jeudi 26 janvier 2017

Quatre soeurs

Malika FERDJOUKH

Quatrième de couverture

Comme "Les Trois Mousquetaires étaient quatre", les "Quatre Soeurs" Verdelaine sont cinq. Il y a les plus jeunes, celles qui, chacune, donnent son titre à une partie de ce livre : 
   Enid, 9 ans, se dévoue à la protection des pensionnaires du grand sycomore du jardin, Blitz l'écureuil et Swift la chauve-souris, et dialogue à l'occasion avec son ami Gnome de la Chasse d'eau. 
   Hortense, 11 ans, passe le plus clair de son temps à lire, à tenir son journal et à se demander ce qu'elle va faire comme métier. Architecte ? Chirurgienne ? 
   Bettina, 14 ans, fait sa bêcheuse dans la salle de bains, se shoote aux 218 épisodes du feuilleton Cooper Lime, copine avec Denise et Béhotéguy, et enquiquine le reste du monde. 
   Geneviève, 16 ans, prend des cours de boxe thaïe essoufflants tandis que les autres la croient occupée à baby-sitter. 
   Mais il y a aussi Charlie, l'aînée, 23 ans, qui s'occupe de tout : bricoler, cuisiner, travailler dans un labo, aimer Basile, tirer le diable par la queue et tenter d'élever ses cadettes depuis la mort des parents. 
   Tout ce petit monde habite la Vill'Hervé, une grande maison au bout du bout de la lande, au bord du bord de la falaise, pleine de recoins, de mystère, d'hôtes de passage et de pannes de Madame Chaudière. Il essaie de vivre (ça marche), il essaie d'aimer (bof, bof), il essaie d'affronter les épreuves (tout est toujours à recommencer) et il essaie d'en rire (à tous les coups l'on gagne). 
   7 ans (de réflexion) après leur première sortie, et le plébiscite de quelques centaines de milliers de lecteurs, revoici les Quatre Soeurs dans un habit neuf taillé sur mesure.

Quatre saisons, quatre soeurs! Chacune a quatre soeurs, elles sont cinq.
Il manque une saison, Charlie n'a pas de saison, sans doute parce qu'elle sacrifie ses études, l'insouciance de la jeunesse, ses amours aussi peut-être, parce qu'elle devient la gardienne du foyer, parce qu'elle n'est plus ni une enfant, ni une adolescente, mais une jeune adulte en charge de "fratrie"
J'ai lu très vite ce roman, enchainant les soeurs, m'amusant de leurs rêves, souriant de leurs déboires amoureux, de leurs jalousies d'ados… peinée aussi quand les mauvais moments arrivent… 
Elles sont si différentes, et pourtant tellement… Verdelaine!
Un roman jeunesse très agréable à lire. 

lundi 23 janvier 2017

Les grands

Sylvain PRUDHOMME

Quatrième de couverture

«Ça leur était tombé dessus. Ils avaient eu ça. La vie leur avait donné cette chose dont tous les musiciens rêvent. Que pouvait bien leur foutre tout le reste.»

Guinée-Bissau, 2012. Guitariste du Mama Djombo, un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit d’expédients. Alors qu’un coup d’État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto déambule. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d’une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d’un groupe qui joua une musique neuve, portée par l’élan et la fierté d’un pays. Au cœur de la ville où l’on continue de s’affairer, indifférent aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d’autres anciens du groupe ont rendez-vous : c’est soir de concert au Chiringuitó.


C’est avec Couto, membre imaginaire d’un groupe mythique de la fin des années 70 que l’auteur va nous faire découvrir la république de Guinée-Bissau.
En 2012, Couto apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe mama Djombo, mais aussi son amour de jeunesse. Nous allons le suivre, avec lui découvrir un peu de la politique de cette république, de la guerre pour se libérer du Portugal et atteindre l’indépendance… Il se souvient de sa vie avec le groupe, de leur tournée à travers le monde, de Dulce; pour lui rendre un dernier hommage le groupe va donner un concert.
Il y a les rencontres d’autrefois, celles d’aujourd’hui, le respect des rappeurs à leur égard…
Un joli texte, un bel hommage.
L'avis de Laurence, 

jeudi 19 janvier 2017

L'enfant qui criait au loup

Gunnar STAALESEN
Quatrième de couverture

Une enquête de Varg Veum, le privé norvégien
Avant d’être détective privé, Varg Veum travaillait à la Protection de l’enfance. Trop idéaliste et entier, il avait fini par en être renvoyé. Parmi les enfants qu’il avait essayé d’arracher à un destin déjà écrit figurait Janegutt, dont il s’était occupé à plusieurs reprises. Aujourd’hui devenu adulte et accusé du meurtre de ses parents adoptifs, Janegutt est retranché dans un fjord et ne veut parler qu’à une seule personne : Varg Veum.
Traduit du norvégien par Alex Fouillet.

Ce tome est le douzième d’une série dont Varg Veum est le héros. Évidemment, c’est le premier que je lis!
Un jeune homme, poursuivi par la police a pris un otage et ne veut négocier qu’avec Varg Veum.
C’est l’occasion pour notre détective de se souvenir de son premier métier, travailleur social. Il se souvient du petit Janegutt dont il croisa la triste vie à plusieurs reprises. Le retour sûr le passé plus que traumatisant pour le jeune homme, une enquête pour déterminer pourquoi et comment Janegutt aurait pu ou pas assassiner ses parents adoptifs. Trois époques vont se succéder, la petite enfance, l'adolescence, et enfin Jan Egil jeune adulte.

J'ai passé un très agréable moment en lisant ce roman. J'ai découvert les paysages norvégiens, un héros sympathique et un auteur de talent!

samedi 14 janvier 2017

Un cadavre dans le pétrin

Jean LAURENT


Quatrième de couverture

La recherche de la vérité peut amener à des révélations surprenantes...
Jean (Nono) mène une vie de lycéen chez ses parents. Il souhaite devenir ingénieur. Il refait le monde avec son ami Paul qui habite le même immeuble. Un jour, achetant son pain, il bavarde plus longuement avec Rose, la fille de la boulangère. Débute alors avec elle une relation amoureuse. Alors qu'ils filent un grand amour, Rose disparaît mystérieusement. Rapidement l’enquête se met en place, mais des faits surprenants la font basculer. Anéanti par cette disparition, et perturbé par la tournure prise par l'investigation, Nono fera tout pour découvrir l'effroyable vérité.

Je dois bien l'avouer, j'ai été déçue par cette lecture. Je m'attendais à un petit roman policier, je découvre un roman plus érotique que sentimental, mais pas vraiment une intrigue policière. 
Si l'auteur ne donne aucune date, je situerai ce récit dans la fin des années soixante, début soixante-dix.
Lorsqu'il rencontre Rose, Jean est un jeune homme qui prépare le bac, à peine plus âgée, elle est en faculté. Leur relation me parait être plus une relation sexuelle que sentimentale…Un poème de Hugo, et hop…une fellation. C'est sûr, c'est avec beaucoup de sensualité que Rose caresse notre héros, et les jours suivants, elle prendra un coussin, pour ne pas avoir mal aux genoux…Un stade pour écrin de  cette relation…Les vacances, et l'auteur nous raconte sa vie d'enfant chez sa grand-mère, des souvenirs agréables à lire. 
Trois mois plus tard, c'est avec "La dame infidèle" poème d'Antoine Sabatier de Castres qu'ils auront leur première relation sexuelle partagée… La scène est bien décrite. Toujours le stade pour cadre de cet amour! 
Lorsque Rose disparait, on imagine sans trop de difficultés ce qui a pu se passer…
Il restera un jeune homme marqué pour le reste de sa vie par son premier amour tragiquement disparu.

Je remercie Anaelle, des éditions Publishroom pour ce partenariat.


Un cadavre dans le pétrin de Jean Laurent



Congo requiem

Jean Christophe GRANGÉ


Quatrième de couverture

On ne choisit pas sa famille mais le diable a choisi son clan. 

Alors que Grégoire et Erwan traquent la vérité jusqu’à Lontano, 
au coeur des ténèbres africaines, 
Loïc et Gaëlle affrontent un nouveau tueur 
à Florence et à Paris.

Sans le savoir, ils ont tous rendez-vous 
avec le même ennemi : L'Homme-Clou.

Chez les Morvan, tous les chemins mènent en enfer.

J'ai enfin pu la lire, la suite annoncée de "Lontano"
J'ai retrouvé avec plaisir la plume de Jean-Christophe Grangé, et cette famille si particulière.
L'auteur ne nous laisse aucun répit. Nous voyageons avec Grégoire et Erwan au coeur d'un Congo en guerre, un Congo où tout est corrompu, où les peuples meurent de cette corruption. 
Nous passons par Paris avec Gaëlle, par Florence avec Loïc pour nous retrouver en Bretagne.
Tout va très vite, pas le temps de respirer, à peine celui de réfléchir.
Un bon moment de lecture.

samedi 7 janvier 2017

Impurs

David VANN

Quatrième de couverture

Été 1985. En plein cœur de la Vallée Centrale de Californie, Galen, vingt et un ans ans, vit seul avec sa mère. Étouffé par son amour exclusif, le jeune homme se réfugie dans la méditation. Leur existence est rythmée par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu’ils rendent à sa riche grand-mère dont la mémoire défaille. Mais l’accumulation de rancœurs entre les deux sœurs et l’obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas à les mener au bord de l’explosion.
Traduit de l'américain par Laura Derajinski


"Familles! je vous hais! Foyers clos; portes refermées; possessions jalouses du bonheur." 
(André Gide Les nourritures terrestres.)

Avec ce roman David Vann nous emmène au coeur de la Californie, dans un domaine autrefois prospère, aujourd'hui occupé par une mère et son fils qui vivent de peu…qui survivent plutôt. Une grand-mère en maison de retraite, qui certes n'a plus toute sa tête, mais porte à Galen une admiration sans limite. Une tante et sa fille complètent cette famille.
Les relations entre toutes ces femmes ne sont que conflits, rancoeurs, jalousies. Alors, sans doute pour s'évader notre héros médite à l'excès. On sent très vite le déséquilibre de ce jeune homme, son refus de la nourriture, ses rêves éveillés, son désir de communion avec la nature poussé à son paroxysme.
Les histoires tues, les non-dits, les sensations, les images de sévices, le silence de sa mère qui l'enferme, non pour le protéger, mais pour ne pas être seule…
Je n'ai pas toujours su si Galen vivait certaines scènes ou si son esprit malade les imaginait. Mais au fil des pages, malgré la beauté de certains lieux, les descriptions magnifiques de l'intensité de la chaleur…et la fraicheur de la nuit, le malaise est là, intense, insupportable.
C'est une lecture dure, il faut être solide pour aller au bout de ce roman. C'est une longue descente aux enfers, sans retour possible que nous offre l'auteur.

Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.