mardi 12 mars 2024

Le convoi de Béata UMUBYEYI MAIRESSE

J’ai été profondément émue en lisant ce témoignage.
J’ai lu, je crois à peu près tout ce que Béata Umubyeyi Mairesse a écrit. J’ai toujours eu un faible pour Ejo, ma première rencontre avec cette auteure.

C’est ouvrage est qualifié d’essai chez l’éditeur (Flammarion). C’est loin de l’écriture à laquelle l'écrivaine m’avait habituée. J’y ai trouvé un fragment pur et dur de ce que vit un être humain, « pris » encore enfant et convoyé de façon brutale et inhumaine. Pas vraiment une biographie, non, juste un instant de vie, de survie. 

Ce désir de retrouver des photos, ces quatre photos où elle et sa mère devraient se trouver. Une preuve, s’il lui en fallait une, qu’elles étaient parmi les réfugiés. Une image d’elle et de sa maman, un sourire peut-être.
Témoigner de l’intérieur, autrement que tous ces journalistes qui ne sont que regards, des observateurs qui ne vivent pas ce génocide. C’est important pour Béata de nous faire partager son vécu, ses peurs mais aussi ses espoirs et ses joies.
Elle raconte les associations, et plus particulièrement celle de « Terre des hommes » à l’origine du convoi. Elle raconte ces hommes et ces femmes qui ont aidé, parfois au risque de leur vie, des traitres aussi, et des brutes.
Il aura fallu beaucoup de temps à Béata pour poser ainsi sur le papier ses souvenirs. Il lui aura fallu le soutien inconditionnel de son mari, de quelques amis aussi.
Il lui faut témoigner, pour ses enfants bien sûr, mais aussi pour des gens comme moi, anonymes qui de ces drames ne connaissent que peu de choses. Ceux que veulent bien nous dire les médias, et les politiques. Pour qu’on soit plus attentifs à tous ces mouvements de population dont les raisons trop souvent nous échappent.

Quatrième de couverture:

« Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, 
car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois. »

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.
Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.
Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire.
Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Mes lectures de Béata

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