Couverture: François Baranger |
Quatrième de couverture
Pour Koriba, son fondateur - un intellectuel d'origine kikuyu, qui ne se reconnaît plus dans un Kenya profondément occidentalisé -, il s'agit d'y faire revivre les traditions ancestrales de son peuple.
Tâche difficile. Que fera Koriba, devenu mundumugu, c'est-à-dire sorcier de Kirinyaga, quand une petite fille surdouée voudra apprendre à lire et à écrire alors que la tradition l'interdit ? Ou lorsque la tribu découvrira la médecine occidentale et cessera de croire en son dieu, et donc en son sorcier ? L'utopie d'une existence selon les valeurs du passé est-elle viable dans un monde en constante évolution ?
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Olivier Deparis et Pierre-Paul Durastanti.
La version que je viens de lire se compose de huit nouvelles, un prologue, un épilogue et une postface de l'auteur pour Kirinyaga, puis de huit nouvelles pour Kilimandjaro.
Je n'ai pas eu l'impression de lire des nouvelles, mais un roman. Les nouvelles se succèdent tels des chapitres.
Si ce roman se passe dans un futur lointain, si les personnages évoluent dans une "terraforme" crée pour réaliser des utopies, le monde crée par Koriba et ses adeptes n'a rien de futuriste.
Fanatique, ancien et brillant intellectuel, Koriba façonne un monde tel qu'il le souhaite, en refusant toute intrusion des blancs, des européens. Il semble vouloir adorer Ngai, son dieu créateur en laissant le peuple dans l'obscurantisme. Bien des questions sont posées, un peuple peut-il survivre, continuer à avancer sans évoluer? (C'est assez facile, quand on est le seul à disposer des moyens modernes, d'être un mundumugu -sorcier-)
Des femmes, "bêtes de somme", auxquelles au nom de la tradition on refuse l'apprentissage de la lecture. Des hommes n'ayant pas d'ennemis, pas de projet, pas d'effort à faire pour protéger leur famille, leur tribu.
Tirant parti des erreurs de Koriba et du peuple Kikuyu, les Massaïs vont aussi créer une terraforme, Kilimandjaro.
J'ai vraiment passé un très agréable moment en lisant ce texte plutôt bien écrit. Les personnages sont tous attachants, crédibles. L'auteur nous offre une réflexion, remet en question certaines idées reçues.
Si je devais choisir entre ses deux utopies, je préfèrerai vivre sur Kilimandjaro.
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