mercredi 3 décembre 2025

Les yeux de Mona de Thomas SCHLESSER

C’est surement un merveilleux souvenir que Dadé va offrir à cette fillette : découvrir des oeuvres d’art en compagnie de son grand-père, homme érudit et désireux de partager son amour de la peinture.
J’ai regretté l’absence de certains peintres, mais il fallait faire un choix.

Mona c’est le fil rouge de cette histoire, on rencontre ses parents, ses amies…c’est une petite fille sympathique, avec les joies et les peurs des enfants de son âge.

Le regard de l’enfant  est intéressant. Comme elle doit se concentrer sur une seule oeuvre, elle finira par en voir tout ce que le peintre a voulu montrer, ou même parfois cacher dans la toile.

Il y a cet élément clé de son enfance, cette grand-mère qui semble s’être volatiliser…lui offrant ce doux souvenir, ce collier dont elle ne se sépare pas.

On aurait pu se passer de ce professeur de français, pédant et méprisant. Mais Mona sait aussi parfois être insolente!

Une belle approche de l’art pictural.

Lecture commune avec Laurence.

Quatrième de couverture:

Cinquante-deux semaines : c'est le temps qu'il reste à Mona pour découvrir toute la beauté du monde.
C'est le temps que s'est donné son grand-père, un homme érudit et fantasque, pour l'initier, chaque mercredi après l'école, à une œuvre d'art, avant qu'elle ne perde, peut-être pour toujours, l'usage de ses yeux.
Ensemble, ils vont sillonner le Louvre, Orsay et Beaubourg.
Ensemble, ils vont s'émerveiller, s'émouvoir, s'interroger, happés par le spectacle d'un tableau ou d'une sculpture. Empruntant les regards de Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Claudel, Kahlo ou Basquiat, Mona découvre le pouvoir de l'art et apprend le don, le doute, la mélancolie ou la révolte, un précieux trésor que son grand-père souhaite inscrire en elle à jamais.

vendredi 21 novembre 2025

Papi Mariole de Benoît PHILIPPON

C’est un duo peu commun, que ce vieil homme atteint de la maladie d’ Alzheimer et cette jeune femme victime de la publication d’une « sex tape », où son visage apparait, ne laissant aucun doute sur son identité.
Ils retrouvent Madame Chonchon, la truie de Papi.
Une dauphine, une papi Mariole, ancien tueur à gage sur-armé, à la recherche de « Marino » une jeune femme violée, trahie et son désir de vengeance…
J’ai passé un excellent moment avec ces personnages, certainement atypiques, mais sympathiques.

Quatrième de couverture:

« Bon sang de bon soir, mais qu'est-ce que je fous là ? »

À l'entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Échappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d'une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle.
Mathilde, elle, se bourre d'anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d'en finir... à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l'aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or.

dimanche 26 octobre 2025

Où vont les larmes quand elles sèchent de Baptiste BEAULIEU

La vie quotidienne d’un médecin généraliste, dans une cité plutôt modeste. Il écoute, il essaie de soigner, d’apaiser… La vie et la mort se côtoient. Il est aussi le témoin de toutes ces violences que subissent les plus faibles, les femmes battues et violées qui ne l’avouent jamais.

Si parfois j'ai eu quelques sourires, et même rires, je crois que j’ai davantage été bouleversée par ce livre, que je qualifierai presque de « journal de bord ».
Tout ou presque est dit, et si les larmes ne coulent plus, c’est parce que pleurer ne sert à rien, si on ne peut pas agir!
Mais rire ou pleurer permet d’évacuer nos angoisses.

Un roman qui retrace un bel engagement, une belle mission que celle de ce médecin qui soigne les corps et les âmes aussi.

Quatrième de couverture:

La salle d'attente de Jean déborde de patients. Tous les jours, il entend des histoires. Parfois, il les lit directement sur le corps des malades. Il soigne, écoute, console. Mais lui ne pleure jamais. Ses larmes sont coincées dans sa gorge. Il ne sait plus comment pleurer depuis cette nuit où il lui a manqué six minutes.

dimanche 19 octobre 2025

Les âmes fracassées d' Alfred LENGLET

Après avoir lu ce roman, je ne suis plus aussi sûre que la musique adoucit les mœurs. 

Des drones assassins, l’auteur utilise la technologie moderne pour réaliser des assassinats pratiquement parfaits! 

Je ne parlerai pas du commandant Nolan Diethelm, ni de son équipe. L’enquête réalisée est prenante et agréable à suivre. Alfred Lenglet est commissaire de police. Je n’ai donc aucun doute sur le réalisme de l’histoire et la façon de travailler des policiers.
En revanche, j’ai trouvé dans l’histoire de Meningi, chef d’orchestre, de sa compagne, de leur vie, leurs blessures et plus certainement leur sadisme une dimension assez effrayante. Il n’y a même pas d’amour. Il y a de la perversion sans doute, de la maltraitance, des enfants perdus, des enfants sacrifiés…
On vibre, on continue la lecture parce qu’on voudrait une issue… pas trop fracassée! 
C’est un roman que j’ai lu d’une traite. Les circonstances s’y prêtaient sans doute, mais je n’ai pas laissé ma liseuse avant d’avoir fini ce roman. Une lecture prenante et addictive que je recommande. 

Présentation de l'éditeur:

Jean-Baptiste Meningi, chef de l'orchestre de Lyon, vient d'être assassiné au moyen d'un drone, alors qu'il faisait son footing dans le parc de la Tête-d'Or. Meurtre ciblé ou attaque terroriste ?
Sur place, le commandant de police Nolan Diethelm et son équipe d'enquêteurs sont sur le pied de guerre. Les autorités s'en mêlent et, lorsque l'expertise des débris de l'appareil révèle l'utilisation d'un logiciel de reconnaissance faciale, le doute n'est plus permis : la victime n'a pas été choisie par hasard.
Entre course judiciaire, faux-semblants et pression médiatique, la tension monte.
Très vite, les policiers se retrouvent confrontés à une vérité balayant les évidences.
Une vérité dont personne ne sortira indemne.
Comment se relever et survivre quand notre âme est fracassée ?

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

vendredi 10 octobre 2025

La collision de Paul GASNIER

Voilà un jeune homme dont j’aime regarder les reportages, écouter les chroniques. Toujours très précis, ses éditoriaux laissent souvent une ouverture au dialogue. Quand il a présenté son livre, je savais qu’il rejoindrai ma bibliothèque.
Au delà de l’histoire très triste qu’il nous raconte, j’ai aimé son écriture, et j’espère qu’il continuera dans ce domaine.

Il aura fallu plus de dix ans après cette collision qui priva Paul Gasnier de sa mère pour qu’il décide d’enquêter sur ce meurtre.
Des gamins jouent, des rodéos urbains, pour passer le temps, parce que pour un instant ils sont des héros, cowboys d’un nouveau genre dans des villes en mal de leur jeunesse.
On l’imagine éthérée, légère et souriante sur son vélo. Elle est heureuse, libre, elle peut enfin prendre du temps pour elle…Elle a encore tellement de choses à vivre, de bonheur à découvrir…
Il y a un jeune homme, qu’on a essayé d’élever correctement, en lui donnant des valeurs familiales. Un jeune homme dont on aurait jamais entendu parler, mais un jeune homme qu’à un moment donné on a oublié. Il avait sans doute besoin d’aide psychologique, peut-être de soins psychiatriques…

Un récit qui va contre les idées reçues. Sans jamais la nommer, Paul nous parle ce cette mère qu’il n’a jamais appelé maman. Cette femme qu’il sublime juste par l’amour et la tendresse qu’il lui porte.

Je conseille vivement cette lecture.

Quatrième de couverture :

En 2012, en plein centre-ville de Lyon, une femme décède brutalement, percutée par un jeune garçon en moto cross qui fait du rodéo urbain à 80 km/h.
Dix ans plus tard, son fils, qui n’a cessé d’être hanté par le drame, est devenu journaliste. Il observe la façon dont ce genre de catastrophe est utilisé quotidiennement pour fracturer la société et dresser une partie de l’opinion contre l’autre. Il décide de se replonger dans la complexité de cet accident, et de se lancer sur les traces du motard pour comprendre d’où il vient, quel a été son parcours et comment un tel événement a été rendu possible.
En décortiquant ce drame familial, Paul Gasnier révèle deux destins qui s’écrivent en parallèle, dans la même ville, et qui s’ignorent jusqu’au jour où ils entrent violemment en collision. C’est aussi l’histoire de deux familles qui racontent chacune l’évolution du pays. Un récit en forme d’enquête littéraire qui explore la force de nos convictions quand le réel les met à mal, et les manquements collectifs qui créent l’irrémédiable.

vendredi 22 août 2025

Alan de Jean-Marc DHAINAUT

Plonger dans l’enfance d’Alan Lambin est plutôt une bonne idée. Nous partons à la découverte de cette si attachante Madenn. Elle lui a donné une grande partie de son savoir. Les légendes, les superstitions, les diables et les démons n’ont aucun secret pour cette Grand-Mère. Une enfance bercée par les contes bretons, structurée par un père enseignant et plutôt cartésien, et une maman toute faite de douceur et de tendresse, notre petit bonhomme a tout pour être heureux! 

Nous sommes au coeur de ce que des familles peuvent vivre de plus terrifiant, la disparition de jeunes enfants… Ils sont quatre, qui très vite seront suivis par notre chérubin.

Entrer dans le monde de Jean-Marc Dhainaut, c’est pénétrer dans l’univers des légendes, du paranormal. C’est avoir accès au monde magique des sorciers et sorcières, de l’ankou qui veut son quota d’âmes, des secrets bien gardés, des lieux mystiques, des caves et des maisons chancelantes. C’est admettre notre ignorance et découvrir un monde où la solidarité n’est pas vaine. Pour aller de l’avant, il ne faut pas oublier les horreurs de la guerre et les vestiges du passé.

J’ai beaucoup aimé cette enfance. J’ai moins aimé revenir dans le monde d’ Alan Lambin adulte et la fin du roman.

Quatrième de couverture:

Hiver 1948, Côtes-d'Armor. Dans un hameau isolé, quatre enfants s'évanouissent dans la nuit sans laisser de trace. Aucun témoin, aucun indice. Très vite, la panique cède la place à la suspicion, et les regards se tournent vers une maison. Sa propriétaire traîne une sombre réputation, certains murmurent même qu'elle pratique la sorcellerie.

Mais la terreur atteint son paroxysme quand Alan, 6 ans, le petit-fils de Madenn Carvec, disparaît à son tour. Prête à tout pour le retrouver, elle devra s'aventurer au cœur des ténèbres et pousser les portes de l'enfer.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

Mes lectures de Jean-Marc Dhainaut


mercredi 20 août 2025

Toutes les époques sont dégueulasses de Laure MURAT

C’est un petit essai que j’ai beaucoup aimé. L’auteur nous démontre comment, selon les époques, les éditeurs ont cherché à « moderniser » les oeuvres du passé. Changer les titres des romans, effacer certains passages, rester toujours et encore dans le « politiquement correct ».

Est-ce uniquement pour rééditer et vendre certains romans que les éditeurs ont fait ce choix, des raisons économiques?
Je pense que seuls les auteurs (et autrices) ont le droit de transformer leurs écrits. On a toujours le choix de ne pas les lire. 

Un texte à découvrir et à partager!

Quatrième de couverture :

Depuis quelques années, un malaise s’est installé dans la culture contemporaine. Ici on récrit des textes classiques ou certains best-sellers pour les purger du racisme et du sexisme, ailleurs on en appelle à une surenchère de contextualisations.

Et si la question qui sous-tend ce vaste débat était mal posée ? S’il s’agissait, dans bien des cas, d’argent et non d’éthique ? Et si la censure n’était pas du côté qu’on croit ? Et si les précautions prises à tout contextualiser produisaient à terme un effet pervers ?

À l’aide de quelques exemples, Laure Murat tente de rebattre les cartes d’une polémique qui, à force d’amplifier, brouille les vrais enjeux de la création et de sa dimension politique.