jeudi 5 mars 2015

Petits oiseaux

Yôko OGAWA
Couverture: Jérôme Bosch

Quatrième de couverture

Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n'emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains. 
Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D'une gentillesse extrême, l'aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l'école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeler, et lui confie l'entretien de la cage. 
Quant au cadet, régisseur de l'ancienne résidence secondaire d'un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. 
Parfois, les deux frères décident de "partir en voyage" . Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l'instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l'école disparaît. 
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle.

C'est par la mort de notre héros "le monsieur aux petits oiseaux" que ce texte commence. Yôko Ogawa va retracer le destin plutôt triste de cet homme dont j'ai oublié le nom. A-t-il seulement un nom? Il a une mère, qui meurt alors qu'il n'est qu'un petit garçon, mais elle lui a laissé le si lourd fardeau que de veiller sur son grand frère. Leur père est absent, comme s'il se sentait responsable du handicap de ce fils ainé, il finit par mourir noyé. Cet ainé n'est pas un enfant comme les autres, il ne communique qu' avec les oiseaux, mais son cadet comprend. Tous les deux ils échangent en "pawpaw". Ils iront tous les mercredis acheter une sucette, jusqu'au décès de l'ainé. Parce que toute sa vie il s'occupera de son ainé, il ne vivra qu'en fonction des besoins de ce frère, il passera à côté de sa vie. Pourtant il fait de jolies rencontres, la directrice d'école, la bibliothécaire, l'homme aux insectes…Mais peu habitué aux dialogues, il laisse passer ces amitiés .
Un enfant disparait, alors "on" le regarde de façon bizarre, juste parce qu'il vit en solitaire. C'est un ouvrage très poétique. Il met en avant ce lourd fardeau qu'est pour une fratrie un enfant différent. Il parle aussi d'oiseaux, d'écoute et d'amour, mais tout en pudeur.

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