dimanche 28 août 2016

Depuis 60 ans, l'Afrique s’est trompée: L’Union Africaine face à ses responsabilités.

 Donnet SISA NZENZO

Quatrième de couverture

Les indépendances des pays africains n’ont pas réussi à être le symbole d’une nouvelle ère. Car, dans les années qui ont suivi, les dirigeants chargés de remplacer les colons n’ont pas été à la hauteur des attentes pesant sur eux. Leurs manières de diriger se sont caractérisées par de nombreux écarts : dictature, népotisme, corruption et détournements de fonds. Ainsi que par des incitations à la division entre membres des différentes tribus, clans, ethnies et régions.
Face à ce drame continental, les révoltes ayant fini par lasser les populations africaines, et vu les pertes humaines et l’inefficacité à long terme des soulèvements, la solution finale pour les habitants du « Berceau de l’humanité » a souvent été de se résigner à la fatalité comme si être Africain était synonyme de souffrance, de privation et d’humiliation ; ou d’émigrer vers des pays où le bien-être des citoyens est mieux considéré.
Il est vrai que la communauté internationale a sa part de responsabilités dans les problèmes de l’Afrique et des Africains. Par contre, dire qu’elle est la seule responsable de cette tragédie humaine relèverait d’une extrême malhonnêteté intellectuelle. Si, dès les indépendances des pays africains, il y avait eu au pouvoir des gens intègres et consciencieux, il n’y aurait pas autant de souffrances dans chacun des pays africains, et ainsi, bien moins d’émigrations.
Emmett Legrand


C'est le troisième ouvrage que je lis de Donnet Sisa-Nzenzo. J'aime beaucoup son écriture, claire et précise. Il s'agit ici d'un essai politique et économique, sujets qu'en principe j'évite.
Mais voilà que j'ai envie de découvrir l'Afrique, celle d'hier, celle d'aujourd'hui, et de préférence par des écrivains africains (quelque soit leur couleur!).
Jeune immigré, venu en Europe pour étudier, j'ai pu lors de précédents récits apprécier la vision de Donnet sûr nos institutions. Les difficultés rencontrées l'ont grandi!
Il fait parti des forces vives d'Afrique qui veulent évoluer vers de vraies démocraties. Il fait ce lourd constat des responsabilités des africains eux même dans le processus de l'indépendance, de la corruption aussi, aidée quand même par les anciens colonisateurs.
Il ne se contente pas d'être dans la critique, il propose aussi une constitution;
"J’appelle de tous mes vœux la mise en place d’une constitution panafricaine (fruit d’un travail collaboratif entre l’Union Africaine, l’ensemble des pouvoirs politiques, des opposants et des membres de la société civile). Je propose quelques promesses et conditions préalables au panafricanisme".
Riche, instructif, et bien écrit…un essai plein d'espoir.

Je remercie l'auteur de m'avoir offert cette lecture.

vendredi 26 août 2016

Danser les ombres.

Laurent GAUDÉ

Quatrième de couverture

    En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu'elle ne partira plus, qu'elle est revenue construire ici l'avenir qui l'attendait. 
    Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d'un groupe d'amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l'envie d'aimer et d'accomplir sa vie. 
    Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence… 
Pour rendre hommage à Haïti, l'île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l'instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D'une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l'oubli.

J'ai à peine commencé ce roman que l'Italie tremble. Alors bien sûr, le tremblement de terre, juste le temps de préparer un café, ce tremblement de la terre d' Haïti en 2010 je l'assimile malgré moi aux souffrances d'aujourd'hui, aux éternelles souffrances des hommes, ici et ailleurs!

Ils sont tous là, rescapés d'anciennes luttes, ayant vécu différents régimes, différentes luttes, ayant subi les Duvalier, la férocité des tontons Macoutes, puis Aristide…le futur aussi, ces petites élèves infirmières, venues apprendre à faire des perfusions, des piqûres pour retourner dans leur village et panser les plaies…Ils se retrouvent le soir pour parler, jouer, dans un ancienne maison close. 
Le temps de faire passer un café, c'est la désolation. Trente, trente sept secondes et c'est l'horreur. Les gens errent dans les rues à la recherche de leur disparus…Les ombres, les vivants, les morts…La peur de n'être plus rien, et l'espoir aussi.
C'est le Gaudé que j'aime, qui toujours au coeur de la tempête fait ressortir l'humain.

lundi 22 août 2016

Comme un enfant perdu

Renaud SÉCHAN

Quatrième de couverture

Je parcourais les rues,
Ma guitare sur le dos,
Comme un enfant perdu,
Je traînais des sanglots.
Ma vie n’avait pas de sens,
Et l’amour fuyait mes pas.
Je n’ai jamais eu de chance,
Je n’en aurai jamais, je crois. 
Renaud, Lucile, 1969

 "Quand vous m’offriez des fleurs et que je vous grognais quelques mots inaudibles – d’aller vous faire voir, que plus jamais je ne chanterai, embrumé dans les vapeurs de l’alcool, je vous ai rendus malheureux, comme j’ai rendu malheureux tous les miens. Je le sais, je l’ai lu dans les milliers de lettres que vous m’avez adressées. Eh bien, dans les mois qui viennent, je vais m’efforcer de vous rendre le sourire. Et qui sait ? Peut-être même allons-nous pleurer ensemble du bonheur de nous retrouver vivants, et sous le même ciel. Toujours debout."
Renaud,
L’Isle-sur-la-Sorgue, 11 mai 2016

Ce livre est un événement.
Après le grand retour de Renaud et le succès triomphal de son nouvel album "Toujours debout", le chanteur publie son autobiographie. Dans son livre, Renaud raconte ses amours, ses tourments, sa révolte face aux injustices du monde. Un livre, dit-il, qui permet de comprendre. Sa vie. La vie. Et qui nous bouleverse à chaque page.


J'aime Renaud, je l'ai aimé dès que je l'ai entendu, dès que je l'ai vu. Il disait avec ses mots, des maux de toujours, mais pas seulement… la tendresse, l'enfance aussi, l'amour souvent.
Cette autobiographie, c'est lui tout simplement.
J'ai eu cette impression de l'entendre parler, fredonner parfois.
Il raconte son enfance, son père, son regret de n'avoir pas su lui dire son amour, sa famille, ses origines. Il nous parle de Dominique, beaucoup… Elle semble être un des piliers de sa vie…
Il raconte ses errances, ses descentes aux enfers, ses angoisses…
Merci à Laurence et à sa famille pour ce joli cadeau d'anniversaire.
J'ai le plaisir de posséder



un très bel ouvrage que je feuillette de temps en temps.



samedi 20 août 2016

Et le châtiment sera de vivre

Morgan CAINE

Quatrième de couverture

La suite très attendue de « La Complainte des Filles de Loth ».
Après avoir découvert qui était réellement le Glaive, il semble que les inspecteurs Red et Watson, tout comme Jordan Adams goûtent une pause bien méritée.
Il y aurait même du mariage dans l'air que cela n'étonnerait personne…
Jusqu'à ce que Jordan disparaisse. Aucune demande de rançon, aucun indice.
Alors, tous basculeront dans l'effroi en réalisant que l'horreur n'est pas forcément là où l'imagine.
Car jusqu'où est-on capable d'aller pour sauver ceux qu'on aime?


Quel plaisir pour moi que de retrouver l'écriture si juste, si vraie, si belle de Morgan Caine.
Alors que les sujets choisis sont durs, difficilement soutenables, jamais l'auteur ne fait dans le sensationnel, dans le voyeurisme. Elle avive notre imaginaire, elle nous remue jusqu'au tréfonds de notre être. Et le plus difficile c'est que, comme pour "La complainte des filles de Loth", elle est toujours parfaitement documentée. 
Jusqu'où sommes-nous capables d'aller pour "sauver" les gens qu'on aime,…Elle nous démontre que, même avec de beaux idéaux, on peut se fourvoyer… La théorie du glissement peut remettre en cause tout ce en quoi nous croyons, tout ce que nous essayons de transmettre. 
On retrouve aussi, non sans un certain plaisir quelques personnages de Jordan Leto dont Xander Kelly et son projet "Argos"(Les chevaux de Troie— Le châtiment de Niobé)
Jordan a été, (comme Rachel ou Rita) plutôt malmenée dans cette histoire, elle part se reposer en Ecosse… Morgan Caine promet de moins la faire souffrir dans un prochain roman… J'espère retrouver une Jordan optimiste, la jolie plume de l'auteur, et avoir moins mal au ventre, au coeur!

J’ai lu ce livre dans le cadre de la lecture commune de "Juillet- Août 2016" du forum " Partage lecture". Le livre a été offert par "Rokh éditions". Un grand MERCI à tous les intervenants.




lundi 15 août 2016

D'après une histoire vraie

Delphine de VIGAN



Quatrième de couverture 

" Tu sais parfois, je me demande s'il n y a pas quelqu'un qui prend possession de toi. "

Le roman est ainsi découpé: "Séduction", "Dépression", "Trahison".
J'ai eu c'est vrai un peu de mal à entrer dans le roman…"Séduction" me laissait un goût étrange, un sentiment de révolte, je ne comprenais pas pourquoi Delphine se laissait envahir par "L"… Puis, le déclic. La narratrice arrive à un tournant clé de sa vie, elle vient d'achever un roman autobiographique, le succès est au rendez-vous, elle est épuisée. Mais une autre page se tourne, ses enfants vont quitter le nid, s'envoler vers leur propre destinée…
L'émotion est alors venue, j'ai pu suivre Delphine à travers les différentes étapes de sa relation avec "L"…L'auteur sait faire monter la tension, elle joue "vrai" avec la peur, la manipulation, la perte de personnalité et jusqu'à l'usurpation d'identité.
Vigan sait avec justesse nous parler de sa peur de l'écriture, son angoisse de la page blanche, son absence d'inspiration. Je suis moins en phase lorsqu'elle parle du vrai, du faux, quelque soit le choix, autobiographie, roman, l'auteur se livre, donne une part de lui. 
J'ai aimé le clin d'oeil de la fin* .

dimanche 7 août 2016

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables.

Annie BARROWS

Quatrième de couverture

Ce n'était pas le projet estival dont Layla avait rêvé.
Rédiger l'histoire d'une petite ville de Virginie-Occidentale 
et de sa manufacture de chaussettes, 
Les Inusables Américaines.
Et pourtant...
Eté 1938. Layla Beck, jeune citadine fortunée, refuse le riche parti que son père lui a choisi et se voit contrainte, pour la première fois de sa vie, de travailler. Recrutée au sein d'une agence gouvernementale, elle se rend à Macedonia pour y écrire un livre de commande sur cette petite ville.
L'été s'annonce mortellement ennuyeux. Mais elle va tomber sous le charme des excentriques désargentés chez lesquels elle prend pension. Dans la famille Romeyn, il y a... La fille Willa, douze ans, qui a décidé de tourner le dos à l'enfance... La tante, Jottie, qui ne peut oublier la tragédie qui a coûté la vie à celui qu'elle aimait… Et le père, le troublant Felix, dont les activités semblent peu orthodoxes. Autrefois propriétaire de la manufacture, cette famille a une histoire intimement liée à celle de la ville.
De soupçons en révélations, Layla va changer à jamais l'existence des membres de cette communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claire Allain et Dominique Haas.

Ce livre commence par une série de lettres, écrites ou reçues par Layla, une de nos narratrices. Jeune femme venant de milieu nanti, peu au courant de le vie réelle, des préjugés à la pelle. C'est une punition que de se retrouver dans ce coin d'Amérique, mais elle est pleine de bonne volonté…
Willa, (je dois dire que c'est ma préférée), encore une enfant, et pourtant déjà si femme, qui décide de devenir une espionne, de découvrir ce qu'on lui cache, et de protéger Félix, son père. Comme j'ai aimé la voir se cacher, écouter et découvrir les secrets…Comme parfois j'aurai aimé la protéger de ses découvertes.
Jottie, (ou parfois Josie!?!), l'âme du foyer, la gardienne au trop grand coeur…au passé si douloureux, au frère si étrange. Une femme sacrifiée à la sacro sainte famille…
Trois femmes, trois générations, trois visions différentes d'une famille, d'une ville.

Nous sommes à la fin des années trente, le pays est en pleine récession, la misère est là, avec son lot de chômeurs. Nous allons à la rencontre du passé de Macédonia, nous découvrons les hommes qui ont crée la ville et leurs descendants…Des personnages atypiques et bien décrits.
Un agréable moment de lecture.

mardi 2 août 2016

Demain est un autre jour

Lori Nelson SPIELMAN

Quatrième de couverture

Qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunesse ? 
Brett Bohlinger, elle, a un an pour le découvrir. Pensant hériter de l'empire cosmétique familial à la mort de sa mère, elle apprend que cette dernière, qui avait pour elle de tout autres projets, ne lui a légué qu'un vieux bout de papier : la liste de tout ce que Brett voulait vivre quand elle avait 14 ans.
Si elle veut toucher sa part, la jeune femme doit réaliser chaque objectif de cette "life List".
Enseigner ? Aucune envie. Un bébé ? Andrew, son petit ami, n'en veut pas. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew. À moins que…
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinski.

C'est un livre léger, agréable à lire, parfait en cette saison de vacances.
L'héroïne est attachante, sympathique. 
Quelle idée a donc derrière la tête cette maman, qui avant de mourir, décide que sa fille n'héritera que lorsqu'elle aura réalisé ses rêves d'enfants?
J'ai aimé l'idée en tout cas, je trouve le titre joli et plein d'espoir…