Le pitch par l'auteur
Je m’appelle Fabrice Carmen, j’ai 43 ans, je suis le présentateur vedette de la matinale d’une grande radio française.
J’ai du fric, je suis connu, les meufs m’adorent, je suis le mec que tout le monde rêve d’être…
Sauf que récemment les petits désagréments s’accumulent… Mon pénis, par exemple… Il est tombé, un matin, sous la douche… Ça fait un choc de le voir à côté de la savonnette… Et cette nouvelle animatrice à la radio qui ne porte jamais de culotte, c’est la fille d’un cinéaste connu, je crois qu’elle essaie de me piquer ma place… Et comme une apothéose, à l’instant où je vous parle, une femme est allongée sur mon canapé hors de prix, une coupe de champagne plantée dans la gorge… Je m’allumerais bien une clope, moi…
Mon avis:
J'aime quand je lis, quand je vais au cinéma ou au théâtre, tomber sur des oeuvres décalées, déjantées, loufoques… J'aime être surprise sinon par le style, au moins par le sujet, par l'histoire ou par les héros.
L'intérêt du pénis est plutôt dérisoire… Symbole phallocratique insignifiant dans cette ouvrage!
Fabrice Carmen est par définition le type même de personnes que je ne supporte pas…Il faut avouer tout de même qu'à mon humble avis…il ne me supporterait pas non plus.
Mais l'intelligence de l'auteur, c'est d'avoir changé le narrateur tout au long de son oeuvre… Hélène, Monica, Bénito, … tous les acteurs deviennent narrateurs! Certains sont plus sympathiques que d'autres… Et ils abordent des sujets très variés, des sujets de notre temps.
On tombe dans une enquête policière… qui est juste là pour permettre à l'auteur de faire parler un policier, puis un juge d'instruction… Un peu Colombo, un peu Sergent Garcia…
Un roman différent, pas si anodin que son titre le laisse imaginer. J'aurai presque parlé d'essai sans l'enquète policière.
Merci à David Duranteau pour cette lecture.
Ma rencontre avec le livre et l'auteur:
J'ai trouvé ce mail dans ma boite…
Je pouvais difficilement passer à côté de la lecture d'un roman vendu (pardon: offert) de si originale façon.
Chère Joëlle bonjour,
Voici le deux cent cinquante huitième mail du mois d’un auteur formidable mais incompris qui essaie de vous coller un roman en pièce jointe et en PDF parce qu’il a pas d’éditeur le génie et son livre est numérique… Au moins, il prend pas la poussière.
Maintenant que mon histoire est sur Amazon, perdue au milieu des frigos double-porte et des sextoys, faut se faire remarquer mon gars ! C’est parfaitement désagréable d’emmerder les gens, mais quand on regarde bien le monde, c’est souvent les emmerdeurs qui s’en tirent le mieux…
Mais je parle de moi et encore de moi (c’est tellement rare pour un auteur)… Parlons de vous, des blogs et des blogueurs (qui, j’ai constaté, êtes souvent auteurs par ailleurs)…
Un soir, une assistance avachie à ma table et pas mal éméchée dit beaucoup de mal des blogs en général, des blogs littéraires en particulier… Forcément, ma curiosité est attisée… Enfin des gens peu fréquentables !
Alors j’ai lu… J’ai ri, souvent pleuré… Bon, pas si infréquentable que ça, finalement… Je m’attendais à un feu d’artifice d’égo et d’arrogance… Sur l’arrogance j’ai été un poil déçu…
Bon, il faut faire le tri… Quel est le sens de ma démarche ? … Soyons franc et honnête avec nous même pour une fois… Le partage et l’échange ? … On a dit franc et honnête, pour une fois : Je veux qu’un blogueur influent lise mon roman, qu’il en parle pour trouver un éditeur et vendre quelques millions de livres dont les droits d’auteurs m’assureront une retraite confortable et turbulente à la fois…
Les blogueurs nominés sont ceux qui font preuve d’un minimum d’ouverture d’esprit, d’un peu de second degré, de pas mal de curiosité et d’énormément de mauvaise foi, parce que la critique est complètement subjective et c’est comme ça qu’on l’aime… Vous avez été sélectionnée!
J’entends de là votre émotion qui n’est pas près de retomber, après avoir passé un peu de temps avec les personnages du truc en PDF que j’évoquais au début de ce mail…
L’histoire s’appelle « Le jour où mon pénis est tombé »… Ca parle de… De ça, effectivement… (Pas mal le pitch!) Sauf qu’en cherchant un peu et même en cherchant vraiment, je ne trouve pas d’adresse mail pour vous envoyer mon précieux PDF (ou un autre format EPUB, MOBI, quatre par trois, à vous de voir).
Est-il possible que vous limitiez les envois sauvages d’ouvrages en quête d’attention ? … M’étonnerait beaucoup, c’est sûrement un oubli… Donc, si ça vous dit de découvrir, « Le jour où mon pénis est tombé », n’hésitez surtout pas à me communiquer une adresse mail…
Quoi qu’il en soit, merci infiniment, Joëlle, de m’avoir accordé un instant et passez la meilleure journée possible.
Bien à vous,
David Duranteau