dimanche 28 novembre 2021

Harcèlement de Aloysius WILDE

L’auteur à la très bonne idée de commencer chaque chapitre avec des statistiques, des lois, des études traitant des violences faites aux femmes.
Le sénateur Johnson, homme politique en vue, espérant une carrière nationale, n’abuse même pas de son pouvoir de persuasion, non, il agresse en toute impunité avec une violence inimaginable. On nettoie après son passage… il pourra continuer, toujours charmeur, protégé par son service de presse (sa sœur), couvert par une ribambelle d’avocats sans scrupule. Ils savent ! Ils se taisent !
Alicia Harris est assez surprenante. Elle se comporte de manière excessive, la subtilité n’est pas son fort. Mais, après le meurtre de son ami et père de son enfant, un autre policier est assassiné, elle mettra toutes ses forces dans l’enquête.
Comment débusquer un prédateur ? Il faut trouver la faille qui confondra notre homme politique.
Pour adoucir la violence du propos, l’auteur a eu l’excellente idée de faire entrer en scène les parents du compagnon de Harris. Une maman fantasque et pleine d’ambition pour son petit-fils, et un papa poète et musicien !
C’est un sujet d’actualité, hier encore un homme sortait de prison pour assassiner son « EX » compagne. Avant-hier des femmes dénonçaient un homme abusant de son pouvoir, de sa renommée. 

Je remercie Aloysius Wilde qui m’a gentiment offert son roman et cet agréable moment de lecture !

Présentation de l'éditeur:

Des agressions sexuelles, des victimes qui refusent de parler, des protections politiques, des histoires qui s'entrecroisent... L'inspectrice Harris va jouer de son style inimitable pour débrouiller l'affaire.
Une ambiance entre Pulp Fiction et les tontons flingueurs

Présentation de l' inspectrice Alicia Harris
Alicia Harris est inspectrice principale au département des affaires criminelles du New York Police Department dont elle est une figure emblématique. Afro Américaine de trente-cinq ans, Alicia n’est pas une femme, c’est un concept à part entière. Ses collègues l’adorent parce qu’elle est drôle, parce qu’elle est gaulée comme un missile BGM- 109 Tomahawk, parce que dans le boulot elle est plutôt bonne (et d’après les informations qu’ils ont pu recueillir, il n’y pas que dans le boulot qu’elle est plutôt bonne).

Alicia est violente, imprévisible, voleuse, manipulatrice et elle ne voit aucune raison pour que cela change.


Mes lectures de Wilde 

vendredi 26 novembre 2021

Le premier oublié de Cyril MASSAROTTO


    J’ai senti du désespoir chez ce jeune Thomas. De la fratrie, sa mère semble n’avoir oublié que lui. 
Il est sublime ce jeune homme, qui va sacrifier quelques années de sa vie pour s’occuper de sa maman. Il devient le soignant indispensable, que sa mère aime bien, l’homme à tout faire.
J’ai aussi aimé la fratrie. Son frère ainé et sa petite sœur, qui essaient de l’aider. Une jolie famille, beaucoup de tendresse, qu’ils doivent sans doute à cette maman qui s’échappe peu à peu, s’envole vers un monde inconnu.

    Une lecture bouleversante, mais sans pathos. C’est honnête, c’est sincère. Les sentiments de Madeleine et de Thomas s’enlacent, se nouent dans un étrange ballet. Leur vie s’unit, se désunit au rythme de la maladie.
    Massarotto nous offre un magnifique hommage à sa maman, une belle lecture.

Quatrième de couverture :

    Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit qu’elle a oublié le nom de son mari. C’est Thomas, son fils, qui lui apprend que son époux est mort, il y a près d’un an.
    Le diagnostic tombe : sa mère est atteinte d’Alzheimer.
    Entre tendresse et amertume, Le Premier Oublié est un roman à deux voix, celles d’une mère et de son fils, confrontés à l’implacable avancée de la terrible maladie.

Cyril Massarotto
2012
Photo source Wikipédia


Mes lectures de Massarotto

dimanche 21 novembre 2021

La ville de vapeur de Carlos RUIZ ZAFÓN


Nous retrouvons dans ce recueil tous les thèmes chers à l’auteur. Les personnages du cycle des cimetières oubliés, les conteurs tels que David Martin, le gardien-éditeur Sempere.
Nous rencontrons un Cerventès qui ressemble à son Don quichotte, nous allons à Manhattan avec Gaudi avant de nous enfermer dans la « Sagrada familia ». La brume d’une Barcelone polluée et triste, bombardée et détruite. Ce brouillard où se dessinent des fantômes, où se croisent des enfants perdus, des manuscrits cachés, des jeunes filles qu’on vend.
S’ajoutent au talent de l’auteur, la nostalgie d’un recueil posthume, le regret qu’ici s’achève l’œuvre d’une trop courte vie.
Un agréable moment de lecture. J’ai retrouvé tout le talent de Carlos Ruiz Zafón dans cet ouvrage.

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

Un gamin des rues découvre le pouvoir des mots quand ses histoires font briller les yeux de la petite fille riche qui a volé son coeur, un architecte fuit Constantinople avec les plans d'une bibliothèque invraisemblable qui deviendra mythique, un étrange cavalier incite un tout jeune écrivain (nommé Miguel de Cervantes) à composer un roman inégalable...
    On retrouve dans ce volume posthume, voulu par l'auteur et qui rassemble l'intégralité de ses nouvelles, une atmosphère et des thématiques qui seront familières aux lecteurs de Carlos Ruiz Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du Cimetière des Livres oubliés.
    Autant de récits qui constituent d'émouvantes miniatures d'un talent narratif incomparable et dégagent un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère et de vapeur. Le dernier hommage à un monstre sacré de la littérature.
Traduit de l'espagnol par Marie Vila Casas

Carlos Ruiz Zafón
1964-2020
Photo source Babelio


Mes lectures de Carlos Ruiz Zafón

mardi 16 novembre 2021

Notre-Dame de Ken FOLLETT


Je dois avouer que, ce 15 avril 2019, j’ai comme la plupart des français, été émue par la cathédrale en feu. Elle avait résisté à tant de siècles, traversé tant de drames, connu tant de pèlerins, de messes.
Quand la flèche de Violet le duc est tombée, j’ai eu peur, pour tous les pompiers, pour tous ces gens qui luttaient avec des moyens au combien dérisoires.
Puis ils sont arrivés, ils ont déclaré « On reconstruira à l’identique, en cinq ans ! »
J’étais de ceux qui auraient préféré qu’on adapte l’édifice à notre monde moderne. Il aurait gardé le charme magnifique des bâtisseurs de cathédrale du moyen-âge et aurait montré au monde une évolution vers notre époque.
J’aime beaucoup lire Ken Follet, mais je n’ai pas particulièrement apprécié ce petit opus. 

Quatrième de couverture:

"L'image de Notre-Dame en flammes m'a stupéfié et chaviré au plus profond de moi-même. Un bien inestimable mourait sous nos yeux. C'était aussi effarant que si le sol s'était mis à trembler sous nos pieds." Ken Follett. 

Dans ce court récit, Ken Follett raconte l'émotion qui l'a étreint lorsqu'il a appris le drame qui menaçait Notre-Dame de Paris, puis revient sur l'histoire de la cathédrale, de sa construction au rôle qu'elle a joué dans le destin de la nation française. Il évoque aussi l'influence qu'elle a exercée sur l'écriture des Piliers de la Terre, certainement le plus populaire de ses romans.
Traduit de l'anglais par Odile Demange.

Les bénéfices de l'éditeur et les droits d'auteur seront reversés à la Fondation du patrimoine.

Notre-Dame de Paris 
Victor Hugo 
Couverture originale
Eugène Renduel, Paris 1836


lundi 15 novembre 2021

Au prochain arrêt de Hiro ARIKAWA


    J’aime les « romans route », ces romans qui au-delà des voyages, nous font faire des rencontres, découvrir non seulement des paysages, mais aussi des personnages, héros d'un quotidien pas aussi ordinaire qu’on pourrait l’imaginer.
    J’ai lu des romans route, « à pieds », « à cheval », « en camping-car », « en tondeuse à gazon ». 
Me voici en train, embarquée dans le « Takarazuka – Nishinomiya » pour un voyage « Aller » et « Retour ». C’est un tout petit trajet, 9,3 kilomètres seulement, avec cinq arrêts (Sakasegawa, Obayashi, Nigawa, Kotoen, Nishinomiya,Mondo-yakujin).

    Quel bonheur de lecture, quel régal d’écriture. J’ai lu ce voyage sans faire de pose, sans jamais descendre de ce train, savourant les anecdotes, m’insurgeant contre les malotrus, souriant de l’impeccable aïeule sachant se faire respecter, et donnant de savoureux conseils ! J’ai aimé les amours naissantes, et celles aussi qui doivent se remettre de déceptions. Les vieilles extravagantes et les jeunes timides, les amoureux mal assortis et la mariée seule …
    Et j’ai sans escale continué avec le retour. Ils reviennent, arrivent, descendent ou montent…

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

Au Japon, sur la ligne reliant Takarazuka à Nishinomiya, au gré des huit gares que dessert le train aux wagons rouges, plusieurs passagers montent et descendent, chacun avec son histoire, chacun perdu dans ses pensées et dans les nœuds de son existence. Nous les rencontrons à l’aller, nous les retrouverons quelques mois plus tard au retour.
    Dans ce décor invariable, et pourtant mouvant, des vies vont ainsi s’entrechoquer et être profondément changées… pour le meilleur. À chaque arrêt, de nouveaux passagers s’installent, se parlent, se lient. Et, d’un trajet à l’autre comme d’une saison à l’autre, le lecteur se fait l’observateur des paysages nouveaux et des multiples trajectoires qu’auront prises ces destins croisés. Tels les wagons attachés les uns aux autres dans l’alignement parfait des rails, le livre se construit sur une chaîne d’événements où tous les personnages finissent par être durablement connectés d’une manière ou d’une autre.
    Plus qu’une ode au voyage, ce roman choral de Hiro Arikawa est une invitation à l’arrêt sur soi-même, en même temps qu’un éloge de l ’imprévisible. Et de ces rencontres qui, si l’on ne s’en défend pas, font que des êtres de passage peuvent bouleverser le cours de nos vies.
Traduit du japonais par Sophie Refle

Hiro Arikawa
Photo source Actes Sud
Portrait © Kunihiro Fukumori

dimanche 14 novembre 2021

Les sept Sœurs de Lucinda RILEY : Tome 2 - Ally, la Sœur de la tempête



    Pa Salt meurt et laisse à ses sept filles adoptives l’opportunité de découvrir leurs origines.
    La Sœur de la Tempête, Ally (Alcyone d’Asplièse) est la deuxième, adoptée en Norvège.
Ally est navigatrice, passionnée par la voile, elle fait des régates et excelle dans ce domaine. Elle rencontre Théo. Ils s’aiment !
    Mais Ally, c’est aussi une musicienne de talent, flutiste (flute traversière ayant étudié quatre ans au conservatoire de Genève).
    Elle partira donc à la recherche de ses ancêtres et se découvrira l’héritière d’une longue lignée de musiciens.
    Cet opus m’a envoutée. Je ne l’ai pas lâché.
    Un joli voyage en Norvège, un joli voyage dans le temps (1830 à 2007)
    Une saga que je vais poursuivre.

Quatrième de couverture :

À la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a ramenées des quatre coins du monde et adoptées lorsqu'elles étaient bébés, Ally d'Aplièse et ses soeurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève.
Ally, la deuxième soeur au tempérament tempétueux, est navigatrice et musicienne. Lorsqu'une nouvelle tragédie la touche, la jeune femme décide de partir sur les traces de ses origines. Les indices que lui a laissés son père en guise d'héritage vont la mener au coeur de la Norvège et de ses fjords sublimes. Entourée par la beauté de son pays natal, Ally découvre l'histoire intense d'une lignée de virtuoses célébrés pour leur talent un siècle plus tôt. Une famille aux lourds secrets…
Traduit de l'anglais (Irlande) par Marie-Axelle de la Rochefoucauld.

Lucinda Riley
23 juin 2021 
Photo source "Le guardian"
Photograph: Roni Rekomaa/Rex/Shutterstock


Mes lectures de Riley

mercredi 10 novembre 2021

Cataractes de Sonja DELZONGLE


    Jan Kosta, trois ans, rescapé d'une catastrophe qui a englouti Zavoï en Serbie, sauvé par « Djol », élevé par ses grands-parents. 
    Le voilà devenu adulte, brillant hydrogéologue, vivant à Dubaï. Depuis que sa fille a trois ans, il fait de nouveau ce terrible cauchemar qui le plonge dans la boue et la tragédie de son enfance.

    Il revient au pays pour analyser les différentes sources et vérifier que le barrage en place résistera à la poussée des eaux malgré l’apparition de surprenantes fissures. Nous naviguons entre légendes et intérêts financiers, entre hallucinations et réalité. Ce brouillard « la magla » ajoute à cette impression de surnaturel. Tous les personnages de ce roman sont surprenants, inquiétants. Ils sont tous à un moment ou un autre effrayants et le monastère transformé en centre psychiatrique n’est pas étranger à cette impression. J’ai attendu toute la lecture que Kosta se décide enfin à aller voir sa grand-mère. Je n’ai pas aimé ce héros que j’ai trouvé profondément égoïste. La fin confirme mon sentiment.
    J’ai aimé cette lecture qui dénonce la part de l’homme dans la destruction de la nature, qui nous avertit que l’eau ressource précieuse peut être très vite souillée, empoisonnée, qu’elle peut être dévastatrice aussi.

Quatrième de couverture :

Il y a quarante ans, le petit Jan Kosta, trois ans, a été l’un des rares survivants de la terrible catastrophe de Zavoï. Lors d’un gigantesque glissement de terrain, ce village des Balkans a été littéralement englouti sous des torrents de boue. Sauvé par son chien qui l’a traîné, inconscient, hors de l’eau fangeuse, Jan a perdu toute sa famille. Devenu hydrogéologue, Jan reçoit un coup de fil alarmé d’un ami ingénieur. Il se passe des choses étranges dans et autour de la centrale construite sur les flancs de la montagne de son enfance. Les gens ont des comportements imprévisibles, parfois violents. Les moines du monastère voisin ont tous disparu, et les bâtiments délaissés accueillent désormais un institut psychiatrique. Vladimir demande à Jan de venir étudier les faits. Que le mal vienne de la centrale, de la montagne ou des hommes, si un nouveau drame est sur le point de se produire, seul un survivant de Zavoï aura une chance de pouvoir tout arrêter.

Sonja Delzongle 2 mai 2019
Photo source:
Littérature sans frontières

mercredi 3 novembre 2021

Les yeux d'Iris de Magali COLLET


J’ai lu rapidement ce roman, parce que je n’ai pas su le laisser. J’étais avide d’aller plus loin, de comprendre, de savoir pourquoi… Pourquoi les yeux d’Iris ? 
« Les yeux sont le miroir de l’âme », les yeux d’Iris, insondable abime, surprenante tristesse et grand vide. 
Il y a la solitude de Morgane et Fred, leur culpabilité de n’avoir pas su aider leur sœur. Il y a les amies, les amours aussi, qui n’ont pas su ou pas pu aider. Et il y a surtout l’horrible drame que vit Julie, et cette petite mort. Il y a sa haine, y compris pour elle, parce que son corps l’a trahie. Il y a tout le talent et l’écriture de Magali Collet qui écrit le sordide avec élégance, la brutalité avec douceur.
Un roman surprenant, sans concession pour ses personnages. Des héros attachants ou au-delà de l’odieux, mais des personnages tous hors du commun.
De Galway à Galway, dans ce beau pays d’Irlande qui rassure Morgane.

Présentation de l'éditeur :

Un meurtre et un suicide.
Trois hommes. Trois femmes.
Des retrouvailles.
Un pacte.
Tout se paye, même l'amitié.

Je remercie les éditions Taurnada et Joël Maïssa pour ce partenariat.


Souvenir d'Irlande
2014


Mes lectures de Magali Collet

Mes lectures de Taurnada