mardi 8 avril 2014

Le coeur cousu

Carole MARTINEZ

Quatrième de couverture

Le cœur cousu de Carole Martinez est l'histoire d'une famille assez particulière, les Carasco, vivant au fin fond de l'Espagne de la fin du XIXème siècle. 

Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensembles, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels. Carole Martinez construit son roman en forme de conte : les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie.

C'est Soledad, (solitude) la narratrice. Elle recherche sa mère, ou plutôt l' amour de sa mère à travers les mots, les récits d' Anita, sa soeur ainée.

Frasquita reçoit un coffret, elle devra le garder et le protéger, sans l' ouvrir, neuf mois pour y découvrir un don.(Neuf mois, le temps que met un enfant pour se former dans le corps, dans le coeur de sa mère.)Lorsque sa fille aînée sera pubère, elle devra le lui transmettre...et ainsi de suite, de mère à fille, de soeur à soeur. 
Chaque enfant née de Frasquita aura un don différent.
Et nous allons suivre cette mère courage, qui protègera et aimera ses aînés jusqu' à perdre la tête et marcher...marcher...comme si elle voulait fuir ce dernier enfant qu' elle porte. Devenue un être fragile, elle finira par s' arrêter en Afrique du Nord. Elle vivra de ce don qui lui a tant nuit en faisant des robes de mariées.
Les hommes ne sont pas absents de ce roman, mais ils ont tous un côté négatif. Le père qui ne revient que pour détruire son fils, le médecin Eusebio, devenu un "ogre" et qui attend de sa mère qu'elle lui ôte la vie plutôt que d' assumer ses actes, le prêtre qui préfère voir le diable dans la voix d' Angela au lieu d' avouer son désir...

"N' est-ce pas la douleur de nos mères que nous nous léguons depuis la nuit des temps dans cette boîte en bois?"

C'est un conte, mais juste parce que la mère et ses enfants ont des dons surnaturels..., c'est un beau roman que j' ai lu avec plaisir.

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