C'est en 1877, soit vingt ans après la mort de son jeune frère que Paul décide de publier une biographie d'Alfred de Musset. (1810-1857)
Venant d'un milieu cultivé et aisé, Paul nous décrit un enfant surdoué. Il l'était sans doute, puisqu'élève du collège Henri IV, il obtient de nombreuses récompenses, et "saute" plusieurs classes.
Jamais Paul ne parle de la vie dissolue, de l'alcoolisme et du libertinage d' Alfred. La "paresse" qui s'empare de jeune frère est expliquée par sa "muse" absente. On n'écrit pas sous la contrainte. Un poète est un homme libre...J'ai trouvé beaucoup de complaisance dans cette biographie.
Jamais George Sand n'est nommée. Jamais le nom des maîtresses du poète n'apparait vraiment. Elles sont suggérées, il prétend garder leurs noms secret pour ne pas leur nuire. C'est sûrement tout à son honneur, mais hypocrite quand on sait que le poète ne s'est jamais vraiment caché.
J'ai trouvé très intéressant le lien que fait Paul entre la vie d' Alfred et les oeuvres écrites. Chaque évènement inspirant un poème, un acte, un écrit Paul fait le lien et explique.
Il nous dit aussi respecter les volontés de son cadet en brulant certains textes ou dessins trouvés par le poète "imparfaits". Quel dommage, c'est pour moi une hérésie, parce que les artistes ne sont pas toujours les meilleurs juges de la qualité de leurs oeuvres.
Si j'ai apprécié l'écriture et une certaine pudeur, j'ai regretté tout au long de cette lecture le trop grand amour pour ce frère trop tôt parti. On a hélas tendance à sanctifier les êtres chers une fois ceux-ci morts. C'est une erreur, les êtres que nous aimons, nous les aimons aussi -et peut-être surtout- pour leurs défauts.
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