dimanche 17 avril 2022

Des torrents de sang et d'argent de Philippe CUISSET


Philippe Cuisset nous raconte la tragédie vécue par les peuples Herero et Nama, chassés de leurs terres par les allemands, devenues colonie allemande l’Afrique du Sud-ouest et gouvernée par le général Von Trotha. Réputé pour sa cruauté il va organiser les premiers camps de concentrations. Ils se transformeront en camps de travail, la main d’œuvre est sous-alimentée, maltraitée, beaucoup meurent de malnutrition.
Afin de réaliser des caractéristiques ethniques et étayer ses thèses raciales, des crânes sont prélevés, bouillis et « nettoyés » par les prisonniers, puis envoyés à Eugen Fischer (Théorie de l'hygiène raciale).
« Verser des torrents de sang et d’argent », c’est ce que n’hésite pas à dire, et à faire Lothar von Trotha.

Esther, elle est d’origine Nama. Des massacres des Herero, elle ne connait que le récit Jan Kariko. Elle représente le vécu de son peuple. Elle n’est pas victime, elle est témoin. Son regard jamais ne faiblit. Esclave, écorcheuse de crâne, prisonnière du Rail, elle s’évade.
Esther c’est le fil rouge que suit Philippe Cuisset pour nous montrer, à travers le regard de cette femme l’horreur de ce génocide. Les morts, les souffrances c’est Esther.

La liste des génocides est longue et j’ai l’impression que malgré toutes nos bonnes volontés, ces horreurs se poursuivent, hélas!

Redécouverte dans les années 1990, cette guerre coloniale menée par Trotha fut qualifiée rétroactivement de premier génocide du xxe siècle. Son plan d'extermination des Hereros a été comparé par certains historiens au plan d'extermination des Juifs mené par les Nazis. (source wikipédia)

Le 16 août 2004, le gouvernement allemand a présenté ses excuses officielles, historiques et morales pour ces atrocités, qualifiées dans un communiqué signé par la ministre allemande déléguée à la Coopération de « génocide »


Photo 2ème de couverture : 
Survivants après leur fuite dans le désert d'Omaheke, 
dans le Sud-Ouest africain allemand (Namibie actuelle)

Quatrième de couverture:

Entre 1904 et 1908, dépossédés de leurs terres, les peuples herero et nama se révoltent contre la colonisation allemande. Le général von Trotha mate l’insurrection et signe le premier ordre écrit d’extermination totale. Les deux peuples sont décimés. L’opinion internationale s’émeut, le génocide est différé. 

Insidieusement le crime se poursuit : le camp de Shark Island constitue une ébauche de purification ethnique. Épuisement et sous-alimentation tuent encore, les crânes des prisonniers sont livrés aux médecins racialistes pour cautionner cette suppression radicale. Après la découverte du premier diamant namibien, l’Empire décide de construire un chemin de fer sur lequel les rescapés meurent en nombre le long des voies. 

Esther endurera la déportation sur la sinistre Île aux requins, elle sera ensuite l’une des esclaves du rail : une vie comme une traversée du désert à l’image de ces peuples broyés par la machine coloniale.

Philippe Cuisset
Photo source Babelio
Février 2022

L'interview de Philippe Cuisset radio primitive 

Je remercie "Partage lecture" et Les éditions Kyklos pour ce partenariat.

Mes lectures de Philippe Cuisset


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