dimanche 19 octobre 2025

Les âmes fracassées d' Alfred LENGLET

Après avoir lu ce roman, je ne suis plus aussi sûre que la musique adoucit les mœurs. 

Des drones assassins, l’auteur utilise la technologie moderne pour réaliser des assassinats pratiquement parfaits! 

Je ne parlerai pas du commandant Nolan Diethelm, ni de son équipe. L’enquête réalisée est prenante et agréable à suivre. Alfred Lenglet est commissaire de police. Je n’ai donc aucun doute sur le réalisme de l’histoire et la façon de travailler des policiers.
En revanche, j’ai trouvé dans l’histoire de Meningi, chef d’orchestre, de sa compagne, de leur vie, leurs blessures et plus certainement leur sadisme une dimension assez effrayante. Il n’y a même pas d’amour. Il y a de la perversion sans doute, de la maltraitance, des enfants perdus, des enfants sacrifiés…
On vibre, on continue la lecture parce qu’on voudrait une issue… pas trop fracassée! 
C’est un roman que j’ai lu d’une traite. Les circonstances s’y prêtaient sans doute, mais je n’ai pas laissé ma liseuse avant d’avoir fini ce roman. Une lecture prenante et addictive que je recommande. 

Présentation de l'éditeur:

Jean-Baptiste Meningi, chef de l'orchestre de Lyon, vient d'être assassiné au moyen d'un drone, alors qu'il faisait son footing dans le parc de la Tête-d'Or. Meurtre ciblé ou attaque terroriste ?
Sur place, le commandant de police Nolan Diethelm et son équipe d'enquêteurs sont sur le pied de guerre. Les autorités s'en mêlent et, lorsque l'expertise des débris de l'appareil révèle l'utilisation d'un logiciel de reconnaissance faciale, le doute n'est plus permis : la victime n'a pas été choisie par hasard.
Entre course judiciaire, faux-semblants et pression médiatique, la tension monte.
Très vite, les policiers se retrouvent confrontés à une vérité balayant les évidences.
Une vérité dont personne ne sortira indemne.
Comment se relever et survivre quand notre âme est fracassée ?

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

vendredi 10 octobre 2025

La collision de Paul GASNIER

Voilà un jeune homme dont j’aime regarder les reportages, écouter les chroniques. Toujours très précis, ses éditoriaux laissent souvent une ouverture au dialogue. Quand il a présenté son livre, je savais qu’il rejoindrai ma bibliothèque.
Au delà de l’histoire très triste qu’il nous raconte, j’ai aimé son écriture, et j’espère qu’il continuera dans ce domaine.

Il aura fallu plus de dix ans après cette collision qui priva Paul Gasnier de sa mère pour qu’il décide d’enquêter sur ce meurtre.
Des gamins jouent, des rodéos urbains, pour passer le temps, parce que pour un instant ils sont des héros, cowboys d’un nouveau genre dans des villes en mal de leur jeunesse.
On l’imagine éthérée, légère et souriante sur son vélo. Elle est heureuse, libre, elle peut enfin prendre du temps pour elle…Elle a encore tellement de choses à vivre, de bonheur à découvrir…
Il y a un jeune homme, qu’on a essayé d’élever correctement, en lui donnant des valeurs familiales. Un jeune homme dont on aurait jamais entendu parler, mais un jeune homme qu’à un moment donné on a oublié. Il avait sans doute besoin d’aide psychologique, peut-être de soins psychiatriques…

Un récit qui va contre les idées reçues. Sans jamais la nommer, Paul nous parle ce cette mère qu’il n’a jamais appelé maman. Cette femme qu’il sublime juste par l’amour et la tendresse qu’il lui porte.

Je conseille vivement cette lecture.

Quatrième de couverture :

En 2012, en plein centre-ville de Lyon, une femme décède brutalement, percutée par un jeune garçon en moto cross qui fait du rodéo urbain à 80 km/h.
Dix ans plus tard, son fils, qui n’a cessé d’être hanté par le drame, est devenu journaliste. Il observe la façon dont ce genre de catastrophe est utilisé quotidiennement pour fracturer la société et dresser une partie de l’opinion contre l’autre. Il décide de se replonger dans la complexité de cet accident, et de se lancer sur les traces du motard pour comprendre d’où il vient, quel a été son parcours et comment un tel événement a été rendu possible.
En décortiquant ce drame familial, Paul Gasnier révèle deux destins qui s’écrivent en parallèle, dans la même ville, et qui s’ignorent jusqu’au jour où ils entrent violemment en collision. C’est aussi l’histoire de deux familles qui racontent chacune l’évolution du pays. Un récit en forme d’enquête littéraire qui explore la force de nos convictions quand le réel les met à mal, et les manquements collectifs qui créent l’irrémédiable.

vendredi 22 août 2025

Alan de Jean-Marc DHAINAUT

Plonger dans l’enfance d’Alan Lambin est plutôt une bonne idée. Nous partons à la découverte de cette si attachante Madenn. Elle lui a donné une grande partie de son savoir. Les légendes, les superstitions, les diables et les démons n’ont aucun secret pour cette Grand-Mère. Une enfance bercée par les contes bretons, structurée par un père enseignant et plutôt cartésien, et une maman toute faite de douceur et de tendresse, notre petit bonhomme a tout pour être heureux! 

Nous sommes au coeur de ce que des familles peuvent vivre de plus terrifiant, la disparition de jeunes enfants… Ils sont quatre, qui très vite seront suivis par notre chérubin.

Entrer dans le monde de Jean-Marc Dhainaut, c’est pénétrer dans l’univers des légendes, du paranormal. C’est avoir accès au monde magique des sorciers et sorcières, de l’ankou qui veut son quota d’âmes, des secrets bien gardés, des lieux mystiques, des caves et des maisons chancelantes. C’est admettre notre ignorance et découvrir un monde où la solidarité n’est pas vaine. Pour aller de l’avant, il ne faut pas oublier les horreurs de la guerre et les vestiges du passé.

J’ai beaucoup aimé cette enfance. J’ai moins aimé revenir dans le monde d’ Alan Lambin adulte et la fin du roman.

Quatrième de couverture:

Hiver 1948, Côtes-d'Armor. Dans un hameau isolé, quatre enfants s'évanouissent dans la nuit sans laisser de trace. Aucun témoin, aucun indice. Très vite, la panique cède la place à la suspicion, et les regards se tournent vers une maison. Sa propriétaire traîne une sombre réputation, certains murmurent même qu'elle pratique la sorcellerie.

Mais la terreur atteint son paroxysme quand Alan, 6 ans, le petit-fils de Madenn Carvec, disparaît à son tour. Prête à tout pour le retrouver, elle devra s'aventurer au cœur des ténèbres et pousser les portes de l'enfer.

Merci aux éditions Taurnada et à Joël Maïssa pour ce partenariat.

Mes lectures de Jean-Marc Dhainaut


mercredi 20 août 2025

Toutes les époques sont dégueulasses de Laure MURAT

C’est un petit essai que j’ai beaucoup aimé. L’auteur nous démontre comment, selon les époques, les éditeurs ont cherché à « moderniser » les oeuvres du passé. Changer les titres des romans, effacer certains passages, rester toujours et encore dans le « politiquement correct ».

Est-ce uniquement pour rééditer et vendre certains romans que les éditeurs ont fait ce choix, des raisons économiques?
Je pense que seuls les auteurs (et autrices) ont le droit de transformer leurs écrits. On a toujours le choix de ne pas les lire. 

Un texte à découvrir et à partager!

Quatrième de couverture :

Depuis quelques années, un malaise s’est installé dans la culture contemporaine. Ici on récrit des textes classiques ou certains best-sellers pour les purger du racisme et du sexisme, ailleurs on en appelle à une surenchère de contextualisations.

Et si la question qui sous-tend ce vaste débat était mal posée ? S’il s’agissait, dans bien des cas, d’argent et non d’éthique ? Et si la censure n’était pas du côté qu’on croit ? Et si les précautions prises à tout contextualiser produisaient à terme un effet pervers ?

À l’aide de quelques exemples, Laure Murat tente de rebattre les cartes d’une polémique qui, à force d’amplifier, brouille les vrais enjeux de la création et de sa dimension politique.

vendredi 15 août 2025

Clamser à Tataouine de Raphaël QUENARD

C’est avec un talent certain que Quenard dissèque son personnage. Psychopathe hors normes (quoique un psychopathe n’est jamais dans les normes!) notre héros choisit ses victimes dans toutes les couches de la société. Uniquement des femmes. De l’aristocrate à la bourgeoise, de la prolétaire à la femme entretenue, de la SDF à la jeune active. Sans état d’âme, il ote la vie. Une fin inattendue !

J’ai aimé l’écriture. J’ai trouvé son style agréable à lire. L’auteur est un jeune homme particulier, un acteur brillant, beau parleur (peut-être enrhumé?!), cinéaste aussi. Il donne parfois l’impression de s’écouter, de jouer un rôle. Il fait du Quenard, et je dois avouer que j’aime ça!

Après l’avoir découvert dans « Chien de la casse » (avec Anthony Bajon), j’ai découvert l’acteur-réalisateur dans « I Love Pérou », il fallait que je complète cette découverte avec ce roman.

Quatrième de couverture 

« La discutable dextérité dont j’ai fait montre pour me dépatouiller de mon existence laisse à penser que je suis tout sauf un exemple à suivre. »

C’est le moins qu’on puisse dire. Le narrateur est un jeune marginal qui n’a jamais cherché à s’intégrer. Ce qui ne l’empêche pas de trouver plus commode de rejeter l’entière responsabilité de son ratage sur la société. Et il compte bien, « en joyeux sociopathe », lui faire salement payer l’addition de sa défaite. Son plan ? S’immiscer dans toutes les classes sociales pour dénicher chaque fois une figure représentative de cette société détestée. Et la tuer. En écrivant le roman de ce psychopathe diaboliquement pervers, provocateur et gouailleur, l’auteur entraîne le lecteur dans une épopée macabre mâtinée d’un humour noir très grinçant.
Avec un style aussi électrique qu’inventif, Raphaël Quenard dissèque le cerveau malade d’un monstre moderne et met en scène toute la galerie de personnages qui l’entourent.


jeudi 7 août 2025

Vous ne connaissez rien de moi de Julie HÉRACLÈS

Simone étudie brillamment l’allemand à l’école, elle a depuis toujours un attrait pour ce pays. Elle aime ses dirigeants, et sans bien s'en rendre compte elle cautionne le gouvernement en place, trouve que l’Allemagne est bien gouvernée… Elle est intelligente mais elle ne sait pas faire la part des choses, trop jeune peut-être… (C’est l’année du bac!) 

L’auteure nous raconte l’histoire d’une jeune et jolie fille, Simone, soutenue et tellement aimée par sa grande soeur « Madeleine ». Nous vivons avec elle des histoires d’amour parfois sordides, puis cet immense amour pour Otto, et sa descente aux enfers.

Une belle idée que d’alterner passé et présent, de donner la parole à une femme qui n’a pas choisi le bon camp mais qui assume ses choix.

J’ai beaucoup de mépris pour ces hommes qui un jour se sont donné le droit de prendre des femmes et de les tondre, sans jugement, sans compassion…

Quatrième de couverture:

 "Aujourd’hui, vous m’avez rasé le crâne, vous m’avez marquée au fer rouge et maintenant vous m’insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n’aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd’hui, encore plus qu’hier, je suis forte d’un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d’entre vous passerez toute une vie à chercher et n’obtiendrez jamais. J’ai aimé. Et j’ai été aimée. "

Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson, conspuée par la foule.
Dans un roman bouleversant qui s’inspire de ce cliché, Julie Héraclès retrace la vie de cette femme libre, Simone, au tempérament incandescent.

dimanche 3 août 2025

À retardement de Franck THILLIEZ

La maladie mentale est hélas un sujet très vaste, il est essentiel de savoir qu’un malade, psychotique ou schizophrène est beaucoup plus en danger qu’il ne représente un danger pour la société.
Mais les journaux sont toujours friands de faits divers sordides, et les réalités sont souvent diffusées en fin de soirée, quand les bonnes gens dorment… La psychiatrie c’est, en France, le parent pauvre de la médecine.
La littérature aussi s’empare de ce phénomène.

Le couple Sharko Lucie Henebelle semble enfin avoir trouvé la paix et élève leurs jumeaux dans la sérénité. Ils restent cependant d’excellents enquêteurs.
Sharko et son équipe enquête dans le milieu de la psychiatrie…
C’est interessant, très poussé dans la connaissance des différents pathologies. 
On comprend quand même que les hôpitaux psychiatriques ne sont pas des centres de villégiature et que les soins donnés sont importants. Un assassin déclaré irresponsable ne part pas en vacances.

Quatrième de couverture:

    Unité pour malades difficiles de Chambly. Un nouveau patient est accueilli. Délirant, sans papiers, inapte à la garde à vue, celui-ci a poussé sans raison un passager sur les rails et prétend " fuir des vers ".
    Seine-Saint-Denis, à cinquante kilomètres de là. Sharko et son équipe découvrent le corps d'un quinquagénaire sauvagement assassiné près de son lit. Chez lui, aucune empreinte digitale ni trace d'ADN, pas même les siennes.
    Qui sont ces deux hommes ? Quelles sont leurs histoires ?