Tous deux assistent au procès, Sorj comme journaliste, son père comme spectateur. Pas peu fier d’avoir peut-être croisé Barbie à Lyon pendant l’occupation.
Pour sans doute bien s’imprégner de l’histoire de Barbie à Lyon avant de faire le compte rendu du procès au journal qui l’envoie, l’auteur va visiter la colonie de vacances d’Izieu où 44 enfants et 7 adultes ont été raflés le 6 avril 1944.
C’est un moment d’émotion intense, pour l’auteur, mais aussi pour la lectrice que je suis.
Comme il est fantasque ce père qui raconte des histoires. Il doit déclencher de l’admiration dans les yeux de son petit garçon, il le fait rêver, ce héros qui imite les vedettes de cinéma.
Mais les petits garçons grandissent, et l’adulte aimerait bien connaitre la véritable histoire, savoir pourquoi son grand-père lui a dit un jour avoir vu son fils en soldat allemand, pourquoi il pourrait bien être un « Enfant de salaud ».
Je n’ai pas dévoré ce roman, j’ai dégusté ce témoignage, me replongeant dans le procès Barbie, frissonnant parfois par les témoignages et regrettant souvent la légèreté de ce père, qui n’est en fait qu’un enfant.
Une excellente lecture !
Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.
Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t'a accompagné partout. Ce n’est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.
Non. Le salaud, c’est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les pièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste. Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes.
Le salaud, c’est le père qui m'a trahi.
Comme il est fantasque ce père qui raconte des histoires. Il doit déclencher de l’admiration dans les yeux de son petit garçon, il le fait rêver, ce héros qui imite les vedettes de cinéma.
Mais les petits garçons grandissent, et l’adulte aimerait bien connaitre la véritable histoire, savoir pourquoi son grand-père lui a dit un jour avoir vu son fils en soldat allemand, pourquoi il pourrait bien être un « Enfant de salaud ».
Je n’ai pas dévoré ce roman, j’ai dégusté ce témoignage, me replongeant dans le procès Barbie, frissonnant parfois par les témoignages et regrettant souvent la légèreté de ce père, qui n’est en fait qu’un enfant.
Une excellente lecture !
Quatrième de couverture :
Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.
Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t'a accompagné partout. Ce n’est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.
Non. Le salaud, c’est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les pièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste. Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes.
Le salaud, c’est le père qui m'a trahi.
Je ne suis pas tellement fan des récits de cette époque en littérature mais peut-être que je ferai une exception avec ce livre, j'en entends beaucoup de bien.
RépondreSupprimerJ'ai aimé le lien entre la vie privée de l'auteur et le procès de Barbie. Je l'ai trouvé bien écrit.
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