lundi 11 avril 2016

Les enfants de l'eau noire

Joe R. LANSDALE

Quatrième de couverture

Texas, années 1930. Élevée dans la misère au bord de la Sabine, qui s’écoule jusqu’aux bayous de Louisiane, May Linn, jolie fille de seize ans, rêve de devenir star de cinéma. Un songe qui s’achève brutalement lorsqu’on repêche dans le fleuve son cadavre mutilé. Ses jeunes amis Sue Ellen, Terry et Jinx, en rupture familiale, décident alors de l’incinérer et d’emporter ses cendres à Hollywood. May Linn ne sera jamais une star, mais au moins elle reposera à l’endroit de ses rêves…
Volant un radeau mais surtout le magot d’un hold-up, la singulière équipe s’embarque dans une périlleuse descente du fleuve, le diable aux trousses. Car non seulement l’agent Sy, flic violent et corrompu, les pourchasse, mais Skunk, un monstre sorti de l’enfer, cherche à leur faire la peau. Quand vous décidez de faire vôtres les rêves d’un autre, ses pires cauchemars peuvent aussi profiter du voyage…

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Bernard Blanc.

Dès les premières pages, nous plongeons dans un univers sordide, qui fait peu de cas de la vie humaine, où les femmes battues n'ont plus la force de se battre, où les hommes ne sont que des brutes sanguinaires, où de jeunes ados, s'ils veulent un avenir n'ont d'autre choix que la fuite. 
Sue Ellen, la narratrice fuit, pour ne plus avoir à dormir avec une buche, au cas où son père…pour ne plus avoir le spectacle de sa mère, se réfugiant dans la drogue pour ne plus vivre sa vie. Terry fuit, un beau-père terrorisant sa mère, fuit un village où, parce que trop beau, trop délicat, une réputation d'homosexuel lui colle à la peau, Jinx, jeune noire n'a d'autre espoir que de servir les blancs, sous-payée et maltraitée. Alors, réaliser, par delà la mort, le rêve de leur amie, c'est aussi choisir une autre vie.
Je ne classerai pas ce roman dans les policiers ou thrillers, mais dans les romans d'aventures. Nos jeunes héros vont en effet, avec la maman de Sue Ellen, naviguer sûr la Sabine, devant échapper à leurs poursuivants, (ils ont tout de même récupéré l'argent d'un hold up) mais aussi au terrible Skunk. 
J'ai de suite aimé la narratrice, ses doutes, ses peurs, sa largesse d'esprit et sa force de caractère. 
"—Une fille de couleur et un pédé… Tu traînes décidément avec des gens bizarres.
  —La seule chose de bizarre, c'est qu'il y ait des gens pour penser que ça l'est."
Je crois que cet extrait d'un dialogue entre Terry et Sue Ellen résume bien la personnalité de la narratrice.
Une lecture rapide, agréable et qui parfois fait froid dans le dos!

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