dimanche 28 mars 2021

L'homme de la plaine du Nord de Sonja DELZONGLE


Quatrième de couverture :

    De retour à New York, la célèbre profileuse Hanah Baxter espérait reprendre le cours d’une vie normale. Mais on n’échappe pas à son destin. Accusée du meurtre de son mentor, disparu en Belgique vingt ans auparavant, et rapatriée à Bruxelles, Hanah collabore avec les enquêteurs. La découverte d’un homme dévoré par des pitbulls dans la forêt de Soignes les lance sur la piste d’un manoir étrangement familier… Tandis qu’Hanah se débat en plein mystère, quelqu’un la guette. Un tueur redoutable, à qui il reste une dernière balle passée à l’or fin, la balle qui aurait dû atteindre Hanah vingt ans plus tôt…

Mon avis :

    C’est la dernière enquête d’ Hanah Baxter, profileuse de génie et de son pendule « Invictus ». Elle va prendre une retraite bien méritée et projette une vie de famille équilibrée avec Karen. 
Elle est arrêtée et extradée de New York vers Bruxelles. Une excuse trouvée par Peeters pour qu'elle collabore avec les enquêteurs belges.
L’horreur est déjà bien présente avec le cadavre d’un homme, dépecé par une horde de chiens.
Il y à l’ombre d’Anton Vifkin, l’ex associé et mentor d’Hanah, exécuté avec, semble-t-il avec une balle dorée à la feuille d’or, une vingtaine d’années plus tôt.

    « Et puis il y a Frida – Qui est belle comme un soleil » (Jacques Brel) 
qui aurait pu faire tourner la tête du commissaire Peeters, s’il n’était aussi Ernest Gare. Tueur à gage atypique, vivant dans des containers, dans la plaine du Nord ! Un rat, albinos répondant au doux nom de Berlioz pour seul compagnon. Abimé lui aussi par une enfance tragique, par la prison et la maladie.

    Des enfants sacrifiés à des jeux d’adultes. Des enfants sacrifiés à la cupidité. Des enfants qui devenus adultes cherchent à se venger.

    Une lecture addictive, une lecture "tourne pages" qui m'a portée au bout de la nuit, je n’ai pas lâché ce roman.

Sonja Delzongle mai 2019
Photo source:
Crédit photo : LFC Portraits
EmOtionS — Blog littéraire 
Yvan Fauth

Mes lectures de Sonja Delzongle

mercredi 24 mars 2021

Digital Way of Life Tomes 4 et 5 d'Estelle THARREAU

Digital Way of Life : 4 - Inhumains
Présentation de l'éditeur :

« Les mains agrippées aux barreaux de sa cellule, le visage incrusté dans ces tubulures d’acier, il bascula cinq ans plus tôt. Le jour où la boule de feu avait emporté leurs visages. »
De cette explosion, Danny gardera une figure scarifiée après une greffe de visage. Quant à Paulin, il conservera un visage artificiel, parfait et inexpressif, suite à une implantation faciale nanotechnologique.
Deux anomalies. Deux monstres prêts à tout pour retrouver leur place dans la communauté des Hommes.

    Très vite nous sommes dans le vif du sujet. Un restaurant, des employés, des affinités, des amitiés et des amours, et une explosion. Deux « gueules cassées », que la science répare, ou essaie de réparer.
    Je trouve merveilleux que les nouvelles technologies puissent améliorer les conditions de vies des personnes handicapées. Les émotions passent par le visage, un sourire, une peur, le désir aussi qui l’humanise.
    Paulin manque de mots, n’ose pas s’exprimer, ne sait pas dire ses sentiments. Alors avec son visage privé d’expression, il finit malgré son incroyable beauté par susciter la peur.
 
Digital Way of Life : 5 - Automatique
Présentation de l'éditeur :

Cécile est connectée à Alexia, son assistante de vie, dont la voix pilote son existence : de son emploi du temps à sa santé, les journées de Cécile s’écoulent au rythme des notifications vocales. Mais de l’assistance à la servitude, il n’y a qu’un pas et les conséquences peuvent s’avérer désastreuses.

    C'est plutôt flippant d'imaginer qu'on puisse se laisser manipuler par un robot, c'est pourtant ce que vit Cécile, sans même s'en apercevoir! 

lundi 22 mars 2021

Les enchaînés de Franck CHANLOUP

 


Présentation de l'éditeur : 

1868, Sarthe. Victor est le cadet d'une famille de brigands qui enchaîne les menus larcins. Jusqu'au jour où une agression tourne mal : il se voit contraint par son paternel de se laisser accuser du meurtre commis par son frère. A tout juste seize ans, il est incarcéré au Mans puis au bagne de Toulon. Le début de son calvaire pénitentiaire sonne le glas d'une vie de malheur. Jusqu'à sa rencontre avec Léopold Lebeau, un prisonnier communard idéaliste et indomptable, avec qui il se lie d'amitié.
1872, arrivée en Nouvelle-Calédonie. Les forçats envoyés au bagne de La Nouvelle, à Nouméa, partagent les conditions sordides et les punitions éprouvantes d'une détention placée sous la férule de gardiens sans pitié. Un monde de privations et de violences inhumaines rythme leur quotidien, où la cruauté des règles édictées par l'administration pénitentiaire est la norme. C'est alors qu'un audacieux projet d'évasion voit le jour

Mon avis :

J' ai fait ce long et douloureux voyage en compagnie de Victor Chartieu, originaire de Rouillon dans le département de la Sarthe, apprenti cordonnier. C'est un enfant, juste un enfant! 
En octobre 1868, persuadé par son père, brigand sans foi ni loi, de prendre la place de son frère, il sera à seulement 16 ans condamné à neuf ans de travaux forcés.
Une chance sans doute que sa rencontre à Toulon avec Léopold Lebeau, journaliste communard condamné pour ses opinions politiques. Avec cet idéaliste, il rencontre non seulement un homme courageux, jusqu'à parfois l'absurde, mais aussi l'amour. 
Ils font le voyage ensembles, mais les politiques et les droits communs sont séparés une fois sur l'île, ils réussiront malgré tout à communiquer.
J'ai aimé l'écriture de l'auteur, addictive, ne laissant pas respirer le lecteur, lui montrant le sordide, sans pathos, avec réalisme. Les forçats de l' île Nou ont peu d'espoir et pourtant, avec eux j'ai souffert de la faim, haï les gardiens sadiques et espéré. 
J'ai vécu avec ces hommes, parfois rustres, mais sachant créer des liens solides et se respecter malgré des gardiens se conduisant au-delà de l'odieux.
C'est un roman que je recommande, il y a malgré les horreurs vécues, l'espoir! 

Franck Chanloup
Photo source Twitter
Mars 2021


jeudi 18 mars 2021

Destins de Magali COLLET



Présentation de l'éditeur : 

Peut-on craindre l’eau froide et vouloir se jeter d’un pont ?
Peut-on aimer ses proches et accepter de simuler sa propre mort ?
Peut-on confier cinq mille euros et sa propre vie à une parfaite étrangère ?
Mathilde va être confrontée à ces trois questions tout en sachant que faire un choix, c’est prendre le risque de jouer avec son destin.

Mon avis : 

Tout à fait par hasard cette jolie petite nouvelle est arrivée dans ma liseuse.
Et pour répondre aux trois questions posées dans la présentation de l’éditeur, je dirai pourquoi pas !

Mathilde ne s'aime pas, ou plus, rien dans sa vie ne la valorise, elle se sent inutile, même son prénom ne veut plus rien dire…
Elle a des enfants, Timothée, Adèle et Victoire, mais n'est-elle que mère ?
Elle a un mari, mais n'est-elle qu'épouse, que femme de ?
Elle a été, elle est encore fille, fille de ?
Personne ne semble lui dire, tu es Mathilde, d'abord et avant tout Mathilde !
On a oublié qu'elle existe, que Mathilde est aussi une femme, unique.
Elle a oublié qu'elle était Mathilde !
Et si au moment où elle passe à l'acte, une main se tend, pourquoi ne pas la saisir ?
Pourquoi tout de même ne pas espérer trouver ailleurs des raisons de vivre.

C'est le thème du suicide qu'aborde Magali Collet. Le suicide comme solution, comme échappatoire.
Il y a, avec la main tendue une quatrième dimension qui porte hélas mal l'espoir.
C'est avec beaucoup de talent et en seulement vingt-huit pages que l'auteur nous perturbe, nous démontre qu'on peut, même en étant utile, indispensable aux autres, se perdre et ne plus vouloir vivre.

Ce n'est pas parce qu'on vous tend la main qu'on veut votre bien !

Magali Collet 
Photo Source Babelio
mars 2020


Mes lectures de Magali COLLET

mardi 16 mars 2021

Les terres promises de Jean-Michel GUENASSIA

 


Quatrième de couverture :

    Ils étaient les piliers du Club des Incorrigibles Optimistes. Dans l'arrière-salle du Balto, place Denfert-Rochereau à Paris, une poignée de réfugiés du bloc de l'est s'adonnait avec passion aux échecs sous le regard du tout jeune Michel Marini. On était en 1959.
    Que sont leurs rêves devenus?
    Michel, à dix-sept ans, est maintenant prêt à tout mettre en oeuvre pour rejoindre Camille, partie vivre dans un kibboutz en Israël.
    Igor, lui, veut retrouver en URSS la trace de sa famille disparue et trahie.
    Franck, resté en Algérie après sa désertion, préfère consacrer sa vie à changer le monde. Dût-il troquer l'étoile rouge pour le manteau des starter…

Mon avis : 

"On n'est pas sérieux quand on a dix sept ans" (Arthur Rimbaud)
Alors, à dix-sept ans, Michel Marini décide de retrouver Camille, sa petite amie, partie, avec sa famille vivre en Israël. 
Avec son appareil photo, ce fameux Leica, offert par Sacha, Michel Marini va devenir photographe, reporter photographe. 
Il se trouve à Florence lors de la terrible inondation de novembre 1966. 
Avec ce roman, Jean-Michel Guenassia va nous faire découvrir ce que sont devenus Igor, Léonid, Sacha, Imré, les héros du Club des Incorrigibles Optimistes. 
Franck, son frère, a déserté, oublié Cécile et s'est établi en Algérie. Il garde son idéal communiste.
Nous allons traverser tous les grands évènements du vingtième siècle. 
Les destins sont parfois heureux, parfois tristes, mais jamais banals.
Ces héros blessés, mais pas anéantis, qui réussissent malgré tout à se relever, à continuer, à espérer encore et toujours. 
Quel bonheur de retrouver Michel Marini qu'adolescente j'aurai aimé croiser . 

Au détour d'une page, nous découvrons "Trompe la mort" qui conduit Franck à son ermitage. 

Jean-Michel Guenassia 
Photo source Club Italie-France
Daisy Boscolo Marchi
6 mai 2019


Mes lectures de Guenassia

vendredi 12 mars 2021

Paris, mille vies de Laurent GAUDÉ

 


Le point de vue des éditeurs 

    Un soir de juillet, sur l'esplanade de la gare Montparnasse, le narrateur est apostrophé par un homme agité qui répète plusieurs fois sa question : Qui es-tu, toi ?
    Guidé par cette ombre errante, il déambule de nuit dans un Paris étrangement vide où les époques se mêlent. Tant de présences l'ont précédé dans cette ville qui l'a vu naître, et ce sont autant de fantômes qu'il faut dire, apaiser, écrire, avant de revenir au grand appétit de la vie.
    Entre art poétique et récit fantastique, l'auteur célèbre sa ville et se souvient, à la fois sincère et discret, heureux d'être un parmi les hommes et de chanter, le temps d'une nuit, ces mille vies qui nous devancent, nous accompagnent, nous prolongeront.

Mon avis :

Suivre Gaudé dans cette ville magique, cette ville de mille ans, de mille vies, c'est rencontrer avec lui Villon et les dames du temps jadis, retrouver la foule des révolutions, reprendre la Bastille, suivre le cercueil d'Hugo et la foule en pleurs.
C'est croiser les ombres illustres ou anonymes qui arpentent la ville, les poètes juste de passage, et ceux qui en sont l'essence même. 
C'est s'émouvoir d'une plaque en lisant les noms de jeunes gens fusillés, alors que la foule en liesse savoure la libération de Paris.
Lire Gaudé, c'est un moment de bonheur, c'est la poésie pure qui n'a besoin ni de rimes ni de règles.
Déambuler avec lui, comme s'il nous prenait la main pour que nous passions dans cette nuit magique,  pour que notre monde devienne fantastique. 
Lire Gaudé c'est un rayon de soleil dans cette nuit.
J'ai savouré ce moment de lecture. 

Laurent Gaudé
Caricature source 
Ci-gît la France
N° 93 10 février 2016


Mes lectures de Gaudé

jeudi 11 mars 2021

Une arête dans la gorge de Christophe ROYER

 

Présentation de l'éditeur :

Mutée depuis peu à la Criminelle de Lyon, le commandant Nathalie Lesage, mise à l'écart par sa supérieure, va devoir se battre pour trouver sa place…
Très vite, une série de meurtres atroces va la plonger dans les entrailles et les arcanes de la Ville des Lumières, lui réservant de bien sombres surprises…
Un thriller haletant où vont s'entrechoquer assassinats violents, sociétés secrètes, Histoire et sciences dans un Lyon ésotérique…

Mon avis :

Prologue :
1985 La Paz Bolivie
Pierre Rossi mène des études sur la mort subite des nouveau-nés.

2018 Lyon
Nathalie Lesage comprend vite qu’elle n’est pas la bienvenue au commissariat de Lyon. La commissaire Clément n’est pas ravie de la voir arriver et le lui dit. Pour assistant elle lui donne le jeune lieutenant Cyrille Savage qui a, outre l’impétuosité de la jeunesse, un solide appétit.
Elle découvre un jeune homme très impliqué, qui sait s’adapter, connait parfaitement l’informatique, et la ville de Lyon.
Elle va découvrir le vieux Lyon et ses traboules, les mystères de la ville des lumières où une partie des catacombes est fermée au public. Le réseau des « arêtes de poisson » sous la Croix-Rousse, est un vrai labyrinthe, une véritable énigme.
Des assassinats particulièrement violents, contre des membres de la franc-maçonnerie et notre jolie commandant va laisser s’exprimer tout son talent.
L’enquête va mener notre tandem dans le monde de la franc-maçonnerie.
L’auteur nous offre un très bon roman, une passionnante découverte du milieu cataphile et des loges maçonniques. Il est toujours très documenté et son écriture est addictive.
Il nous offre aussi un bel exemple de traumatisme lié à l’enfance et au pouvoir des mères maltraitantes, des mères toxiques.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.


Christophe Royer
Photo source Taurnada
Crédit photo : © Lionel Souci

Article écrit le 24/02/2021

lundi 8 mars 2021

Le Mystère de la main rouge d' Henri LŒVENBRUCK


Quatrième de couverture :

    Juillet 1789.

    La Bastille vient de tomber. Danton, Desmoulins et Robespierre entrent dans l'Histoire. Au milieu du tumulte, le jeune et brillant journaliste Gabriel Joly a découvert l'identité du Loup des Cordeliers, ce mystérieux justicier qui hante, la nuit, les rues de Paris. Mais alors qu'il est sur le point de le confondre, voilà que celui-ci disparaît !

    La course-poursuite s'engage, menant Gabriel jusque dans les maquis de l'île de Corse, sur les traces de la Main rouge, étrange société secrète dont les membres tentent d'influer sur la Révolution en cours.

    Accompagné du pirate Récif et de l'intrépide Théroigne de Méricourt, Gabriel parviendra-t-il à retrouver le Loup des Cordeliers et à découvrir ses plus noirs secrets ? Entre complots et trahisons, il devra faire usage de sa plus grande sagacité pour résoudre l'énigme de la Main rouge.

Mon avis :

Il est enfin sorti (octobre 2020), ce roman que j’attendais, cet opus deux d’une saga qui s’annonce aussi longue que savoureuse.
C'est une agréable lecture qui nous plonge dans ces temps passionnants et cruels de la révolution française.
Ce sont les états généraux, le roi de France est devenu le roi des français. Nous retrouvons Gabriel Joly, ce sympathique journaliste provincial, aidé par l’honnête et scrupuleux commissaire de police Michel Guyot. Toujours féru de vérité, il enquête de manière moderne durant cette période fascinante qu’est la révolution française.
Qu’ils aient réellement vécu (Camille Desmoulins, le bègue, le comte de Mirabeau à la réputation sulfureuse, Georges Jacques Danton grand orateur) ou qu’ils soient fictifs , ils sont tous superbement décrits par Lœvenbruck
Il y a les fuites, et les courses poursuites !
Il y a les conspirations, les sectes, les secrets et les trahisons.
Il y a l’amour, l’amitié.

Avec tout son talent Lœvenbruck allie roman et faits historiques. Toujours très documenté mais avec cette part de romance qui me séduit.
Une lecture addictive, rapide et agréable .
Une lecture qui fait du bien, qui nous transporte dans un autre monde.

Henri Loevenbruck
Photo Didier Cohen 
source site officiel de l'auteur 
"henriloevenbruck.com"


Mes lectures de Loevenbruck 

L'auteur est aussi connu comme musicien, auteur compositeur sous le nom de "Philippe Machine".

mercredi 3 mars 2021

(Les) Contes du jour et de la nuit de Guy de MAUPASSANT


Édition Maxi-Poche 
Classique Français 
1994/1998
Couverture Peinture de Ferdinand Hodler.

Quatrième de couverture :

On retrouve, dans les Contes du jour et de la nuit , (1885) le Maupassant des meilleurs jours, avec toutefois une moindre brutalité dans l'expression de la bestialité humaine que dans d'autres recueils, plus de retenue dans la peinture des tares sociales. On y reconnaitra également ces types humains, toujours puissamment individualisés, auxquels il nous a accoutumés, et qu'il n'a cessé d'engranger au gré de ses pénétrantes et si souvent cruelles observations. À côté de quelques personnages d'une extravagante singularité, la plupart sont en effet des êtres pitoyables, écrasés dans leurs vices ou par leurs misères : le quotidien, le sordide quotidien l'humaine condition, reste bien la matière inépuisable dans laquelle puise ce moraliste qui révèle en outre, une rare sensibilité à la nature. Ses plus belles phrases sont en effet d'un paysagiste dont le style aurait la finesse de l'eau-forte et la transparence de l'aquarelle.


Édition de Pierre Reboul
Collection Folio classique (n° 1558) 
Parution : 16-05-1984
Couverture "Au bord de la mer" de Renoir 
(Metropolitan Muséum New York).

Quatrième de couverture :

En 1884, lorsqu'il publie les Contes, Maupassant est devenu un homme riche et un auteur comblé. Mais il n'a rien perdu de l'agressivité qui lui faisait naguère écrire à Flaubert : «Je trouve que 93 a été doux... Il faut supprimer les classes dirigeantes aujourd'hui comme alors, et noyer les beaux messieurs crétins avec les belles dames catins.»
Il n'y a pas que des crétins et des catins dans les Contes. Il y a aussi un «ivrogne», un «lâche», un «parricide» (qui a d'ailleurs toutes les raisons de l'être), quelques cocus, quelques farces de haute graisse, une superbe histoire corse (La Vendetta). Et même des honnêtes gens et un couple heureux. Le tout décrit avec cette concision aiguë et décapante où se reconnaît le caractère unique d'un écrivain qui disait de lui-même : «Je ne pense comme personne, je ne sens comme personne, je ne raisonne comme personne.»

Mon avis:

J'aime Maupassant, 
j'aime retrouver son écriture,
Pourquoi deux éditions dans ma bibliothèque? 
Un achat compulsif, au hasard d'une gare, d'un aéroport, un vestige de ma scolarité, ou de celle d'un de mes enfants…?  Mais un amour inconditionnel pour cet écrivain. 
En lisant les deux "quatrième de couverture" j'ai trouvé que tout était écrit mieux que je ne saurai le faire! 
Qui sait, peut-être qu'en continuant de faire du tri, je vais trouver d'autres éditions! 

Guy de Maupassant (1850-1893)
Caricature de Guillaume Néel
Source
Extrait Patrimoine Normand N°93
Avril, mai, juin 2015