mardi 23 janvier 2024

Le bal des folles de Victoria MAS

C’est une société patriarcale que nous raconte Victoria Mas. Ces hommes qui décident d’enfermer leurs femmes, leurs filles, leurs soeurs, parfois leurs mères parce qu’elles ne correspondent pas tout à fait à leurs critères, parce qu’elles les gênent à cause de leur indépendance, parce qu’elles représentent un danger. Parfois, hélas des femmes sont complices de ces internements.
Une fois enfermées, il suffit de les oublier, de les rayer de la famille, de la vie. Elles ne reviendront pas, elles n’existent plus!

C’est la toute puissance des médecins qui exploitent la misère de ces femmes. Parfois victimes d’incestes, de viols. Elles sont exposées à la foule de jeunes hommes, plus ou moins étudiants, certains voyeurs venant aux cours de Charcot comme à un spectacle.
C’est forcément révoltant. Il fallait sans doute que la société évolue.

La psychiatrie est aujourd’hui encore le parent pauvre de la médecine.

Quatrième de couverture:

1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Cette scène joyeuse cache une réalité sordide : ce bal « costumé et dansant » n’est rien d’autre qu’une des dernières expérimentations de Charcot, adepte de l’exposition des fous.
Dans ce livre terrible et puissant, Victoria Mas choisit de suivre le destin de ces femmes victimes d’une société masculine qui leur interdit toute déviance et les emprisonne. Parmi elles, Geneviève, dévouée corps et âme au célèbre neurologue ; Louise, abusée par son oncle ; Thérèse, une prostituée au grand cœur qui a eu le tort de pousser son souteneur dans la Seine ; Eugénie enfin qui, parce qu’elle dialogue avec les morts, est envoyée par son propre père croupir entre les murs de ce qu’il faut bien appeler une prison.

Un hymne à la liberté pour toutes les femmes que le XIXe siècle a essayé de contraindre au silence.

4 commentaires:

  1. Que ce soit en roman, en BD ou en film, c'est une histoire que j'ai envie de découvrir.

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    1. Il y a la folie et ses traitements, et il y a aussi le mépris des hommes pour les femmes. Edifiant!
      Bonne lecture Marinette.

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  2. Il faut vraiment que je lise ce roman !

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