vendredi 15 août 2025

Clamser à Tataouine de Raphaël QUENARD

C’est avec un talent certain que Quenard dissèque son personnage. Psychopathe hors normes (quoique un psychopathe n’est jamais dans les normes!) notre héros choisit ses victimes dans toutes les couches de la société. Uniquement des femmes. De l’aristocrate à la bourgeoise, de la prolétaire à la femme entretenue, de la SDF à la jeune active. Sans état d’âme, il ote la vie. Une fin inattendue !

J’ai aimé l’écriture. J’ai trouvé son style agréable à lire. L’auteur est un jeune homme particulier, un acteur brillant, beau parleur (peut-être enrhumé?!), cinéaste aussi. Il donne parfois l’impression de s’écouter, de jouer un rôle. Il fait du Quenard, et je dois avouer que j’aime ça!

Après l’avoir découvert dans « Chien de la casse » (avec Anthony Bajon), j’ai découvert l’acteur-réalisateur dans « I Love Pérou », il fallait que je complète cette découverte avec ce roman.

Quatrième de couverture 

« La discutable dextérité dont j’ai fait montre pour me dépatouiller de mon existence laisse à penser que je suis tout sauf un exemple à suivre. »

C’est le moins qu’on puisse dire. Le narrateur est un jeune marginal qui n’a jamais cherché à s’intégrer. Ce qui ne l’empêche pas de trouver plus commode de rejeter l’entière responsabilité de son ratage sur la société. Et il compte bien, « en joyeux sociopathe », lui faire salement payer l’addition de sa défaite. Son plan ? S’immiscer dans toutes les classes sociales pour dénicher chaque fois une figure représentative de cette société détestée. Et la tuer. En écrivant le roman de ce psychopathe diaboliquement pervers, provocateur et gouailleur, l’auteur entraîne le lecteur dans une épopée macabre mâtinée d’un humour noir très grinçant.
Avec un style aussi électrique qu’inventif, Raphaël Quenard dissèque le cerveau malade d’un monstre moderne et met en scène toute la galerie de personnages qui l’entourent.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire