vendredi 2 juin 2017

Il ne nous reste que la violence

Éric LANGE

Quatrième de couverture

La violence est en nous.
On la subit ou on l'ignore.
Mais on peut aussi danser avec elle.
Alors on reste debout.


Après mon premier crime, j'avais commencé à voir notre société différemment. Où que je regarde, le miroir se déformait. Des esclaves fabriquaient nos ordinateurs, des enfants cousaient nos vêtements, les profits des guerres assuraient la rentabilité de notre livret A. Nos bagues de fiançailles brillaient de diamants sanglants, mon voisin perdait son travail, sa vie, pour un actionnaire anonyme. Un vieillard était mort, seul dans une chambre, juste au-dessus de chez moi…

On s'offusquait un peu, mais pas tant que ça, parfois pas du tout. On vaquait à nos petites affaires, nos vies allant tranquillement sur ces champs de cadavres.
Et on ne la cachait pas, cette violence. Elle était notre environnement naturel. On l'enseignait à nos enfants. 
Dont acte.

Je pouvais tuer une deuxième fois.


C'est avec "Le sauveteur de touristes", son premier roman, que j'ai découvert Éric Lange. 
J'ai lors d'un tchat (ICI) organisé par Partage Lecture apprécié cet auteur-animateur radio.
C'est donc ravie que j'ai abordé ce roman, et je n'ai pas été déçue!
Le narrateur est comme l'auteur, animateur radio. Nous sommes donc dans un domaine qu' Éric Lange connaît bien. 
C'est un roman noir, très noir qui montre l'évolution d'un homme dans un monde sans scrupule, dans un monde où l'ambition prime sûr la morale. Seul compte l'objectif, quels que soient les moyens utilisés.
Ce personnage permet à l'auteur de mettre le doigt sur les dysfonctionnements de nos sociétés modernes, sur cette violence quotidienne, et surtout notre ignoble indifférence collective.
Une lecture enrichissante, qui fait froid dans le dos en montrant le monde tel qu'il est!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire