lundi 12 avril 2021

Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

 


Quatrième de couverture :

    C'est une maison petite et laide. Pourtant en y entrant, Clémence n'a vu que le jardin, sa profusion minuscule, un mouchoir de poche grand comme le monde. Au fond, un bassin de pierre, dans lequel nagent quatre poissons rouges et demi. 
    Quatre et demi, parce que le cinquième est à moitié mangé. Boursouflé, abîmé, meurtri : mais guéri. Clémence l'a regardé un long moment. 
    C'est un jardin où même mutilé, on peut vivre.
    Clémence s'y est installée. Elle a tout abandonné derrière elle en espérant ne pas laisser de traces. Elle voudrait dresser un mur invisible entre elle et celui qu'elle a quitté, celui auquel elle échappe. Mais il est là tout le temps. Thomas. Et ses orages. 
    Clémence n'est pas partie, elle s'est enfuie.

Mon avis :

    Les chiffres sont là, hélas, durs, implacables, c’est au sein des foyers que sont commises les plus grandes violences, les plus sordides agressions, envers les femmes, comme envers les enfants.
    Pas de marques, pas de bleus, pas de traces de coups, non, Thomas lui c’est la torture psychique qu’il pratique. Et je dois dire que Sandrine Collette excelle dans cette description. Elle existe cette maltraitance, elle est présente autour de nous. Elle se cache souvent et ne sais pas dire son nom, même aux plus proches, même aux plus aimants.
    Elle se dissimule sous le sourire charmant et charmeur d’un homme plus que sympathique, agréable et courtois. Il isole sa proie tel le prédateur qu’il est.
    Quand la solution n’est plus que de se cacher, de disparaitre, de fondre tant physiquement qu’intellectuellement. Quand l’isolement est tel qu’on ose même plus attraper la main tendue.
    
    Encore une fois, Sandrine Collette me séduit. J’aime sa cruauté qui n’est que le reflet de notre société. J’aime qu’elle nous montre sans pudeur ce qui nous fait tourner la tête, nous « hypocrites lecteurs » (Ch. B.).
    J’aime quand ses héros dévastés se relèvent et sont capables du meilleur comme du pire pour renaître, pour recommencer.

Sandrine Collette avril 2016
Photo source:
Photo Photo Ph. Matsas
Livres Hebdo 2016


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