Metin ARDITI
Quatrième de couverture
Se pourrait-il qu'un tableau célèbre - dont la signature présente une anomalie chromatique - soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait "le Turquetto" (le petit Turc) ? Metin Arditi s'est intéressé à ce personnage.
Né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople, aux environs de 1519), ce fils d'un employé du marché aux esclaves s'exile très jeune à Venise pour y parfaire et pratiquer son art. Sous une identité d'emprunt, il fréquente les ateliers de Titien avant de faire carrière et de donner aux congrégations de Venise une oeuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d'art sacré byzantin.Il est au sommet de sa gloire lorsqu'une liaison le dévoile et l'amène à comparaître devant les tribunaux de Venise…
Metin Arditi dépeint à plaisir le foisonnement du Grand Bazar de Constantinople, les révoltes du jeune garçon avide de dessin et d'images, son soudain départ... Puis le lecteur retrouve le Turquetto à l'âge mûr, marié et reconnu, artiste pris dans les subtilités des rivalités vénitiennes, en cette faste période de la Renaissance où s'accomplissent son ascension puis sa chute.
Ma rencontre avec "L'homme au gant" ICI
Lors de notre visite du musée Fesch d'Ajaccio, en novembre 2014 (le cardinal Fesch, demi frère de Laetizia Bonaparte, accumula au cours de son existence de véritables trésors), au détour d'une des salles, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une oeuvre dont ma fille m'avait quelques jours plus tôt beaucoup parlée, suite à sa lecture de " Le Turquetto" de Metin Arditi.
Alors, je ne sais plus… L'oeuvre serait différente de celle exposée au Louvre…peu importe.
Ma fille était si enthousiaste après la lecture de ce roman, que cette découverte fut pour moi un petit plus dans ma visite.
Quelques années plus tard, Noël dernier pour être précise, j'ai eu la bonne surprise de trouver sous le sapin ce joli roman, merci Laurence!
L'avis de Laurence ICI
Mon avis
Metin Arditi nous raconte l'histoire de Elie Soriano, juif ottoman, qui, pour pouvoir peindre devient "le Turquetto".
C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire découvrir la Constantinople des années 1520, la pauvreté, les différences entre les religions et surtout les relations entre ces peuples de religions et coutumes différentes. Puis la Venise de la Renaissance avec sa beauté, sa richesse, ses bas-fond et sa puanteur.
En donnant à son jeune héros un regard acéré sûr le monde et les hommes qui l'entourent et le talent d'un grand peintre, il l'oblige à tricher pour pouvoir apprendre, pour exercer son art.
Parce qu'en ces temps de Renaissance, les religions sont puissantes…
Si comme le suggère l'auteur, "L'homme au gant" n'est pas l'oeuvre du Titien, alors l'autodafé est réelle, et nous sommes privés du sublime, "le Turquetto" a droit à une réhabilitation.
Si l'auteur a juste profité d'un doute sur la signature de l'oeuvre, il a bien fait, car grâce à ce subterfuge, j'ai passé de belles heures de lecture et "Le Turquetto" est devenu vivant!
Je l'ai lu il y a quelques temps déjà. Je l'avais bien aimé.
RépondreSupprimerJe n'ai pas su trouver ton avis, dommage, j'aurai aimé le lire!
SupprimerJe ne l'ai pas lu, merci pour ta critique, Joëlle !!
RépondreSupprimerJe dois dire que j'ai été séduite par l'écriture, l'époque et l'histoire!
SupprimerMerci de ton passage Claude!