dimanche 28 août 2022

Consolée de Beata UMUBYEYI MAIRESSE

C’est toujours un plaisir de lire Beata Umubyeyi Mairesse, de faire la connaissance de ses personnages, d’essayer de comprendre leur vision de cette Europe parfois trop présente dans des contrées lointaines.
Consolée, arrachée à sa mère, placée dans une institution pour « Mulâtres » afin de déculpabiliser le royaume belge en donnant une éducation européenne aux enfants nés de pères blancs. 
Rebaptisée Astrida… Ne perd-elle pas tout cette fillette, son grand-père, ses histoires, sa langue, sa maman, et même son prénom ?
Ramata, immigrée de la première génération, qui ne fait pas de bruit, se fond dans le décor, fait des études brillantes, qui un jour, à trop vouloir être parfaite fait un burn-out et se reconvertit en art-thérapeute.
J’ai aimé que Ramata parte à la découverte de Consolée, qu’elle découvre le passé si riche de cette vieille dame à qui on a imposé une maison de retraite sans âme.
J’ai aimé que Ramata nous parle de son enfance, de son père, de sa famille et de sa vision de « Lafrance ».
Des évènements tragiques mis en évidence par la douceur de l’écriture. Une belle lecture !
J’ai aimé l’écriture si poétique de Beata Umubyeyi Mairesse.

1954. Au Rwanda sous tutelle belge, Consolée, fille d'un Blanc et d'une Rwandaise, est retirée à sa famille noire et placée dans une institution pour "enfants mulâtres".

Soixante-cinq ans plus tard, Ramata, quinquagénaire d'origine sénégalaise, effectue un stage d'art-thérapie dans un Ehpad du Sud-Ouest de la France. Elle y rencontre madame Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d'Alzheimer qui perd l'usage du français et s'exprime dans une langue inconnue.

En tentant de reconstituer le puzzle de la vie de cette femme, Ramata va se retrouver confrontée à son propre destin familial et aux difficultés d'être noire aujourd'hui dans l'Hexagone.

Histoire d'une réparation symbolique et d'une langue retrouvée, Consolée est un roman poétique, bouleversant, qui met en résonance le passé colonial et la condition des enfants d'immigrés.

Beata Umubyeyi Mairesse.
Photo source BM Lille 2020


Mes lectures de Beata 

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