mercredi 28 octobre 2020

Prendre un enfant par la main de François-Xavier DILLARD


Présentation de l'éditeur 

Lorsque vous lâchez la main de votre enfant, êtes-vous certain de pouvoir la serrer de nouveau un jour ?

Quatre ans après la disparition de leur fille Clémentine dans le naufrage d’un voilier, Sarah et Marc sont rongés par la culpabilité et la tristesse.

Jusqu’à ce que de nouvelles voisines emménagent sur le même palier avec leur enfant, Gabrielle, dont la ressemblance avec Clémentine est troublante. Au contact de cette adolescente vive et enjouée, Sarah reprend peu à peu goût à la vie.

Mais lorsque le destin de Gabrielle bascule dans l’indicible, les démons que Sarah avait cru pouvoir retenir se déchaînent une seconde fois.

Prends ma main, mon cœur. Ne la lâche pas, quoi qu’il arrive. Serre-la fort !

Mon avis :

Ils sont jeunes, beaux, ils s’aiment.
Et puis il y a le drame, l’atroce drame.
Clémentine est enlevée par une déferlante, disparue à jamais dans ce gouffre insondable qu’est la mer. Il reste Gaspard, son petit frère et sa désormais solitude. Parce que Marc et Sarah n’arrivent pas à faire leur deuil, même l’arrivée de la petite Louise ne suffit pas.
Plongée dans son deuil Sarah semble enfin réagir quand Gabrielle arrive dans sa vie.

Gabrielle, cette gamine aux yeux verts, comme Clémentine, et si mignonne pour ses quatorze ans.
J’ai aimé tenir dans ma main cette si jolie et si triste histoire.
J’ai détesté Sarah, trop occupée par son deuil pour aimer ou même s’intéresser à ses autres enfants.
J’ai aimé le commissaire Jeanne Muller et ses états d’âme.
J’ai été agacée par le comportement immature de Marc.
J’ai très vite cru comprendre le rôle de Mary dans l’enlèvement de Gabrielle !
J’ai aimé l’écriture de l’auteur.

Rien à voir avec la chanson d' Yves Duteil.

François -Xavier Dillard
Photo source 
Bing Image. Babelio.com

samedi 24 octobre 2020

Angkar de Christian BLANCHARD

 


Quatrième de couverture:

Champey est une jeune mère courage qui tente de se reconstruire après la trahison ignoble de son ex-mari. À leur fille de 6 ans, elle invente un bon père, mort dans un accident de voiture, alors que Mau était bébé. Mentir plutôt que la laisser découvrir la vérité sur son géniteur.

Mais une nuit, Champey fait un cauchemar qui la transporte au Cambodge dans la peau d’une autre femme. Elle vit les bombardements, le sang, l’horreur. Les revit les nuits suivantes. Ses rêves sont si violemment réalistes que la jeune femme, bouleversée, décide de retourner dans le pays qui l’a vue naître, sous la dictature des Khmers rouges.

Au même moment et sans le savoir, mère et fille vont devoir se confronter à l’insoutenable et cruelle vérité de leurs origines.

Mon avis:

Une mère, une fille, et la même histoire qui se répète… 
Champey ne manque pas de courage. Elle affronte le père de sa fille, monstre d'une intelligence supérieure et part à la recherche de ses origines. 
Les cauchemars qui polluent ses nuits sont des souvenirs d'une vie qui n'est pas la sienne. Il faudra faire face au douloureux passé vécu par sa mère, et découvrir son père pour continuer d'avancer.
Blanchard sonde l'âme humaine. Il va au plus profond du mal, de la perversion humaine. Il nous offre aussi le beau combat d'une maman qui veut sauver son enfant.
C'est un roman noir, très noir, mais j'y ai vu de l'amour, des sacrifices, des mères courages.

J'ai décidément beaucoup de chance avec mes lectures en ce moment.
C'est ma quatrième lecture de cet auteur que j'affectionne particulièrement.
Après "Iboga",  La mer qui prend l'homme",  "Seul avec la nuit" quel plaisir pour moi de retrouver la superbe plume de Christian Blanchard.

Christian Blanchard
Photo source 
- Tri Nox

mercredi 21 octobre 2020

Némésis de Xavier MASSÉ (Partenariat Taurnada)


Présentation de l' éditeur :

« David… ? C'est moi, c'est Vincent ! Il faut que tu viennes ! Il faut que tu me rejoignes dans notre village d'enfance… il s'est passé quelque chose… c'est horrible, je n'ai jamais vu ça !… »
Une disparition anormale, un meurtre sans précédent, un village divisé entre croyances et superstitions, une atmosphère étouffante…
David et Vincent, deux gosses d'Assieu devenus flics, vont s'immerger dans cette enquête, et sans le savoir vont descendre aux portes de l'enfer…

Mon avis

Et si Xavier Massé avait décidé de nous faire découvrir ce qu’il y a de pire en nous, de nous montrer à quel point nous étions fourbes, cruels ? Ici pas de sensiblerie. « Elle n’a pas été violée », nous rassure l’auteur, j’ai simplement pensé "Ça aurait changé quoi ?" tant j’étais secouée par ma lecture.

C’est un roman étrange, j’étais assez surprise par la façon dont les gens réagissaient.
Cette femme, Madame Marceau, qui semble venue de nulle part; les Deville, ancré dans le territoire, refusant le progrès. Sont-ils les seuls « résistants » ?
Ce maire qui se veut bâtisseur, Antoine Garnier et sa belle épouse. C’est une autre dimension, d’autres sentiments. Le père Henry, vieux prêtre, déjà prêtre à Assieu pendant l’enfance de nos deux héros.

David Massiéna (le narrateur) et Vincent Juron. Deux enfants du pays devenus policiers. Un retour au village pour enquêter. Des meurtres sordides, odieux… Ce bruit de fond incessant. Une ambiance très particulière.

Une vieille série qui me trotte dans la tête, comme une image d’un petit doigt levé. Un visage, Roy Thinnes (un faux air de Paul Newman). Au-delà des prénoms, j’ai retrouvé l’atmosphère surréaliste des envahisseurs. J’ai entendu parfois la musique de Dominic Frontiere et cette ambiance si particulière.

Au delà de l'écriture, que j'avais déjà apprécié dans "L'inconnue de l' équation" , j'ai aimé l'ambiance, les personnages. Continuer de lire devenait impératif, il fallait savoir, comprendre. 
Un roman lu jusqu'au bout de la nuit, sans pause. Une immersion complète dans le village d' Assieu (je ne ferai pas référence à Night Shyamalan). Une belle émotion! Une belle lecture! 

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


Némésis tenant la roue de la fortune. 
Statue en marbre du IIe siècle, Villa Getty.
Source Wikipédia



vendredi 16 octobre 2020

Et les vivants autour de Barbara ABEL

 


Quatrième de couverture:

Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme…

Mon avis: 

Elle est là, Jeanne dans ce corps sans âme mais en vie, dans ce corps qui dort.
Autour, il y a sa mère, Micheline. Pas si simple, ni si effacée que le suppose les siens… Peut-être pas aussi altruiste, bonne et généreuse que le laisse penser sa physionomie. 
Il y a Gilbert Mercier, un père, un père autoritaire, dur et absent, mais sans doute plus aimant que le laisse supposer sa façon de faire.
On découvre Jérôme Delacre, son acteur de mari. Un gentil garçon, mais un acteur!
Et il y a Charlotte, la grande soeur, celle à qui on a toujours dit "cède, c'est toi la grande". 
C'est un livre que j'ai dévoré, une lecture addictive. 

Barbara Abel 
Photo source :
"C'est une incroyable histoire"
Moustique.be

jeudi 15 octobre 2020

Territoires d' Olivier NOREK

 

Quatrième de couverture: 

À Malceny, dans le 93, on est habitués aux règlements de comptes. Mais un nouveau prédateur est arrivé en ville et, en quelques jours, les trois plus gros caïds du territoire sont exécutés. Le capitaine Coste et son équipe vont devoir agir vite, car leur nouvel ennemi s'implante comme un virus dans cette ville laissée à l'abandon, qui n'attend qu'un gramme de poudre pour exploser. Une ville où chacun a dû s'adapter pour survivre : des milices occultes surentraînées, des petits retraités dont on devrait se méfier, d'inquiétants criminels de 12 ans, des politiciens aveugles mais consentants, des braqueurs audacieux, des émeutiers que l'État contrôle à distance de drone. Et pendant ce temps, doucement, brûle la ville.
La dernière affaire du capitaine Coste ? Elle se passe en enfer...


Mon avis :

Elle est vraiment très réaliste cette histoire, trop peut-être.  Malceny n’existe pas mais pourrait être n’importe quelle ville de Seine-Saint-Denis. Ce département français que les journalistes, avides de sensations fortes, d’images chocs ont déshumanisé en ne le nommant plus que par son numéro. 

Nous sommes au cœur même des émeutes, des quartiers laissés aux mains des trafiquants… 

À qui profite le crime, la corruption, quels sont les enjeux réels ? 

On ne peut pas rester indifférent à ce déferlement de violence, de haine. Les liens impensables entre bandits et politiciens (qui sont les mêmes !), les « oubliés » de la république. Où est la loi ? Où est la justice ? 

C’est mon deuxième « Victor Coste » ce héros récurent qui doit ressembler à Norek, il a déjà formé son équipe, Ronan, Sam et Johanna, chacun est à sa place. Ils se respectent et se soutiennent. 


Une lecture addictive. 

Policier en disponibilité, Norek sait traduire son vécu avec talent. 



Olivier Norek 
Photo source: 
"Le romancier est un architecte" 
Ernest Mag (ernestmag.fr)


Mes lectures de Norek

vendredi 9 octobre 2020

Amos de Patrick ANDRÉ

 


Quatrième de couverture: 

    De nos jours. C’est à Paris, dans la prestigieuse salle des ventes de l’hôtel Drouot que doit se dérouler la vente du siècle, un Van Gogh découvert par hasard. Le monde de l’ART est en émoi. Parmi les journalistes qui couvrent l’évènement se trouve Mathieu Berthier, un apprenti journaliste à qui un inconnu confie que la toile est un faux. Il décide de découvrir la vérité, il mène son enquête et suit l’itinéraire inverse du tableau, ce qui l’emmènera à découvrir la Provence et ses secrets de guerre. 

    Dans les années 30. Une famille juive polonaise, fuyant les atrocités nazies se réfugie dans le sud de la France. L’enfant de la famille, Amos, est autiste et semble être la clef de l’énigme du tableau. 

    Les deux histoires s’imbriquent, chacune apportant un éclairage sur ce que fut la vie sous l’occupation. D’indice en indice, la vérité sur l’œuvre du maître hollandais est révélée et propose un dénouement inattendu.

Mon avis :

Mathieu Berthier est certainement à l'aube de sa vie professionnelle. Journaliste, mais encore pigiste, amateur d'art, très certainement un "rat" de musée, il découvre les ventes aux enchères. Et comme il découvre, il nous fait une description très détaillée de la vente, de la salle, de ses impressions et même de ses émotions!
Il n'a pas beaucoup voyagé, puisque natif de Montreuil, il a déménagé à Paris. Il ne connait ni la province, ni la Provence.  
Il est cependant curieux de découvrir qui se cache derrière Amos.

La Pologne, le judaïsme, l'auteur décrit parfaitement ces années de fuites, ces espoirs, au moins pour Eli, d'un monde sinon meilleur, d'un monde où il pourrait vivre, simplement vivre, protéger sa famille et élever ses enfants. On fait avec ce jeune couple un long périple qui les emmène dans un petit village de Provence. Ils auront un enfant, un enfant différent.

C'est une lecture très agréable et enrichissante.

J'ai lu "La valse des arbres et du ciel" de Jean-Michel Guenassia qui raconte un décès accidentel de Van Gogh.

Crâne de squelette fumant une cigarette
Artiste Vincent van Gogh
Date 1885-1888



Caricature de Vincent Van Gogh 
réalisée par Ian Davy Brown (2020)
Source: ianart.co.uk


mardi 6 octobre 2020

Elle s'appelait Michèle de René MESTRALLET


 


Quatrième de couverture :

Dans chaque maison, bien enfouis sous les piles de drap, se meurent des secrets de famille.

Inspiré de tous ces non-dits, ce roman nous entraîne de la Provence sous l’occupation allemande à la quête de la vérité sur la disparition de deux enfants dans le Berlin de l’après-guerre.

La lumière éclatera enfin, sous le soleil d’un matin d’août 2016…

Mon avis :

Albert, alcoolique notoire, rencontre Michèle, puis Yves, le petit frère de la "Dame Blanche", qui raconte la guerre et Müller. Albert décide de chercher ce que sont devenues les deux fillettes. On va suivre ce périple qui le mènera à Berlin…C'est un parcours intéressant, une histoire peu banale.
Ce roman est très court. 
René Mestrallet donne un prénom à cet étrange mythe, un but à l'errance de la jeune femme. Michèle cherche sans fin ses filles disparues depuis si longtemps…




Je crois que la première fois que j'ai entendu parler de "La dame blanche", j'étais adolescente, à Nouméa. L'histoire était vraie, palpable, la peur présente, l'histoire est intemporelle. Puis à l'internat, à Argelès-Gazost. Quelques variantes bien sur…Une jeune femme, en blanc, sous la pluie, un homme désireux d'aider, le gilet blanc oublié dans la voiture, ramené à sa famille, l'horreur de découvrir qu'il appartenait à une jeune fille morte, enterrée avec …le gilet selon les versions devenait châle. Mais c'est toujours un accident de voiture, par temps de pluie qu' on rencontrait  cette jeune femme.


Chouette effraie, 
couramment appelée 
"Dame blanche"

lundi 5 octobre 2020

Contes de la rue Broca de Pierre GRIPARI


Quatrième de couverture :

De pittoresques sorcières mélomanes et rebelles, vivant dans un placard aux balais ou rue Mouffetard, un diablotin aussi désobéissant qu'attachant, Blanche-Neige certes orpheline, mais cinq fois plus belle que ses soeurs : voici les célèbres personnages qui peuplent ces cinq contes, choisis parmi les plus grands succès de Pierre Gripari.

Ces créatures savoureuses, appartenant au monde merveilleux, sont joyeusement confrontées au monde ordinaire sous la plume énergique, fantasque et poétique de Gripari : une écriture fine et pleine d'humour qui permettra aux élèves de s'interroger sur les limites du monstre et de l'humain et de partir à la découverte de l'univers extraordinaire, insolite et pourtant familier créé par ce grand conteur du XXe siècle.

Mon avis :

J'ai eu envie de contes, de nouvelles qui s'adressent à un jeune public, peut-être pour redevenir cette petite fille qui pouvait chanter faux, mais à tue-tête, danser (gesticuler!) n'importe comment. 
Elle pouvait aussi se cacher derrière la lecture pour s'évader, s'échapper du monde des adultes.
J'ai découvert ces contes chez ma fille, alors qu'elle les lisait à ses enfants.

Caricature de Pierre Gripari (1925-1967)
Source Educalile, la littérature à l'école

vendredi 2 octobre 2020

Washington Black d' Esi EDUGYAN

 


Quatrième de couverture : 

La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Mais un jour Wash est accusé à tort d’un crime et les deux hommes sont contraints de fuir. S’envolant des Antilles au pôle Nord, de Londres au Maroc, c’est un voyage extraordinaire qui attend le jeune Wash en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le mènera vers la liberté…
Traduit de l'anglais (Canada) par Michelle Herpe-Voslinsky. 

Mon avis :

Il est ici bien sûr question d'esclavage, de l'esclavage pur et dur, certains hommes sont considérés comme du bétail. C'est un cheptel, une possession, le droit de vie et de mort du maître.
De 1830 à 1832, nous partageons le quotidien de "Black", enfant esclave protégé par Big-Kit. Elle lui parle de son Dahomey natal, lui explique ce que c'est que d'être libre. Lui, né en captivité, déjà connait et rêve d'un ailleurs. 
À Faith Plantation, à la Barbade, Erasmus Wild est un maitre particulièrement sadique, il prend plaisir à humilier, blesser… la vie est dure pour ses esclaves. 
Il a beaucoup de talent, ce tout jeune Georges Washington Black, il dessine si bien qu'il est remarqué par Christofer Wild, le frère de son maitre.
C'est une rocambolesque évasion, à l'aide d'un "dirigeable" baptisé "Fendeur-de-nuages" par Christofer Wild, dit "Titch'' …
1832, 1834, 1836...
Le monde va s'ouvrir pour ce jeune enfant. Le monde et les hommes. Ceux que sa couleur et ses cicatrices font fuir, et ceux qui l'acceptent tel qu'il est… 
Une merveilleuse lecture, une épopée agréable à suivre, un enfant qui grandit, un enfant "hors norme" mais jamais de pathos , seuls le courage et la volonté d'avancer dominent.

Esi Edugyan
Photo source 
Story music & art 
KRWF 2019

La peine du bourreau d' Estelle THARREAU (Partenariat Taurnada)


Présentation de l'éditeur:

McCoy est « bourreau » au Texas. Après 42 ans passés dans le couloir de la mort, il reçoit la visite officieuse du Gouverneur Thompson qui doit se prononcer sur la grâce du condamné numéro 0451. Il ne leur reste que quatre heures pour faire revivre les souvenirs de McCoy avant l'injection létale.
Quatre heures dans l'isolement de la prison de Walls.
Quatre heures pour cinq crimes qui déchaînent les passions.
Quatre heures pour ce qui pourrait être la dernière exécution de McCoy.
Quatre heures pour jouer le sort d'un homme.


Mon avis : 

C’est toujours un plaisir pour moi de retrouver l’écriture d’Estelle Tharreau.
Je ne l’attendais pas dans ce registre, prenant la voix d’un bourreau pour parler de la mort, celle qu’on donne de manière légale, celle qui à mon sens abaisse un état au rang de criminel, la met au même niveau que les délinquants les pires de nos sociétés.
Quelle idée pour un gouverneur, élu républicain du Texas de venir s’entretenir avec un condamné, et de dialoguer avec un bourreau. 
Peut-il vraiment gracier l’auteur de cinq crimes ? 
Entre le condamné et le politique, il y a le bourreau !
«Le vieux cow-boy», n’est pas n’importe quel bourreau. Il va raconter ses 42ans de carrière, les condamnés, tous si différents les uns des autres. Certains peut-être, innocents, ou trop lourdement condamnés, d' autres pervers et manipulateurs… 
Oui, un monde carcéral brutal où la rédemption n’a pas de place. Un monde sans espoir.
J’ai beaucoup aimé la voix de ce bourreau, cette façon de s’humaniser au cours de sa vie, de comprendre que d’être même le dernier maillon de la chaine, c’est participer aussi.
Alors qu’autour de la prison abolitionnistes et pro peine de mort s’affrontent, trois hommes essaient de retrouver un peu d’humanité. 


Les prochains romans s'écriront au Sénégal et sur ce bureau.


Photo publiée avec l'aimable autorisation d'Estelle Tharreau.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.