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mardi 12 mars 2024

Le convoi de Béata UMUBYEYI MAIRESSE

J’ai été profondément émue en lisant ce témoignage.
J’ai lu, je crois à peu près tout ce que Béata Umubyeyi Mairesse a écrit. J’ai toujours eu un faible pour Ejo, ma première rencontre avec cette auteure.

C’est ouvrage est qualifié d’essai chez l’éditeur (Flammarion). C’est loin de l’écriture à laquelle l'écrivaine m’avait habituée. J’y ai trouvé un fragment pur et dur de ce que vit un être humain, « pris » encore enfant et convoyé de façon brutale et inhumaine. Pas vraiment une biographie, non, juste un instant de vie, de survie. 

Ce désir de retrouver des photos, ces quatre photos où elle et sa mère devraient se trouver. Une preuve, s’il lui en fallait une, qu’elles étaient parmi les réfugiés. Une image d’elle et de sa maman, un sourire peut-être.
Témoigner de l’intérieur, autrement que tous ces journalistes qui ne sont que regards, des observateurs qui ne vivent pas ce génocide. C’est important pour Béata de nous faire partager son vécu, ses peurs mais aussi ses espoirs et ses joies.
Elle raconte les associations, et plus particulièrement celle de « Terre des hommes » à l’origine du convoi. Elle raconte ces hommes et ces femmes qui ont aidé, parfois au risque de leur vie, des traitres aussi, et des brutes.
Il aura fallu beaucoup de temps à Béata pour poser ainsi sur le papier ses souvenirs. Il lui aura fallu le soutien inconditionnel de son mari, de quelques amis aussi.
Il lui faut témoigner, pour ses enfants bien sûr, mais aussi pour des gens comme moi, anonymes qui de ces drames ne connaissent que peu de choses. Ceux que veulent bien nous dire les médias, et les politiques. Pour qu’on soit plus attentifs à tous ces mouvements de population dont les raisons trop souvent nous échappent.

Quatrième de couverture:

« Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, 
car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois. »

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.
Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.
Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire.
Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Mes lectures de Béata

mardi 27 juin 2023

La carte postale d' Anne BEREST

Une lecture passionnante. Le destin de la famille Rabinovitch ne m’a pas laissée indifférente. J’imagine le traumatisme de Myriam, la seule de sa famille à avoir traversé la guerre et la seule survivante à la Shoah. Alors elle ne raconte pas, mais elle garde une carte postale sûr laquelle quatre prénoms sont notés. « Éphraïm, Emma, Noémie, Jacques. »

Grâce à cette carte, Anne sa petite fille, aidée de sa mère Lélia, ira à la découverte de ses origines.
Elle nous entraine à sa suite et nous vivons l’exil, le long chemin parcouru par ses ancêtres, les différents exodes, les peurs mais aussi les joies. L’autrice appartient à un milieu bourgeois et intellectuel. Ses ancêtres sont cultivés et courageux.

J’ai beaucoup aimé cette saga, cette biographie qui traverse la tragédie avec dignité.

Merci Laurence pour ce joli cadeau !

Quatrième de couverture

« La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.
Ce livre m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
Anne Berest 
19 mai 2014
Photo source Babelio



mercredi 14 juin 2023

Ne t'arrête pas de courir de Mathieu PALAIN

Ce n’est pas un simple reportage sur Coulibaly (Toumany) mais l’histoire et l'amitié entre deux hommes que tout oppose. Ils ont en commun une enfance dans des villes de banlieue parisienne et l’amour du sport.

Le sport comme exutoire de la violence, comme canalisateur afin de réguler l’adolescence ne suffit pas toujours, hélas.

Il ne court pas Toumany, il vole. 

Il remporte la médaille d'argent du 400 m et la médaille d'or du relais 4 × 400 m lors des Jeux de la Francophonie 2013, à Nice. Il devient champion de France en 2015 (en salle).

Ce grand, ce superbe jeune homme court aussi devant la police, s’enfuyant après des larcins, des vols qui ne lui apportent pas grand-chose puisqu’il redistribue ce qu’il dérobe. 

Pour l’anecdote, c’est le seul de sa fratrie (18 tout de même) à passer par la case prison.

Tant de talent gâché, tant de bêtises.

Au-delà de ce lien qu’il crée avec Coulibaly, et de cet entretien-reportage, Palain nous explique son parcours et son attirance pour les prisonniers. Ses amitiés basques et la jolie Lorentxa, incarcérée pour ses appartenances à l’ETA, sa rencontre avec Dewey Bozella boxeur condamné à tord et innocenté après 26 ans de prison. 

Merci Laurence pour ce joli cadeau! 


Quatrième de couverture :

C'est l'histoire d'un athlète qui a choisi de gâcher sa vie.
Toumany Coulibaly est champion le jour, voyou la nuit. C'est l'histoire d'un journaliste qui a grandi dans le même quartier de banlieue, à la même époque. Mathieu Palain, lui, est tombé du bon côté de la vie. C'est l'histoire d'une amitié née dans un parloir de prison, et dont chaque page est comme une décharge d'adrénaline.

Toumany Coulibaly
26 mars 2015
à Aubière sur 400 m

jeudi 20 avril 2023

L'envol du moineau d' Amy BELDING BROWN


C’est de la véritable histoire de Mary Rowlandson qu’ Amy Belding Brown s’inspire pour nous offrir cette belle aventure. Élevée, puis mariée dans un milieu très religieux, Mary est soumise à un mari pasteur, et même si parfois elle étouffe, elle désobéit, elle accepte cette autorité qui sans doute dans son éducation puritaine, coule de source.
Aussi étrange que cela puisse paraitre, c’est après avoir été enlevée, et être devenue esclave, qu’elle découvre la liberté.
En trois mois seulement (durée de sa captivité) elle comprend qu’une femme peut diriger, qu’une femme peut être autoritaire, que l’éducation d’un enfant peut se faire sans violence… C’est une femme intelligente, elle sait s’adapter et elle apprend très vite.
Le retour dans son monde puritain ne sera pas simple à gérer, mais elle aura gagné une indépendance que nul ne lui enlèvera. Elle ne sera plus jamais une femme soumise.

Quatrième de couverture

Baie du Massachusetts, 1672. Bonne mère, bonne épouse, Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d’Angleterre. Lorsque son village est attaqué par des indiens, elle est capturée et mise au service d’une femme puissante de la tribu. Séparée de ses enfants, réduite en esclavage, souffrant du froid et de la faim, Mary va pourtant découvrir peu à peu des coutumes et une liberté qui vont faire vaciller le socle rigide sur lequel reposait son univers corseté
Traduit de l’ anglais (États-Unis) par Cindy Colin Kapen.

Mary Rowlandson 
née Mary White à Somerset en 1635 
Décédée le 5 janvier 1711 à Wethersfield
Image Source Wikipédia


lundi 27 mars 2023

Seul l'espoir apaise la douleur de Simone VEIL

Il s’agit dans ce texte du témoignage « oral » bouleversant que nous offre Simone Veil. 

Elle raconte la petite fille espiègle, dernière d’une fratrie de quatre qui nait et vit à Nice.
Une vie dans la bourgeoisie aisée, où son père architecte et sa mère leur offre une vie agréable et aimante. Simone Jacob va découvrir qu’elle et juive quand elle est arrêtée dans la rue, alors qu’elle a seize ans à peine, seize ans et demi. 
En arrivant à Auschwitz écoutant le conseil d’un Kapo, elle dira en avoir 18 et aura ainsi la vie sauve. Pour vivre l’horreur qu’elle raconte, sans trop laisser voir son émotion. Elle raconte sa maman, le courage de sa maman, la force de cette femme qu’elle place au-dessus de tout. Sa maman meurt du Typhus le 15 mars 1945, elle avait 45 ans. Jamais Simone Jacob ne s’apitoie sur son sort. Son père et son frère ne sont jamais revenus. Un témoignage pur, solide et intelligent.
L’idée d’en faire ce recueil est excellente.
Témoignage de Simone Veil,
ancienne déportée née le 13 juillet 1927, 
interviewée par Catherine Bernstein le 9 mai 2006, 
« Mémoires de la Shoah », Fondation pour la mémoire 
de la Shoah/Institut national de l’Audiovisuel. 
Quatrième de couverture

Mai 2006. Pour l’INA et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, face caméra, Simone Veil déroule le film de sa vie. Le soleil de Nice, une famille unie, républicaine et laïque, l’insouciance, la guerre, l’Occupation… Et, le 13 avril 1944, le convoi 71 à destination d’Auschwitz avec sa mère et sa sœur.
C’est la première fois qu’avec une grande liberté Simone Veil raconte le froid, la faim, les humiliations, les camarades, le rapport entre les hommes et les femmes, ses dix-huit mois dans les camps, mais aussi le retour, les nouvelles humiliations, son engagement pour la mémoire. Seul l’espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur.

Yvonne Jacob et ses quatre enfants,
Denise, Jean, Simone et Madeleine 

lundi 10 janvier 2022

Crénom, Baudelaire !


J’ai eu cette impression malsaine que Teulé se servait de la vie de Baudelaire pour écrire ses propres fantasmes.
Je suis amatrice de Baudelaire, plus particulièrement de ses « Fleurs du mal », un peu moins sans doute « Les paradis artificiels », mais aussi de ses traductions de Edgard Allan Poe.
Opiomane, dépravé, vivant une vie de débauche, sans doute, mais quel génie !

J’aime Teulé, mais pas toujours.
Je n’ai rien appris sur Baudelaire.

Quatrième de couverture:

Si l'oeuvre éblouit, l'homme était détestable. Charles Baudelaire ne respectait rien, ne supportait aucune obligation envers qui que ce soit, déversait sur tous ceux qui l'approchaient les pires insanités. Drogué jusqu'à la moelle, dandy halluciné, il n'eut jamais d'autre ambition que de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre grâce à la poésie. Dans ses vers qu'il travaillait sans relâche, il a voulu réunir dans une même musique l'ignoble et le sublime. Il a écrit cent poèmes qu'il a jetés à la face de l'humanité. Cent fleurs du mal qui ont changé le destin de la poésie française.

Baudelaire
Photographie de Nadar 


Hypocrite lecteur, 
les trois dernière strophes:

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C'est l'Ennui ! L'œil chargé d'un pleur involontaire,
II rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

mercredi 15 décembre 2021

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Roland PEREZ

J’ai été surprise par la teneur de ce roman. Je pensais lire une œuvre légère et décalée, j’ai découvert l’histoire hors du commun de Roland Perez.
Né avec un pied bot, il ne marche pas, il passe sa petite enfance protégée par une maman exceptionnelle, mais aussi au milieu de frères et sœurs plutôt sympathiques.
Et surtout dans son handicap, il rencontre par l’intermédiaire de la télévision et des magazines Sylvie Vartan.
C’est un livre tendre, doux et cruel comme la vie. Ce sont les larmes d’une existence, les joies et les peines. Une vie entourée par une famille aimante.
Je ne connaissais pas Roland Pérez. C’est donc pour moi une découverte.

Quatrième de couverture :

Le récit tendre et détonnant d'une enfance pas comme les autres, bercée par la voix de Sylvie Vartan. Un roman drôle et chaleureux sur la famille et sur la différence.
À cinq ans, Roland ne marche toujours pas. Il vit dans une HLM du XIIIe arrondissement de Paris avec sa famille juive séfarade d'origine marocaine. Un appartement plein de vie d'où Roland ne peut sortir, si ce n'est dans les bras de sa mère.
La religion et la culture juives tiennent dans sa vie une place primordiale. Très croyante et surprotectrice, elle le garde à l'écart du monde extérieur. L'appartement est devenu son territoire, d'où il observe avec fascination les va-et-vient de ses frères et soeurs et de leurs amis. Mais c'est en regardant la télévision qu'il découvre le monde. Il se passionne pour les émissions de variétés et pour Sylvie Vartan, " étoile parmi les étoiles ".
Un jour, alors qu'il a six ans, un miracle se produit : il réussit enfin à marcher. Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est un roman tendre et loufoque, aux personnage drôles et attachants. Une histoire vraie, lumineuse et pleine d'espoir.

Sylvie Vartan & Roland Pérez
Photo source FaceBook



vendredi 26 novembre 2021

Le premier oublié de Cyril MASSAROTTO


    J’ai senti du désespoir chez ce jeune Thomas. De la fratrie, sa mère semble n’avoir oublié que lui. 
Il est sublime ce jeune homme, qui va sacrifier quelques années de sa vie pour s’occuper de sa maman. Il devient le soignant indispensable, que sa mère aime bien, l’homme à tout faire.
J’ai aussi aimé la fratrie. Son frère ainé et sa petite sœur, qui essaient de l’aider. Une jolie famille, beaucoup de tendresse, qu’ils doivent sans doute à cette maman qui s’échappe peu à peu, s’envole vers un monde inconnu.

    Une lecture bouleversante, mais sans pathos. C’est honnête, c’est sincère. Les sentiments de Madeleine et de Thomas s’enlacent, se nouent dans un étrange ballet. Leur vie s’unit, se désunit au rythme de la maladie.
    Massarotto nous offre un magnifique hommage à sa maman, une belle lecture.

Quatrième de couverture :

    Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit qu’elle a oublié le nom de son mari. C’est Thomas, son fils, qui lui apprend que son époux est mort, il y a près d’un an.
    Le diagnostic tombe : sa mère est atteinte d’Alzheimer.
    Entre tendresse et amertume, Le Premier Oublié est un roman à deux voix, celles d’une mère et de son fils, confrontés à l’implacable avancée de la terrible maladie.

Cyril Massarotto
2012
Photo source Wikipédia


Mes lectures de Massarotto

dimanche 17 octobre 2021

Enfant de salaud de Sorj CHALANDON


    Dans ce roman autobiographique se mêlent la « petite » et la « grande » histoire. L’histoire du père de Sorj Chalandon, cet homme décrit comme un salaud par son grand-père et le procès de Klaus Barbie.
Tous deux assistent au procès, Sorj comme journaliste, son père comme spectateur. Pas peu fier d’avoir peut-être croisé Barbie à Lyon pendant l’occupation.
    Pour sans doute bien s’imprégner de l’histoire de Barbie à Lyon avant de faire le compte rendu du procès au journal qui l’envoie, l’auteur va visiter la colonie de vacances d’Izieu où 44 enfants et 7 adultes ont été raflés le 6 avril 1944. 
    C’est un moment d’émotion intense, pour l’auteur, mais aussi pour la lectrice que je suis.
    Comme il est fantasque ce père qui raconte des histoires. Il doit déclencher de l’admiration dans les yeux de son petit garçon, il le fait rêver, ce héros qui imite les vedettes de cinéma.
Mais les petits garçons grandissent, et l’adulte aimerait bien connaitre la véritable histoire, savoir pourquoi son grand-père lui a dit un jour avoir vu son fils en soldat allemand, pourquoi il pourrait bien être un « Enfant de salaud ».
    Je n’ai pas dévoré ce roman, j’ai dégusté ce témoignage, me replongeant dans le procès Barbie, frissonnant parfois par les témoignages et regrettant souvent la légèreté de ce père, qui n’est en fait qu’un enfant.
Une excellente lecture !

Quatrième de couverture :

    Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.
    Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t'a accompagné partout. Ce n’est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.
    Non. Le salaud, c’est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les pièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste. Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes.
    Le salaud, c’est le père qui m'a trahi.


jeudi 25 février 2021

La place d' Annie ERNAUX

 


Quatrième de couverture : 

Il n'est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.
Cette fille, Annie Ernaux, refuse l'oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis se petite "place au soleil". Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : "Les livres, la musique, c'es bon pour toi. Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre."
Prix Renaudot 1984

Annie Ernaux, dans un style très dépouillé nous raconte son père. Cet homme, placé très jeune comme commis de ferme, qui devint ouvrier, puis commerçant. Cet homme sans culture, mais pas inculte. Cet homme rustre, mais pas sans classe.
Remords ou regrets peut-être de s’être éloignée de lui, elle lui rend hommage ; il l’a guidée jusqu’à l’âge adulte, sans vraiment lui montrer à quel point il pouvait être fier d’elle.
Le style peut être déroutant. Pur, sans fioriture, aucun emballement quel que soit l’évènement. Elle raconte son enfance, la vie de son père. Nous sommes chez elle, avec sa famille, et leur langage.
J’ai vu dans cette biographie l’histoire toute simple d’un milieu de petites gens laborieux, courageux.
Des gens qui ne se racontent pas, parce qu’on ne veut pas se montrer, risquer d’être jalousé. Ne surtout pas attiser l’envie. L’obsession du qu’en dira-t-on. Le refus de paraitre.

Il y a quelques années je découvrais « Une femme » où Ernaux évoquait sa mère. Même style épuré, même pudeur à mettre en scène son enfance, ses parents.

Annie Ernaux 
Septembre 2019
Photo source 
Samia Basille Audible.fr Blog


J'ai trouvé sur le net cette photo qui semble représenter 
le père d'Annie Ernaux? Si vous avez des infos… contactez-moi!
Monsieur Duchesne 

dimanche 17 janvier 2021

Je, François Villon de Jean TEULÉ

 


Quatrième de couverture

Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d'Arc.  On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l'université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois.  Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Il a commis tous les actes qu'un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l'histoire de son temps.  Il a ouvert cette voie somptueuse qu'emprunteront à sa suite tous les autres poètes: l'absolue liberté. 

Mon avis: 

Ce n'est pas une lecture facile. 


J'aime le poète, j'aime François Villon. 
Je savais que malgré une bonne éducation il avait été un mauvais garçon, un délinquant dirait-on aujourd'hui. 
Je savais qu'il avait vécu de rapines, de fuites, qu'il avait assassiné, fréquenté des milieux "maffieux" et les bandes de bandits de grand-chemin. Je ne l'avais jamais imaginé pervers. 
Je ne sais pas si je pourrai lui pardonner Isabelle de Bruyère.

Mais là encore, j'avais oublié le Moyen-âge, sa violence, ses tortures et ses recluses. 
Teulé m'a donné envie de me replonger dans Villon. 
J'aime qu'il aie traduit certains poèmes. 
Parce lire Villon demande souvent une interprétation, une traduction. 

mardi 8 décembre 2020

L' autre Rimbaud de David BAILLY (Le)

Quatrième de couverture :

L'image est célèbre. Celle d'un premier communiant, cheveux sagement ramenés sur le côté, regard qui défie l'objectif. Il s'appelle Arthur Rimbaud. 
Sur la photo d'origine posait aussi son frère aîné, Frédéric. L'autre Rimbaud fut volontairement rayé de l'image, comme il fut "oublié" par la plupart des biographes; pire encore, effacé de la correspondance  du poète et dépossédé des droits sur son œuvre.
Comment deux frères, qui ont reçu la même éducation, fréquenté les mêmes écoles, partagé la même chambre en viennent-ils à la rupture en grandissant? Comment une famille peut-elle construire la légende de l'un et contribuer à la ruine de l'autre? Pourquoi un tel acharnement? 
On croyait tout savoir du plus célèbre des poètes. Il restait encore une part d'ombre.Un autre visage que vient de révéler Frédéric, le frère maudit.

Mon avis : 

J’ai trouvé étrange cette volonté familiale d’effacer ainsi l’un des leurs.
Frédéric n’est pas un délinquant, et ses quelques frasques de jeunesse, il les a partagées avec Arthur.
Il n’a pas le talent de son cadet, mais pas plus que sa sœur Isabelle.
On le dit lent, demeuré, simple d’esprit et alors ?
Il est l’aîné. Il porte le prénom du père, de ce père défaillant et absent. Est-ce inconsciemment la raison de rejet de sa mère? Tant qu'ils sont enfants elle est aussi sévère avec les deux, puis sans doute le talent d'Arthur à l'adolescence l'impressionne et elle devient alors partiale, marquant une nette préférence pour le cadet.
Rimbaud ne serait pas le premier poète à avoir une fratrie, et pour autant que je me souvienne, son talent de poète s’éteint alors qu’il a seulement 20 ans. Génie, sublime, poète magnifique de 15 à 20 ans.
Il y a l’argent que rapportent les droits d’auteur qui a sans doute joué dans le choix de la famille.
Pourtant, Frédéric est le seul à avoir une descendance. 
Cette volonté de rayer ainsi Frédéric m'a profondément perturbée. 
Sans doute, bien malgré moi un écho à ma propre histoire.

Arthur Rimbaud 
Par Mustapha Boutadjine
Source 
Paris 2008 – Graphisme-collage, 130 x 95 cm


Frédéric et Arthur en 1866 
Photographie d' Eugène Vassogne.


vendredi 27 mars 2020

Tu seras un homme, mon fils de Pierre ASSOULINE


Quatrième de couverture : 

    C'est l'histoire d'un poème… 
    À la veille de la Première Guerre mondiale, Louis Lambert, jeune professeur de lettres dans un lycée parisien, rencontre par hasard dans le sud de la France son auteur favori : Rudyard Kipling, le romancier adulé du Livre de la jungle et du fameux "If... " que les Français connaîtront bientôt sous le titre "Tu seras un homme, mon fils" . 
    Louis Lambert, qui rêve depuis des années d'en donner lui-même la traduction idéale, tente d'obtenir l'autorisation de l'écrivain. Une amitié inattendue va naître entre les deux hommes, que la disparition de John, le fils de Kipling, mort au combat dans les tranchées, va brutalement modifier. 

    Jusqu'où un père est-il responsable du destin de son fils ? Un poème peut-il être la clé de toute une vie ? Pierre Assouline nous plonge dans la vie intime de Kipling pour faire la lumière sur un drame qui changea à jamais le cours de l'existence d'un des auteurs les plus lus au monde.

Mon avis :

Louis Lambert, professeur de littérature assiste en compagnie de son fils aux obsèques de Kipling.
Il raconte.

Louis Lambert voudrait réaliser, avec l’autorisation de l’auteur, la traduction parfaite de « If » (Tu seras un homme mon fils !). Il se rapproche donc de Kipling.
C'est une vie romancée de Kipling, auteur adulé, très jeune prix Nobel de littérature (1907).
Nous vivons sa longue recherche du corps de John, son fils, mort à Loos en septembre 1915. Un corps pour sortir du désespoir, pour aider au deuil.
Kipling est un bon père, il pleure encore sa fille Joséphine, se reprochant cette traversée et cette pneumonie qui a provoqué le décès de son enfant.
Mais on découvre aussi un Kipling germanophobe (avant la guerre qui tua son fils, avant Hitler et le nazisme. Une haine des allemands dont je n’ai pas en lisant ce roman compris l’origine). On le découvre aussi antisémite, est-ce dû à son amour d’Allah, du prophète et des musulmans, à la bêtise, à l’époque ?

Ma petite question :

Est-ce parce que je n’imagine pas l’auteur de " L’homme qui voulut être roi", du "Livre de la jungle" comme un être aussi peu ouvert aux autres, aussi fat et imbu de lui-même que je n’ai pas aimé ce roman ?

lundi 9 décembre 2019

La petite fille de Marie Gare par Danielle THIÉRY


Présentation de l'éditeur:

Quand le commissaire Danielle Thiéry prend la tête de la brigade des chemins de fer, en 1985, elle savoure la coïncidence : prononcer des dizaines de fois par jour le nom de son arrière-grand-mère, une enfant trouvée nommée Marie Gare parce qu'elle a été abandonnée dans la gare de Dijon. 

De quoi donner à Danielle Thiéry l'envie d'enquêter sur cette mystérieuse aïeule, et des prédispositions pour diriger la police des trains

Mon avis:

Danielle Thiéry réussit, avec trois autres femmes le premier concours d'officiers de police ouvert aux femmes.
Il y a le mépris affiché des collègues masculins. Je n'ai pas plus que ça été étonnée, c'était un monde masculin. Tous les clichés sur les femmes, pas un ne manque !  Peut-être et surtout cette peur pour les hommes de perdre leur suprématie, de ne plus être "maître".
Mais j'ai été choquée par la vétusté et l'insalubrité des commissariats. La misère des locaux, le matériel vétuste et à bout de souffle… 

Alors, cette petite fille de Marie Gare devient, à force de courage et de lutte commissaire. 
Elle s'occupe aussi de sécuriser des sites comme les gares, les aéroports ainsi que le tunnel sous la manche.

Mon petit plus:

C'est sans doute ce côté "documentaire" qui m'a le plus interpellée. 
Je suis très admirative de Danielle Thiéry et du parcours qui fut le sien.

J'aurai préféré un roman plus intime. Danielle Thiery est mariée, mère d'un garçon et d'une fille.

jeudi 31 janvier 2019

Zacharie Blondel, voleur de poules de Philippe CUISSET


Quatrième de couverture:

Après la Commune de Paris, de nouvelles lois vont réprimer les populations potentiellement dangereuses. La politique d'épuration sociale, déjà violente sous le Second Empire, se durcit sous la IIIe République. Déportation, transportation et relégation remplissent les bagnes de métropole ou d'Outre-Mer. Les travaux forcés, vantés par d'honorables ministres républicains, doivent aboutir à une forme de rédemption laïque que les bagnards sont censés porter jusqu'aux antipodes. Mais cette image colonisatrice d'une France modernisée, industrielle et triomphante, n'est qu'une façade. 
En réalité, on nettoie le territoire de cette intarissable veine de misère, on rassure les honnêtes gens, on offre ainsi aux puissantes exploitations agricoles et minières une main d'oeuvre à bas prix. L'administration pénitentiaire signe avec la direction de la Société Le Nickel des « contrats de chair humaine ». 

Charles Zacharie Blondel, petit agriculteur ruiné, braconnier et voleur de poules, condamné à la relégation à l'Île des Pins, fut victime au bagne de Nouvelle-Calédonie de ce tout premier avatar du néo-esclavagisme colonial.

Mon avis:

Quand on sait que le voyage dure au moins quatre mois (l'auteur pourra peut-être me confirmer la durée du voyage), comment peut-on décider d'envoyer à l'autre bout du monde un homme condamné à huit mois de prison!!! Un homme qui n'a commis, parce qu'éprouvé par la vie, que quelques larcins, pour survivre, pour manger sans mendier, garder un peu de dignité en braconnant!

La vie des hommes (et femmes) du peuple n'a que peu de valeur aux yeux des nantis de nos sociétés. La misère qui engendre la petite délinquance doit être cachée, ne pas agresser la vue des "honnêtes" gens. 
Il faut de la main d'oeuvre bon marché, il faut des hommes dont on ne se soucie pas pour travailler dans les mines… Ici c'est le nickel… La SLN (Société Le Nickel qui existe toujours!)… alors l'état français vend ses prisonniers… 

Cet homme privé d'une fin de vie dans la dignité et d'une sépulture décente devient au travers du récit de Philippe Cuisset un symbole, un étendard. Zacharie Blondel reprend vie… Il quitte l'oubli d'une fosse commune pour porter toute l'injustice du monde. Son regard triste, ses écrits restés sans réponses aux "grands" de ce monde. Si ses enfants n'ont pas pu, ou pas su l'accompagner dans sa fin de vie, il revient aujourd'hui, nous montrer toute ces injustices. Il n'est plus seul!

J'ai beaucoup aimé cette lecture, ce témoignage venu d'un autre temps, mais tellement proche!

Je remercie Partage lecture et l'édition Kyklos pour ce partenariat.

Ma petite anecdote:

Je suis d'autant plus sensible à cette histoire que j'ai vécu quelques années au coeur du Pacifique… 
Ce doux temps ou l'enfant devient adulte… ce temps pas toujours doux justement qu'on appelle adolescence.
J'ai quitté cette île sachant que je n'y reviendrai jamais…Mais pas de regrets… de délicieux souvenirs et aussi soyons honnête de moins bons… Toute la beauté de l'adolescence!

jeudi 17 janvier 2019

Idiss de Robert BADINTER


Quatrième de couverture

J'ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss.
Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l'Empire russe venus à Paris avant 1914.
Il est simplement le récit d'une destinée singulière à laquelle j'ai souvent rêvé.
Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage
d'amour de son petit-fils.

R.B.


Mon avis:

C'est un joli message d'amour, de tendresse que Robert Badinter envoie à travers le temps à sa grand-mère maternelle. Et à travers elle à sa famille, à sa mère, à son père. C'est tout en pudeur, comme sans doute l'homme qu'il est, comme du l'être sa grand-mère, puis sa mère…
C'est l'histoire d'une famille qui, parce qu'elle doit s'expatrier, se soude dans la tendresse.

Mon petit plus:

J'ai une profonde admiration pour Robert Badinter.

Alors que la France entière (ou presque) hurlait "À mort" contre Patrick Henry,
Robert Badinter et Robert Bocquillon ont défendu le jeune assassin.

Malgré la foule en délire hurlant sa haine devant le palais de justice, (les images des journaux télévisés étaient saisissantes, foule en délire impressionnante) malgré les menaces de morts (écrites (sans doute anonymes) les insultes de toutes sortes , Robert Badinter (et Bocquillon que je n'oublie pas!), fervent opposant à la peine de mort réussira à convaincre les jurés de ne pas condamner le jeune homme à la peine capitale.

Nous étions en 1976… Mon admiration fit de moi une fervente adepte de l'abolition de la peine de mort.

Quelques années plus tard, Mitterrand le contactera et devenu ministre de la justice de 1981 à 1986. Il propose au nom du gouvernement de la République d'abolir la peine de mort le 9 octobre 1981.

Badinter a vécu d'autres combats, et en vit encore. C'est un homme positif!

vendredi 11 janvier 2019

L' histoire d'Hellen Keller de Lorena A. HICKOK


Quatrième de couverture

Quel avenir peut avoir une petite fille de six ans, aveugle, sourde et muette ? Les parents d'Helen sont désespérés jusqu'au jour où Ann Sullivan arrive chez eux pour tenter d'aider Helen à sortir de sa prison sans mots, ni couleurs ni sons.
Les premiers échanges sont houleux, mais la persévérance d'Ann, l'intelligence et le désir d'apprendre d'Helen parviennent à vaincre l'impossible.


Mon avis:

Presqu'un conte, si cette histoire n'était pas une histoire vraie.
Ann Sullivan (1845-1849) une enseignante et une femme extraordinaire  va donner à Helen Keller (1880-1968) les codes pour sortir de son isolement. Malgré ses lourds handicaps Helen deviendra la première personne handicapée à obtenir un diplôme universitaire, puis elle deviendra auteur, conférencière. Elle fera de nombreux voyages.
Écrit simplement, le texte aborde sans mièvrerie les difficultés de l'apprentissage, les difficultés aussi pour intégrer et obliger la société à accepter les handicaps.
Cette lecture m'a donné envie de lire l' autobiographie d'Helen Keller "Sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie".

Mon petit plus:
Il y a des livres qu'on lit en famille, parce que le bonheur de lire se transmet de génération en génération. 
Cette fois, c'est ma petite fille Lisa qui m'a conseillée cette lecture… qu'a fait après moi ma fille, sa mère. (Son avis ICI)
Trois générations et un même bonheur de lecture.

lundi 29 octobre 2018

Lire de Bernard PIVOT et Cécile PIVOT


Quatrième de couverture:

Bernard Pivot, lecteur professionnel («Apostrophes», Lire, JDD) et sa fille Cécile, ardente lectrice amateur, confrontent leurs raisons, plaisirs et manières de lire, leur usage des livres, dans des textes très personnels, joliment illustrés, où le public des librairies et des bibliothèques retrouvera ses émotions, et celui qui n'ose pas en pousser les portes découvrira stimulations et conseils. Un tonique et savoureux éloge des écrivains, des livres et de la lecture.

Mon avis:

Pour moi Pivot représente ce qu'il y a de plus complet dans le domaine de la littérature, il fut ma référence littéraire. À une époque où le temps de lecture m' était compté, où les rencontres littéraires étaient nulles… il m'a permis de garder contact avec le monde des livres.
J'ai, en lisant Cécile pensé que nous étions de la même génération, tant j'ai retrouvé dans ses textes des similitudes avec ce que je pensais.
Mais Bernard Pivot a certainement raison quand il écrit "… je ne convaincrais que des convaincus puisqu'il serait justement en train de lire le livre que j'aurai écrit."

C'est un livre que je recommande à tous les amateurs de lecture, de livre, de jolies illustrations…et même un livre à offrir peut-être aux non lecteurs!

Mon petit plus:

La façon dont ce livre est présenté m'a donné une petite idée… je vais reprendre chaque chapitre et écrire ma façon de faire et de voir. Comment et pourquoi je lis.
Je ferai cet article dans mes échappées!  ICI

mercredi 24 octobre 2018

Les mondes de Sam de Keith STUART


Quatrième de couverture : 

"Le pédiatre nous a annoncé que Sam se situait dans la partie haute du spectre de l’autisme. Les moins atteints. Il a des difficultés de langage, redoute les interactions sociales, déteste le bruit, et devient agressif quand il a peur. Mais le message est clair : nous ne sommes pas à plaindre par rapport à d’autres parents."

Avant, Alex et Jody s’aimaient. Mais leur couple est mis à rude épreuve depuis la naissance de Sam. Leur fils, atteint d’autisme, n’est pas un enfant comme les autres. À force de fuir ses responsabilités de père, Alex condamne Jody à porter un fardeau trop lourd, et la séparation devient inévitable. Du jour au lendemain, il se retrouve au chômage, à squatter le canapé de son ami Dan, et se sent totalement démuni quand il doit assumer la garde de son fils. Mais ce dernier va l’initier à un jeu vidéo qui va l’aider à se sortir de cette impasse : Minecraft. Ensemble, ils vont poser les bases d’un autre monde et d’une relation nouvelle.

Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Claire Allouch.

Mon avis:

Je ne sais pas si ce roman est vraiment une autobiographie au sens pur du terme. L' auteur s'inspire de sa vie après de son fils autiste Zac. Il précise que "Sam n'est pas Zac, mais que beaucoup de ce qui lui est arrivé est inspiré de nos vies".
J'ai été agréablement surprise par ce roman. Il n'est pas un père à la hauteur… (Son fils serait normal, serait-il différent?). Il se cache derrière son travail, derrière le besoin d'argent pour protéger sa famille… pour fuir tout simplement ce fils qu'il ne sait pas gérer. 
Jody lui demande de partir… 
Il se rend compte alors combien il aime sa femme et son fils… Il va falloir qu'il réagisse pour ne pas les perdre. Il va devoir se battre contre ses démons, accepter de l'aide. Grace à un jeu vidéo, il va pouvoir communiquer avec Sam, découvrir les qualités de l'enfant.  

Mon petit plus:

La découverte d' un handicap chez un enfant, quelque soit son âge est toujours un drame pour des parents. Le plus dur est sans doute d'accepter l'irréversibilité du handicap, d'accepter de vivre avec cette blessure. Il n'y aura jamais de guérison, mais on peut toujours espérer un mieux être, une sérénité. Et continuer avec le sourire.

vendredi 15 juin 2018

Madame Chrysanthème de Pierre LOTI


Quatrième de couverture

Est-ce que tu as lu Madame Chrysanthème ? Cela m'a bien donné à penser que les vrais Japonais n'ont rien sur les murs.
La description du cloître ou de la pagode où il n'y a rien (les dessins et curiosités sont cachés dans des tiroirs).
Ah ! C'est donc comme ça qu'il faut regarder une japonaiserie, dans une pièce bien claire, toute nue, ouverte sur le paysage.
Vincent Van Gogh à son Frère Théo.

Mon avis

Il ne s'agit pas ici d'un roman, mais d'une autobiographie! 
En juillet 1885, Loti épouse la jeune "Kikou-san" (Madame Chrysanthème). Ce genre de contrat, pour un mois renouvelable, était courant et légal au Japon. Cette union dure le temps de séjour, celui-ci dure du 10 juillet 1885 au 18 septembre 1885.

Nagasaki, 12 sept. 1885. 
Pierre Le Cor (mon frère Yves), Pierre Loti et "Madame Chrysanthème"

Pierre Loti nous raconte un Japon et des japonaiseries qu'il n'aime pas. C'est dommage car son écriture est toujours aussi belle. Les descriptions des lieux et des personnages sont très réalistes. Et s' il raconte sa vie dans un monde qui ne lui convient pas il le fait avec tout son talent.  
Mais il ne parle pas d'amour. Et si parfois on sent chez lui une certaine jalousie, c'est plus la crainte d'être trahi par son "frère Yves" que par son épouse. 
Toute sa vie Pierre Loti fut accompagné de "frère Yves" différents selon les époques. 
Il faut sans doute, pour bien apprécier cette toute petite biographie  (moins de trois mois de sa vie) se replonger dans l'époque, ses moeurs, ses peurs et ses croyances, celles du Japon comme celles de la France.

Mon petit plus

C'est dans le cadre de la lecture commune de Partage lecture "mai-juin 2018" que j'ai lu cet ouvrage.
Je garde un très beau souvenir de  "Pêcheur d 'Islande"
J'étais ravie de cette opportunité de lire un autre roman de cet auteur. 
Lecture commune mai-juin 2018
Ce post est rédigé le 23 mai 2018