Quatrième de couverture:
En réalité, on nettoie le territoire de cette intarissable veine de misère, on rassure les honnêtes gens, on offre ainsi aux puissantes exploitations agricoles et minières une main d'oeuvre à bas prix. L'administration pénitentiaire signe avec la direction de la Société Le Nickel des « contrats de chair humaine ».
Charles Zacharie Blondel, petit agriculteur ruiné, braconnier et voleur de poules, condamné à la relégation à l'Île des Pins, fut victime au bagne de Nouvelle-Calédonie de ce tout premier avatar du néo-esclavagisme colonial.
Mon avis:
Quand on sait que le voyage dure au moins quatre mois (l'auteur pourra peut-être me confirmer la durée du voyage), comment peut-on décider d'envoyer à l'autre bout du monde un homme condamné à huit mois de prison!!! Un homme qui n'a commis, parce qu'éprouvé par la vie, que quelques larcins, pour survivre, pour manger sans mendier, garder un peu de dignité en braconnant!
La vie des hommes (et femmes) du peuple n'a que peu de valeur aux yeux des nantis de nos sociétés. La misère qui engendre la petite délinquance doit être cachée, ne pas agresser la vue des "honnêtes" gens.
Il faut de la main d'oeuvre bon marché, il faut des hommes dont on ne se soucie pas pour travailler dans les mines… Ici c'est le nickel… La SLN (Société Le Nickel qui existe toujours!)… alors l'état français vend ses prisonniers…
Cet homme privé d'une fin de vie dans la dignité et d'une sépulture décente devient au travers du récit de Philippe Cuisset un symbole, un étendard. Zacharie Blondel reprend vie… Il quitte l'oubli d'une fosse commune pour porter toute l'injustice du monde. Son regard triste, ses écrits restés sans réponses aux "grands" de ce monde. Si ses enfants n'ont pas pu, ou pas su l'accompagner dans sa fin de vie, il revient aujourd'hui, nous montrer toute ces injustices. Il n'est plus seul!
J'ai beaucoup aimé cette lecture, ce témoignage venu d'un autre temps, mais tellement proche!
Je remercie Partage lecture et l'édition Kyklos pour ce partenariat.
Ma petite anecdote:
Je suis d'autant plus sensible à cette histoire que j'ai vécu quelques années au coeur du Pacifique…
Ce doux temps ou l'enfant devient adulte… ce temps pas toujours doux justement qu'on appelle adolescence.
J'ai quitté cette île sachant que je n'y reviendrai jamais…Mais pas de regrets… de délicieux souvenirs et aussi soyons honnête de moins bons… Toute la beauté de l'adolescence!
Cela doit être intéressant mais pour le moment pas le genre de lectures dont j'ai envie ;)
RépondreSupprimerBonne fin de journée, bises
Je te comprends! Intéressant mais effectivement ce sujet est douloureux. Une lecture dont on ne sort pas indemne.
SupprimerBon Week-end, bises