lundi 22 avril 2024

Loin d' Alexis MICHALIK

Je qualifierais ce roman de saga.  
Antoine part à la recherche de ce père, disparu alors qu’il n’était qu’un enfant et que sa maman était enceinte d’Anna sa petite soeur.  
Cette quête va lui faire découvrir ses origines . 
À cette fratrie s’ajoute Laurent, ami d’ Antoine et admiratif d’Anna. Un breton à la peau un peu moins blanche que les autres.
Beaucoup de digressions dans ce roman. L’auteur est très précis sur les faits historiques. Alors parfois on s’égare.
Les personnages sont sympathiques. On s'attache à eux et comme souvent dans les sagas, on regrette le temps qui passe et de les voir vieillir, partir...
Sauf bien sûr ce père, Charles, ou Karl ou, "- tient! j'ai oublié tant il change d'identité et de vie." C'est un beau roman, c'est un bel égoïste.
Merci pour les arbres qui sont très utiles pour comprendre et suivre chaque itinéraire!
 
Quatrième de couverture:

Tout commence par quelques mots au dos d’une carte postale : « Je pense à vous, je vous aime. » Ils sont signés de Charles, le père d’Antoine, disparu dix-sept années plus tôt sans laisser d’adresse.
Avec son meilleur ami, Laurent, et sa jeune sœur, Anna, aussi instable qu’irrésistible, Antoine par donc, à vingt-six ans, sur les traces de ce père fantôme. L’affaire d’une semaine, pense-t-il... De l’ex-Allemagne de l’Est à la Turquie d’Atatürk, de la Géorgie de Staline à l’Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici lancés dans un road movie généalogique.

samedi 13 avril 2024

Je suis l'abysse de Donato CARRISI

Étrange roman ou seuls deux personnages ont des prénoms.

Vera, qu’on voit peu mais qui est si présente et si malsaine. Une mère comme il en existe  bien sûr, mais qu’on évite de montrer, qu’on préfère ignorer, et Micky, cet enfant mal né, pas voulu, qu’on traine comme un boulet.

J’ai apprécié le combat sans fin de la «chasseuse de mouches». Une enquêtrice hors norme, une femme qu’on ne voit plus, une femme souffrance.

Et cette gamine, treize ans peut-être, treize ans à peine, la «jeune fille à la mèche violette», qu’on maltraite, et qui se jette à l’eau… Sans doute pas pour faire son intéressante.

C’est un livre qui raconte la maltraitance des enfants, des femmes aussi. 

C’est un livre qui fait froid dans le dos, qui dérange. La maltraitance c’est hélas aussi affaire de femmes. 

Je suis une adepte du tri sélectif et du compostage…Mais il reste sans doute dans nos poubelles bien des morceaux de nous.  


Quatrième de couverture

Une mère laisse seul son petit garçon qui ne sait pas nager dans une piscine remplie d’eau putride. Des années plus tard, devenu adulte, les séquelles sont là, et il n’est pas tout à fait comme les autres. Il a choisi le métier d’éboueur pour qu’on ne le remarque pas. Mais l’homme qui nettoie rôde autour de nous. Parmi nos déchets, il cherche des indices sur nos vies. En particulier sur celles des femmes seules. Sa vie bascule quand, malgré lui, il porte secours à une adolescente en train de se noyer dans le lac de Côme. Tout le monde cherche à en savoir plus sur ce sauveur qui souhaite rester anonyme.
La chasseuse de mouches, elle, est enquêtrice et tente de sauver les femmes en péril. Et elles sont nombreuses... Surtout quand l’homme qui nettoie rôde autour d’elles.
Traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza.

jeudi 14 mars 2024

L'ombre du prédateur de Gérard SARYAN

Quel plaisir de retrouver l’écriture de Gérard Sayan. Quelle excellente idée que d’associer une capitaine de police, Agnès Demarre, à peine remise d’un cancer, perturbée par une séparation douloureuse, et deux enfants, (dont une ado à gérer) avec Jade, une jeune et jolie influenceuse. Deux univers, presque deux générations…
Il va falloir aussi qu’Agnès Demarre gère cette vieille et légendaire rivalité entre gendarmerie et police.
Un camping-car, une famille sans histoire ; le fils Guillaume est retrouvé horriblement mutilé. Sa petite sœur Betty a disparu.
On parle d’enfants enlevés, de petites filles arrachées à leurs parents. Parfois un espoir, peut-être un retour, et un cold case aussi!
Un tueur en série, un « Fourniret » en puissance se réveille en prison, à la suite d’un long coma. Amnésique il réussit pourtant à s’évader…

Le piège s’est refermé : Les méninges complètement torturées, le cerveau en morceaux, un espoir de démasquer le coupable, perturbée par un nouveau fait, un nouvel acteur… Ne pas lâcher ma liseuse, vérifier son chargement, éclairer l’écran, parce qu’impossible de laisser cet ouvrage sans savoir, sans comprendre. Pourrai-je dormir alors qu’un tueur fou rode dans la nuit!

Quatrième de couverture

Lorsqu'un adolescent est découvert crucifié sur une plateforme au milieu du lac de Lambecq, les villageois sont consternés. Qui a pu commettre un acte aussi odieux ?
La même nuit, la sœur de la victime disparaît.
A-t-elle été enlevée par l'assassin de son frère ?
La capitaine de police Agnès Demare est envoyée sur place afin de prêter main-forte aux gendarmes. Ses faits et gestes sont relayés sur les réseaux sociaux par Jade, une célèbre influenceuse lilloise.
Pour ces deux femmes que tout oppose, une enquête tentaculaire commence.
La soif de vérité emporte Agnès et Jade dans un tourbillon où la proie n'est pas toujours celle que l'on croit.
Méfiez-vous, la toile diabolique de Gérard Saryan va encore vous prendre au piège !

Je remercie les éditions Taurnada et Joël Maïssa pour ce partenariat.

Ma lecture de Gérard Saryan: 

mardi 12 mars 2024

Le convoi de Béata UMUBYEYI MAIRESSE

J’ai été profondément émue en lisant ce témoignage.
J’ai lu, je crois à peu près tout ce que Béata Umubyeyi Mairesse a écrit. J’ai toujours eu un faible pour Ejo, ma première rencontre avec cette auteure.

C’est ouvrage est qualifié d’essai chez l’éditeur (Flammarion). C’est loin de l’écriture à laquelle l'écrivaine m’avait habituée. J’y ai trouvé un fragment pur et dur de ce que vit un être humain, « pris » encore enfant et convoyé de façon brutale et inhumaine. Pas vraiment une biographie, non, juste un instant de vie, de survie. 

Ce désir de retrouver des photos, ces quatre photos où elle et sa mère devraient se trouver. Une preuve, s’il lui en fallait une, qu’elles étaient parmi les réfugiés. Une image d’elle et de sa maman, un sourire peut-être.
Témoigner de l’intérieur, autrement que tous ces journalistes qui ne sont que regards, des observateurs qui ne vivent pas ce génocide. C’est important pour Béata de nous faire partager son vécu, ses peurs mais aussi ses espoirs et ses joies.
Elle raconte les associations, et plus particulièrement celle de « Terre des hommes » à l’origine du convoi. Elle raconte ces hommes et ces femmes qui ont aidé, parfois au risque de leur vie, des traitres aussi, et des brutes.
Il aura fallu beaucoup de temps à Béata pour poser ainsi sur le papier ses souvenirs. Il lui aura fallu le soutien inconditionnel de son mari, de quelques amis aussi.
Il lui faut témoigner, pour ses enfants bien sûr, mais aussi pour des gens comme moi, anonymes qui de ces drames ne connaissent que peu de choses. Ceux que veulent bien nous dire les médias, et les politiques. Pour qu’on soit plus attentifs à tous ces mouvements de population dont les raisons trop souvent nous échappent.

Quatrième de couverture:

« Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, 
car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois. »

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.
Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.
Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire.
Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Mes lectures de Béata

samedi 9 mars 2024

Le secret du mari de Liane MORIARTY

Les destins croisés de plusieurs familles pendant la semaine sainte, du lundi au jour de Pâques.
Une lettre que Cécilia trouve, une confession sans doute, mais comment résister à cette terrible tentation.
Des sujets graves sont traités, comme l'assassinat non résolue d'une très jeune fille, l'amour inconditionnel des mères...
J’ai apprécié cette lecture. Un roman, une saga agréable à suivre. Des non-dit, mais aussi des amours, des amitiés, des drames, des secrets.
La vie toute simple en apparence, du coté de Melbourne!

Quatrième de couverture:

Jamais Cecilia n’aurait dû trouver cette lettre dans le grenier. Sur l’enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n’ouvrir qu’après ma mort. » Quelle décision prendre ? Respecter le vœu de John-Paul, qui est bien vivant ? Ou céder à la curiosité au risque de voir basculer sa vie ? Tous les maris – et toutes les femmes – ont leurs secrets. Certains peuvent être dévastateurs.
Traduit de l'anglais (Australie) par Béatrice Taupeau.

mardi 27 février 2024

On était des loups de Sandrine COLLETTE

Liam, un homme des bois, un homme qui sait chasser, tanner et vendre le fruit de son travail. Avec Ava il avait trouvé l’amour, il est devenu père, et lorsque l’enfant court vers lui, il est heureux. Mais c’est Ava qui s’occupe de leur fils.

Quand il découvre sa femme est morte, Liam ne sait pas comment réagir. Il est certain d’être incapable de s’occuper de son fils, Aru, âgé de seulement cinq ans.

Sa première réaction c’est de vouloir « donner » cet enfant de cinq ans afin qu’il reçoive une bonne éducation, il ne veut pas qu’il soit comme lui, un homme des bois. Son enfance d’enfant maltraitée, il ne veut pas la reproduire. 

Il y a une grande colère chez Liam. 

Il sera long le chemin qui va permettre à Liam de comprendre son amour pour Aru, et surtout son rôle de père. 

Quel bonheur de lecture que ce roman route. Pendant ce voyage, Liam va découvrir ce petit garçon qui ne sait pas tout à fait que sa maman est morte. Il va découvrir que son rôle ne se limite pas à nourrir son fils. Il va devenir un vrai père pour un petit garçon qui ne demande qu’un peu de tendresse et beaucoup d’amour. 


Quatrième de couverture :

Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d’un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant. Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude. Ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.

dimanche 25 février 2024

Disparue à cette adresse de Linwood BARCLAY

Je dois dire que j’ai été happée par cette lecture, me triturant la cervelle pour essayer de comprendre qui avait fait quoi!
Une femme disparait, et pendant six ans son mari est suspecté du pire. L’inspectrice Marissa Hardy est odieuse. Elle a décidé qu’Andrew Mason était coupable, alors elle est toujours après lui. Elle n’a même jamais essayé de chercher d’autres pistes.
Un beau-frère immature qui commet quelques délits, juste assez pour susciter de la suspicion, une compagne, amoureuse et aimante, et un ami parfois un peu trop présent.
Que faut-il comprendre de cette disparition? Pourquoi Brie a disparu. Et surtout pourquoi Isabel la soeur de Brie s’acharne contre Andrew.
Excellent et pervers. Chaque fois qu’il semble y avoir une ouverture…un personnage apparait et fait des siennes. Chaque fois on remet en question nos théories… et je dois dire que la fin, même lue avant, surpasse tout notre imaginaire.
Vous l’avez compris, encore une fois j’ai été séduite par la plume et le talent de Linwood Barclay.

 Quatrième de couverture :

Qui a tué Brie Mason ?
Tout le monde a sa petite idée : quand une femme disparaît brutalement sans laisser de trace, les regards se tournent vers le conjoint.
D'ailleurs, tout accuse Andrew Mason : absence d'alibi, précipitation à vendre leur maison, à changer de ville, de nom.
Pourtant, après six ans, l'enquête n'a rien donné et l'inspectrice Marissa Hardy enrage.
Jusqu'à cet appel d'un ex-voisin et ami du couple. Il est formel : une jeune femme s'est présentée à l'ancien domicile des Mason, a observé longuement la maison, avant de hurler et de s'enfuir, affolée.
Cette femme, c'est Brie.

Où était-elle durant tout ce temps ? Pourquoi réapparaît-elle maintenant, alors qu'Andrew est sur le point de refaire sa vie ? Et si le retour de l'épouse adorée tenait plus du cauchemar que du miracle ?
Traduit de l'anglais (Canada) par Renaud Morin. 

jeudi 22 février 2024

Joueuse de Benoît PHILIPPON

Un bon moment de lecture en compagnie de personnages sympathiques et atypiques. 
Si rien ne semble résister à Maxine, on sent chez elle une fêlure proche du désespoir . 
Zak et Baloo forment un duo de joueurs de poker de talent, ils vivent de leurs gains. Ils sont recrutés par Maxine pour une partie de poker exceptionnelle. L’exception c’est aussi Jean, ce jeune surdoué de sept ans à peine, qu’elle arrache à une mère maltraitante.
Je prends toujours beaucoup de plaisir en lisant Benoit Philippon. Ces personnages, sous des airs brusques sont d’une grande sensibilité.

Quatrième de couverture:

Maxine est une de ces femmes à qui rien ne résiste. Elle tombe sous le charme de Zak, joueur de poker professionnel comme elle, mais elle n'en montre rien. Un manipulateur professionnel ne dévoile jamais son jeu.Maxine propose à Zack une alliance contre un concurrent redoutable. Piège ou vengeance... Zack n'en sais rien. Mais comment résister à la tentation du jeu ? Maxine est une tornade qui défie le monde si masculin des joueurs de poker. Elle est bien décidée à régler ses comptes, coûte que coûte.
Joueuse et une partie de poker virtuose où chacun mise sa vie.

dimanche 11 février 2024

Ce qui ne tue pas de Rachel ABBOTT

Je souris moi même de ma perversion, j’ose dire que j’ai passé un excellent moment en compagnie d’une femme battue, Evie, qui semble avoir tué son amant (ou mari) et qu’elle confie sa fille à sa meilleure ennemie, Cleo North, la soeur hyper protectrice de son photographe de mari.
C’est étrange, cet amour fraternel qui devient maternel et possessif.
Une intrigue bien menée, et une chute surprenante.

Quatrième de couverture

Une maison bien gardée, à l’aplomb des falaises. Un lit conjugal aux draps imbibés de sang. Puis une jambe qui tressaute, un grognement de douleur… La femme, bien que blessée, respire encore. Le maître des lieux, le fameux photographe Marcus North, n’a pas eu cette chance. La rescapée l’assure bientôt : c’était elle ou lui. Légitime défense. Mais Cleo North n’en croit rien. Son frère, qu’elle a toujours couvé d’un amour jaloux, est un saint, un artiste fragile, incapable de violence. Sur fond de manipulations et de secrets enfouis, se dessine alors un triangle amoureux aux angles mouvants, pervers – un abîme de haine et de ressentiment…
Traduit de l'anglais par Laureline Chaplain.

N'avoue jamais de Lisa GARDNER

J’ai passé un bon moment en lisant ce roman, et en retrouvant l’écriture de Lisa Gardner.

J’ai beaucoup aimé l’alternance des narrateurs. Je devrais dire des narratrices. 
Evie, retrouvée devant son mari assassiné, tenant l’arme du crime comme lorsqu’elle avait seize ans… Flora, ancienne victime, devenue indic après avoir vécu le pire au coté de son ravisseur. Et notre talentueuse enquêtrice, D.D. Warren.

Quatrième de couverture

Un homme est abattu de trois coups de feu à son domicile. Lorsque la police arrive sur place, elle trouve sa femme, enceinte de cinq mois, l'arme à la main. Celle-ci n'est pas une inconnue pour l'enquêtrice D.D. Warren : accusée d'avoir tué son propre père d'un coup de fusil à l'âge de seize ans, Evie a finalement été innocentée, la justice ayant conclu à un accident. Simple coïncidence ? La principale suspecte est-elle coupable ou victime de son passé ?
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard.

mardi 23 janvier 2024

Le bal des folles de Victoria MAS

C’est une société patriarcale que nous raconte Victoria Mas. Ces hommes qui décident d’enfermer leurs femmes, leurs filles, leurs soeurs, parfois leurs mères parce qu’elles ne correspondent pas tout à fait à leurs critères, parce qu’elles les gênent à cause de leur indépendance, parce qu’elles représentent un danger. Parfois, hélas des femmes sont complices de ces internements.
Une fois enfermées, il suffit de les oublier, de les rayer de la famille, de la vie. Elles ne reviendront pas, elles n’existent plus!

C’est la toute puissance des médecins qui exploitent la misère de ces femmes. Parfois victimes d’incestes, de viols. Elles sont exposées à la foule de jeunes hommes, plus ou moins étudiants, certains voyeurs venant aux cours de Charcot comme à un spectacle.
C’est forcément révoltant. Il fallait sans doute que la société évolue.

La psychiatrie est aujourd’hui encore le parent pauvre de la médecine.

Quatrième de couverture:

1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Cette scène joyeuse cache une réalité sordide : ce bal « costumé et dansant » n’est rien d’autre qu’une des dernières expérimentations de Charcot, adepte de l’exposition des fous.
Dans ce livre terrible et puissant, Victoria Mas choisit de suivre le destin de ces femmes victimes d’une société masculine qui leur interdit toute déviance et les emprisonne. Parmi elles, Geneviève, dévouée corps et âme au célèbre neurologue ; Louise, abusée par son oncle ; Thérèse, une prostituée au grand cœur qui a eu le tort de pousser son souteneur dans la Seine ; Eugénie enfin qui, parce qu’elle dialogue avec les morts, est envoyée par son propre père croupir entre les murs de ce qu’il faut bien appeler une prison.

Un hymne à la liberté pour toutes les femmes que le XIXe siècle a essayé de contraindre au silence.

mardi 16 janvier 2024

Ce que murmure le vent d' Amy HARMON

J’ai pris un grand plaisir en lisant ce conte fantastique.
Anne Gallagher, écrivain de talent et vivant aisément de sa plume perd son Grand-Père (Eoin). Pour respecter les dernières volontés de cet homme qui l’a élevée et qu’elle a tant aimé, elle part en Irlande. De l’Irlande, elle connait la langue, l’histoire, mais c’est une jeune américaine qui arrive et qui est mystérieusement projetée en 1915.
Comme elle ressemble à une de ses ancêtres, on la prend pour la mère (disparue) de son grand-père.
Alors commence une étrange histoire d’un amour …

L’amour, mais aussi l’histoire de cette Irlande qui veut s’émanciper de l’emprise britannique. Cette guerre fratricide si cruelle et qui dura si longtemps. Un ouvrage très bien documenté.

J’ai eu la chance de passer quelques jours en Irlande. Nous y avons rencontrés des gens agréables, vu des paysages magnifiques, nous gardons un délicieux souvenir de ce séjour.

 Quatrième de couverture :

New York, 2001. Pour respecter les dernières volontés de son grand-père adoré, Anne Gallagher fait le voyage de Brooklyn jusqu’à Dromahair, un petit village du nord de l’Irlande, afin de disperser les cendres de son aïeul sur sa terre natale. Avalée par le brouillard au milieu du lac où elle lui fait ses derniers adieux, elle est victime d’une mystérieuse attaque… 
Quand Anne se réveille, elle est en 1921, dans le domaine de ses ancêtres où tous semblent penser qu’elle est son arrière-grand-mère disparue lors de la sanglante Insurrection de 1915. Perdue au coeur des heures les plus sombres de l’histoire irlandaise, alors que grondent déjà la guerre civile et le chaos, la jeune femme du xxie siècle doit tout réapprendre. 
Déchirée entre son désir de retrouver la vie qui était la sienne et la folle liberté que lui offre ce nouveau départ, Anne réussira-t-elle à trouver sa place ? Avec une précision historique remarquable et une écriture d’une grande élégance, Amy Harmon nous offre, à travers un pan étourdissant de l’histoire irlandaise, une éblouissante épopée familiale."
Traduit de l'anglais par Laurent Bury.

dimanche 14 janvier 2024

Cinq doigts sous la neige de Jacques SAUSSEY

Jusqu’où, en tant que parents serions-nous capable d’aller pour protéger notre progéniture?
Marc, parce qu’il culpabilise, a tendance à tout passer à son fils, à accepter toutes ses fantaisies. Et ensuite, parce qu’il a de l’argent, à payer pour les dommages qu’ Alexandre a pu provoquer. Ou pire s’investir personnellement pour cacher les turpitudes de son ado de fils. 
Les adultes paraissent aussi immatures que leurs rejetons.
L’histoire est cruelle, et la perversion est partout. Âme sensible, s’abstenir!

J’ai trouvé l’écriture de Jacques Saussey très agréable. J’ai aimé ses descriptions des lieux, des humains. J’ai aimé quand Jacques Saussay explique comment l’écrivain Marc Torres trouve l’inspiration, c’est juste magnifique.

Forcément il y a quelque part dans ce doux pays de France un village où les ados livrés à eux même commettent des actes innommables.

 Quatrième de couverture

Vosges, septembre 1974. Marc Torres, écrivain à succès, vit seul avec son fils dans un immense domaine isolé dans les bois. Alexandre a été très perturbé par le décès de sa mère, cinq ans plus tôt. Plongé dans son travail pour tenter d’oublier la douleur du deuil, Marc ne l’a pas soutenu comme il l’aurait dû. Lorsque son fils lui demande l’autorisation d’inviter des amis chez eux pour son dix-huitième anniversaire, Marc ne peut refuser. Mais, pendant la fête, la neige bloque les accès à la montagne et verrouille la quinzaine d’adolescents chez les Torres, au cœur de la forêt silencieuse. Marc est inquiet. Alexandre est un garçon fragile. Il va devoir le protéger des autres, mais aussi de lui-même. À tout prix.

lundi 8 janvier 2024

Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

C’est un étrange voyage que j’ai fait avec Lola Lafon.
Je suis partie à la recherche de cette enfant, cette jeune fille que je connais depuis si longtemps.
Ma grand-mère me disait souvent qu’elle désirait lire le journal d’Anne Frank dont elle avait tant entendu parler, alors comme un cadeau je ai emprunté le livre à la bibliothèque, j’avais dix ou douze ans… et ensembles nous l’avons lu.
Des années plus tard, je l’ai offert à ma fille. Et voilà qu’elle m’offre pour Noël un de ses coups de coeur, ce roman, cette chanson à écouter. 

Pour Lola Lafon, c’est aussi un retour à ses origines, sans doute un hommage à une partie de ses ancêtres. Peut-être aussi un essai pour comprendre comment de telles horreurs sont possibles. En souvenir aussi de ce jeune homme, qui hélas portait des lunettes au pays de Pol Pot.

Une lecture pas si facile, mais tellement enrichissante.
Merci Laurence pour cette découverte! 

Quatrième de couverture :

« Le 18 août 2021, j’ai passé la nuit au musée Anne Frank, dans l’Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ? Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s’est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. »

dimanche 7 janvier 2024

L'heure des femmes d' Adèle BRÉAU

Menie Grégoire. C’est tout un pan de l’histoire de la femme qu’on aborde avec ce sujet. Ménie a été élevée par une femme très austère elle devient une parfaite femme au foyer. Son milieu aisé lui permet d’évoluer dans un monde où elle fera des rencontres intéressantes. Elle attendra une petite cinquantaine d’années pour s’épanouir et devenir le « Dame de coeur ».
Je sais que ma mère a été une auditrice assidue de Ménie, que parfois elle me racontait une histoire de « sauvetage par Ménie ».
Je l’ai parfois écoutée aussi. Je pense sincèrement qu’elle a sauvé beaucoup de femmes, grâce à son écoute, à ses réponses sans jugement et cette compréhension d’une France trop en retard sur les avancées du monde. C’est encore dans bien des domaines le cas aujourd’hui; on a souvent un train de retard!
Adèle Bréau, sa petite fille choisit pour narratrice une femme sous emprise. C’est bien vu, puisqu’encore aujourd’hui, malgré #Metoo, malgré la libération de la femme et l’ouverture à tous les métiers, une femme sur deux est victime de son conjoint. Le nombre de féminicides ne baisse pas.
C’est bien de mettre en lumière Menie Grégoire qu’on avait tendance à oublier. Quand ma fille, qui m’a offert le livre, m’a demandée si je la connaissais « Oh oui bien sûr! Une femme hors du commun! » lui ai-je répondu. Merci Laurence pour ce livre.

Quatrième de couverture 

Paris, 1967. À l'aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices. En quelques semaines, c'est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de coeur ». Bientôt, à l'heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l'émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa soeur Suzanne, qui découvrent qu'elles aussi pourraient maîtriser leur destin. Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d'une société libérée par Mai 68 et les tourments qu'on lui livre, elle en est totalement bouleversée.
Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d'un autre âge.
Avec ce nouveau roman porté par la figure de Menie Grégoire, sa grand-mère, Adèle Bréau unit les destinées de femmes qui, malgré leurs différences, se tendent la main. Amour, maternité, droits, sororité... l'auteure explore sur cinq décennies les avancées, paradoxes et régressions de la condition féminine, les mettant en résonance dans une fresque résolument romanesque.

Adèle Bréau et Ménie Grégoire

samedi 6 janvier 2024

Famille décomposée de Christophe ROYER

C’est avec plaisir que je retrouve le commissariat de Lyon. Nathalie Lesage a toute la confiance de la commissaire Clément, (qui ne craint plus pour sa place!). Le jeune et constamment affamé Cyrille Savage est toujours à ses côtés. Je me demande si ce jeune rugbyman ne serai pas atteint de polyphagie ou d’hyperphagie tant son appétit est incontrôlé et gargantuesque. Heureusement qu’il se défoule en pratiquant un sport aussi complet que le rugby. Le duo est sympathique et complémentaire. Étrange en effet cette famille Daventure. La mère si pieuse, tellement à l’écoute des préceptes d’un guérisseur, plus ou moins incarnation du célèbre et sulfureux Raspoutine. 
Il y a les mensonges, les peurs et les haines. Une famille si peu classique, où chacun vit sa vie sans se soucier des souffrances des autres. 
Se mêlent l’amour, l’amitié et la tendresse pour contre balancer la nocivité de la famille Daventure.
Une histoire passionnante, superbement écrite par Christophe Royer. Une lecture que je recommande.

Présentation de l' éditeur:

À Lyon, au cimetière de Loyasse, un homme est retrouvé assassiné près de la tombe d'un célèbre guérisseur. Découvert par sa mère, tout porte à croire que ce meurtre n'est que le début d'une longue cabale déclenchée contre la famille Daventure.
De par sa complexité, cette nouvelle affaire est un défi de taille pour le commandant Nathalie Lesage et son équipe.
Dans les rues d'un Lyon aussi secret que mystérieux, où la petite histoire va croiser la grande, cette enquête va bouleverser la vie de notre héroïne…

Un thriller percutant sur lequel plane l'ombre de Raspoutine, personnage historique qui continue à intriguer et stimuler l'imaginaire collectif…

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

Mes lectures de Christophe ROYER