maintenir la tension. Et pourtant j’ai trouvé beaucoup de longueur.


Une crise internationale va-t-elle déclencher une troisième guerre mondiale ?

De nos jours, dans le désert du Sahara, deux agents secrets sont sur la piste d'un groupe de terroristes trafiquants de drogue et risquent leur vie à chaque instant. Non loin, une jeune veuve se bat contre des passeurs tout en voyageant illégalement pour rejoindre l'Europe. Elle est aidée par un homme mystérieux qui cache sa véritable identité.
En Chine, un membre du gouvernement à l'ambition démesurée pour lui et son pays lutte contre les vieux faucons communistes de l'administration qui poussent leur pays – et la Corée du Nord, son alliée militaire – vers un point de non-retour.
Aux États-Unis, Pauline Green, la première femme présidente, tente de gouverner avec adresse et diplomatie entre attaques terroristes, commerce d'armes illégales et les bassesses de son opposant politique. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une guerre inutile.
Mais lorsque des actes d'agression se succèdent, les grandes puissances sont prises dans un réseau complexe d'alliances dont elles ne peuvent s'échapper. Une fois que les pièces du sinistre puzzle sont en place, pourront-elles – même avec les meilleures intentions, des diplomates hors pair et des agents d'élite – empêcher l'inévitable ?
Traduit de l'anglais par Jean-Daniel Brèque, Odile Demande, Christel Gaillard-Paris, Nathalie Gouyé-Guilbert et Dominique Haas. 

Ken Follett
2022

Mes lectures de Ken Follett 

samedi 29 octobre 2022

Il était une fois la guerre d' Estelle THARREAU

Jeune homme, il était sympathique, un fils aimant, puis un mari amoureux, et un métier qui va peu à peu le transformer.
J’ai pensé à tous ces soldats, qui de retour de guerre rentrent au pays blessés, heurtés psychologiquement.
Quelle que soit la guerre dont ils reviennent, ils sont à jamais traumatisés, et le travail de réinsertion, le suivi psychologique est plus que nécessaire pour qu’ils retrouvent une vie la plus normale possible. Et si par malheur, et pour des raisons politiques, ils sont jetés en pâture au peuple, accusés des pires méfaits…
C’est ce que va vivre Sebastien Braqui.  
C’est avec tout son talent que Estelle Tharreau va raconter la lente descente aux enfers de son héros.
Traumatisé d’abord par cette guerre et croyant sincèrement lutter contre des terroristes, il ne se pardonne pas les morts, les violences.
De retour au pays, il tombe peu à peu dans la déchéance, n’arrivant pas à surmonter ses peurs, refusant de se faire aider.
Il ne sait pas voir l’amour de sa femme, il ne sait pas parler à sa fille… Pour apaiser ses cauchemars, il se réfugie dans l’alcool, puis dans la drogue… Il devient un paria.
Une touche d’espoir, comme sait si bien la distiller Estelle Tharreau, avec son ami « reporter de guerre », ce journaliste qui témoigne de l’horreur vécu par Braqui.

Une lecture poignante. Un roman réaliste, presque un témoignage.
C'est toujours un plaisir de retrouver l' écriture d' Estelle Tharreau!

Présentation de l'éditeur :

Sébastien Braqui est soldat. Sa mission : assurer les convois logistiques. Au volant de son camion, il assiste aux mutations d'un pays et de sa guerre. Homme brisé par les horreurs vécues, il devra subir le rejet de ses compatriotes lorsque sonnera l'heure de la défaite.
C'est sa descente aux enfers et celle de sa famille que décide de raconter un reporter de guerre devenu son frère d'âme après les tragédies traversées « là-bas ».
Un thriller psychologique dur et bouleversant sur les traumatismes des soldats et les sacrifices de leurs familles, les grandes oubliées de la guerre.
« Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience. »

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


Mes lectures d'Estelle Tharreau

samedi 22 octobre 2022

La vie, au fond d' Hugues SERRAF

Je l’ai trouvé plutôt sympathique, Rico. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un gamin, d’un jeune homme, dealer à ses heures, en recherche de lui-même …mais non c’est un homme plus très jeune, et même presque vieux, … qui est resté coincé au temps où il ressemblait à Delon, dans ce Marseille qui lui non plus ne bouge pas, mais se détériore au fil des ans. Il deale toujours, vit de peu, de rapine, touche le RSA au Pôle-Emploi, et surtout, il aime sa bécane, son "Harley"à lui, sa 125.
Il écoute France culture, parce que son poste ne reçoit que ces ondes, qui lui donne d’étonnantes références et un savoir certain.
C’est la vie, au fond, sans prétention, sans excès, sans haine. Celle d’un citoyen lambda qui n’aura pas su saisir des opportunités, mais aura vécu le grand amour…
C’est un roman original que j’ai beaucoup aimé.

Quatrième de couverture:

Rico c’est l’Alain Delon marseillais, les dents en moins, la bedaine en plus. Quand il n’est pas occupé à refourguer son mauvais shit ou à vendre des blousons en cuir à la sauvette, il se dispute avec son père et philosophe avec le rat qui a élu domicile dans son appartement amianté. Auditeur assidu de France Culture, cet éternel séducteur au catogan défraîchi se dit qu’il est peut-être passé à côté du grand amour. À l’heure des sites de rencontre?3.0, il refuse d’ailleurs obstinément de troquer son Alcatel hors d’âge pour un smartphone dernier cri.
Fournisseurs, créanciers et autres conseillers Pôle-Emploi aux trousses, notre Hell’s Angel va devoir fuir les Puces des Arnavaux pour un Paris qui n’est plus celui de sa jeunesse, mais où vit toujours la femme qu’il n’a jamais pu oublier.
La Vie, au fond c'est une histoire pleine de tendresse désabusée et d’éclats de rire. On n’y capte pas beaucoup la 4G mais on y croit encore au service public radiophonique tout en réparant de vieilles motos en panne dont les pots catalytiques filtrent à merveille l’air du temps.

Hugues Serraf
Photo source Babelio


lundi 17 octobre 2022

Le mur des silences d' Arnaldur INDRIDASON

D’Indridason je connaissais l’inspecteur Erlendur Sveisson, mais j’ignorais tout du taciturne Konrad. Héros antipathique, retraité mais enquêtant sur l’assassinat de son père… C’est le quatrième roman de la série, le premier que je lis.
Je n’ai pas su apprécier ce personnage.
Si j’ai réussi à distinguer les deux enquêtes, celle du passé avec l’assassinat non résolu du père de Konrad, et celle présente d’un cadavre découvert à la suite de l’effondrement d’un mur, j’ai eu du mal avec la personnalité des différents personnages. Je n’ai pas compris le but poursuivi par sa maitresse.
Je n’ai sans doute pas bien cerné Konrad. J’aurai du lire les précédents avant de me lancer dans cette aventure. 

Quatrième de couverture
C’est une maison dans laquelle les femmes ne se sont jamais senties bien, les familles n’y sont jamais restées longtemps. Une médium dit même y avoir perçu une sensation d’étouffement. Pendant des travaux de modernisation, le mur de la cave s’écroule et un corps apparaît.
Konrad enquête et met au jour des mystères anciens.
Dans le même temps il presse la police d’élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu’à l’époque, l’enfant qu’il était avait menti, et il se retrouve soupçonné.
Traduit de l'islandais par Éric Boury.

Arnaldur Indridason
Mars 2017


Mes lectures d' Indridrason 

jeudi 6 octobre 2022

Comme une image de Magali COLLET

Ange ou démon !
Quelle jolie petite fille, pour elle chaque jour a une couleur différente. Si jolie et si sage, vêtue de manière surannée, sans doute pour marquer sa différence… parce que Lalie est très intelligente, alors elle cache cette intelligente, pour mieux dominer son petit monde.
Son petit monde, une salle de classe en primaire, où elle est tutrice d’un élève plus faible qu’elle, une vraie jouissance pour ce petit bout de femme de neuf ans ! Une cour de récréation avec des camarades qui l’admirent.
Son petit monde, une maman aimante et un petit frère, Charles, mais son papa est parti, pas très loin, mais avec une autre femme, et un autre petit frère.
Elle n’aime rien ni personne Eulalie. Elle fait des expériences, cruelles certes, mais des expériences… Quelle pression doit-on exercer sur le cou d’un chat pour qu’il meure ? Combien de temps mon petit frère peut-il rester le nez pincé ?
C’est une manipulatrice Lalie, elle sait jouer la comédie, pleurer quand il le faut, sourire aussi.

Alors oui, vous pouvez avoir froid dans le dos avec cette lecture, être horrifié, sans doute plus par l’âge que par les actes… parce que vous n’imaginiez pas qu’un enfant puisse être psychopathe ?
Magali Collet nous plonge dans un univers sordide, nous fait frémir et met à mal nos instincts de protections.

Je ne dirai pas "personnes sensibles s’abstenir" parce que vous seriez privé d’un grand talent d’écriture.

Magali Collet
Photo source Facebook

Mes lectures de Magali Collet

Je remercie les éditions Taurnada et Joël Maïssa pour ce partenariat.

Quatrième de couverture:

Lalie a 9 ans, un teint de pêche et des joues roses. Elle a aussi deux frères et des chatons, une belle-mère et deux maisons.
C'est une enfant intelligente et vive, une grande sœur attentionnée et une amie fidèle.
C'est la petite fille que chacun aimerait avoir.
D'ailleurs, tout le monde aime Lalie.
Tout le monde doit aimer Lalie.
C'est une évidence.
Il le faut.

dimanche 2 octobre 2022

La femme du prisonnier de Maggie BROOKES

Inspiré de faits réels.
Izabela est tchèque, elle vit dans une ferme, seule avec sa mère. Son père et son frère sont partis se battre dans la résistance contre l’occupation allemande. Bill est prisonnier, il travaille dans les fermes de Vrazné, dont celle de la famille d' Izzy.
C’est une histoire d’amour toute simple entre une jeune femme et un prisonnier britannique.
Un prêtre les marie en cachette… et ils partent, jeunes amoureux. Leur bonheur, être ensemble !

Elle se travestit en homme, et pour ne pas être trahie pas son accent et sa voix, elle devient muette, elle se transforme en Algernon Cousins. Arrêtés, incarcérés dans le camp de Lamsdore en Pologne, ils travailleront dans la carrière de Supikovice en Tchécoslovaquie. Le couple est protégé et aidé par les hommes du baraquement 17. Ils donneront à Izzy toute l’intimité dont elle a besoin pour vivre sa féminité. Tous ou presque resterons soudés le plus longtemps possible. Devant l’avancée des russes, le camp sera évacué, à pied. Ainsi commence la longue marche vers l’ouest.

Parfois la longue chenille qui se déplace rencontre l’hostilité des habitants, mais aussi des gestes de charité, des regards désolés, de la pitié, une carotte offerte, un verre d’eau, un bol de soupe, parfois un troc contre du tabac… Et ce froid contre lequel ses corps décharnés ont du mal à lutter…

C’est une très belle histoire, d’amour, d’amitié, d’entraide. C’est très bien écrit.

Quatrième de couverture :

1944, Tchécoslovaquie.
En pleine nuit, une paysanne et un soldat britannique traversent la campagne dévastée. Secrètement mariés et en fuite, Bill et Izabela savent que leur chance ne durera pas.
Lorsqu'ils sont capturés, ils sont prêts. Izabela est déguisée en homme, elle s'est coupé les cheveux et feint d'être muette, espérant passer pour un soldat afin qu'ils ne soient pas séparés. Ensemble, ils font face aux conditions terribles d'un camp de prisonniers de guerre, dépendant de l'aide de leurs camarades pour maintenir leur fragile subterfuge. Si les Allemands découvrent la vérité, le couple - et tous les hommes qui les ont aidés - en paiera le prix.
Traduit de l'anglais par Tiphaine Scheuer.

Note de l'auteur: "Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de fiction, c'est aussi l'histoire vraie de ce qui arrive quand on laisse le fascisme s'épanouir."
Maggie Brookes
Photo source YouTube
9 juin 2022

vendredi 23 septembre 2022

666 de Jérémy WULC

Stanislas et Khalid s’entendent bien, Ils forment un binôme efficace.
Stan est toujours affamé, en instance de divorce, il désire plus que tout obtenir la garde de ses enfants.
Dès le départ, on le sent épuisé, fervent adepte de la mal bouffe, accro aux sucres et aux sodas.
Khalid mène une vie plus paisible avec une épouse aimante. Mais tous les deux sont d’ inconditionnels clients des kebabs de Chérif.
Justine, jeune policière, est la première sur les lieux d’un crime étrange, sa maitrise de la situation étonne Stan qui l’intègre à son équipe. Elle est attachante. Contrairement à nos deux compères, elle est très vigilante sur la façon dont elle se nourrit.
Mais voilà qu’au premier crime, s’ajoute un deuxième assassinat, identique au précédent… puis un autre… et ainsi de suite, avec toujours les mêmes scarifications.
Nous partons à la découverte d’un Paris étrange où les constructions inaugurées ou décidées par François Mitterrand jouent un rôle ésotérique surprenant.
Entre la franc-maçonnerie et le satanisme, Wulc nous offre un roman addictif. Une lecture agréable et facile.
J’ai particulièrement aimé la fin. L’auteur fait évoluer ses personnages de manière originale.

Quatrième de couverture :

Flic expérimenté, Stanislas Diamick a quasiment tout vu au cours de sa carrière. Alors, sa nouvelle scène de crime sur le parvis du Louvre ne l'inquiète pas. Les symboles étranges dont l'assassin a couvert le corps, non plus. Cela l'intrigue, tout au plus. L'absence de tout indice, en revanche, c'est une autre histoire et notre lieutenant s'apprête à passer une très longue et éreintante nuit. Mais quand une seconde victime est retrouvée dès le lendemain place du Palais-Royal avec les mêmes inscriptions, Stanislas commence à craindre d'avoir mis un pied en enfer

Jérémy Wulc
Photo source Babelio


mardi 13 septembre 2022

Au fond de l'eau de Paula HAWKINS

C’est la première fois que je lis un ouvrage de Paula Hawkins, et j’ai passé un bon moment. Beaucoup de personnages qui à tour de rôle se racontent. Une jolie façon de faire vivre cette rivière, qui semble entourer la ville.
On est toujours au fil de l’eau à Beckford, avec ce bassin, cette crique si utile pour se débarrasser des femmes qui ensorcellent, qui gênent.
Il y a Nel, qui n’a pas su protéger Julia, (non, pas Julia, Jules ! ) qui devait séduire, sans doute aussi pour oublier le drame familial, ce cancer qui ronge leur enfance, leur adolescence.
Elle s’est enfuit il y a si longtemps Jules, elle revient bien tard.
Il y a Lena et son douloureux secret, Louise et son désespoir.
Un roman qui traite des violences faites aux femmes, les différentes formes de sexismes.

Une écriture tout en douceur pour dénoncer de ces violences.

Quatrième de couverture :

En froid avec sa soeur Nel depuis des années, Julia n'a pas voulu lui répondre lorsque celle-ci a tenté de la joindre. Une semaine plus tard, le corps de Nel est retrouvé dans la rivière qui traverse Beckford, la ville de leur enfance. Obligée d'y revenir, Julia est terrifiée. De quoi a-t-elle le plus peur ? D'affronter le prétendu suicide de sa soeur ? De s'occuper de Lena, sa nièce de quinze ans, qu'elle ne connaît pas ? Ou de faire face à un passé qu'elle a toujours fui ? Plus que tout encore, c'est peut-être la rivière qui la terrifie, ces eaux à la fois enchanteresses et mortelles, où, depuis toujours, les tragédies se succèdent
Traduit de l'anglais par Corinne Danielle et Pierre Szczeciner. 

Paula Hawkins
2014


jeudi 8 septembre 2022

La mort est parfois préférable de Sacha ERBEL

Le crime sur lequel Yan enquête est particulièrement violent.
Brath quant à lui enquête sur d’étranges suicides.
Tous les deux, ils sont plus que collègues, ils sont amis. Ils s’aiment comme frère et sœur. Et pourtant, Brath ignore le mal dont souffre Yan.
L’enquête est palpitante et bien menée, l’auteur étant policier, elle se sert de son expérience. Elle connait aussi très bien Lille, et c’est ce cadre qu’elle choisit pour faire évoluer son intrigue.

En parallèle Yan nous parle d’une « araignée » qui la « bouffe » de l’intérieur.
L’endométriose touche en France environ 10% des femmes en âge de procréer, (environ deux millions). Le diagnostic est souvent tardif (délai estimé à en moyenne 7 ans).
De plus, à ce jour il n’existe pas de traitement curatif pour guérir de l’endométriose. Les options thérapeutiques existantes restent limitées à la prise en charge des douleurs.

C’est nécessaire je pense, qu’au travers d’une fiction, on puisse enfin imaginer les grandes douleurs que vivent, encore aujourd’hui hélas, certaines femmes. Pas évident d’en parler, pas évident parce qu’on ne veut pas passer pour une mauviette, pour une femme faible ou douillette. Dans le cas de Yan, pour ne pas risquer aussi de perdre la confiance de ses collègues et rester sur le terrain.
Oui, j’ai aimé voir cette souffrance traduite en mot, comprendre pourquoi elle ne parle à personne de sa maladie. Tout simplement ne pas vouloir faire pitié, ne pas se sentir diminué dans le regard des autres.
Un livre qui bouscule!

Quatrième de couverture:

Yan est flic à la police judiciaire de Lille.
Depuis quelque temps, un « passager clandestin » s'est invité dans sa vie : « l'Araignée », c'est le surnom qu'elle lui a donné.
Alors que Yan traque l'auteur du meurtre d'un journaliste connu pour ses reportages à sensation, elle n'a pas d'autre choix que de composer avec son « invisible ennemie » : insidieuse, omniprésente, l'Araignée tisse sa toile, cuisante morsure dans ses chairs survenant n'importe où, n'importe quand…
En parallèle, Brath, son collègue, enquête sur la mort étrange d'un homme retrouvé décapité, assis au volant de sa voiture, la tête reposant sur la banquette arrière.
En équilibre sur un fil, Yan ne baisse pas les bras, avance sur son chemin de douleurs au risque de se perdre… définitivement.

Sacha Erbel
Photo source "Taurnada"
2022


Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

mercredi 7 septembre 2022

Les exportés de Sonia DEVILLERS

Sidérée, choquée, révoltée, je n’ai pas de mots pour décrire ma réaction lorsque j’ai vu et entendu Sonia Devillers raconter son histoire, ou plutôt l’histoire de sa famille !
Des juifs, je connaissais l’holocauste, j’ai vu « Shoah » le film documentaire de Claude Lanzmann et « La liste de Schindler » de Spielberg, j’ai lu beaucoup de témoignages, mais jamais je n’avais entendu parler de ce trafic. (en 1961, au cœur de l’Europe !)

Découvrir le nom de ses grands-parents, Harry et Gabriela Deleanu, de sa maman Marina Deleanu, de sa tante Lena Deleanu, de son arrière-grand-mère Roza Sanielevici sur une liste échangeant ces personnes contre du bétail, plus particulièrement des porcs danois, du matériel agricole a provoqué chez elle un sursaut.
Jamais dans sa famille on avait évoqué ce drame.

Elle est donc partie à la recherche des souvenirs familiaux, peut-être un peu tard pour en parler avec Harry son robuste grand-père ou Gabriela sa fabuleuse grand-mère. Mais sa mère Marina, devenue architecte, a dû l’aider pour humaniser un peu ce dur parcours d’exportés.

Une lecture choc ! Une lecture violente ! Mais une lecture à faire !
 
Présentation de l'éditeur :

Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961. On pourrait la dire "immigrée" ou "réfugiée". Mais ce serait ignorer la vérité sur son départ d'un pays dont nul n'était censé pouvoir s'échapper. Ma mère, ma tante, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère ont été "exportés". Tels des marchandises, ils ont été évalués, monnayés, vendus à l'étranger.Comment, en plein coeur de l'Europe, des êtres humains ont-ils pu faire l'objet d'un tel trafic ? Les archives des services secrets roumains révèlent l'innommable : la situation de ceux que le régime communiste ne nommait pas et que, dans ma famille, on ne nommait plus, les juifs.Moi qui suis née en France, j'ai voulu retourner de l'autre côté du rideau de fer. Comprendre qui nous étions, reconstituer les souvenirs d'une dynastie prestigieuse, la féroce déchéance de membres influents du Parti, le rôle d'un obscur passeur, les brûlures d'un exil forcé. Combler les blancs laissés par mes grands-parents et par un pays tout entier face à son passé.

lundi 5 septembre 2022

Le passager sans visage de Nicolas BEUGLET

Dans « Le dernier message », Je suis passée à côté de Grace Campbell, tellement déçue qu’elle n’ouvre pas cette porte, de ne pas entrer dans la chambre secrète.
Alors bien sûr on imagine: 
Un bébé ou un enfant perdu ? Un amour détruit ? Quelle blessure se cachait dans cette pièce ? 
Je dois avouer que j’étais loin d’imaginer une histoire aussi triste, aussi sordide.

Nicolas Beuglet utilise la froide réalité des réseaux pédophiles. Il nous parle d’un monde où les enfants sont des marchandises, où les mères sont des « mères maquerelles », où seul le plaisir de l’adulte compte.
J’ai lu, je suis restée jusqu’au bout de la nuit, espérant que Grace Campbell sorte de cet enfer et aide les enfants.

Nicolas Beuglet nous fait découvrir le monde de d’Helmut Kentler .
(1928/2008)(Kentler faisait partie d'un courant pédagogique qui estimait que les relations sexuelles d’adultes à enfants n’étaient pas préjudiciables à ces derniers et ses écrits visent très clairement à légitimer les actes pédosexuels. Il est principalement connu pour le projet éducatif qui porte son nom, projet dans le cadre duquel, les autorités de Berlin-Ouest ont régulièrement placé des enfants chez des pédophiles et dont un certain nombre d'abus sexuels a été révélé en 2013. Celui-ci est considéré comme « l'un des plus grands scandales éducatifs de l'histoire de l'après-guerre »

On remonte au moyen-âge avec le joueur de flute de Hamelin


La plus ancienne représentation du joueur de flûte (1592), 
aquarelle d'Augustin von Moersperg, d'après le vitrail d'une église de Hamelin. 
Ici l'instrument représenté n'est pas une flûte mais un hautbois.

Inscription trouvée à Hamelin
« En l’an 1284, le jour de saint Jean et saint Paul
Soit le 26 juin
Par un flûtiste tout de couleurs vêtu,
130 enfants nés à Hamelin furent séduits
Et perdus au lieu du calvaire près des collines. »
Une lecture que je recommande.

Mes lectures de Nicolas Beuglet

Quatrième de couverture:
" TU N'ES PAS SEULE À CHERCHER "…

Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu'un appel : un électrochoc. Cette fois, l'inspectrice Grace Campbell le sait, elle n'a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d'années…

Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n'aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage...

samedi 3 septembre 2022

Lucia de Bernard MINIER

L’histoire se passe en Espagne. Lucia, notre héroïne est une petite bonne femme, toute de noir vêtue, intrépide et téméraire. Elle agit souvent en électron libre. Elle cherche à découvrir qui a assassiné son partenaire Sergio.
Elle sera aidée par Salomon Borges, professeur de criminologie à l’université de Salamanque.
C’est un monde étrange, où se côtoient de sordides histoires de mœurs, de vieilles affaires non résolues, des meurtres mis en scène, des viols. Le milieu étudiant s’inspire d’Erasmus, avec des jeunes venus de différents pays.
C’est une lecture addictive, et même si je n’ai pas trouvé Lucia sympathique j’ai eu envie de la suivre dans son enquête.
Lucia, un nouveau personnage que nous retrouverons sans doute dans d'autres aventures. 

Quatrième de couverture:

À l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.

À Madrid, l’enquêtrice Lucia Guerrero trouve son équipier crucifié sur un calvaire et se lance sur les traces de celui que l’on surnomme le « tueur à la colle ».

Tous vont être confrontés à leur propre passé, à leurs terreurs les plus profondes et à une vérité plus abominable que toutes les légendes et tous les mythes.


Bernard Minier 
14 avril 2022
Photo source "Vertigo"


Mes lectures de Minier 


mercredi 31 août 2022

Grand menteur de Laurent GAUDÉ -- Trois monologues

De ces trois textes, j’ai lu le premier à voix haute. Je relirai très certainement les deux autres de la même façon, en interprétant ses poèmes qui prennent tout leur sens, toute leur beauté dès qu’ils sont lus, j’allais écrire « chantés » tant le sens réel est donné par le théâtre.

Grand menteur agonise, et il se raconte, il raconte son père absent et ivrogne, qui ment, sa mère, qui ne dit pas toujours la vérité. Il parle de ses amours, de son amour qui revient comme un leitmotive Lou revient … Il se meurt et au son de la sirène il se souvient.

La mariée Gare centrale 
Elle attend à la gare, mais elle attend quoi, elle attend qui ? Non, elle n’attend rien, elle n’attend personne, grand menteur est déjà parti, déjà dans l’oubli et Charrette veut la guider, pour où, pour quoi ? Elle va la prononcer, sa phrase, et si elle peut la prononcer, alors elle sera quelqu’un dans cette gare, où tant de gens passent.
« Où c’est donc que tu vas te fourrer pour te cacher de vivre ? »
Le mieux c’est encore cette gare, ou la mariée se cache, cache sa peine et son désespoir, où tant de gens ne font que passer, dans sa vie aussi.

Fille Fiston
Né.e d’une mère tombée en amour d’un père déjà mort, né.e dans une gare centrale, déposé.e salle des pas perdus fille, fiston qu’importe, plusieurs c’est sûr. Les mensonges du père, la longue phrase de la mère et surtout l'amour,
« Les mots que j’ai posés 
Là, 
À tes pieds,
Je les dirai pas à d’autres 
Ça peut se donner qu’une fois. »

Quatrième de couverture:

Trois textes qui évoquent l'amour sous toutes ses formes : naissant, en fuite, déclinant.
Trois monologues qui, dans une langue joyeusement chahutée, interrogent et célèbrent la jouissance procurée par les mensonges que les hommes se racontent pour se plaire, pour plaire à l'autre et pour embrasser la vie que leur imaginaire projette sur le réel. Un triptyque qui tente également de cicatriser les blessures provoquées par des générations d'amours mal dits ou non confessés.

Laurent Gaudé 2021
Photo source Compagnie Théâtre en Scène
Design graphique studio Le Poisson Soluble


Mes 17 lectures de Laurent Gaudé 

ICI

dimanche 28 août 2022

Consolée de Beata UMUBYEYI MAIRESSE

C’est toujours un plaisir de lire Beata Umubyeyi Mairesse, de faire la connaissance de ses personnages, d’essayer de comprendre leur vision de cette Europe parfois trop présente dans des contrées lointaines.
Consolée, arrachée à sa mère, placée dans une institution pour « Mulâtres » afin de déculpabiliser le royaume belge en donnant une éducation européenne aux enfants nés de pères blancs. 
Rebaptisée Astrida… Ne perd-elle pas tout cette fillette, son grand-père, ses histoires, sa langue, sa maman, et même son prénom ?
Ramata, immigrée de la première génération, qui ne fait pas de bruit, se fond dans le décor, fait des études brillantes, qui un jour, à trop vouloir être parfaite fait un burn-out et se reconvertit en art-thérapeute.
J’ai aimé que Ramata parte à la découverte de Consolée, qu’elle découvre le passé si riche de cette vieille dame à qui on a imposé une maison de retraite sans âme.
J’ai aimé que Ramata nous parle de son enfance, de son père, de sa famille et de sa vision de « Lafrance ».
Des évènements tragiques mis en évidence par la douceur de l’écriture. Une belle lecture !
J’ai aimé l’écriture si poétique de Beata Umubyeyi Mairesse.

1954. Au Rwanda sous tutelle belge, Consolée, fille d'un Blanc et d'une Rwandaise, est retirée à sa famille noire et placée dans une institution pour "enfants mulâtres".

Soixante-cinq ans plus tard, Ramata, quinquagénaire d'origine sénégalaise, effectue un stage d'art-thérapie dans un Ehpad du Sud-Ouest de la France. Elle y rencontre madame Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d'Alzheimer qui perd l'usage du français et s'exprime dans une langue inconnue.

En tentant de reconstituer le puzzle de la vie de cette femme, Ramata va se retrouver confrontée à son propre destin familial et aux difficultés d'être noire aujourd'hui dans l'Hexagone.

Histoire d'une réparation symbolique et d'une langue retrouvée, Consolée est un roman poétique, bouleversant, qui met en résonance le passé colonial et la condition des enfants d'immigrés.

Beata Umubyeyi Mairesse.
Photo source BM Lille 2020


Mes lectures de Beata