C’est un étonnant récit de voyage. Le choix de La Sibérie (imposée par son éditrice ?) est surprenant.
Mais ce que Férey aime, ce ne sont pas les lieux, ce sont les gens, les rencontres. Réussir à communiquer dans les bars, être heureux de rencontrer quelqu’un qui baragouine quelques mots compréhensibles, boire des verres, partager les repas, porter des toasts. Mais, il le reconnait, c’est surtout lui, et son copain « la bête » qui consomment bières et vodka.
Découvrir que cette ville de pollution, bradée à quelques oligarques russes est aussi une ville aimée par ses habitants, une ville photographiée avec amour. Se lier d’amitié, sympathiser avec les hommes et les femmes trop tôt vieillis, respecter leurs rêves, partager un peu de leur vie.
Puis, comme amputé d’amitié, retrouver le foyer et la vie parisienne, se souvenir de la chaleur de l’accueil russe de Sibérie, et raconter avec talent le « Zaboy », tenir sa promesse d’écrire leur Norilsk, c’est la tâche qu’avec talent Férey réalise avec ce court récit.
Norilsk, nord de la Sibérie. La ville la plus peuplée de cette région du globe. L'une des plus polluées de la planète. Un ancien goulag où les bâtiments soviétiques s'effondrent. On ne peut s'y rendre qu'avec l'autorisation du FSB - le KGB d'aujourd'hui. Une énorme mine de nickel, tenue par des oligarques. Une population majoritairement constituée de mineurs. Espérance de vie lamentable. Deux mois par an de nuit totale. Un froid qui, l'hiver, peut atteindre - 60° C. Pas d'animaux, pas d'arbres, rien.
Quatrième de couverture :
En résumé, la ville la plus pourrie au monde. Pour affronter cet enfer, Caryl Férey avait sa botte secrète : La Bête.
Caryl Férey
Photo source
Editions Paulsen
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