vendredi 22 août 2025

Alan de Jean-Marc DHAINAUT

Plonger dans l’enfance d’Alan Lambin est plutôt une bonne idée. Nous partons à la découverte de cette si attachante Madenn. Elle lui a donné une grande partie de son savoir. Les légendes, les superstitions, les diables et les démons n’ont aucun secret pour cette Grand-Mère. Une enfance bercée par les contes bretons, structurée par un père enseignant et plutôt cartésien, et une maman toute faite de douceur et de tendresse, notre petit bonhomme a tout pour être heureux! 

Nous sommes au coeur de ce que des familles peuvent vivre de plus terrifiant, la disparition de jeunes enfants… Ils sont quatre, qui très vite seront suivis par notre chérubin.

Entrer dans le monde de Jean-Marc Dhainaut, c’est pénétrer dans l’univers des légendes, du paranormal. C’est avoir accès au monde magique des sorciers et sorcières, de l’ankou qui veut son quota d’âmes, des secrets bien gardés, des lieux mystiques, des caves et des maisons chancelantes. C’est admettre notre ignorance et découvrir un monde où la solidarité n’est pas vaine. Pour aller de l’avant, il ne faut pas oublier les horreurs de la guerre et les vestiges du passé.

J’ai beaucoup aimé cette enfance. J’ai moins aimé revenir dans le monde d’ Alan Lambin adulte et la fin du roman.

Quatrième de couverture:

Hiver 1948, Côtes-d'Armor. Dans un hameau isolé, quatre enfants s'évanouissent dans la nuit sans laisser de trace. Aucun témoin, aucun indice. Très vite, la panique cède la place à la suspicion, et les regards se tournent vers une maison. Sa propriétaire traîne une sombre réputation, certains murmurent même qu'elle pratique la sorcellerie.

Mais la terreur atteint son paroxysme quand Alan, 6 ans, le petit-fils de Madenn Carvec, disparaît à son tour. Prête à tout pour le retrouver, elle devra s'aventurer au cœur des ténèbres et pousser les portes de l'enfer.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

Mes lectures de Jean-Marc Dhainaut


mercredi 20 août 2025

Toutes les époques sont dégueulasses de Laure MURAT

C’est un petit essai que j’ai beaucoup aimé. L’auteur nous démontre comment, selon les époques, les éditeurs ont cherché à « moderniser » les oeuvres du passé. Changer les titres des romans, effacer certains passages, rester toujours et encore dans le « politiquement correct ».

Est-ce uniquement pour rééditer et vendre certains romans que les éditeurs ont fait ce choix, des raisons économiques?
Je pense que seuls les auteurs (et autrices) ont le droit de transformer leurs écrits. On a toujours le choix de ne pas les lire. 

Un texte à découvrir et à partager!

Quatrième de couverture :

Depuis quelques années, un malaise s’est installé dans la culture contemporaine. Ici on récrit des textes classiques ou certains best-sellers pour les purger du racisme et du sexisme, ailleurs on en appelle à une surenchère de contextualisations.

Et si la question qui sous-tend ce vaste débat était mal posée ? S’il s’agissait, dans bien des cas, d’argent et non d’éthique ? Et si la censure n’était pas du côté qu’on croit ? Et si les précautions prises à tout contextualiser produisaient à terme un effet pervers ?

À l’aide de quelques exemples, Laure Murat tente de rebattre les cartes d’une polémique qui, à force d’amplifier, brouille les vrais enjeux de la création et de sa dimension politique.

vendredi 15 août 2025

Clamser à Tataouine de Raphaël QUENARD

C’est avec un talent certain que Quenard dissèque son personnage. Psychopathe hors normes (quoique un psychopathe n’est jamais dans les normes!) notre héros choisit ses victimes dans toutes les couches de la société. Uniquement des femmes. De l’aristocrate à la bourgeoise, de la prolétaire à la femme entretenue, de la SDF à la jeune active. Sans état d’âme, il ote la vie. Une fin inattendue !

J’ai aimé l’écriture. J’ai trouvé son style agréable à lire. L’auteur est un jeune homme particulier, un acteur brillant, beau parleur (peut-être enrhumé?!), cinéaste aussi. Il donne parfois l’impression de s’écouter, de jouer un rôle. Il fait du Quenard, et je dois avouer que j’aime ça!

Après l’avoir découvert dans « Chien de la casse » (avec Anthony Bajon), j’ai découvert l’acteur-réalisateur dans « I Love Pérou », il fallait que je complète cette découverte avec ce roman.

Quatrième de couverture 

« La discutable dextérité dont j’ai fait montre pour me dépatouiller de mon existence laisse à penser que je suis tout sauf un exemple à suivre. »

C’est le moins qu’on puisse dire. Le narrateur est un jeune marginal qui n’a jamais cherché à s’intégrer. Ce qui ne l’empêche pas de trouver plus commode de rejeter l’entière responsabilité de son ratage sur la société. Et il compte bien, « en joyeux sociopathe », lui faire salement payer l’addition de sa défaite. Son plan ? S’immiscer dans toutes les classes sociales pour dénicher chaque fois une figure représentative de cette société détestée. Et la tuer. En écrivant le roman de ce psychopathe diaboliquement pervers, provocateur et gouailleur, l’auteur entraîne le lecteur dans une épopée macabre mâtinée d’un humour noir très grinçant.
Avec un style aussi électrique qu’inventif, Raphaël Quenard dissèque le cerveau malade d’un monstre moderne et met en scène toute la galerie de personnages qui l’entourent.


jeudi 7 août 2025

Vous ne connaissez rien de moi de Julie HÉRACLÈS

Simone étudie brillamment l’allemand à l’école, elle a depuis toujours un attrait pour ce pays. Elle aime ses dirigeants, et sans bien s'en rendre compte elle cautionne le gouvernement en place, trouve que l’Allemagne est bien gouvernée… Elle est intelligente mais elle ne sait pas faire la part des choses, trop jeune peut-être… (C’est l’année du bac!) 

L’auteure nous raconte l’histoire d’une jeune et jolie fille, Simone, soutenue et tellement aimée par sa grande soeur « Madeleine ». Nous vivons avec elle des histoires d’amour parfois sordides, puis cet immense amour pour Otto, et sa descente aux enfers.

Une belle idée que d’alterner passé et présent, de donner la parole à une femme qui n’a pas choisi le bon camp mais qui assume ses choix.

J’ai beaucoup de mépris pour ces hommes qui un jour se sont donné le droit de prendre des femmes et de les tondre, sans jugement, sans compassion…

Quatrième de couverture:

 "Aujourd’hui, vous m’avez rasé le crâne, vous m’avez marquée au fer rouge et maintenant vous m’insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n’aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd’hui, encore plus qu’hier, je suis forte d’un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d’entre vous passerez toute une vie à chercher et n’obtiendrez jamais. J’ai aimé. Et j’ai été aimée. "

Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson, conspuée par la foule.
Dans un roman bouleversant qui s’inspire de ce cliché, Julie Héraclès retrace la vie de cette femme libre, Simone, au tempérament incandescent.

dimanche 3 août 2025

À retardement de Franck THILLIEZ

La maladie mentale est hélas un sujet très vaste, il est essentiel de savoir qu’un malade, psychotique ou schizophrène est beaucoup plus en danger qu’il ne représente un danger pour la société.
Mais les journaux sont toujours friands de faits divers sordides, et les réalités sont souvent diffusées en fin de soirée, quand les bonnes gens dorment… La psychiatrie c’est, en France, le parent pauvre de la médecine.
La littérature aussi s’empare de ce phénomène.

Le couple Sharko Lucie Henebelle semble enfin avoir trouvé la paix et élève leurs jumeaux dans la sérénité. Ils restent cependant d’excellents enquêteurs.
Sharko et son équipe enquête dans le milieu de la psychiatrie…
C’est interessant, très poussé dans la connaissance des différents pathologies. 
On comprend quand même que les hôpitaux psychiatriques ne sont pas des centres de villégiature et que les soins donnés sont importants. Un assassin déclaré irresponsable ne part pas en vacances.

Quatrième de couverture:

    Unité pour malades difficiles de Chambly. Un nouveau patient est accueilli. Délirant, sans papiers, inapte à la garde à vue, celui-ci a poussé sans raison un passager sur les rails et prétend " fuir des vers ".
    Seine-Saint-Denis, à cinquante kilomètres de là. Sharko et son équipe découvrent le corps d'un quinquagénaire sauvagement assassiné près de son lit. Chez lui, aucune empreinte digitale ni trace d'ADN, pas même les siennes.
    Qui sont ces deux hommes ? Quelles sont leurs histoires ?

mercredi 23 juillet 2025

Retour à Rédemption de Patrick GRAHAM

Ce roman date de 2010. Il arrive dans ma PàL alors que l’internat de Bétharam et autres internats font une douloureuse actualité. Guérît-on jamais de son enfance?

Avec ce récit, sans doute trop réaliste, Graham nous plonge dans l’horreur des camps de redressement pour mineurs.
Peter et Wendy sont amoureux. Arrêtés parce que fugueurs ils sont internés à Rédemption. Peter est un meneur, il forme une équipe. Il l’a promis à,Wendy, il va les sortir de là!
Ils se surnomment eux-même les « enfants perdus », ils sont cinq garçons, et deux filles.
Alors oui, ce sont des enfants perdus, enfermés et maltraités.
Ils servent de main d’oeuvre bon marché. Ils sont aussi la proie de prédateurs sexuels pédophiles. 
Patrick Graham va très loin dans l’horreur. Il n’y a pas de répit.
On se demande quels adultes vont devenir ces enfants perdus.
Nous les retrouvons adultes...
J’ai trouvé ce roman plutôt bien écrit. 

Quatrième de couverture:

Six enfants s'étaient fait une promesse.
Vingt ans plus tard tous l'ont oubliée. Sauf un...

Vingt ans après avoir purgé sa peine à Rédemption, camp de redressement pour mineurs, Peter Shepard renoue avec son passé comme on reçoit un coup de couteau en plein cœur. Le brillant avocat d'affaires de San Francisco pensait avoir tiré un trait définitif sur ce sinistre établissement. Le meurtre de sa famille lui fait douloureusement retrouver la mémoire.

vendredi 11 juillet 2025

Le soldat désaccordé de Gilles MARCHAND

J’ai une tendresse particulière pour les soldats de la guerre de 14-18, et j’aime lire les romans qui retracent cette époque.

Il a perdu une main, mais il désire continuer de servir son pays, alors il reste soldat, il est chargé de rechercher des disparus.
Après la guerre, l’auteur, à travers son narrateur part, à la demande d’une mère, à la recherche d’un soldat-poète, Émile Joplain. Il découvre alors Lucie, une jolie alsacienne dont Émile est tombé amoureux. Une servante qui ne sied pas à Madame Joplain mère.
Une belle histoire d’amour. Des amants se perdent, se cherchent…et dans ces temps de guerre, dans la plaine de Verdun, dans les tranchés, les hommes survivent, racontent mais hélas ne savent plus très bien distinguer le rêve de la réalité.
J’ai beaucoup aimé Anna. Toute amour, toute tendresse.

Un roman court. J’ai tout apprécié, l’histoire, les rencontres et les personnages.

Quatrième de couverture 

Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d'amour que le jeune homme a vécu au milieu de l'enfer.
Alors que l'enquête progresse, la France se rapproche d'une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d'espoir dans un monde qui s'effondre.